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Mandat français en Syrie et au Liban

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(Redirigé depuis Mandat français en Syrie)

Mandat pour la Syrie et le Liban
Image illustrative de l’article Mandat français en Syrie et au Liban

Rédigé le 1920 (provisoire)
Lieu Londres (Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni)

Le mandat français en Syrie et au Liban (1923-1946) fut l'un des deux mandats — l'autre étant le mandat britannique en Palestine — institués par la Société des Nations (SDN) dans leur principe le (après la Première Guerre mondiale, alors que la France administrait avec le Royaume-Uni les Territoires ennemis occupés mais alors que le royaume arabe de Syrie avait déclaré son indépendance)[1], et qui devaient permettre officiellement aux États du monde arabe d'accéder à l'indépendance et à la souveraineté, sitôt après avoir atteint un niveau suffisant de maturité politique et de développement économique[2]. Les textes des deux mandats furent rédigés à Londres le , alors que la France avait fait succéder aux Territoires ennemis occupés (le royaume arabe de Syrie s'étant rendu en ), d'une part, l'État des Druzes et l'État du Grand Liban, et, d'autre part, l'État d'Alep, l'État de Damas, et le territoire des Alaouites qu'elle administrait depuis juin 1922 dans la Fédération syrienne.

La France administra de 1925 à 1930 l'État de Syrie, l'État des Alaouites, l'État des Druzes et l'État du Grand Liban puis République libanaise, puis de 1930 à 1936 la République syrienne, la République libanaise, l'État des Alaouites et l'État des Druzes et enfin les Républiques syrienne et libanaise seules. La France avait signé en 1936 des traités d'indépendance avec la Syrie et le Liban mais n'avait pas ratifié ces traités. La république du Hatay déclara son indépendance le , et la République syrienne le 17 avril 1946.

Entre 1920 et 1946, la Syrie ne fut pas de jure une colonie française, mais un pays placé sous mandat de la SDN, dont les termes du mandat étaient « de mener la Syrie à l’autodétermination politique, c’est-à-dire à l’indépendance, dans les plus brefs délais et de protéger son intégralité territoriale ». Pendant toute la durée du mandat français, cette formulation évasive laissa place à l'interprétation et aux débats entre les partisans d'un État souverain et ceux d'un impérialisme souple[3].

Le statut de la Syrie et du Liban sous mandat français fut toutefois comparé par nombre de ses détracteurs à celui de colonies. La Syrie a par ailleurs été pour la France une étape utile sur la route la reliant à ses possessions coloniales extrême-orientales[4]. Contrairement au Royaume-Uni qui prépara de futures monarchies pour ses mandats (sauf pour le futur État d'Israël et la Palestine), la France privilégia un modèle républicain.

Contexte historique

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Situation en 1918 : fin de la domination ottomane

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La Syrie et le Liban font partie de l'Empire ottoman depuis la conquête de Sélim 1er en 1516 ; de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle, le sentiment nationaliste des Arabes va croissant, même si la grande majorité reste acquise à l'idée de l'ottomanisme, un nationalisme pluriethnique, multiculturel, multiconfessionnel avec prééminence musulmane. Cependant, cette forme de nationalisme n'est populaire que chez les musulmans, les chrétiens étant quant à eux assez hostiles à l'Empire ottoman et privilégient un nationalisme strictement arabe de tendance laïque.

Avec la révolution Jeunes-Turcs nationaliste et laïc en 1908, les Arabes qui avaient surtout affirmé une identité culturelle spécifique au sein de l'Empire convoquent un congrès à Paris. Lors de ce congrès, les deux cents délégués demanderont la reconnaissance par l'Empire ottoman du peuple arabe, ce que refusera le gouvernement nationaliste Jeune-Turc.

C'est au cours d'un séjour à Damas que Fayçal ibn Hussein, qui prendra la tête de la grande révolte arabe, se convertit aux thèses de certaines sociétés nationalistes arabes secrètes. Avec la guerre, ce mouvement arabiste devient plus politique mais aussi plus radical et réclame rapidement l'indépendance des territoires arabes, mais aussi l'unité qu'elle soit syrienne, arabe ou islamique.

Lors de la guerre, les Français sont contraints de laisser la prédominance militaire au Proche-Orient aux troupes britanniques. Ces derniers ont négocié la collaboration des Arabes[5].

Le , sur la foi des promesses britanniques, le chérif Hussein (gardien des lieux saints), se proclame roi des Arabes (même s'il n'est reconnu que comme roi du Hedjaz par les puissances européennes[2]) et lève à Médine l'étendard de la révolte contre les Turcs. Le sera une fête nationale en Jordanie (royaume hachémite).

