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SPECIAL
PARIS PHOTO JEAN CHARLES DE CASTELBAJAC LES IMAGES DE SA VIE
MARC HOM PROFILER
TERRY O'NEILL LA SUPER STAR DE PHOTO HOUSE
RICHARD AVEDON DANS LE METRO M 02340 - 528 - F: 6,90 E - RD
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IRINA L AZAREANU PAR MARC HOM
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SOMMAIRE P H OTO N °528 - N O V E M B R E - D ÉC E M B R E 2016 L A
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SPECIAL
PARIS PHOTO JEAN CHAR ES DE CASTELBAJAC LES IMAGES DE SA VIE
MARC HOM PROFILER
TERRY O'NEILL LA SUPER STAR DE PHOTO HOUSE
RICHARD AVEDON DANS LE METRO M 02340 528 F 6 90 E RD
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IRINA L AZAREANU PAR MARC HOM
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irina lazareanu PAR MARC HOM L'une des stars du dernier livre Profiles de Marc Hom, sorti chez teNeues. Chanteuse, mannequin et amie d'enfance de Pete Doherty, Irina la belle Canadienne prépare actuellement un album avec Sean Lennon. On parie sur elle !
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retrouvez nos bonus en v.o.
sur photo.fr
4 adieu marc riboud 8 expos 14 zoom photo festival 16 tour du monde 18 info 20 festivals 22 histoires de photos 24 web 26 livres 32 dominique issermann 34 au nom de la loi 36 calendrier lavazza 38 calendriers 40 belambra 42 salon de la photo 44 pokemon go 46 lifestyle 129 photo de nuit 130 adieu les amis ————
106 50 omar victor diop Sa carte blanche haut en couleurs pour Pernod Ricard. ———— 52 paris photo 2016 Le meilleur de la plus grande foire photo du monde. ———— 64 prix leica oskar barnack Scarlett Coten, lauréate 2016. ———— 66 marc hom Le profiler danois sort son nouveau livre chez teNeues. ———— 76 castelbajac Le créateur redessine les images de sa vie. ———— 88 richard avedon La RATP affiche le maître.
88 ———— 94 terry o'neill Ses stars s'invitent à Photo House. Rencontre. ———— 102 calendrier pirelli Dans les coulisses du "Cal 2017" avec Peter Lindbergh. ———— 106 montier-en-der Le festival a 20 ans. ———— 112 les enchères ———— 120 technique Les nouveautés du mois, iPhone 7, Fujifilm GFX, Panasonic Lumix DMC-G80, Olympus OM-D E-MI MARK II, Prise en main Canon 5D Mark IV. P H OTO 003
H O M M AG E
ADIEU MARC RIBOUD Non, ce n’est pas une surprise mais ça n’allège pas la peine ! Marc Riboud, le témoin des grands moments, Marc Riboud le photographe des images indélébiles, Marc Riboud l’humaniste, Marc Riboud le malicieux, Marc Riboud la tendresse, Marc Riboud l’ami qui nous a quittés, à l’âge de 93 ans. Il faisait partie de la famille de Photo, de ces photographes qui prennent des nouvelles. C’est vrai que ces derniers temps, son silence n’était pas bon signe. Alors dans tous les derniers numéros de Photo, on glissait son nom pour annoncer une exposition ou un livre. Grâce à sa femme Catherine Chaine, son actualité reste dense. Dans notre numéro de septembre/octobre, nous présentions sa superbe exposition sur Cuba à Visa pour l’Image. Notre façon de lui faire des clins d’œil à distance. C’est à Catherine et à ses enfants que nous pensons aujourd’hui. Nous leur envoyons nos plus affectueux baisers. Agnès Grégoire
expositions Monde. Politique. Vie jusqu'au 17 décembre à la Galerie 36, Berlin, Allemagne. www.galerie36berlin.com Cuba, 1963 jusqu'au 27 novembre à la Fondation Brownstone, Paris. Voir page 12. www.brownstonefoundation.org Regards croisés jusqu'au 20novembre 2016 au festival Chroniques Nomades à l’Abbaye Saint-Germain, Auxerre. Thème du regard. www.auxerre.com
livre Cuba de Marc Riboud et Jean Daniel, préface de Wim Wenders. Editions de La Martinière, 18 €. Accompagne l’exposition à la Fondation Brownstone. www.marcriboud.com Pékin, 1965. Une des photos les plus célébres de Marc Riboud. Ces fenêtres bien chinoises s'ouvrent sur Liu Li Chang, la rue des antiquaires. Dans ces boutiques, pendant la Révolution culturelle, les Chinois devaient apporter leurs bijoux à l'État sans contrepartie.
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1, bd Charles de Gaulle, 92700 Colombes [emailprotected] PRÉSIDENTS D’HONNEUR
Daniel Filipacchi Lady Monika Bacardi FONDATEUR
Roger Thérond EDITOR AT LARGE
Eric Colmet Daâge DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
David Swaelens-Kane RÉDACTION DIRECTEUR DES RÉDACTIONS
David Swaelens-Kane DIRECTRICE DE LA RÉDACTION
Agnès Grégoire [emailprotected] MAQUETTE
Marine Caignart - [emailprotected] RÉDACTION PRINT ET WEB
Cyrielle Gendron - [emailprotected] SECRÉTARIAT DE RÉDACTION
Sophie Bernard - [emailprotected] ONT CONTRIBUÉ À CE NUMÉRO
Pascale Brites, Alice Brulé-Mori, Joséphine Foucher, Nicolas Hammer, Franck Jamet, Julie de Lassus Saint-Geniès, David Ramasseul, Bénédicte Supplis, Alain Toucas. PUBLICITÉ DIRECTRICE DU MARKETING
Séverine Yrieix - [emailprotected] Publicité secteur captif/opérations spéciales MEDIAOBS Corinne Rougé 01 44 88 97 70 Jean-Benoît Robert 01 44 88 97 78 - [emailprotected] Sophie Polgar 01 44 88 89 04 - [emailprotected] SITE INTERNET
Mickael Olland - www.plusqueduweb.com BACK OFFICE
Marie Vanderletten - [emailprotected] PHOTOMANAGEMENT
Bénédicte Supplis - [emailprotected] ABONNEMENTS ABONNEMENTS GESTION
09 51 65 06 63 - [emailprotected] ÉDITÉ PAR EPMA/SPRL
91, rue du Faubourg-Saint-Honoré - 75008 Paris IMPRIMERIE ROULARTA, BELGIQUE N° DE COMMISSION PARITAIRE : 0913 K 82573 IMPRIMÉ EN BELGIQUE/ PRINTED IN BELGIUM
PHOTO est une publication éditée par la société EPMA/SPRL/RESERVOIRCOM siège social : 91, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris. RCS Bobigny 529 103 145. La rédaction n’est pas responsable des textes, illustrations, dessins et photos publiés qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. Les documents reçus ne sont pas rendus et leur envoi implique l’accord de l’auteur ou leur libre publication. Les indications de marques et les adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles de ce numéro sont données à titre d’information sans aucun but publicitaire. Les prix peuvent être soumis à de légères variations. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés est interdite. Ils sont la propriété exclusive de PHOTO qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier. Photo ISSN 0399-8568 is published monthly (except January and July), 10times per year by EPMA/SPRL/RESERVOIRCOM c/o Distribution Grid. at 900 Castle Rd Secaucus, NJ 07094, USA. Periodicals Postage paid at Secaucus, NJ.
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ÉDITO P H OTO N °528 - N O V E M B R E - D ÉC E M B R E 201 6
L'ERE
PHOTO Quelle perspective jubilatoire que de s'imaginer gravir les marches du Grand Palais pour pénétrer sous la nef et enfin découvrir la 20e édition de Paris Photo ! En préparant ce numéro, nous sommes partis à la rencontre de cet acteur de référence du marché de l'art actuel qu'est devenue cette foire internationale dédiée au médium photographique. Nous nous sommes immergés dans la programmation artistique de plus de 150galeries. Elles présentent des œuvres qui vont du tirage vintage aux plus contemporains des regards et nous en avons extrait nos coups de cœur très Photo. Juste pour vous donner l'envie de ne pas rater ce rendez-vous festif autour de la photographie, plus présente que jamais. Encore plus intensément cette année, cette manifestation déclenche en parallèle un grand nombre de satellites qui explorent et diffusent leurs images. Là aussi, nous vous en ouvrons les portes. Foncez par exemple aux ventes aux enchères mais lisez d'abord nos conseils dans le portfolio que nous leur dédions. Et surtout ! Prenez le métro ! Pas pour éviter les embouteillages mais pour découvrir aichées en 4 x 3 les images bouleversantes d'un immense photographe : Richard Avedon. Si cette star célébrée en ce moment à la BnF est l'un des photographes que
Photo a le plus publié, nous n'avons pas résisté au plaisir de vous remontrer en noir et blanc Catherine Deneuve, Simone Signoret et Yves Montand, Truffaut et Léaud... Sublime ! Dans chaque numéro, nous nous imposons avec bonheur le portfolio d'un photographe inédit dans nos pages. C'est ainsi que le photographe danois Marc Hom vous ouvre sa galerie de stars avec Mickey Rourke, Alicia Vikander ou encore Quentin Tarantino. Très chaud ! L'invité d'honneur de ce numéro est un créateur hors du commun, un collectionneur, un amoureux de la photographie. Il en parle d'ailleurs remarquablement bien. Jean-Charles de Castelbajac ! Il s'est prêté joyeusement, avec brio et élégance, à notre rubrique Les images de ma vie. La vie de ce créateur charismatique est jalonnée de rencontres exceptionnelles où s'entrecroisent les monstres sacrés de la photographie. Délectable ! Côté champagne, le festival de photographie animalière Montier-en-Der fête ses 20 ans et nous célèbrons avec lui cet anniversaire dans nos pages. Enfin, nous vous invitons chez notre petite sœur bruxelloise, Photo House, qui accueille un artiste de légende, Terry O'Neill. Merci pour votre fidélité ! Ouvrez bien grand les yeux… Et bonne lecture !
