Jean Paul Adam Schramm
Jean Paul Adam Schramm | ||
Naissance | Arras (France) |
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Décès | (à 94 ans) 7e arrondissement de Paris |
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Origine | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1799 – 1850 | |
Commandement | gouverneur d'Alger chef d’état-major de l’armée d'Algérie du Camp de Châlons |
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Conflits | Troisième Coalition Quatrième Coalition Guerre d'indépendance espagnole Campagne d'Allemagne (1813) campagne de Saxe expédition de Belgique conquête de l'Algérie |
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Faits d'armes | Siège de Dantzig (1807) | |
Distinctions | Comte (1841) Grand-croix de la Légion d'honneur (1840) Médaille militaire (1852) |
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Hommages | Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile | |
Autres fonctions | Ministre de la guerre | |
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Jean Paul Adam Schramm, né le à Arras (Pas-de-Calais) et mort le à Paris, est un général français du Premier Empire et ministre de la guerre, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire.
Fils du général et baron Jean Adam Schramm (1760-1826), il accompagne son père lors de la campagne d'Égypte, alors qu'il est âgé de dix ans, puis participe à toutes les guerres napoléoniennes. Âgé de seize ans, il est lieutenant et combat lors de la bataille d'Austerlitz en 1805, en Prusse en 1807, en Espagne en 1808, en Russie en 1812 puis lors de la campagne de Saxe en 1813. Il est promu général de brigade et officier de la Légion d'honneur en 1813 à seulement 24 ans. Il quitte l'armée après la chute de l'Empereur. Il est rappelé en 1830 et nommé directeur du personnel au ministère de la Guerre en 1834. En 1836, il est conseiller d'État, en 1839, pair de France et en 1840, il est chef d'état-major de l'armée. Il est comte en 1841 et prend part à la conquête de l'Algérie. Nommé président du Comité d'infanterie en 1847, il devient ministre de la Guerre en 1850 et est nommé sénateur en 1852.
Carrière
[modifier | modifier le code]Campagne d'Égypte
[modifier | modifier le code]Fils de Jean Adam Schramm et de Séraphine Woitel, il entre au service le , âgé de 10 ans, dans la 2e demi-brigade d'infanterie légère de seconde formation. Il passe caporal le , sergent le suivant, et de 1799 à 1801, il fait la campagne d'Égypte. Il est nommé sous-lieutenant provisoire par le général en chef de l'armée d'Orient le l'année de ses 11 ans.
Troisième coalition
[modifier | modifier le code]Le , il reçoit son brevet de lieutenant à 16 ans, et il fait les campagnes d'Allemagne et de Prusse, au 5e corps de la Grande Armée, commandée par le général Oudinot. Il participe aux batailles de Wertingen le , d'Oberkirch, de Berg et d'Ulm du 15 au . À Amstetten le suivant, le lieutenant Schramm reçoit le commandement de la moitié de la compagnie, traverse, à la tête de ses grenadiers, les rangs des Russes, se dirige sur une pièce de canon dont le feu gênait la colonne française, s’empare de cette pièce et fait un grand nombre de prisonniers.
Le , à Hollabrunn, il se distingue de nouveau en enlevant une pièce de canon et en faisant de sa main un officier russe prisonnier. Dans les affaires qui suivent, il ne laisse échapper aucune occasion de déployer sa valeur et son sang-froid. Le général Oudinot le propose exceptionnellement, après la bataille d'Austerlitz, pour la croix de chevalier de la Légion d'honneur qu'il obtient le alors qu'il n'a pas encore 17 ans. Il est nommé aide de camp de son père le .
Quatrième coalition
[modifier | modifier le code]Dans la campagne 1807, il prend une part très active au Siège Dantzig (1807), particulièrement à l’attaque de la Frisch-Nehrung que son père enlève dans la nuit du 19 au [1]. Chargé de porter l’ordre d’attaque, il est assailli par des cavaliers russes ; il les combat avec résolution, en tue un, blesse l’autre et sort vainqueur de ce combat inégal dans lequel il est blessé[2].
À la bataille d'Heilsberg le , il donne de nouvelles preuves de sa valeur et reçoit un coup de feu au côté droit.
En 1808, il se rend en Espagne et prend part à cette campagne de quelques mois, dans laquelle l’Empereur s’empare de Madrid, après avoir détruit ou dispersé les armées espagnoles et repoussé l’armée anglaise sur la Corogne.
Le réarmement de l’Autriche ayant rappelé l’Empereur à Paris, la Garde impériale est dirigée sur l’Allemagne, et le capitaine Schramm fait avec elle la campagne de 1809 et se distingue surtout à Essling les 21 et et à Wagram le suivant. Il retourne en Espagne à la fin de l'année 1809. Le , il prend le commandement de la 2e compagnie du 1er bataillon du régiment de fusiliers-chasseurs de la garde, et il sert en Vieille Castille de 1810 à 1812. Il est nommé au grade de chef de bataillon au 2e régiment de voltigeurs de la Garde impériale le , et il sert en Russie en 1812.
