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Edmond Boissonnet

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Edmond Boissonnet
Edmond Boissonnet à Beaubourg en 1984.
Naissance
Décès
Nom de naissance
Edmond Oscar Antoine Boissonnet[1]
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Mouvement

Edmond Boissonnet (1906 - 1995) est un artiste plasticien français de la Seconde École de Paris, né à Bordeaux comme Odilon Redon (1840-1916), Albert Marquet (1875-1947) et son ami de toujours, André Lhote (1885-1962). L’art de Boissonnet couvre ainsi la quasi-totalité du XXe siècle. Il est le reflet des courants artistiques de ce siècle tout en étant indépendant de ceux-ci. Pour cela, il utilise différents moyens matériels : dessins, peintures sur toile, papier, bois, collages, mosaïques à partir de matériaux bruts, tapisseries de laines multicolores et pour mémoire, sculptures sur bois. Pour illustrer le défi qu’il se lance à lui-même sur le plan de l’art, il utilise souvent la métaphore du « Combat avec l’Ange »[note 1]. Enfin, l’art de Boissonnet, s’étalant sur près de soixante dix ans, connaît quatre grandes périodes illustrées par des expositions significatives. Boissonnet expose pratiquement tous les ans dans différentes institutions artistiques.

Les années de jeunesse : 1906 - 1928

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Edmond Boissonnet est né le à Bordeaux au 11 rue Leo Saignat[note 2]. Il est le troisième garçon de Jean Boissonnet (1871-1951) et de Marie-Thérèse Broqua (1872-1956). Les origines sociales de sa famille sont modestes. Son père est steward à bord des paquebots qui relient Bordeaux à l’Amérique. Sa mère, orpheline, a été prise en charge, par sa tante qui lui a fait faire ses études à Paris, avec sa propre fille, Marie Bounet. L’institution choisie est gérée par les Chanoinesses de Notre-Dame. Elle est bien connue comme étant « le Couvent des Oiseaux » de la rue de Sèvres, spécialisé dans l’éducation des filles de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie[note 3]. Plus tard, Marie Bounet, appartiendra au monde du spectacle et de la politique. Boissonnet s’est toujours souvenu de l’arrivée de ce personnage hors normes venant à Bordeaux, en « grand équipage » pour visiter sa cousine. C’était alors l’effervescence dans le quartier de ses parents. Il faut dire qu’elle était l’égérie de l’avocat franc-maçon, René Viviani, (1863-1925), député socialiste de Paris, ami de Jaurès et président du Conseil en 1914[note 4]. C’est lui qui recevra de la main de l’ambassadeur d'Allemagne, la déclaration de cette guerre qui fit 9 millions de morts et 20 millions de blessés.

Son père est mobilisé et sa mère doit travailler à domicile comme couturière. Boissonnet, élève studieux, ne peut pas continuer ses études au lycée, il doit choisir dès maintenant un métier. Le hasard fait qu’il rencontre en 1917 un émigré russe, sculpteur sur bois[note 5]. Le jeune garçon passe de longues heures, prises dans ses moments de liberté, pour observer l’artisan étranger et lui poser plein de questions, car il est captivé par sa dextérité. C’est décidé, lui aussi sera sculpteur sur bois. La famille est d’accord. Il entre donc en apprentissage chez un patron, ancien curé, qui lui permet de suivre les cours de l’École des Beaux Arts…le soir[note 6]. Là, il se fait remarquer par son talent et le soin qu’il apporte à son travail. Des « Prix » de fin d’année récompensent la qualité de ses œuvres[note 7]. Il a en 1922, en sculpture décorative, deux prix et en 1923, un prix pour une étude d’après le plâtre. Curieuse coïncidence, le peintre cubiste André Lhote qui deviendra son ami plus tard avait, lui aussi, exercé le même métier dans la même ville, en 1898[note 8]. Après son apprentissage, il entre dans une entreprise de décoration et le jeune sculpteur sur bois commence à s’intéresser à la peinture jusqu’à son service militaire dans l’aéronautique de 1926 à 1928[note 9]. C’est alors que le commandant de la base, (profitant de l’opportunité d’avoir un artiste sous la main), lui confie la décoration du mess des officiers. L’œuvre a malheureusement disparu, mais elle est, en quelque sorte, sa première commande publique… à l’âge de 20 ans.

De ses années de jeunesse, Boissonnet conserve un souvenir contrasté. Tout d’abord, une immense affection pour ses parents et surtout pour sa mère avec le sentiment que leur situation sociale était imméritée. D’où son désir constant de s’élever par ses propres moyens selon la philosophie bien connue de l’École de Jules Ferry. Alors, il continue à se former, intellectuellement et artistiquement. Philosophiquement, il sait également qu’il faut savoir être « indépendant » dans une activité artistique, afin d'émerger. Mais, pour cela, il faut le « vouloir »[note 10]. Il en discute alors avec d’anciens camarades ou amis comme Pierre Molinier (1900-1976) qui s’apprêtent à fonder une association artistique.

La période « réaliste » (1929-1945)

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Le bol de café, 1933.

Boissonnet, comme d’autres artistes évolue beaucoup tout au long de sa carrière de 1929 à 1995 et il revendique cette évolution face à des artistes qui se rigidifient dans le même mode opératoire commercial[Qui ?]. Il est donc naturel de parler de « périodes » qui durent entre 15 et 20 ans. La première est qualifiée de réaliste, car, à partir de sa vision de la réalité, il peint beaucoup de scènes intérieures et s’inspire déjà de nombreux paysages avec personnages. Durant cette période qui s’inscrit dans la crise économique commencée à Wall Street en 1929[note 11], l’art de Boissonnet s’enrichit des nombreuses rencontres avec les artistes modernes. Licencié de son travail pour raison économique, il effectue de nombreux voyages à l’étranger. Enfin, il connaît les camps de la « drôle de guerre » et en rapporte un témoignage saisissant[réf. nécessaire].

Le sociétaire des A.I.B.

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Les A.I.B. sont « Les Artistes Indépendants Bordelais », une association artistique dont les statuts ont été déposés le 4 octobre 1929 et dont le but est de « grouper tous les artistes décidés à défendre un art sans contrainte, ni restriction et d’établir entre eux des relations de sympathie et d’intérêt »[note 12]. Il y a un Salon annuel sans jury. En fait, cette société s’oppose à l’art académique et au mauvais goût bourgeois. Boissonnet souscrit tout de suite à cette orientation et devient l’un des premiers sociétaires[note 13]. C’est dans cette société qu’il rencontre sa future épouse, Paule Cécile Jude, elle-même artiste d’une grande sensibilité. Mais, pour l’instant, il n’est pas question de mariage, car la crise économique commence à sévir. L’entreprise dans laquelle il travaille est vendue à un homme d’affaires qui licencie tout le personnel. Boissonnet se retrouve au chômage et il connaît une période de précarité durant cinq ans. Il en profite pour voyager.

Les voyages

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Place Mériadeck, 1931.

En 1930, il visite l’Espagne et effectue un grand périple à la rencontre d’El Greco, de Velasquez, de Goya dont on connaît les attaches avec Bordeaux[note 14] et de bien d’autres… En 1932, il part en Italie malgré la conjoncture politique peu propice. Milan, Florence, Rome, etc. lui révèlent les trésors de l’art italien. De retour en France, il consacre un temps de plus en plus important à la peinture et se marie en 1935 avec cette jeune artiste, rencontrée aux A.I.B., qui lui donne un enfant[2].

Un certain « populisme » triste

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Il n’est pas étonnant que le climat sociopolitique influence son art, sachant que sa sympathie pour les gens de gauche date de cette époque. En effet, ses peintures expriment un certain « populisme » triste dans ses portraits, mais aussi dans ses natures mortes et même dans ses paysages. Les scènes d’intérieur, les personnages, essentiellement féminins ou enfantins pris dans leur intimité, ne sont pas très joyeux, mais il s’en dégage une sobriété et une lumière intérieure qui ne laissent pas indifférents les visiteurs du Salon des A.I.B ou de certaines galeries.Le portrait de sa mère (1932) est typique de ce moment.[réf. nécessaire]

Les rencontres avec les artistes « parisiens »

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Ma mère, 1932.
Marie, 1938.

Les A.I.B., société très ouverte sur l’art contemporain avait pour habitude d’inviter des artistes parisiens comme Picasso, Matisse, Gromaire, Tal-Coat, Friesz, Kisling, Van Dongen, Utrillo et André Lhote[note 15]. Au cours de ses conversations avec ces artistes, il perçoit l’absolue nécessité d’approfondir son art pictural. En 1937, il fait un séjour à Paris pour visiter l’Exposition Universelle. À partir de cette date, on constate alors une certaine évolution de son art qui devient moins sombre[note 16]. C’est qu’à Paris, il a différentes entrevues qui déterminent son avenir.[pas clair]

Le peintre André Lhote en 1925.
Kontrolle, 1940.

L’entrevue avec Bonnard

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Boissonnet reste plusieurs semaines à Paris et dans la région parisienne. Il profite de l’occasion pour rendre visite à quelques artistes et leur montrer des œuvres qu’il a amenées avec lui. C’est un encouragement général[note 17]. L’un d’eux lui suggère de voir Bonnard. Celui-ci a soixante dix ans et cinquante ans de carrière, Boissonnet a, à peine, trente ans et dix ans d’exercice de la peinture entre deux sculptures. Le décalage est immense. Le débutant se présente cependant chez le grand artiste en pensant que sa démarche est vaine. L’accueil est chaleureux. Avec angoisse, il voit Bonnard regarder attentivement les œuvres qu’il a amenées. Après un long moment qui semble une éternité pour Boissonnet, la sentence du Maître tombe : "vos couleurs font l’amour !"[note 18] Le sort en est jeté, il abandonne la sculpture sur bois pour se consacrer entièrement à la peinture et au dessin.

