Bataille de Challans (1793)
Date | |
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Lieu | Challans |
Issue | Victoire républicaine |
République française | Vendéens |
• Henri de Boulard • Esprit Baudry d'Asson |
• François Athanase Charette de La Contrie • Jean-Baptiste Joly |
3 700 à 4 280 hommes[1],[2] 4 canons[3] |
2 000 à 4 000 hommes[3],[4],[5] 2 canons[5] |
Aucune[6] | 5 à 300 morts[5],[7] 2 canons capturés[5] |
Batailles
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Coordonnées | 46° 50′ 48″ nord, 1° 52′ 41″ ouest | |
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La première bataille de Challans se déroule le lors de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la victoire des républicains, qui repoussent une attaque des Vendéens visant à reprendre la ville de Challans.
Prélude
[modifier | modifier le code]Après sa défaite à la bataille de Pont-Charrault, le général Louis de Marcé est destitué à La Rochelle par les représentants en mission Jean-Louis Carra et Auguis, qui le remplacent par son second, le lieutenant-colonel Henri de Boulard, élu général par acclamation par ses hommes après la bataille[8],[9]. Boulard est alors chargé de défendre Fontenay-le-Comte et Les Sables-d'Olonne, au sud du territoire insurgé[8]. Il arrive aux Sables par la mer le 3 avril 1793[9],[2] et est mis à la tête d'une troupe de 3 700[1] à 4 280 hommes[2].
Le , Boulard sort des Sables et attaque les insurgés avec deux colonnes de tailles égales[3],[2],[1],[10]. Celle de gauche, commandée par le colonel Esprit Baudry d'Asson, passe par Vairé et L'Aiguillon-sur-Vie et bat les forces de Guerry du Cloudy, un lieutenant de Joly, à La Gâchère, où elle fait 27 prisonniers[3],[4],[11]. La colonne de droite, commandée directement par Boulard[4] et secondé par Dumas, commandant de la garde nationale de Libourne[3], repousse les insurgés au pont de la Grassière[11],[10], puis prend La Mothe-Achard, le quartier-général de Jean-Baptiste Joly, le 8 avril[3],[4],[12]. Le 9 avril, les Vendéens abandonnent Saint-Gilles-sur-Vie, où la colonne de Baudry d'Asson fait son entrée à 10 heures du matin[3],[4],[12]. Boulard quitte quant à lui de La Mothe-Achard sans y laisser de garnison et arrive à Saint-Gilles à 9 heures du soir pour faire sa jonction avec Baudry d'Asson[13].
Le 10 avril, trois frégates et trois corvettes républicaines viennent mouiller dans la rade de Saint-Gilles, en vue d'attaquer l'Île de Noirmoutier[13]. Le même jour, 3 000 à 4 000 insurgés venus de Saint-Hilaire-de-Riez[13] et commandés par Joly[14] contre-attaquent pour tenter de reprendre Saint-Gilles, mais ils sont repoussés[13] et laissent 60 tués[14] et 40 prisonniers[13].
Le 11 avril, Boulard se remet en marche : sa colonne avance sur le Pas-Opton, dans la commune du Fenouiller, tandis que celle de Baurdry d'Asson fait mouvement sur Saint-Hilaire-de-Riez[15],[4]. Au Pas-Opton, les républicains trouvent les hommes de Joly en position défensive, avec un canon de 18 livres placé sur des poutres pour défendre la route[15]. Un fleuve, la Vie, sépare les deux adversaires qui engagent la bataille par des tirs d'artillerie, qui ne font cependant que peu de dégâts[3],[15]. Boulard lance ensuite son attaque sur la gauche[15]. Ne voyant pas paraître les renforts de Charette, Joly décide de se replier sur Challans[3]. Les Vendéens abandonnent aux républicains leur canon de 18 livres, ainsi que deux pierriers[15]. De son côté, la colonne de Baudry d'Asson est ralentie par la rencontre d'un poste vendéen retranché dans le cimetière de Saint-Hilaire-de-Riez, mais dont quelques coups de canons viennent à bout[15]. Elle arrive ensuite au Pas-Opton à la tombée de la nuit[15]. 80 cavaliers républicains se lancent à la poursuite de l'arrière-garde vendéenne et sabrent quelques fuyards[3],[15]. Les forces de Joly se replient sur Challans, mais ne s'attardent pas dans cette ville qu'elles abandonnent pendant la nuit[3],[15].
René Bittard des Portes et Émile Gabory évoquent une perte d'au moins 300 hommes au Pas-Opton du côté des Vendéens[14],[3]. Cependant dans son journal, le général Henri de Boulard ne fait mention au Pas-Opton que de cinq ou six Vendéens tués par la mitraille et de « quelques » pertes en hommes causées par la cavalerie[15].
Le 12 avril, les républicains entrent dans Challans sans rencontrer de résistance[14],[15],[4]. Ils délivrent 112 prisonniers patriotes et s'emparent d'un canon de 18 livres[15].
Plus au nord, dans le Pays de Retz, François Athanase Charette de La Contrie s’inquiète de ces victoires républicaines et ordonne le rassemblement de ses troupes à Machecoul le 9 avril[3]. Il se porte ensuite en direction de Challans, afin de protéger cette ville et de renforcer les forces de Joly[3].