David Swaelens-Kane & Monika Bacardi
PhotoOfficiel
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photoofficiel
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Channel Magazine Photo
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ACTUALITÉ
EXPOS Les rendez-vous à ne pas rater cet automne. Par CYRIELLE GENDRON ET AGNÈS GRÉGOIRE
stanley greene en mer caspienne —————— Plongée dans les archives du photographe américain qui a reçu le Visa d'or d'Honneur du FigaroMagazine 2016. Il inaugure le Centre de Photojournalisme de Perpignan sous la direction artistique de Maral Deghati. Retour sur vingt ans de voyages, en Iran ou encore en Afghanistan, initiés au gré des guerres fantômes et des conflits oubliés. Jusqu'au 18 décembre. Centre International de Photojournalisme, Couvent des Minimes, rue Rabelais, Perpignan (66). bit.ly/2e45nPL
hans-peter feldmann et la réappropriation
la collection de carla sozzani
voyage en orient —————— À l'occasion de la sortie du livre L'invention de l'Orient de Pascal Blanchard aux éditions de La Martinière (45€), retour sur le Maghreb et le Levant de 1860 à 1910. Diffusées par l'agence Roger-Viollet, les archives des studios Léon & Lévy et de l'atelier Neurdein frères constituent le plus grand inventaire ethnographique de la vie “indigène” au Maroc, Tunisie, Egypte, Palestine, Liban, Syrie. Une imagerie de l'Orient méditerranéen qui fascine. Un Orient à découvrir en 43 tirages contemporains. De L'Orient, 1860-1910, jusqu'au 12novembre 2016. Atelier Yann Arthus-Bertrand, 15, rue de Seine, Paris 6e. atelieryannarthusbertrand.com
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—————— Carla Sozzani. Ce nom ne vous dit peut-être rien. Cette galeriste italienne, longtemps directrice de magazines de mode, possède une collection inouïe rassemblée au cours de ces 40 dernières années : Berenice Abbott, Francesca Woodman, Frank Horvat, Alice Spings (photo), Richard Avedon… Fabrice Hergott en expose une sélection pour la première fois. Du 11 novembre 2016 au 1er janvier
—————— Collectionneur fou d'images kitsch, Hans-Peter Feldmann détourne, séquence ou découpe les archives qu'il déniche pour les transformer en œuvres d'art. Une passion qui a fait de lui le père de la réappropriation, lui qui a aujourd'hui près de 50 ans de création derrière lui. Son univers ludique et poétique est reconnaissable entre tous ! Jusqu'au 21 janvier 2017. Galerie des Galeries, Galeries Lafayette, 40, bd Haussmann, Paris 9e. galeriedesgaleries.com
2017. Galerie Azzedine Alaïa, 18, rue de la Verrerie, Paris 4e.alaia.fr
le robot de nico & bruno —————— Sur Wikipedia, Nicolas (Charlet) et Bruno (Lavaine) sont réalisateurs, scénaristes, dialoguistes, créateurs… On peut ajouter photographes. Réalisateurs de 99 francs ou encore de À la recherche de l'Ultra-Sex, ils sont les heureux parents… d'un robot qui tente de comprendre les codes du monde. À notre image ? Robot Daft Peunk, first step on earth, du 17 novembre 2016 au 15 janvier 2017. Galerie Clémentine de la Féronnière, 51, rue Saint-Louis-en-l'Ile, Paris 4e. galerieclementinedelaferroniere.fr
du street art chez guerlain ————— Du street-art chez Guerlain ? Pas si étonnant que cela si on sait que les musées et les galeries s'arrachent l'art urbain. Le célèbre parfumeur invite ceux qui, comme lui, réenchantent la ville et le quotidien. Les superstars du genre, Banksy, Keith Haring, Space Invader, Ludo, Seth (photo), Meteor, etc., sont réunis pour une explosion créative sous le commissariat de Caroline Messensee. Jusqu'au 10 novembre. Maison Guerlain, 68, avenue des ChampsÉlysées, Paris 8e. guerlain.com
vivre ! selon agnès b. —————— Galeriste depuis 1983, Agnès b. collectionne depuis toujours ! Sam Stourdzé, commissaire invité de l'exposition, a sélectionné une centaine d'œuvres dans sa collection - photos, installations, peintures et vidéos - autour de thématiques comme l'enfance, l'amour, l'identité, la révolte… Ces sujets répondent à la collection d’art contemporain du Musée national de l’histoire de l’immigration. Les Goldin, Atget, Cartier-Bresson (photo), Sidibé, Basquiat, Warhol ou encore Molinier d'Agnès b. rencontrent les œuvres du musée. Jusqu'au 8 janvier 2017. Musée national de l'histoire de l'immigration, 293, av. Daumnesnil, Paris 12e. histoire-immigration.fr
émeric lhuisset en guerre
papiers s'il vous plaît !
—————— C'est la guerre comme on la voit rarement. Seules les ruines restent dans le paysage désertique du site archéologique de Girsu, en Irak. Que disent-elles d'une possible nouvelle guerre de l'eau ? Loin de l'imagerie médiatique, Émeric Lhuisset, qui s'est rendu en Colombie, au Pakistan, en Afghanistan, en Syrie… interroge notre rapport à l'image de guerre.
—————— Pas de panique, cette exposition vous veut du bien ! Réalisée à partir de la collection du Musée Nicéphore Niépce par les commissaires Emeline Dufrennoy et Anne-Céline Besson, elle raconte le lien entre image et identitification : photo d'identité, portraits judiciaires, recensements, fichages… Tous concernés !
Dernière guerre de l'eau, ruines d'un futur. Jusqu'au 4 décembre. Musée de l'Institut du Monde arabe, 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, Place Mohammed V, Paris 5e. imarabe.org
Jusqu'au 31 décembre 2016. Maison de la Photographie Robert Doisneau, 1, rue de la Division du Général Leclerc, Gentilly (94). maisondoisneau.agglo-valdebievre.fr
art sovieto-russe —————— Le don de plus de 250 œuvres par la Vladimir Potanin Foundation au Musée national d'art moderne propose un panorama exceptionnel de l'art contemporain en URSS et en Russie de 1950 à 2000. Cinq décennies traversées par plusieurs mouvements et des grandes figures, sous le commissariat russo-français d'Olga Sviblova et de Nicolas LiucciGoutnikov. Photo : Oleg Kulik. Jusqu'au 27 mars 2017. Centre Pompidou, Place Georges-Pompidou, Paris 4e. centrepompidou.fr
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ACTUALITÉ
EXPOS
magali lambert ou comment renaître —————— Magali Lambert offre une seconde vie aux matières qu'elle récupère dans les bennes à ordures. Dans le cadre du festival La Photographie Marseille, la photographe expose Celui qui dit l'ombre, collection de formes fatiguées qui deviennent sous ses mains et ses yeux, des objets porteurs d'histoire(s). Une série de paysages et de portraits d'animaux qui forme un véritable cabinet de curiosités. Jusqu'au 3 décembre. Laboratoire Rétine Argentique, 85, rue d'Italie, Marseille (13). retineargentique.com
louise dahl-wolfe, l'élégance en continu —————— On dit qu'elle a influencé Richard Avedon ou Irving Penn. L'œuvre de Louise Dahl-Wolfe est pourtant méconnue en France. Cette pionnière américaine, l'une des premières à faire sortir la mode des studios, a réalisé pas moins de 86 couvertures d'Harper's Bazaar et a participé à construire une image de la femme moderne, active et voyageuse. Natures mortes, portraits ou nus, l'œuvre de Louise Dahl-Wolfe se dévoile en 100 œuvres choisies par les commissaires de l'exposition Olivia Maria Rubio et Gilles Mora. Jusqu'au 8 janvier 2017. Pavillon Populaire, 121, allée de Jérusalem, Montpellier (34). montpellier.fr
god bless andres serrano —————— En creusant ses propres malaises, Andres Serrano dérange, inévitablement. Dans le cadre d'Une saison américaine, il dresse le portrait des Américains, des Indiens à Donald Trump en passant par les pompiers du 11 septembre, le Ku Klux Klan, les mini-miss et les sans-abri new-yorkais… Une fascination critique pour son pays, à découvrir aussi dans les livres Andres Serrano, Uncensored Photographs et Denizens of Brussels ou encore Residents of New York sortis chez Silvana Editoriale. Du 9 novembre 2016 au 29 janvier 2017. MEP, 5/7, rue de Fourcy, Paris 4e. mep-fr.org
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décalage immédiat —————— Oubliez l'actualité morose pour laisser place à la légèreté avec la nouvelle expo de la Galerie Sakura. De l'humour, de l'absurde, du gag et des trucages qui mettent en joie, c'est le credo des 36 artistes réunis pour l'occasion. Les portraits décoiffants de Tadao Cern, les voitures volantes de Monsieur Z, les chiens de Pablo Axpe, les objets fous de David Lesage (photo)… 200 tirages sont exposés et vendus en édition limitée à partir de 65 €. De la photo décalée, rien que de la photo décalée ! Jusqu'au 8 janvier 2017. Galerie Sakura, 21, rue du Bourg Tibourg, Paris 4e. galerie-sakura.com
ACTUALITÉ
EXPOS les incontournables À LA FONDATION HCB Louis Faurer. Du 9 sept. au 18 déc. Paris 14e. henricartierbresson.org
le japon-poésie de klavdij sluban
AU BAL Provoke. Du 14 sept. au 11 déc. Paris 18e. le-bal.fr
—————— Flash back dans le Japon du poète Matsuo Bashô. Le lauréat du Prix de photo Marc Ladreit de LacharrièreAcadémie des Beaux-Arts 2015 a voyagé dans le temps sur les traces du maître du haïku, auteur du voyage poétique La Sente étroite du Bout du monde. Guidé par ce carnet de voyage, Sluban a retranscrit la poésie de cette divagation, avec les noir et blanc denses qui font sa patte.
AU MUSÉE NICÉPHORE NIÉPCE Alger, Climat de France de Stéphane Couturier. Jusqu'au 15 janvier 2017. Chalon-sur-Saône (71). museeniepce.
Divagation, sur les pas de Bashô, jusqu'au 20 novembre. Palais de l'Institut de France, 27, quai de Conti, Paris 6e. institut-de-france.fr
marc riboud cuba 1963
antoine d'agata, encore et encore
alizé le maoult dans le regard des photojournalistes —————— « Qui sont ces femmes et ces hommes qui témoignent sans relâche, souvent au péril de leur vie ? » Alizé Le Maoult offre une fascinante plongée dans le regard des photojournalistes. Depuis Sarajevo en 2012, elle a réalisé une cinquantaine de portraits de reporters. Patrick Baz, Yannis Behrakis, Alexandra Boulat, Stanley Greene, Véronique de Viguerie (photo), Tom Stoddart, Don McCullin, Bénédicte Kurzen et bien d'autres ont chacun choisi une photo dans leurs archives symbolisant la guerre et l'ont commentée… Le Musée de la Grande Guerre acueille ces 34 diptyques. Jusqu'au 31 décembre. Musée de la Grande Guerre, rue Lazare Ponticelli, Meaux (77).
