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Ginseng

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Panax ginseng

Ginseng au miel

Le ginseng Écouter (Panax ginseng) est une espèce de plantes vivaces de la famille des Araliaceae et du genre Panax . Environ dix espèces de ginseng sont cultivées à travers le monde[1], les espèces les plus connues sont Panax ginseng C.A. Meyer, originaire d'Asie du Nord-Est, et Panax quinquefolius (ginseng américain). La racine du ginseng est réputée pour ses propriétés pharmaceutiques, mais est aussi utilisée comme aliment classique (légume). Le nom générique Panax vient du grec πάναξ / pánax, « Panax », qui a donné πανάκεια / panákeia, « remède à tous les maux, panacée », et désignait plusieurs plantes médicinales. Le mot dérive de πᾶν / pãn, neutre de πᾶς / pãs, « tout », et ἄκος / ákos, « remède ». Le ginseng est une base essentielle de la pharmacopée asiatique.

Origines et appellations

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Le ginseng le plus réputé est essentiellement cultivé en Corée.[réf. nécessaire] Les Coréens l'appellent « insam » (인삼 ou 人参), la racine en forme d'homme ou « goryo insam » (고려인삼 ou 高麗人参). En effet, une racine âgée peut prendre une allure anthropomorphe (un tronc avec deux bras et deux jambes). Le mot « ginseng » vient du chinois mandarin « rénshēn », « rén » désignant « l'homme », et « shēn » signifiant « racine » [2](simplifié : ; traditionnel : ). « Rénshēn » est devenu ginseng comme une prononciation anglaise de la manière japonaise de lire ces caractères chinois. Cependant, aujourd'hui, le mot japonais correspondant à ces caractères, « ninjin » (人参?), signifie « carotte », et en japonais le ginseng s'appelle « chosen ninjin » (朝鮮人参?), à partir de Choson (朝鮮?) (Période Joseon), nom de la dernière dynastie régnante de Corée.

Le ginseng doit être cultivé pendant au moins 6 ans[3] pour que le rhizome[4] arrive à maturité et acquière toutes ses qualités. Selon l'âge de la plante, la racine se vendra à des prix plus ou moins élevés. Il s'agit cependant dans tous les cas d'un produit coûteux, car sa culture nécessite beaucoup de soin. Le commerce du ginseng est fortement encadré par l'État sud-coréen, afin d'assurer la qualité du label Ginseng coréen. Sa qualité est alors reconnue par un sceau d’État Coréen : « Korean Office of Monopoly ». Il arrive régulièrement qu'en Corée un promeneur chanceux découvre un ginseng sauvage. Le rhizome sera alors vendu aux enchères, à des prix inimaginables.[réf. nécessaire]

Cultiver du ginseng

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La culture du ginseng est possible en France métropolitaine et dans les érablières du Québec. Il y est connu depuis 1711, grâce au Père Jartoux, missionnaire jésuite en Chine[5]. Plante de sous-bois (non d'appartement), le ginseng a besoin d'ombre naturelle (arbre, arbuste…) ou artificielle (filet ombrière, mur). Il aime les sols légèrement acides (pH de 6,3 à 6,8), légers (sableux ou humifères) dans lesquels sa racine se développe plus facilement. Mais pour le cultiver, il est préférable d'utiliser un bac rempli de bon terreau. À l'automne, il perd feuilles et tige et entre en repos végétatif : à ce stade, il ne craint pas les gelées (jusqu'à −12 voire −15 °C). Il reprendra sa végétation à partir de son bourgeon terminal avec le réchauffement du printemps.

Sa raréfaction à l'état naturel a conduit Coréens et Chinois à mettre au point une technique de culture appropriée aux exigences de la plante. Elle réclame quatre à sept ans d'attention pour atteindre une teneur optimale en composés à usage pharmaceutique.

Caractéristiques

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Le pédoncule du Panax ginseng est plus long que le pétiole ; ce n'est pas le cas chez le ginseng américain (Panax quinquefolius)[6].