L’entretien avec Dufy

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Encouragé par son entrevue avec Bonnard, il cherche à rendre visite à Dufy à un moment particulier qui est celui de La Fée Électricité. Non sans mal, il arrive à ses fins. Dufy confirme le jugement de Bonnard. De plus, l’artiste célèbre lui recommande un procédé pictural : le médium Maroger[3]. Ce procédé donne aux couleurs une transparence et une luminosité durable. De retour à Bordeaux, Boissonnet se remet au travail avec acharnement en utilisant pendant quelque temps ce procédé.[réf. nécessaire]

La rencontre avec Lhote

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En 1938, les A.I.B. dont Boissonnet est le chef de file, publient un ouvrage de poèmes illustrés et demandent à André Lhote d’en écrire la préface[note 19]. C’est la première fois que Boissonnet rencontre Lhote, son aîné de vingt et un ans. Les origines sociales, artistiques : la sculpture sur bois, sont semblables. Une grande amitié respectueuse naît à cette époque. Elle ne se démentira pas jusqu’à la mort de Lhote survenue en 1962. La même détestation de l’art pompier, de la peinture académique chère aux Bordelais, le même amour pour le Bassin d’Arcachon, côté Cap Ferret, fréquenté par des écrivains comme Cocteau, Radiguet[note 20] et des artistes comme Marquet au Pyla[note 21], enfin, le même combat pour la reconnaissance de l’art moderne issu en partie de Cézanne, les unissent. Ce n’est pas par hasard si Boissonnet fait construire une maison-atelier sur ses plans, du côté de Lège Cap Ferret en Gironde, où il va exécuter de nombreuses œuvres.

La « drôle de guerre »

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Boissonnet est mobilisé le . Le 3 septembre, c’est la guerre. Il est envoyé dans l’Est de la France, sur la Ligne Maginot en tant que pionnier du 618e régiment de pionniers. Durant les moments d’inaction il exécute des dessins sans complaisance de la « drôle de guerre »[note 22]. Puis, c’est la débâcle. Il est capturé dans les Vosges avec ce qui reste de son régiment. Après un regroupement à Strasbourg, il arrive à Nuremberg, en Bavière, le 19 juillet 1940. Il est conduit dans un stalag rural[note 23] près de Thanstein en forêt de Bohème. Après une première tentative d’évasion, il contracte une sciatique et il est envoyé dans un hôpital militaire à Ratisbonne (Regensburg). Pendant tout ce temps, il continue à dessiner et à peindre des gouaches au vu et au su des Allemands. Mais, la Bavière n’est pas la Prusse. À l’hôpital le médecin-commandant francophile est un descendant de Lucas Cranach, le peintre de la Renaissance. Il le libère pour « raisons de santé » en 1942[note 24]. Aujourd’hui, ces œuvres sont un témoignage exceptionnel de ces années sombres. Elles expriment l’absurdité de la guerre et « nous élèvent aux plus hauts sommets de la sauvegarde de la Liberté", comme l’écrit l’artiste qui rédige les légendes de ses œuvres. La grande majorité de celles-ci, numérisées, se trouvent au Musée d’Aquitaine de Bordeaux[note 25].

Après l’épreuve de la guerre et de la captivité, c’est la Libération, moment tant attendu où Boissonnet est à la veille de grandes décisions. La période « réaliste » dont la connaissance est fondamentale pour comprendre le parcours artistique de cet artiste, va prendre fin et il envisage d’être davantage présent à Paris. C’est alors qu’il s’intéresse à la création du Salon de Mai[note 26] dans le cadre de ce qui sera une deuxième période encore marquée par le mouvement du cubisme qui survit chez certains artistes[note 27].

La période « cubiste » (1946-1962)

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Poissons et citron, 1948.
Synthèse de formes, 1951.
Le Filet, 1951.

Boissonnet arrive à Paris avec un projet d’installation. Il est accueilli chaleureusement par des amis comme André Lhote, le dessinateur Yvan Le Louarn, dit Chaval[4], le sculpteur Joseph Rivière[5], etc. Ceux-ci l’aident à rencontrer artistes et notabilités de l’art contemporain. Il prend alors contact avec Gaston Diehl, le fondateur avec différents peintres du Salon de Mai en 1943. D’après Bernard Dorival, Conservateur du Musée d’Art Moderne : « la jeunesse a en lui son Salon… un Salon jeune, ouvert à la jeunesse, accueillant à ses inquiétudes, à ses recherches, à ses coups d'essai… »[6]. Diehl l’encourage à présenter sa candidature au Prix Drouant-David de la Jeune peinture. Il y montre « Poissons et citron 1948 ». Il obtient un 2e prix et le critique Pierre Descargues écrit dans Arts du 28 avril 1948 : « le choix de Boissonnet, peintre plus tendre, plus délicat, demeure dans la ligne de conduite du jury » où se trouvent Jacques Lassaigne et André Lhote. Ce prix est déterminant pour la suite de la carrière de Boissonnet, car, il entre au Salon de Mai où il va rencontrer des artistes de sa génération qui font les mêmes recherches. Sans appartenir à tel ou tel courant, préservant sa liberté créatrice et son indépendance, il crée son propre style inspiré par une certaine forme de cubisme à la limite de l’abstraction. Cela dure pendant trois à quatre ans dont le meilleur exemple se trouve aujourd’hui au musée des Beaux Arts de Bordeaux. Il porte le titre de « Synthèse de Formes », 1951. Mais, ce style n’inspire pas son instinct, comme il dit, il revient alors à un cubisme plus figuratif. C’est une période éblouissante où sa créativité étonnante s’exerce dans de nombreux domaines : dessins[7], peintures, vitraux, décorations murales.

Les premières expositions parisiennes

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Comme on vient de le voir, le prix de la Jeune Peinture lui ouvre les portes du Salon de Mai. Du coup, il entretient des relations amicales et correspond avec Pignon[8], Bores[9], Lanskoy[10], Sarthou[11], etc. qui exposent comme lui dans ce Salon d’avant-garde, précurseur des manifestations contemporaines d’aujourd’hui. Du côté des grands aînés, il éprouve respect et admiration pour Braque et Lhote. Il rencontre aussi Bissière dans sa maison de Boissièrette dans le Lot[12]. Ceux-ci l’encouragent à exposer rapidement dans une galerie, d’autant plus que ses œuvres avaient été très remarquées à Turin au niveau des Peintres d’aujourd’hui France Italie en 1951[13] et à Menton où il obtient la Médaille d’Or en 1955[14]. Son choix, encouragé par André Lhote et le journaliste critique d’art, Jacques Lassaigne[15], se porte sur la galerie Saint Placide[16], organisatrice par ailleurs du Prix de la Critique.
En 1956, il présente, avec succès, seize peintures dont les célèbres « Poissons et Citron », aujourd’hui, au musée des Beaux Arts de Bordeaux, ainsi que dix dessins pour gravure. Certaines de ces œuvres sont à la limite du cubisme abstrait et c’est leur originalité.
Un an plus tard, il se tourne vers la galerie de l’Élysée, rue du Faubourg-Saint-Honoré[17] et y présente seize peintures dont « Village de pêcheurs » acheté par le Musée de Soulac[18]. Au vernissage, il retrouve de nombreux artistes du Salon de Mai. Ils saluent l’art très personnel de Boissonnet et Jacques Lassaigne écrit à cette occasion ; « art d’effusion venu du cœur, guidé par une raison claire, dans lequel s’affirme la permanence des plus hautes préoccupations de matière, d’espace et de lumière[19]. ». Pour le public concerné par l’art pictural, c’est une révélation. De son côté, Raymond Cogniat, critique d’art, parle : « d’un art sain, rayonnant, (qui) appelle l’adhésion.»[20]

L’exposition à la maison de la pensée française en 1961

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Le Port no 1, 1960
.

L’atelier parisien de Boissonnet se trouve maintenant à Paris dans le 14e arrondissement. Il y reçoit une invitation à exposer à la Maison de la pensée française. Cet établissement, rue du Faubourg-Saint-Honoré était la vitrine culturelle du Parti communiste français à la fois, librairie, lieu d’exposition, lieu de commémoration. Elle exposa Picasso en 1949 et 1954, Marquet en 1953, Bonnard en 1954, Lhote en 1961 etc. Le choix de ce lieu pour Boissonnet vient de la qualité de son art et de l’importance de l’exposition en nombre d’œuvres. Boissonnet présente, en effet, quatre-vingts peintures, gouaches et dessins récents[21]. Le vernissage a lieu le 4 octobre 1961 en présence de J. Chaban-Delmas, président de l’Assemblée nationale, de Léon Moussinac, directeur honoraire de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, de journalistes critiques d’art comme J. Lassaigne, J. Bouret, W. George, P. Cabanne, de nombreux conservateurs de musées, tous ses amis et une foule immense. La dimension picturale de cette exposition est donnée par J. Lassaigne dans le catalogue : « […] tout un ballet de formes envolées se déroule entre les horizontales fluides de l’eau et des nuages, dirigé par la baguette savante d’un homme épris de lyrisme d’ordre et de liberté[22]. » Dans le journal Arts[23], le critique et auteur Pierre Cabanne qu’on retrouvera plus tard, fait chorus : « […] il ouvre les portes d’un monde éclatant de lumière où son style structural s’épanouit avec une extraordinaire liberté. »

Il est évident qu’avec cette exposition, Boissonnet est arrivé à une totale maîtrise de son art reconnue par tous et avec le Salon de mai, il expose au Japon en 1962[24]. Cette année, est aussi l’occasion pour la Maison de la pensée française de faire un bilan et d’organiser une grande exposition de certaines œuvres des artistes qu’elle a exposées depuis la Libération. Ce jour-là, comme un symbole, Boissonnet se trouve entre Marquet, Bonnard et Lhote[25]. Cette réussite lui permet d’accéder aux commandes publiques.

Les commandes publiques

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Vitraux pour une chapelle.