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—————— Après la sortie de son film Atlas en 2013, le sulfureux photographe a puisé dans cette matière première des séries de séquences où la répétition des images tend à l'abstraction. Du Cambodge à la Norvège en passant par Cuba, le Mexique, le photographe de Magnum Photos compose un voyage surprenant dans le monde de la prostitution où les images sont associées aux mots des femmes qu'il a rencontrées. Le livre est sorti aux éditions Textuel (55 €). Jusqu'au 26 novembre. Galerie Les Filles du Calvaire, 17, rue des Filles du Calvaire, Paris 3e. fillesducalvaire.com
—————— Alors que l'île s'ouvre au monde et que Marc Riboud vient de disparaître, flash back sur le Cuba joyeux et dansant, autant que politique du photographe. Depuis son entretien secret avec Fidel Castro dans un hôtel de La Havane est entré dans l'histoire. Ce Cuba révolutionnaire porté par l'espoir se dévoile également dans un beau livre sorti aux éditions de La Martinière (18 €). Jusqu'au 27 novembre. Fondation Brownstone, 26, rue Saint-Gilles, Paris 3e. brownstonefoundation.org
eikoh hosoe et mishima le sulfureux : culte ! —————— Érotique, morbide, l'album Barakei qu'Eikoh Hosoe a réalisé avec l'écrivain Yukio Mishima est le chef d'œuvre incontesté du photographe japonais. Fasciné par le sulfureux écrivain, il l'a mis en scène, dénudé dans les ors kitsch de sa maison tokyoite ou dans un studio de danse désert. Une célébration puissante d'Eros et de la mort. Jusqu'au 23 décembre. Galerie Eric Mouchet, 45, rue Jacob, Paris 6e. ericmouchet.com
AC T UA L I T É S
LE ZOOM PHOTO FESTIVAL DE SAGUENAY, QUEBEC Qu’ils soient amateurs ou professionnels, du Canada ou d’ailleurs, les photojournalistes se donnent rendez-vous à Saguenay au Québec en ce mois de novembre. Sous la direction de Michel Tremblay, le Zoom Photo Festival de Saguenay mêle expositions et rencontres. Par SOPHIE BERNARD
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ituée au bord d’un lac dans la province du Québec, la ville de Saguenay accueille le Zoom Photo Festival pour la septième année consécutive, s’airmant d’édition en édition comme un festival de photojournalisme incontournable outre-Atlantique. A la vingtaine d'expositions présentées dans six lieux à travers la ville, s’ajoutent des soirées-projections, des conférences, des colloques et des ateliers. Amateurs comme professionnels sont invités à s’immerger dans les problématiques actuelles du photojournalisme comme le prouve l’intitulé de la conférence : « Comment sélectionner ses images pour un portfolio review ? » ou encore celui de l’atelier du photographe Balint Porneczi:
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« Je photographie avec mon iphone»… Echanger, rencontrer, s’informer : tels sont les objectifs de ce festival qui présente essentiellement des photographes appartenant au champ du documentaire d’auteur. Ainsi en est-il de la série noir et blanc du Belge Sébastien Van Malleghem qui a enquêté sur les activités liées à la mort à Mexico où meurent chaque jour 450 personnes, ou encore celle en couleur de la Française Nadège Mazars qui, avec L’autre Colombie, présente les combattants des FARC dans leur quotidien ainsi que les premières étapes de construction de la paix. Directement liés à l’actualité ou non, les sujets des expositions sont issus de travaux effectués sur le long terme. Si le festival privilégie
la dimension internationale en invitant des photographes venus du monde entier, notamment grâce à la présentation des lauréats du World Press, il est pour nous l’occasion de découvrir des talents canadiens. D'où notre sélection à laquelle il faut ajouter l’exposition “Le meilleur de l’association des photographes de presse du Canada” qui présente les lauréats de la plus importante compétition annuelle de photographie au Canada. Celle-ci récompense notamment “le photojournaliste de l'année” et “la photographie de l'année” tout en permettant aux membres de recevoir des commentaires sur leur travail de la part de leurs aînés. Un beau témoignage de la diversité et de la vivacité des talents au Canada !
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01 - ALICE BOUTTEN Arrivée au Québec en 2012, cette Française s'intéresse à l'intimité des autres au il de ses rencontres. 02 - TIM SMITH Parallèlement à son travail pour la presse, il documente la vie des communautés huttérites dans les Prairies canadiennes. 03 - JOHANY JUTRAS Spécialisée dans le sport, elle a suivi la Ligue canadienne de Football à travers le pays, travail
dont elle vient de publier un livre : Notre Ligue, Notre Pays. 04 - ARIANE CLÉMENT Elle se consacre presque exclusivement aux personnes du troisième âge, questionnant notre relation à la beauté et à la vieillesse. 05 - YOANIS MENGE Photographe voyageur, ce Québéquois ancien assistant de Koudelka et de Barbey s'intéresse autant aux paysages qu'à la vie des habitants des lieux qu'il visite ou qu'il habite, comme ici avec la chasse aux phoques à Terre-Neuve.
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PLUS D'INFOS SUR PHOTO.FR
ACTUALITÉS
TOUR DU MONDE Tout autour du globe, la photo bouge ! Bougez avec Photo ! Par AGNÈS GRÉGOIRE ET CYRIELLE GENDRON
bruxelles From Here to Eternity —————— À l'instar de l'invité d'honneur Angelo Musco (photo), l'exposition hors les murs de la Acte2galerie reproduit le cycle de l'existence. 19 artistes dont Anish Kapoor, James Turrell et Fabrice Samyn assurent l'expérience visuelle. Un avant-goût d'éternité. Jusqu'au 30 avril 2017. Maison Particulière Art Center Bruxelles, 49, rue du Châtelain, 1050 Bruxelles, Belgique. maisonparticuliere.be
moscou Whitman dans les pas de Baryshnikov —————— La rencontre de Robert Whitman avec le danseur et chorégraphe Mikhaïl Baryshnikov a donné naissance à nombre d'images. Entre 1990 à 2015, le photographe a réalisé une campagne de parfum, plus tard capté des répétitions à l'American Ballet Theatre et plus récemment signé une série pour AS IF Magazine. Body Metaphysics, jusqu'au 22janvier 2017. The Lumiere Brothers Center for Photography, Bolotnaya nab., 3, crp. 1, Moscow, Russie, 119072. lumiere.ru
londres Girls ! Girls ! Girls ! Vol. 3 —————— La Little Black Gallery poursuit son ode à la beauté des femmes avec ce troisièmeopus. Un hommage sans pudeur ni censure qui se dévoile en cinquante images signées des grands Marco Glaviano, Bob Carlos Clarke, Alistair Taylor-Young, Corinne Day, Patrick Lichfield, Mike Figgis (photo)… Ces femmes s'appellent Kate Moss, Claudia Schiffer, Stephanie Seymour et comptent parmi les plus belles du monde. Jusqu'au 3 décembre. The Little Black Gallery, 13A Park Walk, London SW10 0AJ. thelittleblackgallery.com
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dubai
gandhinagar Portraits indiens avec Waswo X. Waswo —————— Sous ce pseudo se cache le plus indien des photographes américains. Dans le respect des portraitistes indiens, et comme pour leur rendre hommage, Waswo X. Waswo a mis en scène des vendeurs de fleurs, des agriculteurs, des danseurs… Des saynètes réalisées dans des décors peints à la main par l'artiste Rajesh Soni. Photowallah, du 15 au 25 novembre. NID PG Campus, GH- 0 Extension Road, Near Infocity, Gandhinagar, Inde. tasveerarts.com
Le Moyen-Orient de Bruno Barbey —————— Retour sur quarante ans de reportages de Bruno Barbey de Magnum Photos, membre depuis peu de l'Académie des Beaux-Arts. L'occasion de zoomer sur le Moyen-Orient que le photographe a longtemps mis en images, de l'unification des Émirats arabes unis, en 1971, au Koweït ravagé par l'invasion irakienne pendant la guerre du golf (photo). Accurate Gaze, jusqu'au 10novembre. The Empty Quarter, Gate Village, Bldg 02, P.O. BOX 506697 DIFC, Dubai, Émirats arabes unis. theemptyquarter.com
ACTUALITES
singapour Les femmes photographes à l'honneur —————— Après une première édition dédiée à l'Asie, le Women in Film & Photography Showcase revient pour un hommage général aux artistes femmes. Avec la Fondation Magnum, Objectifs invite 18 femmes photographes du monde entier pour raconter la diversité des thèmes qu'elles explorent, documentant la vie des démunis et des marginalisés, rapportant autant l'intime que des histoires universelles. Photo : Tanya Habjouqa/Noor. Jusqu'au 20 novembre. Chapel Gallery, Objectifs, 155 Middle Road, Singapour. objectifs.com.sg
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Face to Face —————— À eux cinq, ils réunissent un casting d'exception. Cette exposition 100 % portrait convoque les stars en noir et blanc de Patrick Swirc, Stephan Vanfleteren, la série de Sandro Miller mettant en scène John Malkovich, le travail de Dirk Lambrechts (photo) sur la scène artistique belge ainsi que l'univers de Rankin, toujours très fun.