La campagne de Saxe devant procurer une revanche à la grande armée, le chef de bataillon Schramm, est nommé le , major commandant, avec rang de colonel, le 2e voltigeur. Il se signale le , à la bataille de Lützen[3]. L’Empereur, témoin de ce brillant fait d’armes, nomme le colonel Schramm officier de la Légion d'honneur le et baron de l'Empire le suivant ; le colonel s’est tellement dévoué pour enlever les troupes, qu’il reçoit à quinze pas deux blessures[4], l’une dans le bras, l’autre dans la poitrine[5].
Malgré son état de faiblesse, le colonel Schramm veut retourner à son régiment vers la fin de l’armistice, et, le bras en écharpe, pouvant à peine se soutenir à cheval, il suit les mouvements de la jeune Garde de Dresde sur Bautzen, Gorlitz et Lowemberg. Le premier jour de la bataille de Dresde, la jeune Garde, arrivée le au matin dans cette ville à marches forcées, débouche par la porte de Pirna et par celle de Planem et culbute tout ce qui lui oppose résistance ; elle pousse vivement l’ennemi et le force à s’éloigner des positions qu’il occupe autour de la ville[6]. Le 27, la jeune Garde manœuvrant dans la plaine, la gauche à la rivière et la droite aux collines, mérite les éloges de toute l’armée par son intrépide valeur et la précision de ses mouvements.
Après avoir pris une glorieuse part à cette victoire, le colonel Schramm suit le mouvement effectué le 28 et conduit son régiment à Pirna pour couper les Autrichiens en retraite. Le , il est promu, dans cette ville, général de brigade en récompense de sa brillante conduite.
Le maréchal Gouvion-Saint-Cyr, commandant le 14e corps d’armée chargé de couvrir Dresde, doit se rapprocher de cette ville dont l’ennemi fait bientôt l’investissement. Pendant le blocus, le général Schramm prend part au mouvement des quatre divisions sur Rackwitz et au combat du dans lequel il fait mettre bas les armes à un millier de Russes, et faillit prendre leur général, le comte de Talztoy qui est repoussé sur Dohna, avec perte de 1 200 prisonniers, 10 pièces de canon, une vingtaine de caissons et un équipage de pont[7]. Le , pendant une sortie, le général Schramm fait encore preuve de bravoure et d’intelligence. À la fin du combat et lorsque la colonne rentre, il est blessé au pied et doit garder le lit pendant six semaines. Il est prisonnier de guerre à la capitulation de Dresde le .
Rentré en France le , le général Schramm reste sans emploi pendant la Restauration. Il est fait chevalier de Saint-Louis le . L’Empereur le nomme le , au commandement du département de Maine-et-Loire, et le , il est employé à la défense de Paris. De 1815 à 1828, il n’a aucun emploi, mais il utilise ce temps par une étude approfondie des grandes questions d’organisation et d’administration.
Retour en fonctions
[modifier | modifier le code]En 1828, il a le commandement de la 1re division du camp de Saint-Ouen, et le , il commande le département du Bas-Rhin. En , il fait partie de l’armée d’expédition de Belgique, et il est élevé au grade de lieutenant-général le . Pendant le siège d'Anvers, il commande la division de réserve d’infanterie de l’armée du Nord. En 1834, il est envoyé à Lyon pour réprimer une émeute.
En 1837, le général Schramm commande la 2e division d’infanterie au camp de Compiègne, et en 1838 la division de rassemblement sur la frontière de la Suisse. L’année suivante, il commande la 3e division d’infanterie de l’armée du Nord. Il est nommé Pair de France le .
En 1839, il commande une division en Algérie, puis en , il a le commandement supérieur de la province d'Alger pendant l’absence du corps expéditionnaire ; nommé chef d’état-major de l’armée d'Algérie le , il prend part à l’expédition de Miliana et est blessé à l’affaire du col de Mouzaïa.
Il est alors élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le [8].
En , il a de nouveau le commandement supérieur, et du au , il remplit les fonctions de gouverneur général et le commandement en chef de l’armée d’Algérie, qu’il conserve jusqu’à l’arrivée du gouverneur général Bugeaud. L’Algérie s’est ressentie de la sage et prévoyante administration du général Schramm, qui emporte à son retour en France les regrets de l’armée, ceux des fonctionnaires et des colons. À son retour en France, le Roi le fait comte et il reprend sa place à la Chambre des Pairs.
Politique
[modifier | modifier le code]Le général Schramm, conseiller d’État depuis 1830, s’est constamment occupé de l’administration de l’armée. À la Chambre des Députés et à la Chambre des pairs, il s’occupe beaucoup des questions d’organisation dans les Comités de la guerre et de la marine.
En 1848, il est nommé membre du Comité de défense nationale, président de la commission de réorganisation du corps des officiers de santé militaires. À partir de 1849, il est président du Comité d’infanterie, et c'est à ce titre qu'il écrit Album de manœuvres d'infanterie, Paris, 1853[9]. Par décret du , du prince Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République, le général Schramm a été nommé ministre de la guerre, en remplacement du général d'Hautpoul. Il entame une carrière politique comme sénateur du Second Empire le jusqu'au .
