Canteloup (Manche)
Canteloup | |
L'église Saint-Martin. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Alexandrina Le Guillou 2020-2026 |
Code postal | 50330 |
Code commune | 50096 |
Démographie | |
Gentilé | Cantelouais |
Population municipale |
213 hab. (2021 ) |
Densité | 50 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 38′ 44″ nord, 1° 21′ 08″ ouest |
Altitude | Min. 55 m Max. 124 m |
Superficie | 4,28 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Val-de-Saire |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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Canteloup est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 213 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]Les roches dominantes sont l'arkose, le granite, le gneiss et le micaschiste[réf. nécessaire]. Aux paysages typiques du bocage normand, la commune n'a été que très peu concernée par le remembrement.
-
Vue de Canteloup.
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 963 mm, avec 14,1 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gatteville-le-Phare à 7 km à vol d'oiseau[5], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 866,7 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Canteloup est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (87,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (54,6 %), terres arables (18,9 %), prairies (13,6 %), forêts (12,9 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous la forme Cantelupo en 1174, Cantulupi en 1332[14], Cantelupus, Cantelupo, Cantelou, Canteleu sans date.
Il s´agit ici de la variante normande, au nord de la ligne Joret, du composé verbal bien connu Chanteloup, lieu où on entend les loups « chanter », c´est-à-dire hurler[15].
Le gentilé est Cantelouais ou Canteleoiz[16].
Histoire
[modifier | modifier le code]Moyen Âge
[modifier | modifier le code]L'histoire locale raconte qu'un seigneur de Canteloup, ainsi que les seigneurs voisins de Néville, de Clitourps et de Carneville, accompagnèrent le duc Guillaume dans sa conquête de l'Angleterre[17]. De plus, un Guillaume Pouchin de Canteloup, un Robert de Cantaloup et un Foulques de Canteloup accompagnèrent le duc de Normandie Robert Courteheuse à la première croisade (1096-1099)[17].
Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de Néhou[18].
Au XIIe siècle, Guillaume de Guernon possédait le patronage de Canteloup et en 1202 Roger portait le titre de comte de Canteloup.
la commanderie de Valcanville possédait ne nombreux biens à Canteloup qui passèrent en 1312, des Templiers aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[17].
Pendant la seconde phase de la guerre de Cent Ans (1415-1450), Jean de Canteloup resta fidèle au roi de France. La région étant sous influence anglaise à l'époque, cela lui valut la confiscation de ses biens et ceux de sa femme au profit de Roger Subart, seigneur du Vast, auquel Henri V accorda un répit d´un mois, le [19]. Le , Jean d'Ascheton, bailli du Cotentin, fit démolir le château de Jean de Canteloup sur ordre du roi d'Angleterre Henri V[17],[20].
Époque moderne
[modifier | modifier le code]En 1561, Gilles de Gouberville cite Pierre du Tertre comme seigneur de Canteloup[21]. Parmi les nobles résidant à Canteloup figuraient les de Hennot. Meaux de Hennot, descendant de Richard, seigneur de Tocqueville, était venu s´y établir. Les habitants le firent imposer à la taille. Un arrêt de la Cour des aides de Rouen, du , après vérification de ses titres de noblesse, le raya des rôles. Dans les années 1598 et 1599, Roissy cite comme nobles à Canteloup : Jean, Nicolas et Meaux de Hennot, ainsi que Richard fils de Jacques, leur neveu. On les retrouve aux XVIIe et XVIIIe siècles sous les titres de sieurs de la « Fontaine Maurienne », de la « Chesnaie », du « Houzet » et du « Coudray ». La Coudrairie appartenait encore en 1893 à M. Jean-Baptiste Letrecher.
Les du Rozel, sieurs de Beauchamp et de Prémont (d´argent à la fleur de lis de sable, accompagnée de trois roseaux de sinople), étaient à Canteloup avant 1620. Jacques du Rozel, sieur de Beauchamp, était patron de la chapelle Saint-Hubert.