Armani et les Athletic Bodies —————— Giorgio Armani a conçu lui-même le design de cette exposition inspirée par la figure du sportif. Le créateur a réuni des clichés emblématiques réalisés entre 1985 et aujourd'hui, parmi lesquels ses collaborations publicitaires avec Mert Alas et Marcus Piggott, Howard Schatz, Kurt Markus (photo) et Weston Markus…
Jusqu'au 3 décembre. La Photographie Galerie, 100, rue de Stassart, 1050 Bruxelles. la-photographie-galerie.com
Emotions of the Athletic Body, jusqu'au 27 novembre. Armani/Silos, 40, via Bergognone, 20144 Milano, Italie. armanisilos.com
miami Cheyco Leidmann, Miami à mort —————— C'est un Miami apocalyptique, sombre et déserté, un Miami futuriste, malmené par Cheyco Leidmann. Il y a 20ans, le photographe américain a imaginé la destruction de la ville. Si les paysages floridiens changent constamment, pourquoi ne pas les remodeler à sa guise, en images ? Une expérience surréaliste ! Symmetry of Demolition, jusqu'au 31 décembre. Art Deco Museum, 1001 Ocean Drive, Miami Beach, Floride, États-Unis. cheycoleidmann.com
monterey park Youth of L.A. —————— La jeunesse américaine vous donne rendez-vous ! La directrice du musée, Pilar Tompkins Rivas, dresse un panorama de 80 ans de Youth Culture à Los Angeles. 40artistes multimédias nous offrent une plongée dans les sous-cultures, la créativité et l'inventivité mises en parallèle avec
les grands mouvements sociaux et la contre-culture dans l'ère post-guerre, mouvements de résistance… Photo : Rafael Cardenas. Tastemakers & Earthshakers, notes from Los Angeles Youth Culture, 1943-2016, jusqu'au 25 février 2017. Vincent Price Art Museum, East Los Angeles College, 1301 Avenida Cesar Chavez, Monterey Park, Californie, États-Unis. vincentpriceartmuseum.org
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AC T UA L I T É
INFOS Prix, festivals, concours, ventes... Photo les a repérés pour vous ! Par CYRIELLE GENDRON ET AGNÈS GRÉGOIRE
en bref 24 THE WORKSHOP
Nouvelle session de masterclass en partenariat avec Photo. Du 14 janvier au 2 juillet 2017, Philip Blenkinsop, Jean-Christian Bourcart, Michel Philippot et Dan Torres guideront les inscrits pendant 65 h de formation privilégiée, tantôt à Paris tantôt à distance. Coût : 3200 €.
uwe ommer vente flash sur facebook Un jour un tirage. C'est le concept lancé par Uwe Ummer sur sa page Facebook. Le photographe de mode et de pub propose une plongée dans ses archives avec des tirages numérotés, signés, tirés entre 20 et 30 exemplaires, en 30 x 40 cm, et vendus de 10 € à 200 €.
24theworkshop.com
facebook.com/uwe.ommer.9 NIKON PHOTO CONTEST 2016-2017
artphotolimited, la galerie 2.0
une semaine à cuba avec peter turnley
Nouveau-né dans la sphère des galeries en ligne, ArtPhotoLimited donne la possibilité aux artistes d'être représentés et veut rendre la photo abordable… Le site affiche déjà plus de 3 500 photos signées et numérotées, limitées à 30 exemplaires et tirées par Picto. Sélectionnés par Martine Robin, ex de l'agence VU', les photographes définissent les modalités et le prix de vente, qui oscille entre 100 € et 2 000 €. Photo : Gwenn Dubourthoumieux. artphotolimited.com
La 36e édition du grand concours Nikon est ouverte ! Avec en prime, la création de deux nouvelles catégories, Nikon 100th Anniversary et Next Generation dédiée aux moins de 30 ans. Le jury sera présidé par Neville Brody, graphiste et DA de renommée internationale. Jusqu'au 27 janvier 2017 nikon-photocontest.com
Le photojournaliste Peter Turnley lance une série de workshops à La Havane. L'occasion de pousser les portes de cours de Salsa, de salles de boxe…
AUDREY LEBLANC BOURSE DE RECHERCHE LOUIS ROEDERER
Semaines du 3 et 30 décembre 2016, du 11 février et du 11 mars 2017. De 4 750 $ à 5 200 $. peterturnley.com
Audrey Leblanc reçoit la Bourse de recherche dotée de 10 000 € pour son projet Photographies de Mai 68 à la BnF. Recensement et étude de la constitution des collections sur Mai 68 à la BnF, recherche qu'elle réalisera en résidence. louisroederer.com/fr/foundation LAURÉATS DES RÉSIDENCES PHOTO DU QUAI BRANLY
sian davey prix virginia 2016 La Britannique est la 3e lauréate du Prix Virginia dédié aux femmes. Choisie parmi 292 propositions, sa série Martha pose un regard sur le monde adolescent. Elle reçoit 10 000 €, une publication dans le magazine M, une exposition à l'Hôtel de Sauroy à Paris jusqu'au 12 novembre et une carte blanche des éditions be-pôles. prixvirginia.com
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thibault stipal cherche des rêves de gosses Astronaute ? Inventeur ? Rock star ? Quel était votre rêve d'enfant ? Confiez-le à Thibault Stipal, le photographe a besoin de vos désirs les plus fous pour sa nouvelle série photo ! « Je travaille depuis deux ans et demi sur un nouveau projet intitulé “Rêves de gosses”. J'invite les gens à se faire photographier sur leur lieu de travail, dans le costume de ce qu’ils voulaient être dans leur rêve d'enfant. Mon projet est une invitation au rêve parce que rêver, c’est rester vivant. La vie nous fait parfois oublier notre sensibilité d’enfant, or l’entretenir c’est garder ouverte la voie de tous les possibles ! ». Pour proposer son rêve de gosse : [emailprotected]. thibaultstipal.com
Depuis 2008, le Musée du quai Branly-Jacques Chirac soutient la création photo extra-européenne. L'Equatorienne Karen Miranda Rivadeneira, le Japonais Tatewaki Nio et le Singapourien Zhao Renhui sont les trois lauréats 2016. Leurs travaux enrichiront les collections du musée. quaibranly.fr
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FESTIVALS Les coups de cœur des mois de l'automne. Par CYRIELLE GENDRON ET AGNÈS GRÉGOIRE
fotofever talents de demain —————— Fotofever revient pour sa 5e édition avec son programme Start to Collect et sa sélection d'œuvres à moins de5000 €. Cécile Shall et le nouveau directeur artistique, Stéphane Baumet, ont réuni 75 exposants au carrousel du Louvre, parmi lesquels les “youngs” galeries, continuant ainsi à miser sur les talents de demain. Photo : Thomas Devaux. Du 11 au 13 novembre. Carrousel du Louvre, 99 Rue de Rivoli, Paris 1er. fotofeverartfair.com
CHINE
lianzhou foto fait le spectacle akaa, l'afrique à paris —————— Les agendas sont serrés mais il faut aller à Also Known As Africa, toute nouvelle foire parisienne d'art contemporain et de design imaginée par Victoria Mann et dédiée à l'Afrique. 29 galeries internationales, 115 artistes et 5 projets spéciaux dépeignent un continent pluriel à la créativité débordante, une Afrique sans frontières qui compte bien marquer Paris. Photo : Nicola Lo Calzo. Du 11 au 13novembre. Carreau du Temple, 4 rue Eugène Spuller, Paris 3e. akaafair.com
—————— La 12e édition du festival chinois sera divertissante ! Pour dénoncer nos sociétés du spectacle, Duan Yuting et les commissaires Wang Chunchen et François Cheval ont poussé le curseur à l'extrême. Au spectateur d'aller audelà des apparences pour lire dans les images ce qu'elles disent du monde. Un programme riche dans lequel les artistes chinois (Ouyang Shizhong (photo), Li Yidi, Qin Jin, Feng Yuan)… et internationaux (Denis Darzacq, Sandro Miller, Tim Parchikov…) se partagent l'affiche. Du 19 novembre au 9 décembre. Lianzhou, Chine lianzhoufoto.com
deauville en planche(s) contact
balade à photo saint-germain
—————— Huit photographes ont plongé dans le grand bain de la carte blanche. Pour sa 7e édition, le festival a notamment missionné Bernard Descamps, Joakim Eskildsen, Maia Flore, Paolo Verzone (photo), Laurence Leblanc, Anna Broujean et Patrick Tournebœuf pour capter leur Deauville. À leurs côtés, Peter Knapp, dix étudiants européens et quinze photographes normands exposés en off. Avant-goût à Saint-Lazare à Paris où 45 images investissent la gare.
—————— Inutile d'aller loin pour voyager. Pour la 5e édition de Photo Saint-Germain, le quartier parisien crée un pont entre musées, galeries et librairies pour un grand parcours imaginé par Aurélia Marcadier et Virginie Huet. L'occasion de naviguer de Klavdij Sluban à l'Académie des Beaux-Arts à Anders Petersen au Musée Eugène Delacroix, de s'arrêter chez Henri Cartier-Bresson à la Galerie 13, Olivia Lavergne à la Galerie Insula (photo), ou encore de passer une nuit avec Robert Frank, en présence de Patti Smith.
Jusqu'au 27 novembre. Deauville. deauville.fr
Du 4 au 20 novembre. Paris 6e. photosaintgermain.com
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CAMBODGE
angkor photo ————— Inspiré par cette région préservée d'Asie du Sud-Est, ce rendezvous continue de s'engager pour l'environnement. Sous la coordination de Françoise Callier, le festival reconduit ses GreenLight Exhibitions Series, ses projections Impact Project, et invite la curatrice Claudia Hinterseer pour We alter nature. Au programme : les expos d'Eli Reed, Daesung Lee (photo), Shoji Ueda, Jongwoo Park et Pierre Gleize ainsi que huit soirées de projection réunissant près de 120 photographes de 45 pays. Kosuke Okahara, Antoine d'Agata ou encore Newsha Tavakolian livreront une série de workshops. Du 3 au 10 décembre. Siem Reap, Cambodge. angkor-photo.com
phot'aix à l'heure belge
NIGERIA
lagosphoto
what's up photo doc ? —————— Après son changement de nom en 2015, la foire de la photographie documentaire change de forme. C'est désormais en deux temps forts qu'on retrouve What's Up Photo Doc. En novembre : un parcours d'expositions connecte huit galeries du Marais et huit lieux hors les murs, avec une exposition et une journée d'étude sous l'intitulé Un certain regard suisse à la Cité des Arts. En avril 2017 : on retrouvera la foire à la Halle des Blancs Manteaux. Photo : Lucas Olivet. Du 7 au 21 novembre. Paris (75). whats-up-photodoc.com
—————— Le festival de l'association La Fontaine Obscure invite la Belgique, ce petit pays à la grande photographie. Pour cette 16e édition, cinq artistes belges croisent leurs regards avec cinq photographes français, créant des dialogues inédits, comme Jef Beirinckx et Nathalie Mazéas ou Benjamin Leveaux (photo) et Didier Bizet. Au cœur de la ville, six parcours thématiques relient les expos dans une trentaine de lieux, au total près de cinquante photographes.