Un pour cent du coût des constructions de bâtiments publics peut être consacré à des travaux artistiques. C’est ainsi qu’en 1955, Lhote reçoit la commande d’une grande peinture murale à la Faculté de médecine de Bordeaux[26]. Boissonnet surveille le bon déroulement du marouflage. Lui-même se voit attribuer en 1958 la décoration du restaurant universitaire de Bordeaux, sous forme de décoration murale intitulée « Jeunesse »[27]. Puis, dans le même temps, il reçoit la commande de vitraux abstraits pour la grande chapelle de l’Institution des Sourdes et Muettes, dans la banlieue de Bordeaux[28]. Boissonnet, n’est plus seulement un artiste peintre, mais commence à devenir un artiste plasticien. De cette période, on retiendra les maîtres mots qui caractérisent l’art de Boissonnet : création de lignes et de couleurs, liberté, sincérité, évolution, indépendance, refus du compromis artistique. Mais c’est alors vraiment la fin du cubisme.

La véritable fin du cubisme

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André Lhote disparaît le 25 janvier 1962 suivi de peu par Georges Braque, le 31 août 1963. Les tout derniers grands cubistes disparaissent peu à peu, seul Picasso résiste encore. La seconde École de Paris est en train de mourir. En 1964, l’américain Rauschenberg[29] reçoit le premier prix à la biennale de Venise, à la place de Roger Bissière. Il s’agit clairement d’une manœuvre politico-artistique anti-française. Il ouvre la voie au new-dada et au pop art. Le mouvement de déconstruction de l’art de Paris, d’après la Libération, continue de plus belle dans le cadre de la liberté d’expression chère aux Américains. L’immensité du marché américain accentue le mouvement : Paris est supplanté par New York. Heureusement pour Boissonnet, sa grande capacité d’adaptation et d’évolution lui permet d’évoluer par rapport à la période précédente et de devenir progressivement expressionniste et plasticien.

La période « expressionniste » (1963-1978)

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Edmond Boissonnet - Le petit homme (1969).
Mosaïque (maquette, 1968).

Les États-Unis imposent donc au monde occidental un art pictural triomphant, provocateur, dénonciateur et spéculateur qui s’appuie sur la puissance financière de Wall Street et sur des facilités fiscales[30]. Au pays du libéralisme, la culture est donc subventionnée… C’est alors que le pop art, entre autres, permet à New York d’évincer Paris. D’où une évolution radicale de l’art de Boissonnet qui se serait faite de toute façon, même sans « l’affaire » Michelson.

L’ « affaire » Michelson

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De quoi s’agit-il ? Charles Michelson est bien connu des historiens des médias radiophoniques. C’est un homme d’affaires, de confession juive, né en 1900 en Roumanie et décédé aux États-Unis à Los Angeles en 1970. Avant la Seconde Guerre mondiale c’est déjà un précurseur dans le domaine des radios privées avec Radio Tanger. Mais, inquiété par le Gouvernement de Vichy, il s’évade et rejoint les États-Unis. À la Libération, de retour en France, il reprend ses projets. C’est ainsi qu’il lance en 1954 la chaine Télé Monte Carlo et devient le conseiller en communication du prince Rainier III de Monaco. Puis, en 1955, il fonde Europe no 1. avec Louis Merlin de Radio Luxembourg. Mais, devant les débuts incertains d’Europe no 1, Charles Michelson est obligé par l’État Français de passer la main à Sylvain Floirat (future Sofirad) et de vendre sa part estimée à 245 millions de francs. Pensant avoir été grugé, il en appelle aux tribunaux pour une réévaluation. L’affaire fait grand bruit et remonte à l’Élysée qui menace la Principauté de blocus et, en 1962, fait mettre sous séquestre les biens de Charles Michelson au motif de non-paiement de ses impôts en France. Mais, en quoi cette « affaire » concerne-t-elle Boissonnet ? Tout simplement, parce que Charles Michelson, ce qu’en général on ignore, avait un grand projet de créer une importante Galerie d’art moderne et Boissonnet qu’il rencontre dans son atelier du bassin d’Arcachon, fait partie de ce projet comme André Lhote et bien d’autres. La mise sous séquestre des biens de Charles Michelson entraine donc, de facto, la saisie des œuvres de Boissonnet se trouvant encore chez ce futur galeriste après l’exposition à la Pensée Française, fin 1961. Incroyable mais vrai, Boissonnet pour rentrer en possession de ses œuvres doit se battre sur deux fronts et autant de procès, d’abord contre le magnat des ondes privées pour non-respect de ses obligations, ensuite contre l’Administration française pour mise sous séquestre abusive de ses œuvres. Ce double procès va durer près de dix ans. Il permet à Boissonnet de recouvrer son bien. Malgré le tort considérable créé par cette malfaisance doublée de frais judiciaires exorbitants, Boissonnet n’a jamais arrêté de travailler, bien au contraire elle décuple son énergie. Cette période est, en effet, d’une grande richesse créative tous azimuts. Il trouve d’autres matériels et traduit son indignation et sa colère en « calligraphie tumultueuse » comme dira Pierre Cabanne en 1971, lors de l’exposition à la Galerie de Paris.

Une évolution radicale

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Boissonnet constate la déconstruction américaine avec un peu d’inquiétude mais avec courage. Dans une lettre à Léon Moussinac, ancien directeur des Arts Déco, datée du 6 décembre 1961, il exprime déjà ce passage d’un monde ancien à un monde nouveau : « je suis un peu inquiet sur ma peinture qui me parait évoluer vers des touches plus larges et un désir encore plus grand d’amour. Ce désir me rassure sur cette nouvelle évolution, mais elle me hante, me tracasse, tout au moins pour l’instant[31]. ».

Mais comme pour Boissonnet, vivre, c’est évoluer[32], il accepte cette évolution. En effet, pour lui, le peintre n’est pas un spectateur passif devant le monde, il est dans le monde, comme le démontrera l’exposition parisienne de 1971.

Son style évolue donc vers des rythmes tumultueux, mystérieux et même violents. Comme plasticien, il exprime ainsi les turbulences du monde dans une sorte d’expressionnisme, très personnel, souvent abstrait, aussi bien dans ses peintures, ses gouaches, ses tapisseries ou ses mosaïques proches de l’art brut[33].

Les mosaïques

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Éclosion (1967).

La rencontre avec Jacques Dupuy, maître verrier bordelais, lors de l’exécution de vitraux, l’amène à recourir à une nouvelle forme d’expression : la mosaïque à partir de matériaux bruts. Inventif, il utilise, en effet, des déchets de céramique, des schistes ou minéraux divers, des tessons etc. Le ciment sert à lier l’ensemble comme le plomb dans les vitraux. Auparavant, il commence à établir une maquette à la gouache[34], inversée, et l’artisan n’a plus qu’à suivre les indications pour placer les matériaux et couler un lit de ciment afin de les lier. Il réalise ainsi une bonne centaine de maquettes expressionnistes ou abstraites. Il n’existe pas d’équivalent dans le monde artistique qui opère selon le mode habituel à l’inverse de la méthode Boissonnet. Il appartient donc au mouvement de l’art brut et connaît bien Dubuffet[35]. Il travaille dans le domaine de la mosaïque de 1963 à 1973 et reçoit de nombreuses commandes publiques[36]. Son intérêt pour ce mouvement ne l’empêche pas de travailler activement dans le domaine des papiers collés, de la gouache et de la peinture sur toile, car il a, en projet, une grande exposition à Paris.

L’exposition de 1971

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Edmond Boissonnet - Anges et Diablotins (1970).

En 1970, Boissonnet montre au critique d’art et auteur, Pierre Cabanne[37], sa « production » des années soixante, dites les sixties. Ils se connaissent déjà, car Cabanne avait « couvert » l’exposition de 1961 dans ARTS[38]. Il est alors stupéfait par ces œuvres nouvelles, très différentes de celles des fifties, mais, bien du même peintre qui vient d’opérer un virage important dans son art. Il encourage Boissonnet à exposer au plus vite ces œuvres un peu énigmatiques pour un public non averti.

C’est la renommée Galerie de Paris[39], dirigée par la fille du peintre Manguin, qui est choisie. Le 30 mars 1971, Boissonnet présente donc 25 peintures et 10 gouaches[40]. Le public comme les critiques peuvent constater le talent anticonformiste de cet artiste. Pierre Cabanne qui a rédigé la préface du Catalogue[41] fait une bonne synthèse de l’art de Boissonnet à cette époque : « une calligraphie tumultueuse, enveloppante ou brisée, les traces d’un combat sans merci, la singularité d’un être profond…un tableau de Boissonnet est un vertige organique, organisé, cohérent, le microcosme de la terre dans son enfantement. Le peintre n’est pas devant le monde, il est au milieu, c’est pourquoi les paysages de Boissonnet ne se reconnaissent pas, ils sont connaissance et sensation. » Jacques Lassaigne, tout heureux de retrouver un Boissonnet sorti du piège « Michelson », fait un point d’une grande vérité : « Il a gardé toute la verve jaillissante de son inspiration. C’est comme une gerbe, une fusée d’éléments d’une beauté pure et naturelle. Nature vraie recréée avec ses propres éléments, restituée par l’artiste dans ses rythmes essentiels[42]. ». En fait, Boissonnet est pour Lassaigne toujours le même artiste. Pour un autre critique, René Barotte qui était aussi à l’exposition de 1961, Boissonnet est le fils spirituel de Cézanne[43]. Ce critique en profite pour rapporter dans cet article, les propres paroles d’André Lhote étant sur nature avec Boissonnet : « C’est merveilleux, comment faites-vous donc pour vous libérer ainsi, tout en conservant à la nature, cette fidélité que nous lui devons.» Désormais, Boissonnet fait partie des peintres de la Galerie de Paris comme Oudot, Ciry, Chastel, Rohner, Despierre, Cathelin, etc. C’est alors que Boissonnet est à la veille d’une décision importante. Tout en gardant son atelier parisien du 14e, il décide d’habiter, dès 1972, à plein temps, son atelier en face d’Arcachon. Il y installe un métier à tisser et commence une série de tapisseries.

Les tapisseries

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Tapisserie de 1973 : La Peur de la Nuit.

