[go: up one dir, main page]
More Web Proxy on the site http://driver.im/Aller au contenu

Bataille de Koulikovo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Bataille de Koulikovo
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille de Koulikovo selon un tableau d'Adolphe Yvon.
Informations générales
Date
Lieu Koulikovo, près du fleuve Don
Issue Victoire russe décisive
Belligérants
Grande-principauté de Moscou Horde d'or
Commandants
Dimitri Ier Mamaï
Forces en présence
60 000 hommes environ 125 000 hommes environ
Pertes
Environ 20 000 Quasiment toute l'armée

Coordonnées 53° 39′ 09″ nord, 38° 39′ 13″ est
Géolocalisation sur la carte : Russie
(Voir situation sur carte : Russie)
Bataille de Koulikovo

La bataille de Koulikovo (en russe : Куликовская битва ou битва на Куликовском поле) ou du Champ-des-Bécasses[1] est une bataille entre les Mongols de la Horde d'or et les Russes conduits par le grand-prince de Moscou Dimitri Ier Ivanovitch qui eut lieu le dans la plaine de Koulikovo, près du Don (actuellement dans l'oblast de Toula), et fut remportée par les Russes.

Cette victoire entraîna le reflux des Mongols du Nord de l'Europe et valut à Dimitri Ier le surnom de Donskoï.

Comme beaucoup d'autres territoires russes, Moscou a été conquise par les armées de Batu, le petit-fils de Gengis Khan, au XIIIe siècle et doit payer un tribut à la Horde d'or. Sous le règne du prince Dimitri Ier, la Grande-principauté de Moscou devient la plus puissante des principautés russes.

En 1370, le chef de guerre Mamaï accède au pouvoir sur la Horde d'or en devenant le régent du jeune khan. Il n'est pas un descendant de Gengis Khan, sa position reste donc vulnérable et il cherche à affirmer sa souveraineté sur les terres tributaires de la Horde d'or. En 1378, il envoie des forces s'assurer de l'obéissance du prince de Moscou, mais ces troupes sont vaincues à la bataille de la rivière Voja (en).

Deux ans plus tard, Mamaï en personne mène son armée en Russie. Cette armée est large et polyvalente, plus que les hordes mongoles du XIIIe siècle : reposant sur une cavalerie tataro-mongole traditionnelle, elle est aussi constituée d'unités de mercenaires ou de peuples soumis, par exemple des circassiens, des arméniens et surtout de l'infanterie italienne, les fameux Arbalétriers génois. Avant l'expédition, Mamaï négocie une alliance avec Ladislas II Jagellon, le grand-duc de Lituanie, et le prince Oleg de Riazan (en), un farouche ennemi de Dimitri. Les armées de Lituanie et de Riazan sont envoyées rejoindre celle de Mamaï, qui installe son camp sur les rives du Don.

Dimitri mobilise ses troupes et rejoint ses alliés à Kolomna pour résister à l'invasion. À la laure de la Trinité-Saint-Serge, il rencontre Serge de Radonège, qui bénit les armées russes avant la bataille. Dimitri sait que les forces de Lituanie et de Riazan approchent et décide d'attaquer Mamaï sans attendre. Le 7 septembre, les Russes traversent le Don.

La bataille

[modifier | modifier le code]

Au matin du , avant que les renforts attendus par Mamaï ne soient arrivés, les deux armées s'avancent à la rencontre l'une de l'autre. La bataille s'ouvre par un combat singulier entre des champions des deux armées, duel qui se termine par la mort des deux adversaires. Dimitri échange son armure avec celle d'un jeune boyard, Mikhaïl Brenok, et se fait passer pour un chevalier ordinaire. La ruse réussit, car les Mongols attaquent la bannière du prince et tuent Brenok en croyant qu'il est le prince, Dimitri lui-même étant blessé durant la bataille.

Après approximativement trois heures de combats, les Russes, ayant subi de lourdes pertes, commencent à reculer devant les assauts des armées de la Horde d'or. C'est alors que la cavalerie du prince de Serpoukhov, un cousin de Dimitri, qui avait été laissée en embuscade, retourne le cours de la bataille en lançant une attaque surprise sur les arrières de l'armée adverse. C'est le signal de la contre-attaque pour les Russes et le début de la déroute pour la Horde d'or, dont les troupes fuient et sont poursuivies jusqu'à la nuit tombée, les Russes massacrant des dizaines de milliers d'ennemis. Mamaï s'échappe pour gagner la Crimée, où il est finalement assassiné par ses ennemis, laissant la Horde sous le commandement de Tokhtamych.

Au XVIIIe siècle, des tombes de héros tombés lors de la Bataille de Koulikovo ont été découvertes à proximité de l'Église de la Nativité-de-la-Vierge du vieux Simonov à Moscou.

Conséquences

[modifier | modifier le code]
La colonne commémorative élevée en 1848 à l'initiative de Netchaïev.

Cette bataille a une grande importance symbolique pour l'unification des terres russes : l'historien Nikolaï Karamzine la tient pour le point de départ de l'unification de la nation russe.

Concrètement, les princes russes se crurent en force au point de refuser de payer le tribut aux Mongols, mais ceux-ci répliquèrent en saccageant et incendiant Moscou en août 1382, au cours d'un raid qui fit vingt-quatre mille morts[2]. Le joug tatar se maintiendra encore un siècle, quoique les relations entre Russes et Mongols se transforment par des alliances au gré des événements[3].

Dans la culture

[modifier | modifier le code]

Cette bataille est présente dans la campagne de Age of Empires IV.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Michel Heller (trad. du russe par Anne Coldefy-Faucard), Histoire de la Russie et de son empire, Paris, Flammarion, coll. « Champs Histoire », (1re éd. 1997), 985 p. [détail de l’édition] (ISBN 2081235331), p. 126.
  2. Michel Heller, op. cité : « Après l’incendie et le saccage de la ville, on inhumera vingt-quatre mille corps. »
  3. Michel Heller, idem.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Michel Heller (trad. du russe par Anne Coldefy-Faucard), Histoire de la Russie et de son empire, Paris, Flammarion, coll. « Champs Histoire », (1re éd. 1997), 985 p. [détail de l’édition] (ISBN 2081235331).
  • Pierre Royer, « Kulikovo : La Russie sort des bois », Conflits, no 1,avril-mai-juin 2014, p. 32-34.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]