Exposition internationale
Les expositions internationales, souvent confondues avec les expositions universelles (qui en sont seulement le type le plus connu), et fréquemment appelées tout simplement expo, sont de grandes expositions publiques tenues régulièrement à travers le monde depuis le milieu du XXe siècle. Les expositions internationales antérieures à la création du Bureau international des Expositions (BIE) en 1928 doivent être distinguées de celles qui, postérieures à cette création, ont été réglementées par les normes de cet organisme à partir de 1931.
Le Bureau international des expositions (BIE), organisme régulant l'organisation de ces expositions internationales, définit les expositions comme les manifestations qui ont « un but principal d'enseignement pour le public, faisant l'inventaire des moyens dont dispose l'homme pour satisfaire les besoins d'une civilisation et faisant ressortir dans une ou plusieurs branches de l'activité humaine les progrès réalisés ou les perspectives d'avenir ». Elles sont internationales par le fait que plusieurs États y participent.
Les participants à ces expositions sont les États, les groupes de la société civile et les entreprises.
Historique
[modifier | modifier le code]Les expositions internationales ont été créées pour présenter les réalisations industrielles des différentes nations. Elles représentaient la vitrine technologique et industrielle des participants, témoignant du progrès au cours de la révolution industrielle. La première exposition universelle s'est déroulée à Londres en 1851[1]. Sa création revient principalement à l'archiviste et écrivain anglais Henry Cole, à la suite de sa visite de l'Exposition nationale des produits de l'industrie agricole et manufacturière de 1849, la 11e et dernière édition de l'Exposition des produits de l'industrie française, qui s'était tenue à Paris en France depuis 1798.
À l'origine, chaque pays disposait d'un espace réservé dans un pavillon central. À partir de 1867, des pavillons nationaux firent leur apparition. En principe, ils étaient attribués seulement s'il y avait des choses à présenter que le pavillon central ne pouvait accueillir. Ils ne tardèrent pas à se généraliser, les nations exposantes construisant des pavillons « typiques » de l'architecture de leurs pays.
La compétition était omniprésente dans les Expositions universelles, et des concours permettaient aux plus méritants d'obtenir des médailles bénéficiant d'un certain prestige.
Cadre réglementaire : la Convention de 1928 et le BIE
[modifier | modifier le code]Les expositions internationales ont longtemps été soumises aux seules règles que leur donnait le pays où elles avaient lieu.
Le , les représentants de trente et un pays réunis à Paris ont signé le premier traité international régissant les expositions internationales : la Convention de Paris de 1928. Celle-ci est entrée en vigueur le et a été amendée à plusieurs reprises depuis lors, mais reste le cadre réglementaire actuel pour toutes les Expositions internationales.
Le Bureau international des expositions (BIE), créé par cette même convention, vise à garantir sa bonne application[2].
Postérité
[modifier | modifier le code]L'organisation d'expositions universelles est parfois accompagnée de travaux et projets d'urbanisme, comme la construction du métro de Paris en 1900 ou de celui de Montréal en 1967, de même que l'extension du métro de Lisbonne en 1998.
De même, des réalisations architecturales construites à l'occasion d'expositions universelles sont devenues le symbole des villes qui les ont abritées ; c'est le cas de la tour Eiffel à Paris, l'Atomium à Bruxelles, le Space Needle à Seattle et la Biosphère à Montréal.
Catégories d'expositions internationales
[modifier | modifier le code]Longtemps, le BIE a distingué les expositions internationales entre celles « de première catégorie » et celles « de seconde catégorie ».
Un amendement à la Convention, pris en 1988 et entré en vigueur en 1996, réglemente la classification actuelle. Aujourd'hui, le BIE distingue ainsi deux catégories principales d'expositions internationales : les « expositions universelles » et les « expositions spécialisées ». Il reconnaît en outre deux autres catégories : les expositions horticoles et la Triennale de Milan.
Pour plus de détails sur les expositions internationales, en plus de celles reconnues par le BIE, voir Liste des Expositions universelles.
Expositions universelles
[modifier | modifier le code]En termes réglementaires, les expositions universelles sont dénommées « expositions internationales enregistrées ». Elles ont un thème à caractère universel, d'intérêt et d'actualité pour l'ensemble de l'humanité. Depuis 1995, elles se déroulent en principe au moins tous les cinq ans. Leur durée maximale est de six mois. Les pavillons sont en principe conçus et construits par les participants eux-mêmes. La prochaine est prévuedu 13 avril au 13 octobre 2025 sur l'île de Yumeshima, dans la baie d'Osaka au Japon, avec comme thème « Concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain », 160 pays sont invités et 28 millions de visiteurs attendus[3].