—————— Lagos se fait capitale africaine de la photo pour la 7e edition du festival sous le thème Rituals and Performance, ou comment les actes de répétition façonnent le pouvoir, la religion et l'interprétation d'une image. Avec une trentaine de photographes invités, du Nigeria (Ishola Akpo, Reze Bonna, Lakin Ogunbanwo…) et internationaux (Colin Delfosse, Patrick Willocq, Pep Bonet…). Photo : Osborne Macharia. Jusqu'au 21 novembre. Lagos, Nigeria. lagosphotofestival.com ALLEMAGNE
Du 17 novembre au 31 décembre. Aix-en-Provence (13). fontaine-obscure.com
monat der fotografie-off berlin —————— En France, il faut attendre 2017 pour retrouver le Mois de la Photo mais Berlin prend le relai. Sous le commissariat de Christel Boget et Elfi Rückert de ParisBerlin>fotogroup, le rendez-vous investit 42 lieux pour 50 expositions tournées vers la jeune photographie européenne. Photo : Sue-Elie Andrade-Dé. Jusqu'au 30 novembre. Berlin. monatderfotografie-off.com
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HISTOIRES DE PHOTOS Notre nouveau rendez-vous avec les pettes et les grandes histoires ui se cahent derrière les images. Par JOSÉPHINE FOUCHER ET CYRIELLE GENDRON
les artistes trollent la belgique —————— Après les tags géants de pénis, d'anus ou encore de pénétration qui ont fleuri à la rentrée sur les murs de Bruxelles, la Belgique continue de s'offusquer. Le nouveau scandale vient de l'Atelier 34zero Muzeum qui fait sa pub avec l'œuvre Pissing in my mouth de l'américain Keith Boadweeen, affichée sur 20 mètres carrés, ici immortalisée par Guillaume Guilbert. Une chose est sûre, l'artiste provoc' n'est pas du goût du Bourgmestre et des habitants de la commune de Jette qui préfèrent changer de trottoir. atelier340muzeum.be
victoire contre la censure de facebook
pierre et gilles font leur cinema
le bébé replonge 25 ans plus tard —————— 200 dollars, c’est la somme payée par le photographe Kirk Weddle aux parents de Spencer Elden, âgé de 4 mois en 1991, pour une séance photo qui ne durera que 15secondes. La photo du bébé nu sous l’eau avec l’hameçon et le dollar était destinée à faire la couverture de l’album d’un groupe grunge américain alors totalement inconnu: Nirvana. Un quart de siècle plus tard, Elden replonge pour un remake de la photo de Nevermind, devenu une icône planétaire du rock alternatif, sous l’objectif de John Chapple. johnchapple.com
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—————— Pierre et Gilles signent l’affiche du film intitulé Souvenir, le prochain long-métrage du cinéaste belge flammand Bavo Defurne. Isabelle Huppert se retrouve rosifée par le duo peintre-photographe connu pour ses images d’inspiration bollywoodiennes aux couleurs saturées et ses paysages oniriques. L’univers pop art de Pierre et Gilles se mêle joliment à l’histoire de cette ancienne chanteuse de l’Eurovision devenue ouvrière dont le rôle est incarné par Isabelle Huppert. http://bit.ly/2d4QbjL
hillary clinton le selfie collectif, stratégie présidentielle —————— Le portrait réalisé par Barbara Kinney, la photographe officielle d’Hillary Clinton, enflamme les réseaux sociaux. C’est ça 2016 ? Clinton victime du narcissisme numérique ? L’effondrement du monde ? Faux ! C’est Clinton en personne qui aurait imploré ses fans de prendre un selfie collectif. Un coup médiatique entièrement piloté par l’équipe de la candidate à la présidence des États-Unis ! barbarakinney.com
—————— Évoquant son règlement, Facebook a supprimé la publication de la célèbre photo de Nick Ut postée par la Première ministre norvégienne, provoquant une vive polémique en Norvège. La publication a recueilli plus de 2200mentions "J’aime" et le journal norvégien Aftenposten en a fait sa Une accompagnée d’une lettre ouverte à Mark Zuckerberg. Rapidement, Facebook a fait volteface en reconnaissant « l'importance historique et mondiale de cette image. » Une grande victoire ! Photo : Espen Egil Hansen, rédacteur en chef de Aftenposten. aftenposten.no
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LES BUZZ DU WEB Chasseur d’infos, picoreur de brèves, dénicheur d’histoires, Photo a fait le tri dans les buzz et sélectionné les news les plus choc, insolites, émouvantes ou trendy. Par DAVID RAMASSEUL
rockeur modèle ——————
Cet éphèbe alangui qui pose pour les élèves d’un cours de dessin au Brooklyn Museum, c’est Iggy Pop, 69 ans. Mais la nudité n’est pas un souci pour Iggy habitué à terminer tous ses concerts en tenue d’Adam. urlz.fr/4gRN
comme une mouche sur un mur ——————
Le skieur de l’extrême Jeremie Heitz dévale la pente d’un sommet des Alpes pennines en Suisse. Il n’est repérable, en haut à droite de l’image, qu’au sillon poudreux qu’il trace sur la muraille blanche. urlz.fr/4gRN
ablation des genoux ——————
Des tubes en guise de jambes pour Kendall Jenner et Gigi Hadid en Une de W magazine. Les tops ont subi un assaut en règle de Photoshop. Mais, il s’agit moins cette fois d’un charcutage numérique que de la volonté de l’artiste Lizzie Fitch de déréaliser les deux femmes. urlz.fr/4gRI
cachez ce sein... chasseurs chassés ——————
fillon, cas sikh ——————
Cette photo de François Fillon lors d’une cérémonie religieuse dans un temple sikh, le 25 septembre à Saint-Denis, a fait le tour des réseaux sociaux. La candidature à la primaire de la droite exige bien des sacrifices… urlz.fr/4gRy 024 P H OTO
Le premier a tué un ours en Russie, le second un éléphant au Zimbabwe : l’ancien skieur Luc Alphand et l’ex-gardien de but Pascal Olmeta sont dans le collimateur des amis des animaux sur les réseaux sociaux depuis que ces images de parties de chasse ont fuité sur Internet. urlz.fr/4gRl urlz.fr/4gRr
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Un coquillage suggestif, un cactus évocateur ou un petit chat en guise de cache-sexe : la photographe Steph Wilson raille l'usage répandu sur Internet de masquer la nudité avec des emoji, petits dessins utilisés pour tout et n'importe quoi. "Hypocrite" juge la photographe qui tourne en dérision cette mode en rappelant qu'un sein est un sein et un œuf au plat un œuf au plat. urlz.fr/4gRV
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LIVRES SÉLECTION DE NOËL Noir et blanc ou couleur, grands maîtres ou auteurs contemporains : notre séleion pour faire de beaux cadeaux… Par JOSÉPHINE FOUCHER ET ALICE BRULÉ-MORI
a l'eau avec tony kelly ! —
Si vous avez un faible pour le kitsch, que vous aimez les cocktails au soleil et les corps nus qui bronzent sur la plage, les photographies de Tony Kelly sont faites pour vous ! Originaire de Dublin, l'artiste a troqué la pluie irlandaise contre le soleil de Los Angeles et Barcelone pour capturer des images à la théâtralité subversive. Mais là où l'on pourrait croire que Kelly ne pratique que l'humour rebattu, ses photographies sont en réalité l'expression d'une ironie pertinente. Taken!, Entertaining Nudes, Tony Kelly, texte en anglais, français et allemand, éditions teNeues, 208 p., 49,90 €.
texte et image —
À l’occasion de la sortie de son dernier album, À présent, Vincent Delerm se raconte dans trois petits livres où textes et images se font écho. Cet amoureux de l’argentique y dévoile des moments sensibles en toute mélodie. Songwriting, 80 p., L’Été sans fin, 80p., C’est un lieu qui existe encore, 64 p., Vincent Delerm, éditions Actes Sud, ouvrages réunis sous film, 32 €.
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l'enquete coloniale de thomas jorion —
la sensualité et vincent peters —
rêves éveillés david drebin —
De Haïti au Cambodge en passant par l'Algérie ou Madagascar, Thomas Jorion a sillonné le monde à la recherche des vestiges des bâtiments coloniaux français laissés à l'abandon. Un témoignage sur l'impuissance du beau face au passage du temps et à la déchéance.
Comme dans sa précédente publication The Light Between Us, Personal est une ode à la féminité en noir et blanc. Les femmes célèbres se succèdent devant l'objectif de Vincent Peters telles des déesses. Il les fait poser dans des décors simples et dénudés, sublimant ainsi leurs corps.
Dreamscapes, le 4e volume de David Drebin, révèle des images empreintes d’une grande douceur. De Paris à New York, de Capri à San Francisco ou d'autres destinations cartes postales, on se laisse transporter dans ces beaux panoramas silencieux et étrangement intimes.
Vestiges d'Empire, Thomas Jorion, éditions de La Martinière, 240 p., 59 €.
Personal, Vincent Peters, éditions teNeues, 240 p., 98 €.
Dreamscapes, David Drebin, éditions teNeues, 200 p., 49,90 €.
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LIVRES SÉLECTION DE NOËL Par JOSÉPHINE FOUCHER ET ALICE BRULÉ-MORI
christophe jacrot quête hivernale —
tout cartier-bresson — Réédition de l’une des plus importantes monographies de Henri Cartier-Bresson publiée pour la première fois il y a 40 ans. Ce chef-d’œuvre rassemblant 155images noir et blanc choisies par le photographe raconte ses instants décisifs des années 30 à 70. Henri Cartier-Bresson Photographe, texte de Yves Bonnefoy, éditions Delpire, 344 p., 65 €.
james mollison fait le tour du lit — D’une favela à Rio à un appartement sur la 5th avenue à New York, James Mollison a parcouru seize pays pour photographier des chambres d'enfants. Pour certaines, un simple pneu dans un bidonville, pour d’autres, une grande pièce avec une salle de jeu. Un travail qui en dit long sur les inégalités. Dans ma chambre, James Mollison, éditions textuel, 240 p., 35 €.
nobuyoshi araki au jour le jour — Entre mai 2014 et mars 2015, Araki a réalisé 1250photographies couleurs de Tokyo. Le projet est né à l'occasion des 30 ans de la Fondation Cartier pour l'art contemporain qui les a publiées chaque semaine sur son site. Ces images sont aujourd'hui réunies dans un livre. Entre une assiette de nouilles et un portrait de jeune fille, Araki sublime le quotidien. Un bel hymne à Tokyo. Hi-Nikki, Non-Diary Diary, Nobuyoshi Araki, éditions Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris, version bilingue anglais-français, 696 p., 38€.