Forces en présence
[modifier | modifier le code]L'armée républicaine de Boulard est forte de 3 700[10],[1] à 4 280 hommes[2],[3], dont 200 cavaliers[1],[10],[3] venus pour la plupart de Gironde[3]. En troupes de ligne, elle ne compte que 52 hommes du 60e régiment d'infanterie, 350 hommes du 110e régiment d'infanterie, 102 hommes du 4e régiment d'infanterie de marine[10]. Elle compte également deux bataillons de volontaires de Bordeaux[10] et est accompagnée de quatre canons[3]. Cependant, Boulard a laissé des troupes en garnison derrière lui, notamment 485 hommes à Saint-Gilles-sur-Vie[7].
À la tête des Vendéens, figurent Charette, Joly, les trois frères La Roberie, Angibaud, du Chaffault, Guerry du Cloudy et Savin[3]. L'armée insurgée compte 3 000 à 4 000 hommes selon les estimations du général Boulard[6],[3]. Un combattant de l'armée de Charette nommé Michel Goullin, jugé le 25 avril par une commission militaire, évalue quant à lui à seulement 2 000 le nombre des Vendéens[16]. Selon Bittard des Portes, la troupe de Charette ne compte qu'un millier de combattants[7]. Pour l'historienne Françoise Kermina, les Vendéens sont 6 000[7]. Lionel Dumarcet chiffre pour sa part les forces insurgées de 3 000 à 4 000 hommes, dont 2 000 avec deux canons de 6 livres pour l'armée de Charette[17]
Déroulement
[modifier | modifier le code]Le 13 avril, à cinq heures du matin, les Maraichins et les Paydrets de Charette font leur apparition et passent à l'attaque pour reprendre Challans[6],[3]. Boulard déploie son infanterie sur deux colonnes en avant du bourg[6] et place ses quatre canons au centre de ses lignes[3]. L'artillerie arrête la marche des Vendéens[6],[5], le simple bruit des décharges d'artillerie suffisant à effrayer les paysans insurgés[3]. Une charge à la baïonnette menée par le colonel Baudry d'Asson met les Paydrets en déroute, entraînant avec eux les forces de Joly et Cloudy[3]. La panique se répand et toute l'armée insurgée prend bientôt la fuite[3]. La colonne de Baudry d'Asson se lance à sa poursuite[6]. Chargée par la cavalerie, l'armée de Charette fuit jusqu'à La Garnache[18],[16],[6]. Baudry d'Asson regagne Challans à 1 heure de l'après-midi[6]. Boulard ne se lance cependant pas à poursuite de l'armée de Charette, ses ordres étant de prendre l'Île de Noirmoutier en priorité[18].
Le 14 avril, la colonne de Boulard gagne Beauvoir-sur-Mer, tandis que la celle de Baudry d'Assson s'établit à Saint-Gervais[16],[6].
Pertes
[modifier | modifier le code]Le bilan des pertes diverge grandement selon les sources[7]. À Challans, selon le général Boulard, les républicains capturent un canon et un pierrier et la colonne de Baudry d'Asson, qui s'est lancée à la poursuite des Vendéens, ne compte aucune perte[6]. Côté vendéen, l'insurgé Michel Goullin ne fait quant à lui mention que de cinq blessés devant la commission militaire de Machecoul et évoque la perte de deux canons[16]. Le Bouvier-Desmortiers ne fait également mention que de cinq tués pour l'armée de Charette[7]. Les volontaires de la compagnie de Jarnac revendiquent quant à eux la mort de 500 insurgés[7]. L'historien Lionel Dumarcet chiffre les pertes vendéennes à 300 morts et deux canons capturés[5].
Références
[modifier | modifier le code]- Lallié 1869, p. 409.
- Dumarcet 1998, p. 194.
- Gabory 2009, p. 152.
- Lallié 1869, p. 410.
- Dumarcet 1998, p. 197.
- Savary, t. I, 1824, p. 140.
- Dumarcet 1998, p. 205.
- Gabory 2009, p. 151.
- Chantreau 2010, p. 208.
- Savary, t. I, 1824, p. 134-135.
- Dumarcet 1998, p. 195.
- Savary, t. I, 1824, p. 136.
- Savary, t. I, 1824, p. 137-138.
- Dumarcet 1998, p. 196.
- Savary, t. I, 1824, p. 139.
- Lallié 1869, p. 411.
- Dumarcet 1998, p. 196-197.
- Gabory 2009, p. 153.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Alain Chantreau, « Deux attaques de Legé par les armées républicaines : 30 avril et 5 mai 1793 », dans Hervé Coutau-Bégarie et Charles Doré-Graslin (dir.), Histoire militaire des guerres de Vendée, Economica, , 656 p.
- Lionel Dumarcet, François Athanase Charette de La Contrie : Une histoire véritable, Les 3 Orangers, , 536 p. (ISBN 978-2-912883-00-1).
- Emile Gabory et Xavier Du Boisrouvray (édition), Les Guerres de Vendée, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1476 p. (ISBN 978-2-221-11309-7).
- Alfred Lallié, Le district de Machecoul, études sur les origines et les débuts de l'insurrection vendéenne dans le pays de Retz, Nantes, Vincent Forest et Emile Grimaud, (lire en ligne).
- Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. I, (lire en ligne).