Expositions spécialisées
[modifier | modifier le code]En termes réglementaires, les expositions spécialisées sont dénommées « expositions internationales reconnues ». Leur thème ont un caractère précis et spécialisé, au contraire des expositions universelles. Elles se déroulent à fréquence variable, entre deux expositions universelles, pour une durée maximale de trois mois. Les pavillons sont construits par les organisateurs de l'exposition et mis à la disposition des participants qui se chargent ensuite de les personnaliser extérieurement et intérieurement.
Autres expositions internationales
[modifier | modifier le code]Depuis 1960, le BIE accorde sa reconnaissance aux expositions internationales d'horticulture approuvées par l'Association internationale des producteurs d'horticulture (AIPH).
Le BIE reconnaît également l'Exposition des arts décoratifs et de l'architecture moderne de la Triennale de Milan, « en raison de son antériorité historique et pour autant qu'elle conserve ses caractéristiques d'origine ».
Liste par date et par pays
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « The Great Exhibition of 1851 », Duke Magazine, vol. 92, no 6, (lire en ligne [sur alumni.duke.edu], consulté en ).
- « Article 25-1 de la Convention de 1928 concernant les Expositions internationales » [PDF], sur bie-paris.org, Bureau international des Expositions (consulté en ).
- Lilas-Apollonia Fournier, « A quoi va ressembler le Pavillon France de l'Exposition universelle Osaka 2025 ? », sur Batiactu, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Linda Aimone et Carlo Olmo, Les Expositions universelles : 1851-1900 (trad. de l'italien par Philippe Olivier), Paris, éd. Belin, 1993, 317 p. (ISBN 2-7011-1447-0).
- Christian-Philippe Chanut et Philippe Bouin, Histoire française des foires et des Expositions universelles, Baudouin, 1980.
- Régis Debray, « Voyage au pays des Expositions universelles. Entre Diderot et Disneyland », Le Monde, 7 juin 1990.
- Christiane Demeulenaere-Douyère (dir.), Exotiques Expositions… : les Expositions universelles et les cultures extra-européennes France, 1855-1937, Paris, Somogy, 2010, 215 p. (ISBN 978-2-7572-0383-5) (publié à l'occasion de l'Exposition du même titre présentée aux Archives nationales (Hôtel de Soubise) du 31 mars au 28 juin 2010).
- [Lopez 2012] (es) Isaac López César, Las Exposiciones Universales. Laboratorio de estructuras: aportación de los edificios construidos con motivo de las Exposiciones Universales a la historia de las tipologías estructurales de edificación [« Les expositions universelles. Laboratoire de structures:apport des édifices construits pour les expositions universelles à l'histoire de la typologie structurelle des édifices »] (thèse de doctorat (résumé en anglais), dir. Javier Estévez Cimadevila), Escuela técnica superior de arquitectura de a Coruña, (présentation en ligne, lire en ligne [PDF] sur openarchive.icomos.org).
- Pascal Ory, « Expositions universelles. La fête au progrès », Le Monde Magazine, no 33, 30 avril 2010, p. 48-52.
- Florence Pinot de Villechenon, Fêtes géantes : les Expositions universelles, pour quoi faire ?, Paris, éd. Autrement, 2000, 159 p. (ISBN 2-7467-0012-3).
- Exposition internationale : Paris (1881, 1900) ; Lyon (1872) ; Chicago (1873) ; Berlin (1879) ; Genes (1814) (7 photos), Vie du rail, no 2341, 16 avril 1992, p. 27-32.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Site officiel
- Philippe Lemaire et al., « Les expositions universelles », Propose des informations encyclopédiques détaillées sur toutes les expositions universelles (consulté en ).
- « Les Expositions universelles à Paris 1867-1900 », exposition virtuelle, sur expositions.bnf.fr, Bibliothèque nationale de France (consulté en ).
- « Palais, pavillons et galeries : les bâtiments des Expositions universelles en représentation (1798-1900) », exposition virtuelle, sur cnum.cnam.fr, Conservatoire numérique des arts et métiers (consulté en ).
- (en) Donald G. Larson, « World's Fair Collection », sur calisphere.org, California State University, Fresno (consulté en ).