« Territoires ennemis occupés » (1918-1920)

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Damas est libérée le , et pour signifier que le pays passe désormais sous le double contrôle anglais et arabe, l’émir Fayçal entre dans la ville accompagné du général Edmund Allenby. Néanmoins, après la reddition de l'Empire ottoman le , le Liban et la Syrie sont considérés comme des « territoires ennemis occupés », c'est-à-dire comme des zones sous administration conjointe britannique, française et arabe ; c'est en tant que tels qu'ils sont occupés par les troupes britanniques[6]. À l'automne 1918, les Syriens se rallient à Fayçal ; le commandement de la révolte arabe s'installe à Damas et Fayçal y proclame un gouvernement arabe provisoire au nom de son père, le chérif Hussein.

Il rallie une à une les principales villes de la région qui hissent à leur tour le drapeau arabe, et la nouvelle administration prête allégeance à Hussein en tant que roi de tous les Arabes[2]. Les Arabes de Palestine soutiennent l'émir Fayçal, craignant l'installation d'un foyer national juif en Palestine[7] : à Beyrouth et au mont Liban, il installe ses représentants en vue d'un rattachement du Liban et de la Syrie[6].

Partition de l'Empire ottoman

Le général Allenby dresse les grandes lignes du gouvernement militaire de la Syrie et du Liban, et il procède à la répartition des territoires. Il confie à Fayçal l'administration de la Syrie intérieure (zone est), tandis que les Britanniques se réservent la Palestine (zone sud). Quant aux Français qui ont débarqué à Beyrouth le , ils occupent les côtes syriennes jusqu'à Naqoura au sud (zone ouest).

Pour apaiser les craintes des populations du Levant, et en accord avec la programme des Quatorze points de Wilson, Paris et Londres publient le la déclaration suivante :

« La Grande-Bretagne et la France sont d'accord pour encourager et aider à l'établissement de gouvernements et d'administrations indigènes en Syrie et en Mésopotamie, actuellement libérées par les Alliés[8]. »

Le gouvernement arabe de Damas

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Drapeau de la Syrie sous le règne de Fayçal.

Entre octobre et , Fayçal forme le premier gouvernement arabe et nomme Rida Pacha al-Rikabi gouverneur militaire. Il associe par ailleurs au gouvernement certains de ses compagnons d'armes tels Sati al Housri, Kamel Qassab, Abderrahman Chahbandar, Fakri al-Baroudi, Farès al-Khoury, ou Ihsan al-Jabiri. Les nationalistes se nomment eux-mêmes « patriotes », « al-ouataniyyoun » ; la plupart veulent instituer dans la région un État unitaire, multiconfessionnel, démocratique et indépendant.

Toutefois, confrontés à la volonté des Britanniques et des Français de prendre le contrôle total de la région, les gouvernements arabes des villes sont dissous en . Les Français demandent la mise en application des accords Sykes-Picot, plaçant la Syrie sous leur influence.

La commission King-Crane (1919)

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La commission King-Crane établie sur proposition du président américain Wilson a pour rôle d'enquêter dans le Levant pour recueillir les vœux des populations en matière politique. Les conclusions de l'enquête resteront lettre morte. L'homme d'État britannique Lord Balfour écrit clairement en août en 1919, dans un mémoire, que, quels que soient les vœux exprimés par les populations, la décision reviendra dans les faits aux puissances européennes qu'« il n’est pas possible d’appliquer à la Syrie et à la Palestine les principes édictés par le pacte de la SDN »[9] :

« Comment seront choisies par les alliés les puissances qui auront le mandat sur la Syrie et la Palestine, puisque la charte de la SDN dit : « La volonté de ces communautés… doit être le critère déterminant dans le choix d’un mandataire ? ». L’intention est irréprochable, mais comment la réaliser dans les faits ? Prenons d’abord la Syrie. Est-ce que cela signifie que nous allons avant tout consulter la population ? Nous n’y pensons pas… quelle que soit la volonté des populations, c’est certainement la France qui aura le mandat… »

Guerre franco-syrienne (1920)

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Les Britanniques ne pouvant pas se permettre d'entrer en conflit avec les Français, du fait qu'ils devaient s'occuper de la guerre d'indépendance irlandaise et de la série de révoltes au sein du Raj en 1919, décident de céder la région aux Français.

Ainsi, les troupes britanniques se retirent de Damas le , laissant le gouvernement arabe et la France face à face.