Il construit alors un métier à tisser très simple et, avec son épouse, il réalise des tapisseries, d’une extrême originalité sans passer par des intermédiaires. C’est le pendant en laines multicolores des mosaïques en matériaux, eux aussi multicolores. De même qu’il est très proche de l’art brut pour les mosaïques, de même, il est très proche de la Nouvelle Tapisserie[44] pour ces nouvelles œuvres. Boissonnet, le plasticien, fait ainsi preuve d’une grande créativité et fait bien partie de son siècle en tant qu’artiste contemporain. Il réalise ainsi, avec son épouse, 16 tapisseries expressionnistes et fantasmatiques qui n’ont pas d’équivalent dans le monde artistique. Le temps du Bol à café[45] est bien loin. Huit tapisseries appartiennent aujourd’hui aux collections publiques ainsi que le métier à tisser[46].

Au cours de cette période bien couverte par les médias, Boissonnet commence une carrière internationale avec l’exposition de Munich (R.F.A.) en 1971[47]. En France, il expose pratiquement tous les ans à Paris ou à Bordeaux. C’est ainsi qu’il participe à l’inauguration du Centre national Jean-Moulin de Bordeaux, consacré à la Résistance, en y exposant ses dessins de guerre[48]. Ceux-ci font l’objet d’une Donation au Musée en 2008[49]. Dans les dernières expositions de la période, il commence à présenter des paysages irréels. En effet, au tournant des seventies, son art évolue à nouveau vers des créations abstraites, ou non, directement issues de son imaginaire à partir du monde terrestre mais aussi de certaines activités de ses contemporains. Il entre alors dans la quatrième période dite « fantasmatique ».

La période « fantasmatique » (1979-1995)

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Edmond Boissonnet en 1981.
Edmond Boissonnet - Dans le mystère de la Forêt (1979).
Edmond Boissonnet - La Proie (1982).

Une nouvelle évolution était dans l’air à la fin des seventies. Boissonnet a 73 ans. Il va moins à Paris ou à Bordeaux, sauf pour les grandes manifestations le concernant. Il vit avec son épouse dans cette maison-atelier du Bassin d’Arcachon avec ses fantasmes, comme il dit. Qu’est-ce qu’il entend par là ? Ici, il ne s’agit pas seulement des fantasmes sexuels qui n’ont jamais été véritablement un moteur pour son art. C’est plus général. D’après Carlos Maffi,  psychanalyste, professeur à Paris VII, le fantasme peut se définir comme une production imaginaire qui représente le sujet dans un scénario déterminé, à la manière d’un rêve, et figure, d’une manière plus ou moins voilée, un désir[50]. Ici, pour Boissonnet, ses fantasmes remontent à ses « années de jeunesse » et à travers son imagination expriment ses désirs de dépassement de soi, d’élévation, d’évasion dans son art. D’où son choix du monde des sports, de la danse et de ses paysages imaginaires. L’originalité de cette démarche intéresse galeries et pouvoirs publics qui organisent trois grandes rétrospectives en 1992, 1996 et 2006. Enfin, cette période voit le moment où s’arrête cette carrière atypique.

Imagination et symbolisme

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L’une des fonctions du fantasme est de faire œuvre créatrice en sollicitant l’imagination du sujet, ici celle d’un artiste. Chez Boissonnet, il est clair qu’il faut rechercher l’origine de certains de ses fantasmes dans une enfance où les privations subies par sa famille le choquent durant la première guerre mondiale et donc, de son désir d’y échapper grâce à l’art. Évasion, dépassement de soi, élévation sont des objectifs qu’il se donne et l’art qui n’est pas, pour lui, une activité futile doit lui permettre de les atteindre. D’où cette capacité d’évoluer quand il le faut. Le poème de Baudelaire qu’il admirait résume assez bien son état d’esprit : "Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides, Va te purifier dans l’air supérieur"[51].  Dégoût de la société c’est peut-être exagéré, mais sans doute, désir d’évasion : ses paysages imaginaires sont bien significatifs de ce besoin. Enfin, recherche d’un Idéal de perfection qui doit rendre l’être meilleur et plus heureux, oui, certainement. Ainsi, est-il est proche d’un certain symbolisme en réaction contre un monde trop matérialiste.

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers[52]

Il existe, en effet, chez Boissonnet un certain romantisme, non pas réactionnaire mais révolutionnaire. Il fait sienne une définition de Baudelaire disant que pour lui, le romantisme, « c’est dans la manière de sentir[53]». Cette conception de l’art l’amène donc à s’intéresser aux sportifs et aux danseurs.

Les sports et la danse

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Edmond Boissonnet - Le 100 m (1981).
Edmond Boissonnet - Le Combat dans l'arène (1982).

À la fin des années soixante-dix, la télévision diffuse de plus en plus de spectacles sportifs : matchs de rugby, de foot-ball, de basket, de tennis, etc. L’athlétisme avec les Jeux olympiques de 1980 et 1984 est aussi à l’honneur. Les sportifs fascinent Boissonnet par leur beauté, leur force, leur rapidité, leur goût de l’effort. Ils réveillent dans le conscient de cet artiste le fantasme du dépassement de soi. Depuis des décennies qu’il met en œuvre pour lui ces forces mentales lui permettant de surmonter ses propres limites d’origine physiques et culturelles, ces spectacles l’amènent à créer des œuvres dont le thème est un sport déterminé. L’exemple le plus typique est une grande peinture intitulée « Le Combat dans l’Arène » de 1982 qui suggère un match de rugby et qui se trouve aujourd’hui au Musée des Beaux Arts de Bordeaux. En outre, avec le développement du phénomène des supporters bariolés aux couleurs des équipes, les manifestations sportives deviennent des fêtes populaires colorées qui sollicitent fortement son imagination, comme, dans un autre domaine, les chorégraphies des danseurs. La pure beauté des ensembles de danseurs, toujours dans le cadre du dépassement de soi, qui se meuvent selon un rythme déterminé, la grâce et la légèreté des « étoiles » captivent Boissonnet qui reconstruit des ballets imaginaires. L’exemple typique est la peinture « Rythme » de 1983. Mais, il n’abandonne pas, pour autant le paysage qui gère les fantasmes de l’évasion et de l’élévation.

Les paysages imaginaires

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Edmond Boissonnet - Paysage no 4 (1987).

Il ne s’agit pas de paysages peints sur nature[54], car ces paysages sont imaginaires, même si Boissonnet a toujours plus ou moins besoin de s’attacher à une certaine réalité, quitte ensuite, à la suggérer. Les paysages sont de deux sortes : les maritimes et les terrestres. La matrice des paysages maritimes se trouve près de chez lui. Depuis plus de trente ans, et même davantage, il connaît ces paysages, peu modifiés au fil des années. Il ne s’agit pas de reproduire ce qui est déjà créé, mais de demander à ces paysages d’être l’expression de son fantasme d’évasion. C’est alors qu’il recrée l’eau, l’air, la terre, parfois à partir des « chantiers » des travailleurs de la mer, parfois à partir d’une « impression ». Ces travailleurs sont en fait des ostréiculteurs, pour la plupart indépendants, qui travaillent en famille. Leurs horaires sont essentiellement régulés par la nature, les marées qui découvrent les parcs à huitres et ne sont donc jamais les mêmes. Boissonnet connaît bien ces hommes et ces femmes et, en les respectant, a une relation courtoise avec eux. Leurs chantiers sont les endroits où ils déposent leurs matériels et leurs outils. L’artiste reconstruit, alors, ces sites et parfois y figure un astre qui fait penser à Monet. Boissonnet se disait sensible à la lune, car il est né sous le signe du Cancer qui est un signe lunaire. Celui-ci se présente comme le symbole de l’eau originelle ce qui expliquerait ses très nombreuses œuvres suggérant une étendue d’eau. Enfin, sur le plan psychologique, le Cancer signifie retrait sur soi, sensibilité, timidité et ténacité ce qui correspond assez bien au profil de cet artiste.

Edmond Boissonnet - Moncassin (1986).

Avec les paysages terrestres de cette époque, nous sommes dans une autre logique art/symbole. Tout en étant bien imaginaires, ils ont au départ un lien avec la réalité et expriment un autre fantasme de cet artiste. Ces paysages sont reconstruits à partir de certaines collines arrondies du sud ouest de la France dont l’une est proche du village de Moncassin en Lot-et-Garonne. Le « mons cassin », c’est la montagne aux chênes. Ce n’est pas sans rappeler le « Monte Cassino » italien, archétype de ces collines que Boissonnet reconstruit, en plusieurs exemplaires, près d’une trentaine, un peu comme Cézanne et la montagne Sainte Victoire. Moncassin, pour lui, est bien une colline « inspirée, un de ces lieux où souffle l’esprit[55]», permettant au fantasme de l’élévation associé à celui de la création de s’exprimer. Souvent, il y a aussi une « lune » qui confirme celle des paysages maritimes en y ajoutant le symbole du renouvellement et de la périodicité.
Du côté des tapisseries de cette période, certaines sont également lunaires et parmi elles, il faut citer Crépuscule de 1980 qui suggère remarquablement ce qui précède. Il y a aussi « sans titre », en fait, Moncassin de 1986 dont Madame Françoise de Loisy du Musée de la Tapisserie d’Angers qui s’intéressa beaucoup à ces tapisseries et à leur signification, disait : « ici les couleurs tissées apparaissent comme des glacis évanescents traduits en laine par les merveilleux mélanges et passages de couleurs de Paule Boissonnet, (épouse de l’artiste).»[56].
Le Musée des Beaux Arts de Bordeaux en possède huit.

Edmond Boissonnet - Le Couple (1984).