On y trouve plusieurs composés. Il comporte des ginsénosides, des triterpénoïdes (Terpénoïdes à 6 unités isoprène), dont le protopanaxadiol, sapogénine triterpénique à squelette damarane. Il pourrait augmenter la synthèse de NO par la paroi des vaisseaux, contribuant à un relâchement des fibres musculaires[7].

Le ginseng ne diminue pas la pression artérielle[8] et n'est pas efficace dans le diabète[9] ou seulement de manière marginale[10].

Ses principaux constituants biochimiques sont les ginsénosides, dont les multiples effets bénéfiques ont été mis en évidence expérimentalement, notamment leurs effets anti-inflammatoires et antioxydants[11],[12],[13].

Le ginseng est utilisé en cas de fatigue générale, physique ou intellectuelle. Il est aussi utilisé comme stimulant dans des boissons énergisantes[réf. nécessaire][14]. Depuis des millénaires, les médecines traditionnelles chinoises[15], japonaises et coréennes l'utilisent pour ses effets toniques et aphrodisiaques. En 2016, la Corée du Nord a affirmé avoir créé un alcool « anti-gueule de bois » à base de ginseng, l'alcool de Kaesong[16].

Parmi les éléments composant le ginseng, on trouve des molécules de la famille des saponines (= hétérosides de la série des dammaranes = ginsénoside (Chine) = panaxoside (Russie)). C'est, entre autres, cet élément qui procure au ginseng ses propriétés multifonctionnelles. Selon l'origine du ginseng, la quantité de saponine contenue dans la racine diffère.

Effets secondaires et précautions d'emploi

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Le ginseng peut interférer avec certains médicaments : il diminue ainsi l'efficacité d'un anticoagulant, la warfarine[17]. Il interfère également avec les examens permettant de doser le taux de digoxine dans le sang ; la digoxine est couramment employée lors des maladies cardiaques[18].

À forte dose, il y a un risque d'effets secondaires : hypertension artérielle, troubles du comportement, diarrhée[19]...

La prudence est de mise chez une femme enceinte, du fait de la similarité des ginsénosides avec certaines hormones sexuelles[20].

Bibliographie

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  • Stephen Fulder, Le livre du ginseng, La Maisnie-Tredaniel, 1999 (ISBN 2844450563)
  • « Ginseng. Sans intérêt thérapeutique démontré, et sans garantie d'innocuité », in Prescrire : « Bien utiliser les plantes en situations de soins », n° spécial, été 2007, T. 27, n° 286.