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anne de vandière ethnologue — Comment photographier des tribus aux quatre coins du monde? Anne de Vandière donne la parole et un visage à ces humains de Tanzanie, du Laos ou encore de Laponie pour recueillir leurs histoires. Un beau témoignage sur les peuples menacés de disparition.
bernhard hartmann aux couleurs de cuba —
Flammarion
« Je suis fière d’avoir créé un style qui ne se démode pas puisque je n’ai jamais été à la mode. » Ainsi se décrit BB en préface de ce livre qui retrace l’évolution du style Bardot, du mannequin pour les plus grands couturiers au sex-symbol en marinière. Une collaboration complice entre l’intéressée et l’auteur qui se révèle à travers les images et une longue interview. Le style Bardot, Henry-Jean Servat, éditions Flammarion, 256 p., 39,90 €.
Snjór, Christophe Jacrot, éditions h’Artpon, 70 p., 55 €
Tribu/s du Monde, Anne de Vandière, éditions Intervalles, 592 p., 79 €.
HENRY-JEAN SERVAT
bb intemporelle —
Très grand format à l’italienne, paysages islandais en hiver où la perspective se perdrait s'il n'y avait une petite maison rouge engouffrée dans une robe de neige… Christophe Jacrot explore l’hiver, comme il a cherché les intempéries auparavant. Le photographe engagé poursuit sa quête pour immortaliser une nature qui, peut-être, n’existera plus demain.
les premières photos de diane arbus — Première publication exploitant les archives de Diane Arbus, ce livre retrace les premiers pas de l'artiste. Le manuscrit couvre une période de sept ans, depuis 1956, moment où elle suit les cours de Lisette Model, jusqu'en 1962. Rassemblant clichés, notes et correspondances, le recueil raconte la genèse de l'une des plus grandes photographes du XXe siècle. Diane Arbus au commencement, éditions de La Martinière, 272 p., 55 €.
Le photographe allemand s'invite dans l'intimité de la capitale cubaine, objet de fascination pour bien des artistes. Ville de paradoxes cabossée par le temps, La Havane est un camaïeu de jolies bizarreries. Ces antipodes esthétiques sont le sujet même du livre qui offre des vues de la ville à la fois intimistes et nostalgiques des vestiges d'une splendeur aussi passée et décrépite que majestueuse. Havana, Bernhard Hartmann, éditions teNeues et YellowKorner, texte en anglais, allemand et français. 176 p., 49,90 €.
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LIVRES SÉLECTION DE NOËL Par JOSÉPHINE FOUCHER ET ALICE BRULÉ-MORI
les 50 ans de gamma —
À l'occasion de son demisiècle, la célèbre agence se raconte à travers un livre d'histoires. Depardon, Vassal, Caron, Henrotte… ils sont tous là avec leurs photographies iconiques. Là où il y a actualité, il y a Gamma : ses visages et ses corps, ses vivants et ses morts, dans ce qui ressemble à une grande chronologie visuelle de l'Histoire du monde. Une véritable ode à l'image et aux faiseurs d'images. Une histoire de photographes, textes de Hubert Henrotte, Floris de Bonneville et Gabriel Bauret, éditions de La Martinière, 328 p., 59 €.
le séoul de françoise huguier —
doisneau au cirque — Ces deux livres sous coffret exposent l’ensemble du travail de Robert Doisneau sur l’univers des saltimbanques. Le premier propose un voyage à travers les cirques Pinder et Fanni, posant un regard intime sur les coulisses de ces artistes de rue ; l’autre explore les arts forains. 150 photographies en noir et blanc, la plupart inédites, de petits instants de vie d’un monde artistique sous-estimé.
Doisneau Saltimbanques, éditions de La Martinière, 288 p., 39 €.
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L’ouvrage grand format offre une chronique de la vie des Bench, peuple oublié du Sud de l’Éthiopie. Hans Silvester témoigne à travers ses images et ses notes pour rendre hommage à cette culture en voie d’extinction.
« J'avais en tête un polar photographique, une série noire, bien noire comme mes idées. » Ce livre est le fruit des errances nocturnes de Michel Setboun dans un Paris endormi qui lui appartient autant qu’à Doisneau et Brassaï. Ses réflexions emplies de références littéraires parsèment le recueil.
Françoise Huguier est fascinée par Séoul, une ville qui connaît une grande mutation depuis quelques années, en contraste avec la cité délaissée qu’elle a découverte il y a trente ans. Comment les Coréens vivent-ils cette métamorphose smartphonique où les traditions confucéennes se confrontent au délire numérique ? Huguier perce les écrans, les néons, la K-pop, pour retrouver une réalité qui n’est pas toujours rose fluo.
Bench, Hans Silvester, Actes Sud, 240 p., 42 €.
Paris Lumière noire, Michel Setboun, éditions de La Martinière, 240 p., 42 €.
Virtual Seoul, Françoise Huguier, Actes Sud, 252 p., 35 €.
hans silvester rencontre les bench —
paris de nuit par michel setboun —
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ENVOLEZ-VOUS AVEC C’est une première ! Un événement extraordinaire ui va vous tranporter ! La photographe du 3 au 23 novembre 2016. L’intiative de cette expostion inédte vient de la grande
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uelle belle idée ! Simple! Evidente ! Les longues attentes dans l'aéroport vont devenir pur plaisir. Dominique Issermann nous embarque dans son univers en nous offrant la contemplation de ses images, diffusées simultanément sur les 470 écrans des terminaux de Paris-Charles de Gaulle pour 180000 passagers quotidiens. Dominique nous raconte la naissance de ce projet fou : « Paris Aéroport m’a demandé d’exposer à Charles de Gaulle des images de mes archives. On a fait plusieurs visites dans les terminaux pour déterminer l’emplacement idéal afin de construire de grands panneaux sur lesquels on disposerait les tirages. J’aime l’espace immense de l’aéroport, les ouvertures sur cette plaine sans arbres, les plafonds de cathédrales. Je n’avais pas envie de rajouter des structures d’accrochage. Je pensais que ce serait bien d’utiliser ce qu'il y a déjà sur place. Tout à coup, l'idée d'utiliser les écrans JC Decaux comme support numérique m’a paru évidente ! Franchement, c'était tellement incongru… Paris Aéroport ne gère pas les écrans
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Decaux, et les écrans Decaux ne diffusent que de la publicité… La requête a été entendue immédiatement, simplement, sans réserve… Un moment de grâce, je vous assure. Tout le monde était content, et moi bien plus que ça ! Ensuite, j'ai fait un choix dans mes archives les plus connues que j'ai animées avec mon amie Eve Ramboz, la reine du Flame, une machine qui m’a permis de faire de petites vidéos de 20 secondes avec chaque photo. Toutes les trois minutes, les publicités sur l’écran Decaux marquent une pause pour montrer une de mes 80 images, ceci sur 470 écrans, tous synchronisés dans les terminaux jour et nuit, du 3 au 23 novembre. C’est colossal et c’est très beau ! Les écrans sont d’une qualité surprenante ! 180 000 passagers par jour verront, ou pas, regarderont, s’arrêteront peut-être, qui sait ? C’est le monde à l’envers : d’habitude, c’est la pub qui se faufile dans les films et les programmes culturels ! Il s’agit d’une installation unique qui s’inscrit dans le programme culturel de Paris Aéroport avec le soutien de JC Decaux. Les supports photographiques ont explosé avec l’ère
numérique. Déjà, en 2006 à Arles, j’avais exposé en projetant les photos dans de grandes boîtes posées sur le sol dans l’Eglise des Frères Prêcheurs. Ce qui me plaît, c’est de m’adapter au lieu… A Charles de Gaulle, je crois que je me fonds dans le décor ». Rappelons que Dominique Issermann travaille pour la presse internationale et photographie les célébrités et les artistes : Marguerite Duras, Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Laetitia Casta… Les maisons de luxe lui ont confié leur image et celle de leurs parfums. Elle est aussi l'auteur de films publicitaires et de clips, comme celui de Leonard Cohen. Comme le souligne Augustin de Romanet, président directeur général du Groupe Paris Aéroport: «Le terme exceptionnel n'est pas exagéré tant l'exposition conçue par les équipes du Groupe et l'artiste est unique. Par la rareté d'abord de Dominique Issermann qui, après Arles et la Maison Européenne de la Photographie, nous fait l'honneur de choisir Paris-Charles de Gaulle comme troisième écrin, consacrant l'aéroport comme lieu culturel ». Aéroport Charles de Gaulle Du 3 au 23 novembre 2016
DOMINIQUE ISSERMANN s’empare des hut terminaux de l’aéroport de Roissy pour diffuser ses images sur 470 écrans photographe en personne ui a plongé dans ses arhives pour en extraire 80 icônes. Par AGNÈS GRÉGOIRE
FARID CHOPEL Trouville
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“APPROPRIATION” : ART OU CONTREFAÇON ?
Photo : Sylvie Lancrenon.
Photo : Sylvie Lancrenon.