Au mois de , les Français envahissent la Bekaa. Lors de cette crise, des rivalités éclatent entre communautés, clans, familles, régions et villes. Le nouveau pouvoir hachémite se heurte dès les premiers jours aux élites traditionnelles damascènes qui occupaient une place de choix dans le pays sous l'ère ottomane. Ces personnes voient avec mécontentement les officiers d'origine irakienne, les civils palestiniens, syriens et libanais venant de classe sociale modeste s'arroger une grande partie du pouvoir politique et militaire.

Avec la conférence de paix de Versailles, Fayçal se retrouve encore plus affaibli, en raison de l'attitude des Européens qui ont décidé d'ignorer les revendications arabes.

À partir de , une commission d'enquête américaine, la commission King-Crane mène une enquête en Syrie avec pour mission d'éclairer les congressistes de Versailles sur l'état de l'opinion publique dans le pays. Sa zone d'étude va de la ville d'Alep à Beer-Cheva/Bersabée, elle visite 36 villes importantes, rencontre plus de 2 000 délégations venues de plus de 300 villages et reçoit plus de 3 000 pétitions. Ses conclusions confirment l’opposition des Syriens à un mandat dans leur pays, ainsi qu'à la déclaration Balfour et leur souhait de voir s’établir une Grande Syrie englobant la Palestine. Les conclusions de la commission sont cependant rejetées par les Français et tout simplement ignorées par les Anglais.

Pour convaincre Paris et Londres de changer de position, Fayçal entreprend deux longs voyages en Europe ( et ), et rencontre plusieurs diplomates dont Robert de Caix qui dirige les négociations avec Fayçal[10]. Cependant ses prises de positions ne rencontrent pas d'écho à Paris, en particulier après la victoire aux élections législatives de de la droite conservatrice, favorable à la colonisation.

L'émir Fayçal Ier et Chaim Weizmann (à gauche, portant aussi une tenue bédouine en signe d'amitié), en 1918.

Signe de la détermination de la France à intervenir au Levant, le général Gouraud est nommé Haut-commissaire en Syrie-Cilicie, et ses troupes relèvent les soldats britanniques présents au Liban et sur le littoral syrien[2]. En Syrie, les nationalistes refusent de revoir leur position, et se divisent sur la marche à suivre. Fayçal qui a accepté d'importants compromis face à Clemenceau et au chef sioniste Weizmann sur l'immigration juive en Palestine se voit de plus en plus isolé.

Les nationalistes se radicalisent et se divisent en deux groupes, le premier, plutôt modéré, comprend Rida Pacha Rikabi et le second des radicaux rassemblés autour de Yassin al-Hachimi pour lesquels l'indépendance n'est pas négociable. Fayçal qui doit se justifier de ses actes devant les partis nationalistes (Club arabe, al-Fatat, Al-Ahd, Istiqlal) cherche à créer une force politique plus modérée. C'est ainsi qu'il convoque des élections pour le Congrès général syrien en . Cette élection profite aux grands propriétaires terriens et aux notables conservateurs ainsi qu'aux villes (80 % des sièges). Mais la minorité nationaliste arrive à dynamiser le Congrès autour des grands noms du nationalisme arabe (Jamil Mardam Bey, Chokri al-Kouatli, Ahmad al-Qadri, Ibrahim Hananou, Riad es-Solh)…

Après les premières rumeurs de l'accord Fayçal-Clemenceau, des manifestations anti-hachémites éclatent dans la région ainsi qu'à Damas. Au mont Liban, les populations craignent de se voir intégrer au sein d'un futur « Grand-Liban ». Ils se révoltent, entraînant des incidents violents, à Tripoli, Baalbek et Marjayoun.

Devant cet état de fait, Fayçal se tourne vers des notables conservateurs qui fondent le Bloc national à la fin du mois de . Les vues du parti sont compatibles avec les accords passés entre Fayçal d'une part et Weizmann et Clemenceau de l'autre.

Royaume arabe de Syrie

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Le , le Congrès syrien présidé par Hachem al-Atassi adopte une résolution, rejette les accords Fayçal-Clemenceau et proclame à l'unanimité l'indépendance de la Syrie dans ses frontières naturelles (Palestine incluse)[2]. Par ailleurs, Fayçal se fait couronner roi constitutionnel de Grande Syrie[11]. Le Congrès prévoit également une union politique et économique avec l'Irak voisin, pour lequel il demande également l'indépendance.

Le premier gouvernement nationaliste est constitué le , et est dirigé par Ali Rida Pacha Rikabi. La Syrie est donc l'un des premiers pays arabes à avoir rédigé une constitution, laquelle fait d'elle une monarchie bicamérale[12].