Notes et références

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  1. Données de la FAO/Codex sur le ginseng
  2. Le mot 參 shēn "racine" lui-même, du chinois archaïque *srəm, a été comparé à des mots signifiant 'racine' dans d'autres langues de la famille sino-tibétaine telle que le japhug tɤ-zrɤm "racine", voir (en) Guillaume Jacques, « On the cluster *sr in Sino-Tibetan », Journal of Chinese Linguistics, vol. 43, no 1,‎ , p. 215-223 (lire en ligne)
  3. Facteurs qualitatifs d'une racine de ginseng
  4. Description du ginseng sur le site Agriculture et Agroalimentaire Canada
  5. « Lettre du père Jartoux, 12 avril 1711 sur Google Livres », dans Lettres édifiantes et curieuses concernant l'Asie, l'Afrique et l'Amérique, vol. 3, p. 160-184, réédition A. Desrez, 1843
  6. [1]
  7. (en) Sung J, Han Kh, Zo Jh et Park Hj, « Effects of red ginseng upon vascular endothelial function in patients with essential hypertension », The American journal of Chinese medicine, vol. 28, no 2,‎ (ISSN 0192-415X, PMID 10999439, DOI 10.1142/S0192415X00000258, lire en ligne, consulté le )
  8. Rosa Liperoti, Davide L. Vetrano, Roberto Bernabei et Graziano Onder, « Herbal Medications in Cardiovascular Medicine », Journal of the American College of Cardiology, sPECIAL FOCUS ISSUE: CARDIOVASCULAR HEALTH PROMOTION, vol. 69, no 9,‎ , p. 1188–1199 (ISSN 0735-1097, DOI 10.1016/j.jacc.2016.11.078, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Qi-feng Gui, Zhe-rong Xu, Ke-ying Xu et Yun-mei Yang, « The Efficacy of Ginseng-Related Therapies in Type 2 Diabetes Mellitus: An Updated Systematic Review and Meta-analysis », Medicine, vol. 95, no 6,‎ , e2584 (ISSN 0025-7974, DOI 10.1097/MD.0000000000002584, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Esra' Shishtar, John L. Sievenpiper, Vladimir Djedovic et Adrian I. Cozma, « The Effect of Ginseng (The Genus Panax) on Glycemic Control: A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Clinical Trials », PLoS ONE, vol. 9, no 9,‎ , e107391 (ISSN 1932-6203, PMID 25265315, PMCID PMC4180277, DOI 10.1371/journal.pone.0107391, lire en ligne, consulté le )
  11. David Kiefer et Traci Pantuso, « Panax ginseng », American Family Physician, vol. 68, no 8,‎ , p. 1539–1542 (ISSN 0002-838X, PMID 14596440, lire en ligne, consulté le )
  12. Khaled Radad, Gabriele Gille, Linlin Liu et Wolf-Dieter Rausch, « Use of ginseng in medicine with emphasis on neurodegenerative disorders », Journal of Pharmacological Sciences, vol. 100, no 3,‎ , p. 175–186 (ISSN 1347-8613, PMID 16518078, DOI 10.1254/jphs.crj05010x, lire en ligne, consulté le )
  13. A. S. Attele, J. A. Wu et C. S. Yuan, « Ginseng pharmacology: multiple constituents and multiple actions », Biochemical Pharmacology, vol. 58, no 11,‎ , p. 1685–1693 (ISSN 0006-2952, PMID 10571242, DOI 10.1016/s0006-2952(99)00212-9, lire en ligne, consulté le )
  14. Direction générale de la santé, « Boissons énergisantes », sur sante.gouv.fr, 18 janvier 2013 (mise à jour 3 mars 2022).
  15. « Ginseng de Tigre de Mandchourie Ginseng plante médicinale », sur Ginseng plante médicinale (consulté le ).
  16. « Non, la Corée du Nord n'a pas inventé la liqueur sans gueule de bois », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. Chun-Su Yuan, Gang Wei, Lucy Dey et Theodore Karrison, « Brief communication: American ginseng reduces warfarin's effect in healthy patients: a randomized, controlled Trial », Annals of Internal Medicine, vol. 141, no 1,‎ , p. 23–27 (ISSN 1539-3704, PMID 15238367, DOI 10.7326/0003-4819-141-1-200407060-00011, lire en ligne, consulté le )
  18. Ara Tachjian, Viqar Maria et Arshad Jahangir, « Use of Herbal Products and Potential Interactions in Patients With Cardiovascular Diseases », Journal of the American College of Cardiology, vol. 55, no 6,‎ , p. 515–525 (ISSN 0735-1097, PMID 20152556, PMCID PMC2831618, DOI 10.1016/j.jacc.2009.07.074, lire en ligne, consulté le )
  19. Ronald K. Siegel, « Ginseng Abuse Syndrome », JAMA, vol. 241, no 15,‎ , p. 1614 (ISSN 0098-7484, DOI 10.1001/jama.1979.03290410046024, lire en ligne, consulté le )
  20. Dennis V. C. Awang, « Maternal Use of Ginseng and Neonatal Androgenization », JAMA: The Journal of the American Medical Association, vol. 266, no 3,‎ , p. 363 (ISSN 0098-7484, DOI 10.1001/jama.1991.03470030063021, lire en ligne, consulté le )

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Articles connexes

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Liens externes

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