Cinq grands évènements

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Durant cette période, cinq grands évènements ont lieu. 1) En 1983, Jean-Pierre Mitrecey réalise un court métrage intitulé « L’aventurier de l’absolu », selon l’expression de Pierre Cabanne et consacré à la vie et à l’art de Boissonnet[57].  Ce film est présenté à Beaubourg devant un public important, en 1984. Coïncidence, au Centre Pompidou, il y a aussi une exposition Bonnard. Boissonnet la visite avec émotion. 2) Dans la foulée, une première rétrospective est organisée dans une galerie parisienne à côté de Beaubourg, sous le titre : « Hommage à Boissonnet », qui voit une grande affluence pour ce qui sera la dernière exposition de Boissonnet à Paris. 3) En 1986, la Galerie du Troisième Œil implantée à Paris et à Bordeaux organise une exposition bordelaise d’une vingtaine d’œuvres de cette période avec une présentation de Robert Coustet, professeur d’art contemporain à Bordeaux III : « Il a appris de ses aînés, Lhote et Bissière qui furent ses amis et qui encouragèrent ses débuts, que la liberté nait de l’ascèse et que la plénitude est fille du renoncement[58] Cette exposition est une réussite qui permet à Boissonnet d’être plus indulgent à l’égard de la métropole bordelaise. 4) En 1992, une société de mécénat et le Conseil Régional d’Aquitaine organisent dans l’immense espace du hall du Conseil, une grande rétrospective d’une soixantaine d’œuvres. Parmi lesquelles se trouvent certaines de ses grandes peintures comme : Le Rideau Noir 1983, Devant l’Éternité 1985, Un Ange Passe1984, Rapt 1985, Le Couple 1984, rares peintures qui pourraient exprimer des fantasmes sexuels. La critique d’art, Dominique Godfrey écrit à cette occasion : « On peut constater l’évolution du style, parfois influencé par l’époque. Pourtant, on a toujours l’impression de rester avec la même personne. Il en ressort une impression d’harmonie sobre sans être ennuyeuse, de maîtrise sans froideur et de sensibilité sans faiblesse[59]». Un an plus tard, une galerie bordelaise fait une reprise de certaines de ces œuvres. C’est la dernière exposition de Boissonnet de son vivant. 5) Rétrospective au Domaine Lescombes (Mairie d’Eysines 33320) où une trentaine d’œuvres sont présentées en 1996.

Les dernières années

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Paulette et Edmond en 1984.

En 1988, un drame tragique frappe le couple Boissonnet marié depuis 53 ans et se connaissant depuis 60 ans. Pour ce couple qui s’est tant aimé, qui avait en commun la même passion pour l’art, c’est un déchirement terrible que d’entendre le diagnostic sans appel : Paule, l’épouse de l’artiste, 83 ans, est frappée par la maladie d’Alzheimer. Dans un premier temps Boissonnet, également 83 ans, essaie de gérer la situation dans un pays isolé. Mais très vite, il appelle à l’aide. Or, la seule famille pouvant l’aider se trouve à Paris. La décision est prise de faire venir à Paris le couple en désarroi ainsi que l’atelier et tout son environnement. Installé dans son nouveau domaine, à Maulette, près de Houdan, dans les Yvelines, il continue à peindre et à tisser jusqu’au dernier moment qui arrive le 28 décembre 1995. Il est inhumé ainsi que son épouse (décédée en 2000), au cimetière des Jacquets à Lège Cap-Ferret, 33950, en face d’Arcachon, c’est-à-dire au cœur de ce pays qu’il a tant aimé. Mais, son œuvre lui survit à travers différentes expositions qui ont lieu après sa mort comme l’exceptionnelle rétrospective organisée en 2006 et 2007, sur trois niveaux, par le Musée des Beaux Arts de Bordeaux grâce à son directeur, Olivier Le Bihan. Certaines œuvres sont aussi présentées à La Vieille Église Saint Vincent de Mérignac, Libération du 03/01/1996.

L’aventurier de l’absolu (1906-1995)

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Edmond Boissonnet - La toile blanche no 2 (1985).
Edmond Boissonnet - Le Coteau (1961).
Edmond Boissonnet - L'Église Romane (1983).

Boissonnet fait partie de ces artistes discrets que l’on découvre ou redécouvre selon son âge. Cette discrétion est l’expression d’une liberté absolue de création vis-à-vis des clans et autres amitiés intéressées, des tendances, de la tyrannie des galeristes et du marché. En général, ces artistes ne sont pas des chefs d’entreprise ayant une stratégie commerciale. Ils préfèrent le qualitatif au quantitatif et ne cherchent pas à rentabiliser leur talent. N’étant pas assujettis à une galerie et à ses exigences en exclusivité, ils vivent leur vie en toute indépendance et ne cherchent pas à faire fortune. Leurs ventes auprès de certains amateurs ou en ligne suffisent à les faire vivre. Comme l’écrivait un critique d’art en parlant de Boissonnet en 1961 : « Un indépendant qui fait la peinture qui lui plait[60] ». En fait, Boissonnet est recherche en permanence un absolu par rapport à lui-même, sans se soucier des commérages du monde des arts. « L’aventurier de l’absolu », c'est-à-dire quelqu’un qui va vers son destin pour atteindre la perfection, est une qualification de Pierre Cabanne, en 1971. Grâce à la magnifique rétrospective en 2006 et 2007 au Musée des Beaux-arts de Bordeaux et à Mérignac, nous avons, désormais, la possibilité de comprendre le référentiel de la philosophie artistique de ce témoin du XXe siècle. Ce référentiel comporte quatre orientations principales : l’évolution créatrice, « Le Combat avec l’Ange », la création humanisée, la matière et l’esprit.

L’évolution créatrice

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En 1978, au cours d’un entretien avec un critique d’art, Boissonnet s’exprime ainsi : « l’évolution est l’expression d’une vie en accord avec son temps. Celui qui la refuse, piétine, stagne, se dessèche et meurt[61]». L’artiste a alors 72 ans et une longue carrière de cinquante ans derrière lui. Il n’est pas tout à fait en accord avec Picasso[62] que la notion d’évolution hérisse. En revanche, il adhère à la théorie de Bergson, un philosophe de sa jeunesse. En effet, dans « L’évolution créatrice » de 1907, celui-ci écrit en prenant l’exemple d’un artiste-peintre : « Chacun est une espèce de création. Et de même que le talent du peintre, se forme, se déforme, en tout cas se modifie, sous l’influence même des œuvres qu’il produit, ainsi chacun de nos états en même temps qu’il sort de nous, modifie notre personne, étant la forme nouvelle que nous venons de nous donner…Pour un être conscient, exister consiste à changer, changer à se mûrir et à se créer indéfiniment soi-même[63]». Boissonnet trouve également dans l’œuvre du philosophe l’idée de transition : celle-ci fait la réalité du changement dont elle en est l’essence. Pour un ancien sculpteur sur bois qui connaît le déroulement des époques artistiques avec de nombreuses périodes de transition, cette idée est évidente. Mais, la transition, pour lui, n’est pas vraiment une rupture, seulement un simple palier dans son parcours artistique. « J’ai essayé de rester le même homme… » Les quatre périodes de ce parcours durent en moyenne 16,5 ans avec 3 transitions : 1944/1946, 1962/1964, 1978/1980, soit des durées de 3 à 4 ans. Pendant chaque transition, c’est un nouveau combat que l’artiste engage contre la routine, la facilité qui engendre l’habileté, « la mécanisation de la main ». Dans son langage, il appelle cela, le Combat avec l’Ange.

« Le Combat avec l’Ange »

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Delacroix - Le Combat avec l'Ange (1861).

L’expression, « Combat avec l’Ange », est une expression choisie par Boissonnet pour expliquer son mode de fonctionnement artistique fondé sur le dépassement de soi afin d’atteindre l’absolu. Quelques mois après sa grande exposition à la Galerie de Paris en 1971, Boissonnet accepte un entretien avec le docteur Rager, professeur à l’École Supérieure de Sophrologie et de Médecine Psychosomatique[64]. À la question : que pensez-vous des expériences intellectuelles de notre temps ? L’artiste répond : « Toute forme qui ne témoigne pas de l’essence m’est indifférente. La délectation : une suffisance personnelle qui engendre fatalement une fabrication. Elle se consomme rapidement, elle écœure aussi vite parce qu’elle est indigeste ». Par cette critique explicite d’un certain art de son époque, on comprend sa position envers quelques galeries qu’il connaît bien. Et pour que le message soit bien clair, il ajoute : « Il faut se méfier de la mécanisation de la main, car elle engendre la mécanisation de l’esprit qui de ce fait se vide de sa magie.». Le docteur Rager pose alors une autre question : « Comment les artistes pourront-ils échapper à cette mécanisation ? ». La réponse est immédiate : « Certains cas doués de tares bénéfiques à l’expression spontanée, parce que dirigés par un état second dû à l’alcool, la naïveté, à la folie, y échappent tout naturellement. Celui de la cause mentale se doit, dans ce combat épique avec l’Ange, de perdre pour gagner une aventure de volonté où tout est à considérer.» Boissonnet utilisait souvent cette métaphore tirée de la Bible (Genèse 32) où Jacob se bat avec un Ange inconnu qui n’est autre que Dieu. C’est le symbole des combats spirituels sur soi-même magnifiquement illustré par Delacroix, œuvre de 1861, pour l’église de Saint Sulpice de Paris que connaissait bien Boissonnet dont l’atelier était proche. Le Combat avec l’Ange est une orientation majeure du référentiel de cet artiste. C’est la raison pour laquelle, le Musée des Beaux Arts de Bordeaux a choisi cette métaphore pour qualifier l’itinéraire de cet artiste en quête d’absolu et titrer l’ouvrage accompagnant la rétrospective de 2006 à 2007. Mais, ce combat doit se dérouler par rapport à une création humanisée.

La création humanisée

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Edmond Boissonnet - Maternité.