AU N O M D E L A LO I
Alors qu’Internet permet, à tout moment, d’accéder à une gigantesque base de données et de créations, peut-on, librement, s’approprier l’œuvre photographique d’autrui au prétexte d’un hommage ou d’une intention critique ? Par ALAIN TOUCAS ET JULIE DE LASSUS SAINT-GENIÈS,
AVOCATS AU BARREAU DE PARIS
“L'appropriation” n’est pas un phénomène nouveau puisqu'il date des années 70. Il s’agit pour un artiste de travailler à partir de l’œuvre d'autrui sans avoir sollicité son autorisation préalable. L’œuvre originale peut être reproduite à l’identique, ou subir des modifications diverses (recadrage, format, couleurs, etc.). Les techniques d’appropriation sont aussi variées que les artistes y ayant recours : ainsi de Louise Lawler et son Arrangement of Pictures, de Sherrie Levine et son appropriation des photographies de Walker Evans rephotographiées et présentées dans son livre After Walker Evans, de Shepard Fairey et sa célèbre Obamahope créée à partir d'un cliché de Mannie Garcia, ou de Richard Prince et sa célèbre série Cowboy consistant à photographier des éléments des campagnes publicitaires Marlboro Man imaginées au début des années 60 par l'agence de publicité Leo Burnett. Le procédé peut choquer : le photographe du cliché originel est en effet dépossédé de son œuvre au profit d'une autre devant laquelle un nouveau public s'extasie. Il assiste à la dénaturation de son cliché qui est recadré et recoloré. Celui-ci sera exposé dans des galeries et dans des musées sous le nom d’un autre, sans que jamais son nom ne soit cité ou qu'il ne soit même intéressé à la vente de ce dérivé de son œuvre originale. Un tel procédé, qui s'apparente à une dépossession, est inconcevable en France, tant au regard du droit patrimonial de l’auteur (droit d’exploitation) qu’au regard de son droit moral perpétuel et inaliénable qui oblige chacun à respecter la substance de l'œuvre initialement créée (droit à l'intégrité) et à créditer systématiquement le(s) auteur(s) de l’œuvre originelle (droit à la paternité). Tout ceci, évidemment, à condition que la photographie appropriée soit bien une œuvre originale, comme l’a rappelé la Cour d’appel de Paris dans un arrêt du 1er juillet 2016. Dans cette affaire, la Cour a relevé l’absence 034 P H OTO
d’originalité des clichés revendiqués par l’ancien dirigeant et actionnaire d’une société spécialisée dans la fabrication de filtres photographiques : « (…) il n'est pas démontré (…) en quoi (…) les différents éléments (…) seraient originaux et traduiraient un parti pris esthétique (…), en dehors de considérations d'ordre général sur les techniques de la photographie et/ ou les effets créés par les filtres (…) utilisés à dessein pour montrer leurs utilisations possibles (…) ». « La maîtrise de ces filtres ne rend pas l'image créée de facto protégeable au titre du droit d'auteur en dehors d'un apport créatif reflétant la personnalité de l'auteur qui, précisément, fait défaut en l'espèce ». A l’inverse, une interprétation extensive de la notion américaine de fair use a permis à Richard Prince d’obtenir gain de cause
en 2013, dans le cadre d’un procès qui l'a opposé au photographe français Patrick Cariou dont il s’était approprié les photographies de Rastafaris, sans même le créditer. La Cour d’appel a considéré que le fair use, qui n’exclut pas l’usage commercial, pouvait justifier cette appropriation y compris lorsque l’objectif poursuivi n’est ni la critique, ni l’information, ni l’enseignement… Parce qu’ils produisaient une esthétique différente des clichés originels, et sans doute parce que le marché concerné différait légèrement (photographies diffusées uniquement dans un ouvrage d’une part, tirages et exposition d’autre part), les clichés dérivés ont été considérés comme relevant du fair use. Richard Prince a récidivé en s'appropriant récemment des clichés diffusés sur le réseau social Instagram. Une sélection a été présentée à
la Galerie Gagosian sous la forme de reproductions agrandies sur des panneaux. Les clichés appropriés étaient reproduits à l’identique en ajoutant simplement un commentaire en bas de l’image. Le mouvement Suicide Girls a riposté avec esprit : après avoir indiqué sa déception que l’œuvre de Richard Prince soit hors de portée pour « les personnes représentées dans l’art qu’il vend » et ne connaître « personne capable de dépenser 90.000 $ pour autre chose qu’une maison (…) », le mouvement a mis en vente sur Internet pour 90 $ le même panneau que celui proposé en galerie. Tel fut ainsi pris celui qui croyait prendre. Dans le même temps, le photographe Donald Graham a déposé une plainte le 30décembre 2015 contre Richard Prince. L’occasion d’un prochain procès passionnant sur les contours du droit d’auteur.
Richard Prince, Untitled (Cowboy). Image réalisée à partir de publicités de cigarettes. C'est la première “photographie” à avoir dépassé le million de dollars en vente aux enchères chez Christie's New York, en 2005.
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DENIS S'ENGAGE POUR LE Les images d’Asie du photographe français Earth Defenders, un projet créé par la marue ui met en
MARS, INDE, KARNATAKA. Lavazza Foundation avec le support de Hanns R. Neumann Foundation.
enis Rouvre est parti dans les confins de l’Inde, du Laos, de Sumatra et de Bali où travaillent des torréfacteurs. Fidèle à sa fascination pour l’individu, le photographe confronte le visage de ses modèles à des paysages. «C’est ma première vraie commande de paysage. Ma spécialité est plutôt le portrait… » Earth Defenders est le fruit d’une collaboration entre Lavazza, le mouvement international de sensibilisation à l'écogastronomie et à l'alterconsommation Slow Food depuis 1996 et l’agence de communication Armando Testa. Le projet traduit la volonté de connecter la population citadine à celles des régions agricoles via des images fortes. Créé en 1993 avec Helmut Newton, le calendrier Lavazza est devenu un objet de collection. Denis Rouvre succède à Elliott Erwitt, David LaChapelle, qui signa la première version en couleur, Annie Leibovitz, Jean-Baptiste Mondino, Steve McCurry…«Je suis resté au plus
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près de ma photographie car c'est ce que souhaitait Federica (Lavazza).» A travers cette série originale, présentée en dyptique, Denis Rouvre va bien au-delà d’une simple formalité photographique: il honore les individus et les paysages. rouvre.com / lavazza.fr
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UN VISAGE, UN LIEU, UN PROJET Couverture du 24e calendrier Lavazza. Août, Laos, Paksong. Lavazza en collaboration avec Olam.
ROUVRE CALENDRIER LAVAZZA forment le troisième et dernier opus de la série lumière les cultivateurs des milieux ruraux. Par ALICE BRULÉ-MORI
FÉVRIER, INDONÉSIE, SUMATRA. Lavazza International Cofee Partners project.
DÉCEMBRE, INDONÉSIE, BALI. Ark de Taste Slow Food.
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CALENDRIERS SÉLECTION DE NOËL Des paysages, des animaux, des routes… Notre séleion des plus beaux calendriers 2017. Par JOSÉPHINE FOUCHER ET ALICE BRULÉ-MORI
planète street art sur le mur ! Agenda-calendrier composé d'un collectif d'œuvres de street-artistes originaires du monde entier dont le célèbre Banksy. 24,3 x 17,9 cm, 12 photos couleur. Éditions Hugo Image, 14,99€.
shake cats temps de felins
environmental art l'art éphémère
au coeur d'ansel adams
À chaque mois son chat qui grimace. Les félins sont capturés à la sortie du bain par la photographe Carli Davidson, spécialisée dans les photos (hilarantes) d'animaux.
Catalogue d'installations artistiques éphémères dans la nature. Chaque image est accompagnée d'une info sur l'artiste et son œuvre.
Paysages désolés au cœur de l'hiver ou renaissances oniriques à l'orée du printemps… le calendrier Ansel Adams est un conte photographique sur le passage du temps.
Mural, 50 x 39 cm, 13 photos couleur. Éditions teNeues, 29,99 €.
Mural, 30 x 30 cm, 12 photos couleur. Imprimé sur un papier à base de soja. Éditions Amber Lotus, 14 €.
maritime de philip plisson
fenêtres sur le monde par le world press photo
sur la route avec magnum La sélection rassemble douze photographies des maîtres du photojournalisme en noir et blanc de l'agence Magnum dont Paolo Pellegrin et Raymond Depardon. 49,5 x 34 cm, 12 photos noir et blanc. Éditions Delpire, 15,90 €.
Fidèle au poste, le photographe et défenseur de la mer Philip Plisson est remonté à bord pour nous offrir une série de clichés remarquables sur l'univers de l'océan. 48 x 64 cm, 12 photos couleur. Éditions teNeues, 39,99 €.
Un volcan en éruption, une plage où ciel et mer se confondent : douze vues saisissantes signées Kevin Frayer, Rohan Kelly, etc. Mural, 30 x 30 cm, 12 photos couleur. Éd. World Press Photo et teNeues, 13,99 €.
Mural, 39 x 32 cm, 13 tirages noir et blanc. Éd. Hachette Book Group, 18,15 €.
route 66 un an de road trip Chaque image de la nouvelle édition du calendrier consacré à la plus célèbre route des US est accompagnée d'une explication. Existe en version multilingue. Mural, 33 x 30 cm, 12 photos couleur. Éd. National Geographic, 13,60 €.
photodarium les pola des amateurs wildlife une année animale Immersion dans la savane par le globe-trotter Klaus Tiedge qui a capté les animaux du continent africain dans leur environnement naturel. 64 x 48 cm, 12 photos couleur. Éditions teNeues, 39,99 €.
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Dans cette compilation éclectique de polaroïds amateurs sélectionnés par un jury, chaque photographie est associée à un court texte sur son auteur. A voir et à lire donc ! Éphéméride à poser sur un bureau ou à suspendre. Version normale et version private. Une page avec une photo par jour, cube 12 x 10 x 8 cm, 365 photos couleurs. Éd. Seltmann+Söhne, 29,80 €.
LES GAGNANTS DU CONCOURS PHOTO
LA FRANCE EN VACANCES Vous avez été des milliers à participer à la deuxième édition de notre concours de photos de vacances en France sur les réseaux sociaux (Instagram, Facebook, Twitter), à nous montrer vos talents de photographe. Entre juillet et août, plus de 20 000 photos ont été partagées. Paysages incroyables, portraits magnifiques, scènes de vie inventives… Le choix s’est avéré très diicile et les délibérations plus longues que prévu. Voici finalement les 10 gagnants désignés par notre jury, composé des équipes de Belambra Clubs, de la direction de la communication de Ricoh Imaging France, d’Agnès Grégoire, directrice de la rédaction du magazine Photo, de l’association Igers France et des six ambassadeurs Instagram. LE « GRAND PRIX DU JURY »
@SEB_GORDON Sébastien Pélegrin, Look up ! Place Édouard VII à Paris.
« C'est en testant une caméra GoPro à Paris que je me suis arrêté ici, la place entière entrait dans le cadre grâce au très grand angle. » 040 P H OTO
COMMUNIQUÉ
LES PRIX « PHOTO DE LA SEMAINE »
@FRED31FR
@MUETC
@CORINEANDCO
Frédéric Morin, Invitation au voyage, Gruissan, Aude.
Murielle Etc, Il était une fois… le marchand d'huîtres, Cancale, Ille-et-Vilaine.
Corine Watrin, Ma première mousse party, Marseillan, Hérault.
@INZEBOX
@JB_GRENOUILLE
@JUL1LAURENT
Eric Grange, Débarquement en Corse, Propriano, Corse-du-Sud.
Mickaël Voy Phong, Happy, Nausicaa, Centre National de la Mer, Boulogne-sur-Mer, Pas-de-Calais.
Julien Laurent, Enjoy the sunshine, Hyères, Var.