Le , il est décoré de la Médaille militaire[10].
Il meurt le , 24 rue du Bac à Paris. Il est enterré au cimetière de l'église Saint-Lucien à La Courneuve, où il avait une maison située rue Edgar-Quinet[11], et où une rue porte son nom.
Hommages
[modifier | modifier le code]Une caserne, démilitarisée en 2010 et transformée en habitation par la suite, porte également son nom à Arras.
Décorations
[modifier | modifier le code]- Médaille militaire (13 juin 1852)
- Grand-croix de la Légion d'honneur (17 août 1840)
- Grand officier (18 février 1836)
- Commandeur (19 juin 1831)
- Officier (14 mai 1813)
- Chevalier (14 mars 1806), âgé de 16 ans.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- La possession de cette grande langue de terre était très importante en ce que l’on pouvait alors resserrer la ville du côté de l’Ouest et du Nord et gêner sa communication avec la mer
- Surmontant la douleur que lui cause sa blessure, il accomplit sa mission en remettant l’ordre dont il est porteur, et de l’exécution duquel dépend le succès de l’attaque. L’Empereur récompense cette action courageuse en le nommant capitaine le 19 avril 1807 et en le plaçant dans le régiment des fusiliers-chasseurs de la Garde impériale
- Le village de Kaya, la clef du champ de bataille, a déjà été pris et repris par l’ennemi ; l’Empereur envoie sa Garde pour enlever ce point important aux alliés. Le feld-maréchal Blücher s’efforce en vain de lutter contre la phalange de braves lancée contre lui ; écrasé, abîmé par la mitraille, il est chassé de sa position ; la jeune Garde pénètre dans Kaya par toutes les issues et renverse tout ce qui lui oppose résistance. Dans cette action éclatante, le colonel Schramm, avec deux régiments de la jeune Garde, a été chargé de soutenir la retraite du maréchal Ney sur Kaya : il aborde avec vigueur la position occupée par l’ennemi. Deux attaques successives échouent devant la Garde prussienne à laquelle le colonel Schramm n’a à opposer que des recrues de trois mois ; mais ayant promptement rallié ses troupes, et les ayant électrisées par une allocution chaleureuse appuyée de tout le poids de l’exemple de son intrépidité, il les ramene aux retranchements des prussiens qu’il enleve enfin au pas de charge et à la baïonnette, sous le feu d’une nombreuse artillerie et de la mousqueterie. Cette position reprise, l’ennemi commence sa retraite et la bataille est gagnée
- sur la base LEONORE
- Celle-ci est si grave que, pendant quelques jours, on craint pour sa vie
- Dans cette action, le colonel Schramm, brigade du général Tindal, division Dumoustier, se signale de nouveau à la tête de la colonne dont il fait partie, en marchant résolument à l’ennemi, sous le feu meurtrier de son artillerie, le repoussant et s’emparant d’une partie de ses pièces
- Informé de l’arrivée d’un contingent russe de 3 à 4 000 hommes, le maréchal charge Schramm de le reconnaître et d’aller à sa rencontre avec 1 500 fantassins et 300 cavaliers. L’ennemi s’étant imprudemment établi dans une vallée sans faire occuper les hauteurs, le général Schramm profite habilement de cette faute capitale, dispose ses colonnes avec tant d’intelligence, qu’au signal donné, dix têtes de colonnes fondent au pas de charge sur l’ennemi, qui, surpris, se rend en partie prisonnier
- Wattel 2002, p. 562.
- Notice n° : FRBNF31864554 à la BNF
- « FICHE QUESTION », sur questions.assemblee-nationale.fr (consulté le )
- Sandrine Heiser, « Jean-Paul-Adam, comte de Schramm : Ministre de la Guerre, 22 octobre 1850-9 janvier 1851 », dans Les ministres de la Guerre, 1792-1870 : Histoire et dictionnaire, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-8898-1, lire en ligne), p. 405–411
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Jean Paul Adam Schramm », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol., p. 438-439
- Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN 978-2-35077-135-9), p. 367.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la vie publique :
- Général du Premier Empire promu en 1813
- Ministre de la Deuxième République
- Ministre français de la Guerre
- Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
- Chevalier de l'Empire
- Baron de l'Empire
- Comte français du XIXe siècle
- Député du Bas-Rhin (monarchie de Juillet)
- Député du Bas-Rhin
- Député de la monarchie de Juillet
- Pair de France (monarchie de Juillet)
- Sénateur du Second Empire
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Récipiendaire de la médaille militaire en tant qu'officier général français
- Militaire français de la conquête de l'Algérie
- Naissance en décembre 1789
- Naissance à Arras
- Naissance en Artois
- Décès en février 1884
- Décès dans le 7e arrondissement de Paris
- Décès à 94 ans
- Personnalité inhumée à La Courneuve
- Militaire français des guerres napoléoniennes