La création humanisée, c’est pour Boissonnet, le mariage du cœur et de l’esprit. C’est le thème d’un ouvrage d’André Lhote publié en 1933, réédité en 1950 au moment où les œuvres abstraites sont omniprésentes au Salon de Mai. Dans sa préface il écrit : « Il n’est pas de travail durable sans le secours de l’intelligence, pas plus qu’il n’est de spéculation intellectuelle sans préalable soumission de l’individu à l’objet, sans préalable sommation de l’instinct…la vérité est au centre[65]». Bissière, un autre ami de Boissonnet, proclame haut et fort au début des années cinquante : « Je n’ai cessé de répéter que si j’étais non figuratif, je me refusais absolument à être abstrait. Pour moi, un tableau n’est valable que s’il a une valeur humaine, s’il suggère quelque chose, et, s’il reflète le monde dans lequel je vis.[66] Boissonnet écoute attentivement ces deux grands aînés et il fait progressivement la synthèse des deux approches de ses amis avec une légère préférence pour celle de Lhote. Après un bref passage par le non-figuratif au début des années 1950, il revient au sujet, comme il l’explique : «  Je suis revenu au sujet qui inspirait mon instinct, avec plus d’efficacité et de mystère que procure le combat, en essayant de suggérer[67]». Pour terminer sur ce thème, il est aussi en adéquation avec un autre artiste, ami, qui, lui, est de sa génération, Edouard Pignon. Le même âge, des origines sociales modestes aussi bien pour l’un comme pour l’autre, les mêmes difficultés liées au chômage des années trente, la même sensibilité politique, créent un très fort courant de sympathie amicale entre les deux artistes. Un bon exemple de « création humanisée » nous est fourni par ce peintre. En effet, Edouard Pignon, entre autres recherches, travaille sur le thème de la maternité, en 1939. Il s’en explique : « Mes maternités sont parties d’une toute petite toile de Lucas Signerolli, qui était la Naissance de la Vierge. J’ai aussitôt entrepris toute une recherche sur le thème de la maternité. »[68]. Pure coïncidence, mais pas fait du hasard, Boissonnet, une vingtaine d’années plus tard, travaille aussi sur le même thème. Enfin, dans le domaine de la création, Boissonnet avait l’habitude de dire : « Il faut donc beaucoup apprendre, pour comprendre qu’il n’y a rien à apprendre, si ce n’est de le comprendre. ». Cet aphorisme nous conduit à la quatrième orientation du référentiel : la matière et l’esprit.

Matière et esprit

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Boissonnet est un lecteur enthousiaste de l’Histoire de l’Art et surtout de l’Esprit des Formes, ouvrages écrits par Elie Faure, en cette première moitié du XXe siècle[69]. C’est ainsi que pour faire comprendre son art, Boissonnet, en véritable pédagogue, utilise certaines citations de l’écrivain, comme celle de la matière et de son écorce : « Il ne faut pas confondre la matière et son écorce, l’aspect premier des choses avec leur vie intime qui se transmet par l’alchimie subtile de la grâce[70] ». Hegel avait déjà noté que l’apparence s’oppose à l’essence tout en admettant que la réalité sensible n’était pas illusoire. Ici, Elie Faure va plus loin en donnant à la matière un rôle fondamental. En effet, il ajoute : « la matière en peinture est toute la peinture ». Il faut se souvenir qu’Elie Faure aborde ce thème à propos de Soutine dont la matière « est parmi les plus charnelles que la peinture ait exprimée ». Boissonnet se souviendra de ce texte ainsi que ce constat d’Hegel : « L’absolu se déplace de l’objectivité de l’art vers l’intériorité du sujet. »[71].  L’indissoluble union de la matière et de l’esprit se trouve ainsi renforcée.

Boissonnet fait sienne cette déclaration d’Elie Faure : « L’art qui est notre raison d’être, ne périra qu’avec nous. C’est lui qui nourrit et maintient notre énergie spirituelle[72]».

Notes et références

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  1. catalogue de l'exposition édité par Le Festin réédition 2013
  2. Archives de la Mairie de Bordeaux, État Civil 1906.
  3. "Archives Boissonnet" : toutes les indications biographiques des "Années de Jeunesse" et suivantes sont issues des archives de la Famille Boissonnet
  4. Viviani eut une carrière politique très dense. Il reste dans l’histoire du féminisme comme l’auteur de la loi de 1900 permettant aux femmes de devenir avocates.
  5. Lors de la révolution de 1917, de nombreux Russes émigrent en France.
  6. Archives Boissonnet. L’École des Beaux Arts dispense des cours du soir pour les jeunes travailleurs.
  7. Archives Boissonnet 2
  8. André Lhote a 21 ans de plus que Boissonnet. Lui aussi a suivi les cours de sculpture décorative de l’École des Beaux Arts de Bordeaux, en 1898, après l’École Primaire.
  9. Livret Militaire de Boissonnet.
  10. F. Nietzsche, « Ainsi parlait Zarathoustra »: « Vois, m’a-t-elle dit, (la vie) je suis ce qui est contraint de se surmonter soi-même à l’infini. » Flammarion 2006 page ?
  11. Krach boursier de Wall Street du 24 octobre 1929, début de la Grande Dépression. Elle arrive en France plus tard. Boissonnet est licencié en 1930, son entreprise arrêtant ses activités.
  12. Statuts de la Société des Artistes Indépendants Bordelais du 4 octobre 1929.
  13. Dominique Cante, Mémoire de maîtrise présenté à l’Université de Bordeaux III en juin 1981 : Les peintres de la société des artistes indépendants bordelais 1927.1938. page ?
  14. Rose Marie et Rainer Hagen : Francisco Goya 1746.1828 Taschen 2005 pzge ?. En 1924, Goya s’est réfugié à Bordeaux où se trouvaient des libéraux émigrés espagnols jusqu’à sa mort en 1828.
  15. Archives Boissonnet b 3 : la plupart de ces artistes font le voyage de Bordeaux, comme Utrillo ou Van Dongen. D’autres passent par leur galerie. Quant à Lhote, il vient pratiquement tous les ans chez sa sœur.
  16. « La Petite Gironde » du 25.5.1938 : « les portraits, notamment ont une profondeur émouvante et leur simplicité de lignes et de touches en fait comme une traduction d’état d’âme. »
  17. Il rend visite aux artistes venus à Bordeaux pour les salons des A.I.B.
  18. Archives Boissonnet b4 : cette parole d’encouragement servira de marque distinctive pour cet artiste tout au long des décennies à venir.
  19. La préface est féroce : « Ainsi, me trouvai-je isolé dans cette capitale du mauvais goût… ». Mais il fait confiance à la jeunesse (des A.I.B.) : « ces héros savent qu’on ne conquiert pas la vérité en demeurant blotti contre une de ses frontières, mais en arpentant inlassablement l’espace compris entre ces limites, en conciliant, en un mot, les effusions du cœur avec les exigences de l’esprit. ».Archives Boissonnet.
  20. Lhote connaissait bien cette région et, un an avant sa mort, reçu chez Boissonnet, il travaillait encore sur nature au Piquey en face d’Arcachon avec son hôte. Archives Boissonnet.
  21. Marquet s’est aussi intéressé au plan d’eau d’Arcachon, voir son œuvre intitulée Jardin au Pyla 1935, Musée des Beaux Arts de Bordeaux.
  22. Ces dessins se trouvent par Donation au Musée d’Aquitaine de Bordeaux. Centre national Jean-Moulin de Bordeaux (Musée de la Résistance)
  23. Il travaille avec d’autres prisonniers pour un paysan bavarois dont un fils sera tué lors de l’invasion allemande en URSS et l’autre handicapé. Archives Boissonnet.
  24. Il le libère après lui avoir demandé son portrait en pied et grand uniforme. Pour le remercier, il lui offre un livre d’art sur Lucas Cranach de 1927 qui sont toujours dans les Archives Boissonnet.
  25. Avec les dessins se trouvent des gouaches
  26. Le Salon de mai de Paris est créé en octobre 1943 par Gaston Diehl, critique d’art et de nombreux peintres et sculpteurs en opposition à l’idéologie nazie. Boissonnet venu à Paris, en 1943, pour le Salon des Provinces Françaises, où il expose, apprend cette création et prend contact avec Gaston Diehl.
  27. S’il est indéniable que le mouvement cubiste fut fondé avant la première guerre mondiale, il ne disparaitra pas immédiatement après. Même, chez Picasso, on trouve des réminiscences cubistes. Quant à André Lhote, il continue à travailler dans ce sens, jusqu’à sa mort, en 1962.