Élaboration

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Le , au cours de l'élaboration du traité de Sèvres, le conseil suprême interallié attribue à la France un mandat sur la Syrie (Liban inclus) et au Royaume-Uni un mandat sur la Palestine et la Mésopotamie.

L'annonce de la nouvelle entraîne en Syrie de violentes manifestations, les Syriens exigent une action gouvernementale immédiate afin de contrer les plans franco-britanniques. Ces manifestations causent la chute du gouvernement Rikabi et le roi Fayçal charge Hachem al-Atassi de constituer un nouveau gouvernement. Ce gouvernement est formé le et celui-ci décide d'organiser la conscription générale, lançant parallèlement un emprunt intérieur pour financer l'armée.

Cette décision provoque une levée de boucliers tant en Europe qu'au sein du patriarcat maronite du mont Liban qui dénonce un « coup d'État ». À Beyrouth, la presse chrétienne anti-chérifienne affiche son hostilité à la décision prise par Fayçal.

Les nationalistes libanais profitent de cette crise pour réunir le un Conseil administratif à Baabda. Le conseil réunit des notables et des dignitaires chrétiens ainsi qu'un groupe de druzes. Ce conseil proclame l'indépendance du Liban.

Le , le général Gouraud lance un ultimatum à Fayçal, l'invitant à se rendre aux conclusions du traité de Sèvres. Sachant que l'équilibre des forces n'est pas à son avantage[13], Fayçal décide de collaborer. Cependant, le jeune ministre de la Guerre Youssef al-Azmeh refuse de déposer les armes et mène une ultime bataille contre les Français. La bataille de Khan Mayssaloun est gagnée en moins d'une journée par les Français sous le commandement du général Mariano Goybet, et Azmeh y trouve la mort avec la plupart des hommes qui avaient conduit la révolte arabe à Médine.

Le général Gouraud à Alep en 1920.
Rapport de la commission chargée par le Conseil de l'étude de la frontière entre la Syrie et l'Irak, 1932.

Le général Mariano Goybet et les troupes françaises entrent à Damas le . Au Liban, les hommes du général Gouraud ont été accueillis en libérateurs par la communauté maronite, mais en Syrie, les Français se heurtent à une forte opposition[11]. Dans une déclaration publiée en 1920, le général Gouraud expose sans ambiguïté sa politique à l'égard de la Syrie,

« Vous n'ignorez pas, Syriens, que depuis six mois le Gouvernement de Damas, poussé par une minorité extrémiste, a dépassé toutes les bornes en poursuivant la politique la plus agressive contre les Français (…) Par un sentiment d'humanité commun à tous les Français, je n'ai pas l'intention d'employer les avions contre les populations sans armes, mais à la condition qu'aucun Français, aucun chrétien ne soit massacré. Des massacres, s'ils avaient lieu, seraient suivis de terribles représailles par la voie des airs[14]. »

Cependant, le reste du pays est encore hors de contrôle et, de 1920 à 1923, l'armée française combat les insurgés dans la région des Alaouites, des Druzes et d'Alep. Ce n'est qu'après trois ans de combat que les Français parviennent à vaincre les dernières résistances.

Le , le général Gouraud proclame la création de l'état du Grand Liban, en y annexant le mont Liban et les villes côtières conformément aux souhaits émis par les maronites et par la droite coloniale française[réf. nécessaire]. Par cette décision, la Syrie perd une importante zone côtière et en particulier la ville de Tripoli qui possédait l'un des plus grands ports du Levant. Le pays ne compte alors plus que sur Lattaquié et sur son port qui devient le premier du pays[15]. Quant à Fayçal, il part en exil, il s'installe d'abord en Palestine puis en Italie, avant de prendre le trône d'Irak sur la proposition du Royaume-Uni.

Après avoir pris le contrôle du pays, les Français tentent de créer une structure administrative à plusieurs niveaux. La première décision a été de choisir quel serait le siège du Haut-commissariat français. Les Français ont longuement hésité entre Beyrouth et Damas. Tandis que l'une était francophile, l'autre était hostile même au sein de la communauté chrétienne. Les Français choisissent une solution intermédiaire : installer l'administration du mandat dans la petite ville de Chtaura, située à égale distance entre Beyrouth et Damas. Cependant, le projet a vite été abandonné au profit de Beyrouth.