Les d´Osber (d´argent à la croix de gueules cantonnée de quatre lionceaux de sable) s´établirent à Canteloup par le mariage de Jacques Osber, sieur de Brucheville avant 1700, né le à Valcanville et mort le à Sainte-Geneviève, mariés le à Valcanville avec Jeanne Roberte du Hamel (née le à Valognes et morte le à Sainte-Geneviève) et remarié à Françoise Charlotte Bazan vers 1715 (née le au Vaast et morte le à Sainte-Geneviève) ; celui de Guillaume René Osber, sieur de Vasteville, mort le à Canteloup avec Marie Claude du Rozel ; enfin par l´alliance de Pierre François Osber, sieur de Prémont, mort le à Canteloup, marié le contrat de mariage Barfleur avec Bonne Catherinne du Hamel de la Prunerie morte le à Canteloup. Cette dernière famille habitait la Tourelle, propriété de M. Mangon.
Époque contemporaine
[modifier | modifier le code]Nicolas Le Flamand, curé de Canteloup, établit en 1785 une école de filles près du presbytère (celui-ci est encore visible aujourd'hui). Il possédait une voix si remarquable que Louis XVI le fit venir à Versailles pour l'entendre. Arrêté pour ne pas avoir prêté serment lors de la Révolution, il entra en prison en chantant le Veni Creator[17] de toutes ses forces. Il revint mourir à Canteloup.
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[23].
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[26].
En 2021, la commune comptait 213 habitants[Note 3], en évolution de −4,05 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Le nombre de feux était de 60 en 1722 et de 79 en 1765. Canteloup a compté jusqu'à 553 habitants en 1821. Mais la population diminue, elle est de 470 habitants en 1831 et de 429 en 1851. Enfin, elle ne compte que 375 habitants en 1871, et en 1889 il n´y a plus que 289 habitants.
Économie
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Martin des XIIe, XVIIe – XIXe siècles, avec petit clocher en façade de la nef. L'église d'origine romane fut rebâtie vers 1870[29]. Au XIIe siècle, l'abbaye de Montebourg en avait le patronage. Le clocher, à la hauteur des cloches, arborent des fenêtres à meneaux avec des abat-son en pierre bleues. À l'intérieur, une Vierge à l'Enfant du XVIe[29] en pierre polychrome s'inspirant de modèles médiévaux et une cuve baptismale d'époque médiévale[30], une chaire à prêcher du XVIIIe, un lutrin XVIIIe, une statue de saint Hubert du XVIIIe et un tableau représentant la donation du rosaire à saint Dominique et sainte Catherine de Sienne XIXe de P. Fremard[17].
- Chapelle dédiée à la sainte Vierge, près de l'église.
- Croix de chemin dite de Saint-Martin du XVIIIe siècle, croix de cimetière du XVIIe siècle.
- Oratoire.
- Lavoir.
- Bois de Boutron.
- Pour mémoire
- Château de Canteloup (près d'un logis du XVIe siècle), possession de Jean de Canteloup, démoli en 1421 sur ordre du roi d'Angleterre[17].
-
L'église Saint-Martin.
-
La nef.
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Le lavoir.
Activités et manifestations
[modifier | modifier le code]Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 45.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 128.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique de Canteloup sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Canteloup et Gatteville-le-Phare », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Barfleur » (commune de Gatteville-le-Phare) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Barfleur » (commune de Gatteville-le-Phare) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Canteloup ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 148-149.
- Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche par François de Beaurepaire - Éditions A. et J. Picard 82, rue Bonaparte Paris VI-1986.
- Gautier 2014, p. 128.
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 184.
- Registre des dons et confiscations, par Ch. Vautier. p. 85.
- De Pontaumont, Olim p. 66.
- Journal de Gilles de Gouberville, .
- « Municipales à Canteloup. Jean Mangon, le maire, ne se représentera pas », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Élu maire, Bernard Letrécher succède à Jean Mangon », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
- Louis Drouet, Recherches Historiques sur les vingt communes du canton de Saint-Pierre-Église, Imprimerie Saint-Joseph, rue des Corderies, Cherbourg 1893, Réédition conforme à l´édition originale par les Éditions Heimdal à Bayeux 1977.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 93.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 57.