Références

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  1. https://deces.matchid.io/id/b7AJnvzHvxX8
  2. Paule Cécile Jude (1906-2000), fille de Paul Jude, cadre supérieur dans une entreprise de spiritueux et d’Anne Peychès, sans profession, est une artiste douée, déjà sociétaire des A.I.B.
  3. Le médium Maroger est une émulsion composée de vernis, de gomme et d’eau. Il est commercialisé en tube. Il donne une transparence et une luminosité durable, une onctuosité qui permet de travailler à frais pendant plusieurs heures et donne une certaine fixité de la touche. Archives Boissonnet.
  4. Chaval, pseudonyme d’Yvan Le Louarn, 1915-1968, né à Bordeaux, est un dessinateur célèbre avec ses dessins remplis de dérision. C’est aussi un grand ami de Boissonnet qui est très affecté par sa mort tragique. Un certain nombre des dessins de Chaval fut cédé au profit du Musée des Beaux Arts de Bordeaux.
  5. Joseph Rivière 1912-1961, sculpteur figuratif, a suivi les cours de l’École des Beaux Arts de Bordeaux. Charles Despiau s’intéresse à lui. Dans la décennie 50, il eut une grande notoriété sanctionnée par la Légion d’Honneur et les Arts et Lettres. C’est un grand ami de Boissonnet. Cette amitié dépasse les clivages artistiques. Sa mort, à l’issue d’une longue maladie, affecte beaucoup Boissonnet.
  6. Catalogue du Salon de Mai de 1950 - B. Dorival (1914 - 2003)
  7. Au cours de cette période, il est créé à Bordeaux une sorte d’Académie du dessin sans prétention pédagogique où viennent poser des modèles nus. Boissonnet exécute alors une centaine de dessins de nus dont certains ont fait l’objet d’une Donation au Musée des Beaux Arts de Bordeaux.
  8. Edouard Pignon (1905-1993) est l’un des meilleurs amis de Boissonnet par son art inclassable, ses origines sociales presque identiques et son engagement politique.
  9. Francisco Borès (1898-1972) bien que n’étant pas de la même génération, Boissonnet rencontra Bores lors de la sortie de ses lithographies pour les Œuvres Compètes de Camus en 1961.
  10. André Lanskoy (1902-1976). Lanskoy étant devenu abstrait avant la guerre, ses conversations avec Boissonnet portaient sur cette grande rupture et sur la qualité de ses œuvres qu’il appréciait.
  11. Maurice-Elie Sarthou (1911-1999) Originaire de Bayonne, Sarthou participe aux expositions des A.I.B (1948) et du Salon de Mai (1954). Ami de Boissonnet, tout en n’étant pas toujours d’accord avec lui sur la finalité de l’art. Catalogue du Salon 1948 des A.I.B. et du salon de Mai de 1954. Musées de Bordeaux et d’art moderne de Paris.
  12. Roger Bissière (1886-1964) habite dans le Lot et Boissonnet lui rend souvent visite. Ils s’écrivent aussi. Le 19 décembre 1950, Bissière écrit à Boissonnet : « Il y a dans tous vos travaux un désir de recréer le monde, une acuité et surtout une poésie latente qui pour moi est en dernière analyse la plus haute justification de la peinture et peut-être la seule. » Après celles de Lhote et Braque, la mort de Bissière le 2.12.1964 affecte beaucoup Boissonnet. Archives Boissonnet.
  13. Catalogue : Peintres d’aujourd’hui France Italie, Turin 1951, œuvres présentées : Le filet et le nuage reçoivent l’ombre, La nasse aux crabes, Rythmes spontanés. Archives Boissonnet.
  14. Catalogue de la IIIe Biennale de Menton, août septembre 1955 : l’œuvre exposée est : Les filets. Archives Boissonnet.
  15. Jacques Lassaigne (1911-1983) critique d’art, journaliste au Figaro en 1932, engagé dans les F.F.L. en 1941. Participe aux Éditions Skira et à diverses revues artistiques. Conservateur en chef au musée d’art moderne de la ville de Paris en 1971. Il joue un rôle important dans le déroulement de la carrière artistique de Boissonnet
  16. Cette galerie existe toujours de nom.
  17. Cette galerie existe toujours de nom, mais pas à la même adresse. En plus des seize peintures, il y a quinze gouaches.
  18. Soulac 33780 a un musée depuis 1976 grâce au dynamisme du maire de l’époque : Jean-François Pintat.
  19. Catalogue de l’exposition. Archives Boissonnet.
  20. Le Figaro 20.6.1957.
  21. Catalogue de l’exposition 1961, Archives Boissonnet et B.N.F.
  22. Catalogue de l’exposition 1961.
  23. Arts, 4 octobre 1961.
  24. Dans le cadre du Salon de mai.
  25. Affiche de l’exposition. Archives Boissonnet.
  26. Titre de cette œuvre : « La Gloire de Bordeaux ».
  27. Cet immeuble est devenu une résidence pour étudiants et l’œuvre a été restaurée en 2012.
  28. Institution des Jeunes Sourds de Gradignan 33170
  29. Robert Milton Ernest Rauschenberg, artiste américain néo dada, précurseur du pop art. (1925 - 2008)
  30. Il est prévu des exonérations fiscales lors des donations en nature ou en argent. Les biens culturels sont exempts de TVA et les institutions culturelles reçoivent des subventions.
  31. Boissonnet fit la connaissance de Léon Moussinac, (1890-1964) écrivain, journaliste, historien, critique de cinéma et directeur de l’ENSAD (Arts Déco) de 1946 à 1959), à l’occasion de cette exposition. De cette rencontre, naquit une vive amitié trop vite rompue par le décès de Moussinac en 1964. Archives Boissonnet.
  32. Voir Bergson, L’Évolution Créatrice §1 : « Ainsi notre personnalité pousse, grandit, murît sans cesse. »
  33. Concept englobant les formes non récupérées de l’art naïf et de l’art dit populaire ainsi que les productions spontanées d’artistes marginaux et malades mentaux.
  34. Une cinquantaine de maquettes sur papier de mosaïques ont fait l’objet d’une Donation au Musée des Beaux Arts de Bordeaux.
  35. Voir Catalogue « L’Art Brut » 1967 Musée des Arts Décoratifs, «Ce qu’on attend de l’art n’est pas, à coup sûr, qu’il soit normal. » Jean Dubuffet.
  36. Essentiellement des établissements scolaires, scientifiques, de gendarmerie, des immeubles de collectivités locales, etc.
  37. Pierre Cabanne (1921-2007) journaliste, écrivain, historien de l’art, s’est déplacé en 1969 dans l’atelier de Boissonnet qu’il connaissait depuis 1961.
  38. ARTS du 4 octobre 1961.
  39. La galerie, de nom, existe toujours.
  40. Catalogue de l’exposition, Archives Boissonnet.
  41. Pierre Cabanne était un spécialiste de l’art contemporain.
  42. Lettres Françaises du 14.4.1971
  43. La Galerie mai 1971
  44. La Tapisserie, art du XXe siècle, Madeleine Jarry, Office du livre 1974.
  45. Période « réaliste ».
  46. Donation de 2009 au Musée des beaux-arts de Bordeaux.
  47. Galerie Seifert-Binder München. R.F.A.
  48. À l’occasion de l’inauguration de ce musée, Boissonnet fait Donation d’une peinture intitulée : "« Le Vol des Corbeaux »".
  49. Boissonnet avait fait un prêt à durée indéterminée transformé en donation en 2008. Ce musée fait partie aujourd'hui du Musée d’Aquitaine.
  50. Carlos Maffi, article « fantasme » Encyclopedia Universalis.
  51. Baudelaire « Élévation » Œuvres Pléiade. 1954
  52. Baudelaire « Correspondances »
  53. Baudelaire « Salon de 1846 »
  54. Boissonnet ne peint plus sur nature depuis les années soixante. Il utilise parfois une documentation photographique.
  55. Boissonnet n’est pas pour autant un sympathisant de Barrès, auteur de « Colline Inspirée » 1913.
  56. Le Combat avec l’Ange - Éditions Le Festin
  57. Film tourné en 1983 sous le titre : "L'Aventurier de l'Absolu"
  58. Archives Boissonnet
  59. Journal Sud-Ouest du 16.02.1992.
  60. M.C Lacoste, Journal Le Monde 10/1961
  61. P.Paret, Journal Sud-Ouest 5/1978 
  62. P. Picasso, The Art 25/5/1923.
  63. H. Bergson « L’Évolution créatrice » 1907, § 1 De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité.
  64. Docteur G.R. Rager : Hypnose Sophrologie et Médecine, Fayard 1973, p. 532
  65. A. Lhote : « La Peinture, le Cœur et l’Esprit, suivi de Parlons Peinture, Denoël, 1933
  66. Bissière, Textes de Serge Lemoine, Walter Lewino et Jean François Jaeger, Ides et Calendes p. 47
  67. Document manuscrit. Archives Boissonnet.
  68. Exposition au Musée Mandet de Riom (63200) d’une rétrospective Pignon, la même année, 2007, que celle de Boissonnet à Bordeaux. Catalogue de l’exposition.
  69. Elie Faure, Histoire de l’Art, L’Esprit des Formes, Éditions G. Crès et Cie 1933
  70. Elie Faure « Ombres Solides », Essais d’Esthétique Concrète S.F.E.L.T. 1934, p. 126
  71. Hegel « Leçons sur l’esthétique. » 1820
  72. Elie Faure, L’Esprit des Formes, Introduction