Pour le général Gouraud, la France doit faire taire les velléités nationalistes en divisant la région en petites unités administratives, ce qui est fait dès la fin de l'année 1920. Trois États sont créés faisant passer la taille de la Syrie d'un territoire de 300 000 à 185 000 km2[2] :

  • l'état du Grand Liban : le général Gouraud proclame la création de ce nouvel État le , qui est rendu officiel par un arrêté du [1], cet État est constitué du mont Liban qui comprend en majorité des chrétiens ainsi que de villes côtières conformément aux souhaits émis par les maronites. À partir de ce jour, le Liban séparé de la Syrie suivra sa propre évolution. L'indépendance du pays vis-à-vis de la Syrie est proclamée le par le général Gouraud[1] ;
  • l'État d'Alep : proclamé le , il repose principalement sur la ville d'Alep et de sa région ;
  • l'État de Damas : proclamé en , il repose principalement sur la ville de Damas et de sa région.

Un territoire autonome alaouite est créé le et est directement placé sous autorité française[16].

En , un premier regroupement a lieu avec la réunification des États de Damas, d'Alep et de Lattaquié en une Fédération syrienne. Avec la création de ce nouvel État, la France doit choisir la nouvelle capitale. Le choix se portait entre Alep au nord et Damas au sud, mais les Français choisissent finalement Homs. Homs bénéficiait d'une position stratégique, elle offrait un meilleur placement géographique et d'une meilleure situation commerciale. C'était enfin une ville provinciale qui était en dehors des luttes intestines entre familles et clans des deux autres villes.

L'État du Djebel druze est institué le avec Soueïda comme capitale[1].

En , l'État du sandjak d'Alexandrette qui était peuplé d'une minorité de Turcs est créé[11]. Par l'arrêté du , l'État des Alaouites avec les sandjaks de Lattaquié et de Tartous est créé, avec Lattaquié comme capitale[1]. Le , le général Gouraud crée — grâce à l'arrêté 2980 — l'État de Syrie, composé de ceux d'Alep, de Damas et des Alaouites (qui en sera séparé à partir de 1924)[11] avec Damas comme nouvelle capitale, mais c'est néanmoins de Beyrouth que le pouvoir mandataire prend ses décisions.

Insurrection contre le mandat

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Sultan el-Atrache, meneur de la révolte.

L'insurrection syrienne contre le nouveau pouvoir français naît pendant l'été 1925 dans l'État des Druzes. C'est là que les premières défaites sont infligées à l'armée française. Les Druzes se plaignaient des méthodes trop brutales du général Sarrail et leurs nombreuses plaintes à Paris restaient lettre morte, Sarrail étant le protégé de la nouvelle majorité élue l'année précédente[17]. Le mandat était d'ailleurs considéré comme trop intrusif, trop centralisé et trop dépendant des méthodes d'administrations inspirées du jacobinisme appliquées en Afrique du Nord depuis la IIIe République (où elles avaient déjà causé la révolte de Mokrani du fait de leur totale opposition avec la politique menée précédemment par Napoléon III selon laquelle l'Algérie était fondamentalement un « royaume arabe »). Cette insurrection menée par le Sultan el-Atrache se propagera dans toute la Syrie en quelques mois et deviendra très vite une révolte nationale. Cette révolte voit le ralliement du Parti du peuple, parti politique créé en par Abderrahman Chahbandar, Farès al-Khoury et Jamil Mardam Bey.

Les insurgés lutteront contre le pouvoir français jusqu'au printemps 1927. L'insurrection est défaite principalement à cause de mésententes sur l'objectif à atteindre et sur la façon de l'atteindre entre les différentes familles et communautés du pays.

Cette révolte eut comme effet principal une réorientation politique du mandat avec la séparation des pouvoirs entre civils et militaires.

Ce sont les civils (dont le premier était Henry de Jouvenel) qui ont administré le pays à partir de en menant une politique plus libérale.

Période de libéralisation

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Modernisation du pays

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L'arrivée des civils au Haut-commissariat a accéléré le processus de modernisation du pays. Damas et d'autres grandes villes syriennes sont modernisées, d'abord sur le plan de l'aménagement urbain des frères René Danger (1872-1954) et Raymond Danger (1883-1958) et de l'architecte Michel Écochard, qui établit des plans pour la modernisation et l'urbanisation de Damas. Le Haut Commissariat organise des chantiers, des restaurations ainsi que des conservations de monuments historiques. En plus d'avoir construit des musées archéologiques, il travaille sur l'électrification et l'alimentation en eau des villes. Parmi eux, des chargés de mission, des archéologues et des experts en architecture antique, dont Paul Deschamps et Pierre Coupel.

Damas voit l'apparition de tramways et de calèches, et la recherche générale d'une plus grande hygiène. Un réseau de routes a été construit et des liaisons vers l'extérieur se sont développées. Des aides ont été accordées à l'agriculture ainsi qu'à l'industrie. L'éducation a été étendue à des milieux variés socialement, ainsi le nombre d'écoles a été multiplié par quatre en vingt ans[18],[2].

Le mandat a également consolidé et modernisé le jeune État syrien, consolidation qui s'est accompagnée d'une réforme de la justice et de sa pratique dans le pays. L'armée a également été modernisée, par la création de la base d'une armée nationale.

Une modernisation culturelle gagne aussi la région, la France qui représentait à l'époque un modèle de savoir-vivre est prise comme exemple par les peuples du Levant. Le mandat voit la création de grands hôtels, de restaurants, de cafés, de cinémas, de théâtres et de cabarets. Les femmes s'émancipent, elles accèdent au monde universitaire et à certains aspects de la vie politique et professionnelle. La tenue des Syriens évolue, surtout dans les villes, suivant la mode occidentale. Si les hommes gardent toujours leur tarbouch sur la tête, les femmes adoptent la mode parisienne.

La création de partis politiques et de cercles littéraires est en augmentation ainsi que les activités sportives[2]. La création de journaux augmente également, le nombre de titres passant de 50 sous l'administration arabe à 180 sous l'administration française[19].

Fin 1932, on peut lire ce commentaire du reporter Pierre La Mazière dans l’hebdomadaire Le Miroir du Monde :

« […] Lorsque fut institué le mandat, l’ensemble des voies ferrées représentait une longueur de 707 kilomètres – elle est aujourd’hui de 1 663 kilomètres ; un seul port était équipé : Beyrouth. Aujourd’hui Tripoli, Lattaquié, Alexandrette sont pourvus d’aménagements et d’un outillage qui leur permettent d’accueillir des bâtiments venant de l’Europe. Le port de Halifa qui pourra recevoir des navires de fort tonnage sera achevé avant le mois de juillet prochain.

La longueur du réseau routier d’intérêt général ne dépassait pas 650 kilomètres, dont 470 à peine étaient en état de viabilité. Elle est aujourd’hui de 1 868 kilomètres. Encore sied-il d’ajouter à ce chiffre 1 500 kilomètres de pistes destinés à assurer les communications à travers le désert.

Évaluées à 700 000 hectares cultivables en 1920, les surfaces cultivables dépassent les 1 600 000 hectares. C’est donc 900 000 hectares qui furent mis en valeur : région d’Alep, d’Antioche, plaine de l’Amour, oasis de la Ghouta près de Damas. La récolte de blé et d’orge a doublé en dix ans ; celle du coton, du tabac, des fruits, de l’olive a subi une progression sensiblement égale.

Le cheptel race ovine et race caprine s’est considérablement accru. On a pourvu à l’exploitation des gisements d’asphalte de la région de Lattaquié et créé une importante fabrique de ciment utilisant les riches gisements calcaires de la région de Chekka. Pour demeurer sur le plan industriel, la puissance globale des entreprises d’énergie électrique qui était, en 1920, de 3 264 chevaux, est passée à 16 940 chevaux. De nouvelles usines fourniront un supplément de 22 000 chevaux.

Enfin, les études pour l’établissement d’un pipe-line à travers la Syrie, pour le transport des pétroles de Mossoul, sont maintenant achevés et les travaux préliminaires sont en voie de réalisation. On a commencé à poser la tuyauterie le mois dernier, conformément au programme tracé qui prévoit l’achèvement des travaux fin juillet 1934.

Si l’on examine maintenant ce que fait la puissance mandataire pour développer l’enseignement, que voit-on ? 2 191 établissements officiels ou privés instruisant 180 000 élèves. Six lycées (Damas, Alep, Homs, Hama, Antioche, Deir ez-Zor) donnent l’enseignement secondaire. À Damas, centre principal de la culture musulmane, une université comprend, outre la faculté de médecine laissée par le régime ottoman, une faculté de droit, une école supérieure de lettres et une académie arabe qui a pour mission de fixer la langue arabe littéraire[20]. »

Vers la fin du mandat

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Plaque en français et en arabe à Damas.

Le , des élections à deux degrés sont convoquées pour former une assemblée constituante. Ces élections excluent les territoires druze et alaouite. Dans les campagnes, les résultats sont favorables aux modérés, dans les villes aux nationalistes. L'assemblée, constituée de 68 députés passent sous le contrôle des nationalistes alors que ceux-ci étaient minoritaires au sein du parlement. L'assemblée qui se situe dans la continuité du Congrès syrien de 1919 élabore un projet de constitution faisant de la Syrie une république parlementaire englobant « tous les territoires syriens détachés de l'Empire ottoman, sans égards aux divisions intervenues après la fin de la guerre mondiale ».