Bibliographie

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  • 1933 André Lhote, « La Peinture, le Cœur et l’Esprit, suivi de Parlons Peinture », Denoël.
  • 1933 Élie Faure, « Histoire de l’Art. L’Esprit des Formes », Ed. G. Crès et Cie.
  • 1933 [25 mai] J.F Dupeyron, Le Reporter. « la manière dépouillée d’un grand maître :Derain ».
  • 1933 Nouvel Essor : « Edmond Boissonnet nous a fait une démonstration de sa maîtrise »
  • 1934 Elie Faure, « Ombres solides », Essais d’esthétique concrète S.F.E.L.T 
  • 1936 Catalogue du IXe Salon des A.I.B.
  • 1938 [25 mai] J. de Wissant, La Petite Gironde, « l’évolution de cet excellent artiste s’y révèle ».
  • 1938 [2 juin] La Liberté, « une très belle exposition du peintre Boissonnet »
  • 1938 [octobre] Catalogue du XIe Salon des A.I.B.
  • 1938 [décembre] J. Belaubre, Beaux Arts, «il s’exprime passionnément ».
  • 1942 Le Progrès, « enthousiaste, lyrique et passionné ».
  • 1943 Jac Belaubre « Quelques artistes de chez nous », [le Sud Ouest Economique.]
  • 1945 Gaston Diehl, « Les problèmes de la peinture, Confluences. 
  • 1946 [5 avril] J.F Reille, Arts, «prix de la Jeune Peinture,  voix en faveur de Boissonnet».
  • 1948 [avril] P. Descargues, Arts, « le choix de Boissonnet, peintre plus tendre, plus délicat ».
  • 1948 [avril] F. Elgar, Carrefour, « mieux vaut le courage que l’application ».
  • 1953 [13 novembre] Armand Got, les Lettres Françaises.
  • 1954 Baudelaire, Œuvres Ed. Gallimard, La Pléiade.
  • 1956 Chaval, Vive Gutenberg, Ed. R. Laffont.
  • 1956 [28 avril] Jean Bouret, Franc-Tireur, l’exposition de Boissonnet a une sonorité grave »
  • 1956 [3 mai] M.T.M, Arts, « en quelques traits véhéments ».
  • 1957 J. et B. Guérin, « Des Activités et des Hommes autour d’un demi-siècle. » Ed. BEB
  • 1957 [juin] A. Lhote, J. Lassaigne, J. Vauthier, Préface du Catalogue, Galerie de l’Élysée.
  • 1957 [20 juin] R. Cogniat, Le Figaro, «art convaincant ».
  • 1957 [5 octobre] A. Rèche, La Vie de Bordeaux, « Boissonnet, peintre de la réalité vivante ».
  • 1958 [4 novembre] A. Lhote, « Boissonnet, peintures, gouaches, dessins », Galerie Faure.
  • 1958 [13 novembre] A. Got, La France, « Boissonnet qui a eu, toujours, le sens de l’harmonie ».
  • 1958 [14 novembre] A. Michot, La France, « de la peinture avant toute chose ».
  • 1958 [15 novembre] A. Delussay, Courrier Français « et pourtant Boissonnet n’est pas abstrait ».
  • 1958 Charles Lapicque, « Essais sur l’espace, l’art, la destinée » Ed. Grasset.
  • 1959 [15 avril] J.D.V (Jean de la Ville), La France, « une fresque riche de rythmes colorés ».
  • 1960 [20 février] A. Rèche, la Vie de Bordeaux, « tout se construit ainsi dans un rythme ».
  • 1960 [19 mai] C. Giaud, La France, « le mouvement incessant des choses ».
  • 1961 J. Lassaigne, Catalogue de l’exposition à la Maison de la Pensée Française.
  • 1961 [4 octobre] P. Cabanne, Arts, « je voudrais faire naître un rêve ».
  • 1961 [5 octobre] J. Bouret, Les Lettres Françaises, « une mutation dans l’art actuel ».
  • 1961 [11 octobre] F. Elgar, Carrefour, « rien n’est stable, immobile, pesant dans ses tableaux ».
  • 1961 [12 octobre] J. Darle, L’Humanité, « Boissonnet possède une expérience et des qualités ».
  • 1961 [19 octobre] R. Cogniat, Le Figaro, « jamais l’artiste ne se laisse entrainer par l’anecdote ».
  • 1967 Catalogue de l’exposition « L’Art Brut », Musée des Arts Déco, préface de Dubuffet.
  • 1969 [3 mai] P. Paret, Sud Ouest, « devant cette œuvre solidement construite, mûre et aérée ».
  • 1969 [5 juin] C. Giaud, La France, « la profonde originalité de cette exposition ».
  • 1971 J.C Lasserre, « Bordeaux, 2000 ans d’Histoire », Musée d’Aquitaine.
  • 1971 [mars] P. Cabanne, Catalogue de l’exposition à la Galerie de Paris.
  • 1971 [6 avril] Le Figaro, « plus riche que plaisante ».
  • 1971 [12 avril] R. Barotte, Sud Ouest « cette honnêteté intellectuelle de Boissonnet ».
  • 1971 [14 avril] J. Lassaigne, Les Lettres Françaises, « Nature vraie recréée ».
  • 1971 [21 avril] Le Monde, « plus d’ampleur et de liberté ».
  • 1971 [2/3 mai] La Croix, « les formes ne sont qu’allusions…le chaos lui-même s’ordonne ».
  • 1971 [17 mai] C. Giaud, La France, « rien n’est cristallisé, tout est en devenir ».
  • 1971 [mai] R. Barotte, La Galerie, « chez lui, rien n’est jamais gratuit ».
  • 1972 J.C Lasserre, Histoire de Bordeaux, tome V
  • 1972 Catalogue de l’exposition à Gelos, Pyrénées Atlantiques,
  • 1972 [mai] S. Guilbaut, Sud Ouest, « il est immense, ce Boissonnet ».
  • 1973 Dr G.R. Rager, « Hypnose, Sophrologie et Médecine » Ed. Fayard.
  • 1973 Catalogue de l’exposition au M.B.À Bordeaux et M.A.M Paris, « Les Cubistes ».
  • 1973 [5 avril] P. Paret, Sud Ouest, «l’engagement a toujours été la raison d’être de Boissonnet »
  • 1974 [mai] P. Paret, Sud Ouest, « Boissonnet ou la création perpétuelle ».
  • 1974 [14 mai] D. Saunier, Le Courrier Français, « les émerveillements de Boissonnet ».
  • 1975 [juin] Duluc, La Vie de Bordeaux, « aucune mode ».
  • 1976 [mai] La Vie de Bordeaux, R. Mirande, « paysages de France, j’aime ce titre simple ».
  • 1976 [juin] Aquitaine, B. Abiet, « peinture tourmentée ».
  • 1976 [mai] P. Paret, Sud Ouest, « peintures et tapisseries de Boissonnet ».
  • 1978 [29 avril] J. Belaubre, La Vie de Bordeaux, « du grand, très grand art ».
  • 1978 [29 avril] D. Saunier, Le Courrier Français, « la peinture est un jaillissement continu ».
  • 1978 [mai] P. Paret, Sud ouest, « on retrouve avec plaisir, cet univers coloré ».
  • 1980 [10 avril] C. Nanquette, Les Nouvelles Littéraires, « une semaine sainte chargée », (vitraux)
  • 1981 D. Cante, « Les peintres de la Société des A.I.B. 1927-1938 » Maîtrise à Bordeaux III.
  • 1981 [31 janvier] D. Saunier, Courrier Français, « Tapisseries de Boissonnet ».
  • 1981 [12 février] C. Giaud, Vie de Bordeaux, « Lyrisme et fiévreuses reconstructions spatiales »
  • 1981 Catalogue Artcurial : André Lhote.
  • 1983 [22 septembre] J.M Faubert, Sud Ouest, « Boissonnet, cinquante ans de peinture ».
  • 1984 [19 avril] J.M Faubert, Sud Ouest, « le printemps chaleureux de Mécénart ».
  • 1984 [15 août] J.M Faubert, Sud Ouest, « le triomphe océan d’Edmond Boissonnet ».
  • 1986 R. Coustet, présentation de l’exposition à la Galerie du Troisième Œil à Bordeaux.
  • 1986 [24 octobre] J.M. Faubert, Sud Ouest. « Boissonnet, demain ».
  • 1986 [25 octobre] D. Dussol, Sud Ouest, « les beaux silences de Boissonnet ».
  • 1988 [30 octobre] D. Godfrey, Sud Ouest Dimanche, « la longue marche des Indépendants ».
  • 1989 [6 juillet] D. Dussol, Sud Ouest, « un art plus personnel qualifié de paysagisme abstrait ».
  • 1990 Catalogue de l’exposition de Cajarc, Bissière, Lettres à Louttre.
  • 1992 Exposition Hôtel de Région Aquitaine : présentation : «Hommage à Boissonnet ».
  • 1992 [11 février] D. Dussol Sud Ouest, « l’enfance de l’art ».
  • 1992 [14 février] B.F, Courrier Français, « l’impulsion créatrice ».
  • 1992 [16 février] D. Godfrey, Sud Ouest, « soixante ans de plénitude ».
  • 1993 Lydia Harambourg, « L’École de Paris 1945-1965 : Dictionnaire des peintres », Ides et Calendes, Neuchâtel. Réédition en 2010.
  • 1995 Françoise Taliano des Garets, « La Vie Culturelle à Bordeaux. » Ed. PUB
  • 1995 C. Bellan, Catalogue de l’exposition Boissonnet, à Lescombes/Eysines (33327).
  • 1996 [mars] D. Cante, Le Festin no 19, « Edmond Boissonnet, l’indépendant ».
  • 1996 [18 septembre] Valérie de Saint-Do, Sud Ouest, « L’Hommage à Boissonnet ».
  • 1999 E. Bénézit, « Dictionnaire des peintres, etc., tome 2. Ed. Gründ.
  • 2000 Collectif : « Bissière », Ides et Calendes.
  • 2002 Hegel, « Leçons d’Esthétique » (1820) Éd. Hatier.
  • 2006 Collectif : « Edmond Boissonnet, Le Combat avec l’Ange », Éd. Le Festin.
  • 2006 [1er décembre] Sud Ouest,  « double rétrospective Boissonnet »
  • 2007 [18 janvier] J.Bienvenu, La Dépêche du Midi, «trésors inédits de Bordeaux ».
  • 2007 [5 février] D. Godfrey, Sud Ouest, « les bonheurs d’un paysagiste ».
  • 2007 [23 février] La Gazette de l’Hôtel Drouot no 8, « Edmond Boissonnet, le combat avec l’Ange » par Lydia Harambourg.
  • 2007 Catalogue de l’exposition : «Le Rugby, c’est un monde », Musée d’Aquitaine. Bordeaux
  • 2007 Henri Bergson, « L’Évolution créatrice » (1907) PUF
  • 2009 T. Saumier et D. Dussol, « L’Art abstrait à Bordeaux, 1940-1970 », Éd. Le Festin.
  • 2012 C. Bellan, « Dans la Lumière encore », Ed. Le Festin.
  • 2013 Encyclopaedia Universalis.
  • 2013 [26 mars] R. Guitard, présentation de l’exposition Boissonnet « Nature et mouvement » à la galerie Guyenne Art Gascogne à Bordeaux.
  • 2013 [17 mai] La Gazette de l’Hôtel Drouot, Lydia Harambourg : Nature et Mouvement.

Filmographie

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En 1983, il est décidé de réaliser un film sur la vie quotidienne de Boissonnet. Le tournage a lieu en août. Le titre est de Pierre Cabanne : « L’Aventurier de l’absolu », (Texte de 1971.) La nature est le décor de cette vie quotidienne : la mer changeante au gré des marées, la forêt toute proche, les clairs de lune et les couchers de soleil. Elle est filmée dans l’optique de la vision subjective du peintre. Viennent alors s’articuler à l’intérieur de ce récit, des évocations de sa vie de peintre, nourries de documents et de toiles anciennes. Elles créent une rupture et un contraste par leur rythme rapide et leur densité.
Réalisateur : Jean-Pierre Mitrecey.
Durée : 30 minutes.
Lieu de sa première présentation : Cinéma du Musée national d’art moderne dit « Beaubourg », le 24 avril 1984. Ensuite, présentation dans différentes institutions.

Liens externes

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