Devant les activités des parlementaires, le Haut-commissaire décide de dissoudre l'assemblée et promulgue unilatéralement une constitution[21],[22]. Et les élections suivantes portent Mohammed Ali Bey el-Abed au pouvoir[11].

Dans le pays, l'autorité réelle du territoire ne dépassait pas celle de la Syrie centrale, Damas, Homs, Hama, Alep et leurs campagnes avoisinantes. Les autres régions du pays sont dominées par des chefs nationalistes comme les Atassi, les Mardam Bey, les Obeid, les Jabiri et les Barakat. Ceux-ci appelaient à des grèves générales, des manifestations, et à partir des mosquées appellent à la révolte contre l'occupant.

Les militaires français voient d'un mauvais œil la politique menée par les civils qui n'arrivent pas à gouverner le pays dans son ensemble. C'est pour cela que les militaires se concentraient dans les montagnes alaouites et druzes, ainsi que dans les steppes (Chamiyé et Djéziré). Le but officiel de cette présence était d'une part de protéger les minorités du pays, et d'autre part la garantie et la défense des frontières orientales. Devant un centre jugé trop remuant, les militaires maintiennent une présence stratégique dans la montagne libanaise à l'ouest, la montagne alaouite au nord, la montagne druze au sud et la zone de steppe à l'est.

Par ailleurs, les militaires encouragent l'émergence de mouvements régionalistes, voire séparatistes pour certains, comme dans la Djéziré entre 1936 et 1939.

Cette politique provoque l’hostilité des Syriens contre le pouvoir centralisé de Damas. À Soueïda, Lattaquié ou Hassatché, le drapeau français était agité par les Syriens, les souks ont été fermés en signe de protestation au pouvoir central et les séquestrations ou expulsions des envoyés du gouvernement se multipliaient à la fin des années 1930.

La délégation du Bloc national syrien signant les accords Viénot en 1936.

En France, l'arrivée au pouvoir du Front populaire en 1936 rend possible l'envoi à Paris d'une délégation nationaliste. Les négociations entre le gouvernement français et les nationalistes se concluent par la signature le 9 septembre d'un traité d'indépendance (accords Viénot) de la Syrie dans un délai de cinq ans en échange de divers avantages politiques, économiques et militaires[11].

Le traité a été ratifié par le parlement syrien à l'unanimité (), mais ne passera pas devant le parlement français, le gouvernement prévoyait déjà un rejet du Sénat[11]. Le traité est définitivement enterré en 1938 devant l'imminence d'une guerre contre l'Allemagne.

En 1939, pour s'assurer de la neutralité de la Turquie dans cette guerre, les Français cèdent le sandjak d'Alexandrette au gouvernement kémaliste[23].

Des « grèves et manifestations contre la politique de l'administration de Vichy » sont organisées dès la fin du mois de « à Damas, Alep et Homs à l'initiative de Chukri Kouatly, et soutenues par de jeunes nationalistes arabes », finissant par gagner le Liban en mars, dont l'origine est « une « crise du pain » née des privilèges accordés à 30 000 familles nouvellement arrivées de France pour rejoindre les organes administratifs et militaires du Mandat »[24]. En , les Britanniques et les Français libres entrent en Syrie et au Liban et, après une violente campagne militaire, concluent un armistice avec les troupes françaises. Cet armistice a été conclu entre le général Henri Dentz, délégué de Vichy au Levant et les autorités anglaises, en présence du général Catroux. Avec l'aide britannique, les deux territoires passent sous le contrôle des Forces françaises libres (FFL) et le Haut-commissariat devient par la même occasion la délégation générale de la France libre au Proche-Orient[1]. La même année, de Gaulle déclare : « La France a le devoir et la possibilité d'établir ces États dans leur indépendance »[25].

Le , le général Catroux, chef des Forces françaises libres (FFL) en Orient, proclame solennellement l'indépendance de la Syrie et du Liban, ainsi que la fin du mandat au Levant. Mais dans les faits, le pays reste sous domination française.

La Seconde Guerre mondiale a été catastrophique pour l'autorité de la France, non seulement par sa défaite contre l'Allemagne mais aussi par les combats qui ont opposé les vichystes et gaullistes en Syrie même. Cette perte d'autorité est significative dans les bastions régionaux, pourtant réputés pro-français.

Le , la France reconnaît officiellement la souveraineté de la Syrie et du Liban. Choukri al-Kouatli est élu président de la République. Cette animosité est renforcée par certaines maladresses de l'administration française[26]. Un affrontement approche. Le parti Baas a créé des équipes de djihad national dont le rôle est de mobiliser les bases populaires contre l'autorité française. Le , après dix jours de manifestations ininterrompues, les Français, sous l'ordre du général Fernand Olive, dit Oliva-Roget[27], bombardent Damas pendant 36 heures d'affilée. On dénombre environ 400 morts et des centaines de blessés. Une partie de la ville est détruite par ce bombardement, dont le parlement syrien et le quartier environnant, qui est maintenant surnommé Hariqa, « l’Incendiée »[28].

Le Royaume-Uni demande l'arrêt des combats et intervient le 1er juin, selon ses dirigeants comme force modératrice afin de faire cesser les affrontements entre Français et Syriens. Au mois de juillet, une armée syrienne sous commandement syrien voit le jour, et neuf mois plus tard, le , le dernier soldat étranger quitte la Syrie[29].

Les archives du Haut-commissariat (cabinet politique, secrétaire général, bureau diplomatique, services de renseignements et de la presse, archives de souveraineté) ont toutes été rapatriées vers Paris. Mais les dossiers des délégations et des différents services administratifs (comme la justice, l'agriculture, les postes et télégraphes) ont été laissés sur place[1].

Notes et références

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  1. a b c d e f et g Mandat Syrie-Liban… 1920-1946 (consulté le 26 décembre 2006).
  2. a b c d e f g et h La Syrie et le mandat français (1920-1946) (consulté le 26 décembre 2006).
  3. « Quand la Syrie était française »
  4. John McHugo, Syria: A Recent History (lire en ligne).
  5. Correspondance Hussein/Mac-Mahon, juillet 1915 - janvier 1916.
  6. a et b « Les relations franco-libanaises dans le cadre des relations internationales » (consulté le 16 décembre 2006).
  7. Déclaration Balfour de 1917.
  8. Pierre Guingamp, Hafez El Assad et le parti Baath en Syrie, p. 27.
  9. Dominique Perrin, « D’une guerre à l’autre : le mandat britannique », dans Palestine : Une terre, deux peuples, Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, (ISBN 9782757421987, DOI 10.4000/books.septentrion.48746)
  10. Robert de Caix était un membre influent de la droite coloniale, c'était également le rédacteur en chef de la revue L'Asie française. Il deviendra par la suite secrétaire-général du Haut-commissariat français à Beyrouth.
  11. a b c d e f et g Mandat français au Proche-Orient (consulté le 26 décembre 2006).
  12. Pierre Guingamp, Hafez El Assad et le parti Baath en Syrie, p. 28 et 29.
  13. 4 000 hommes mal armés contre 100 000 bien équipés.
  14. Pierre Pinta, Le Liban, p. 94.
  15. Pierre Pinta, Le Liban, p. 25.
  16. Pierre Guingamp, Hafez El Assad et le parti Baath en Syrie, p. 38.
  17. Henri de Wailly, Liban, Syrie : le Mandat (1919-1940), Édition Perrin, 2010
  18. Pierre Guingamp, Hafez El Assad et le parti Baath en Syrie, p. 49.
  19. « Syrie – Rapport annuel 2005 », sur rsf.org (consulté le ).
  20. Pierre La Mazière, Le Miroir du Monde, no 146, 17 décembre 1932.
  21. Pierre Guingamp, Hafez El Assad et le parti Baath en Syrie, p. 39.
  22. texte intégral de la constitution de 1930 (en français) in: A. Giannini, Le costituzioni degli stati del vicino oriente, Istituto per l’Oriente, (lire en ligne).
  23. Michel Gilquin, D'Antioche au Hatay, l'histoire oubliée du Sandjak d'Alexandrette, Paris, Ed. L'Harmattan, , 220 p. (ISBN 2-7384-9266-5, lire en ligne).
  24. Stéphane Malsagne (préf. Georges Corm), Fouad Chéhab, 1902-1973, Karthala et Institut français du Proche-Orient, (lire en ligne), p. 78.
  25. Chronique du XXe siècle, p. 581[réf. incomplète].
  26. Henri Bernard, « Kersaudy (François). Churchill and de Gaulle (compte-rendu) », Revue belge de Philologie et d'Histoire, vol. 62, no 2,‎ , p. 374-378 (lire en ligne)
  27. Olive Fernand François Michel (1891 - 1949).
  28. Badia Benjelloun, « La Politique arabe de la France, un conte », sur ism-france.org, .
  29. Pierre Guingamp, Hafez El Assad et le parti Baath en Syrie, p. 48.

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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