@VINCED49
@WABESTER
@METADIO
Vincent Edwell, Au cœur des montagnes, Lac de Gaube, Hautes-Pyrénées.
Pati Kaseke, Tatouage naturel, Angers, Maine-et-Loire.
Henri Semidei, Quand les ruelles mènent à la mer, Bastia, Haute-Corse.
La galerie des photos des participants est visible sur www.belambra.fr/belambrawards
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LE SALON DE LA PHOTO dez-vous sur notre stand du Salon de la Photo pour vous faire tirer le portrait du 10 au 14 novembre. Et Photo vous offre en exclusivité votre entrée gratuite ! Par CYRIELLE GENDRON
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n l'attend chaque année comme un grand rendez-vous. Le Salon de la Photo ouvre sa 10e édition le 10 novembre. Pendant cinq jours, magazines, fabricants, laboratoires, galeries, éditeurs, écoles… se rassemblent autour d'une passion commune : la photographie. Cette année, les expositions et conférences tournent autour d'un thème : la France. Simon Edwards, directeur artistique, met à l'honneur le photographe de Magnum Photos Jean Marquis - qui fête ses 90 ans en 2016. On plonge aussi dans la France de Raymond Depardon grâce à une sélection tirée de la collection de la MEP, et on poursuit sous le regard de six jeunes photographes : Franck Juery, Guillaume Amat, Yohanne Lamoulère, Yves Marchand & Romain Meffre, Jürgen Nefzger, et Brice Portolano. Le Salon accueille aussi le festival de la Photographie Culinaire avec Chang Ki Chung, Franck Hamel et Laurent Rodriguez. Une thématique sur laquelle surfent les grandes rencontres qui mettent l'accent sur la photo culinaire et scientifique, avec entre autres Laurent Ballesta, Ralph Gibson, Émeric Lhuisset, Bertrand Desprez, Vincent Munier, Patrick Zachmann… Le Salon de la Photo, c'est aussi 042 P H OTO
l'exposition des lauréats des Zooms français et des Zooms Japan du CP+ de Yokohama avec Julien Coquentin et Masaki Yamamoto, désignés par la presse photo, et Stanley Leroux et Daisuke Onda par le public via Internet. Cette année, Photo s'est inspiré de Vincent Jarousseau et de l'univers du roman-photo pour son studio photo. Notre équipe vous attend sur son stand, où le photographe d'Harcourt Didier Bizos vous offrira une expérience inédite, assisté par Nicolas Le Provost, Alexandre Tharreau, Bertrand Dussart, Lewis Joly, Laure ChaneTieng et George Dragan, et équipé par Canon, Nikon, Fujifilm, Prophot, Deuxième Génération et Adobe. L'occasion de délivrer votre message personnel dans une bulle qui ornera votre portrait, et de repartir avec votre photographie unique sur une clé USB PNY en vous abonnant au magazine. En attendant de vous y retrouver, Photo vous offre votre entrée !
Du 10 au 14 novembre. Paris Expo, 1, place de la Porte de Versailles, Paris 15e. Stand 5.2 A 063. Imprimez votre invitation gratuite avec le code PH16 sur inscription.lesalondelaphoto. com
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01, 02, 03 Ambiance studieuse ou bien joyeuse lors des shootings de ces deux dernières années sur le stand de Photo, sous la direction de notre photographe Didier Bizos. 04 Louis et Charlotte se prêtent au jeu de la séance à la chambre, sur le stand Photo l'année dernière.
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05 L'équipe de Photo “A la manière de” Bálint Pörneczi, notre talent des Zooms 2015. De gauche à droite : Agnès Grégoire, Zoé Weller, Cyrielle Gendron et Marine Caignart.
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LA PHOTOGRAPHIE MOBILE
POKEMON GO PHOTOGRAPHIEZ-LES TOUS ! Qui ne connaît pas Pokemon Go, le jeu développé par Niantic qui se sert du GPS des smartphones et de la réalité augmentée pour capturer des Pokemon ? Avec plus de 550 millions de téléchargements depuis son lancement, l’application est un phénomène planétaire. En plus d'inciter les joueurs à sortir, il les invite à prendre des photos. Rencontre avec Mathieu Triclot, philosophe des techniques et auteur de Philosophie des jeux vidéo (éditions Zones) pour comprendre la place de la photographie dans les univers virtuels. Par FRANCK JAMET
Le blogueur Doctor Popular fait de la street photo avec l’application Pokemon Go. New York, 15 juillet 2016. docpop.org /2016/07/ poketography-street-photography-pokemon-go-app/
Mathieu Triclot par Anne Forgerit, auteur de Philosophie des jeux vidéo aux éditions Zones.
Pouvez-vous nous expliquer les liens entre Pokemon Go et la photographie ? L’application Pokemon Go utilise un principe de “réalité augmentée” : elle utilise la caméra du téléphone pour aicher une image de l’environnement réel sur laquelle elle superpose 044 PH OTO
Le Brooklyn Museum de New York utilise les Pokemon pour attirer les clients chasseurs de Pokemon. Ici Magicarpe en juillet 2016. instagram.com/p/BHvH37pgR4A/
les Pokemons à capturer. Pour l’utilisateur, c’est comme s’il devait dénicher dans l’espace qui l’entoure le Pokemon et le faire rentrer dans le champ de la caméra. Le lancé de balle qui permet de capturer la créature remplace, en quelque sorte, l’appui sur le déclencheur de l’appareil photo. Mais il ne faut pas perdre de vue que cette fonction de “réalité augmentée” est optionnelle dans l’application. Un bouton permet de la désactiver. En revanche, le cœur de Pokemon Go reste la géolocalisation : on peut jouer sans la caméra du smartphone, mais pas sans le GPS. Couper la “réalité augmentée” présente même plusieurs avantages : économiser la batterie, ce qui n'est pas négligeable parce que l'application est très gourmande, et ne pas avoir à tourner sur soi-même pour repérer et capturer les Pokemon. Il est probable que chez bon nombre de gros utilisateurs la fonction “réalité augmentée” est désactivée. Si Pikachu ou Carapuce incitent à prendre l'air et invitent à ouvrir les yeux, cette application n'est-elle pas une nouvelle
manière de pratiquer la photographie de rue, de découvrir et capturer la ville autrement ? Un des éléments clés de l’expérience de jeu repose sur la géolocalisation et notamment la présence de points d’intérêts (les Pokestops) qui sont présents sur la carte. Ces Pokestops permettent d’obtenir gratuitement des balles de captures et autres gadgets utiles pour les joueurs. Tout est fait pour encourager une flânerie, qui est à la fois aléatoire puisqu'elle dépend de l’apparition imprévisible des Pokemons et guidée en fonction des Pokestops. La pratique courante consiste ainsi à organiser des chemins en fonction de là où le joueur souhaite se rendre, en faisant un détour par les Pokestops, puis d’autres détours plus petits pour les Pokemons eux-mêmes. L’application incite vraiment à une forme de flânerie qui fait découvrir la ville et des lieux que l’on croyait bien connaître. Avec parfois une dimension de transgression par rapport aux limites habituelles : rentrer sur une
Dans sa série The End of Virtual World, l’artiste plasticien et photographe Robert Overweg rassemble des moments poétiques et surréalistes capturés dans les jeux vidéos. shotbyrobert.com/?page_id=102
propriété privée, dans une entreprise pour capturer un Pokemon rare. L’emplacement des Pokestops est déterminé à la fois par les grands points d’intérêts que l’on trouverait chez Google Maps, mais aussi par les utilisateurs d’Ingress, le précédent jeu géolocalisé de Niantic, les créateurs de Pokemon Go. On va donc trouver parmi les Pokestops des emplacements inattendus : des murs de graitis, des mosaïques ou des statuettes qui relèvent de détails urbains qui, sinon, échapperaient au regard. Reste que la logique du jeu conduit plus à s’intéresser à la capture des Pokemons, l’œil rivé sur la carte, qu’à être attentif à son environnement. Ce qui fait toute la différence entre la déambulation du chasseur de Pokemons et celle du photographe. MoMA, Louvre-Lens, Quai Branly... les musées n'hésitent pas utiliser des photos de Pokemon sur Instagram pour attirer les visiteurs. La Poketography – street photo avec Pokemon - commence à se répandre parmi les joueurs. Ce jeu peut-il devenir un nouveau terrain d'expression ? L’usage de Pokemon Go par les musées s’inscrit dans un mouvement beaucoup plus large : cet été des restaurateurs, des cafetiers, des marchands ont installé des leurres sur les Pokestops accolés à leurs établissements pour attirer non seulement les Pokemons, mais aussi les joueurs eux-mêmes. La relation chasseur-chassé s’inverse ici : les joueurs chassent les Pokemons, quand les commerçants chassent les joueurs en les attirant grâce à l’application. Et de son côté, Niantic collecte les données de toute cette activité. Un des modèles économiques de Pokemon Go repose sur la possibilité pour des institutions ou des marques d’acheter des points d’intérêt pour garantir du trafic sur leurs zones d’exposition ou de vente. Nous avons vu circuler beaucoup de photographies de Pokemon dans leur environnement, souvent pour illustrer des situations-limites ou transgressives : un Pokemon capturé dans un lieu interdit, voire tout un sous-courant de pornographie Pokemon, les utilisateurs se photographiant dans des poses suggestives, avec un
Pokemon idéalement placé dans le cadre. Ce qui illustre la règle selon laquelle pour toute activité sur Internet on trouve toujours une déclinaison pornographique. De manière plus générale, cette Poketography s’approche de pratiques photographiques massives avec le smartphone ou de transformation de l’image. Je pense aux filtres Snapchat, comme le fameux filtre chien qui superpose au visage de l’utilisateur un museau et des oreilles. Mais on comprend aussi qu’il manque sans doute à Pokemon Go une dimension essentielle, celle de l’image de soi, du selfie : si on capture les Pokemons, si on peut les photographier dans leur environnement, on ne peut pas, en revanche, produire des images de soi avec ses compagnons Pokemons. On peut se dire que l’application a manqué cette logique selfie qui est si importante dans le partage des images aujourd’hui. En quoi l'irruption de ces créatures imaginaires dans notre environnement réel modifie-t-elle notre rapport à l'image ? Pokemon Go s’inscrit dans l'explosion de la production d'images que l’on vit aujourd’hui – avec les images produites à la volée et aussitôt consommées – ainsi que dans toute la culture de l’image numérique, de sa modification à travers des techniques très accessibles, introduisant un rapport ludique à la photographie. Mais Pokemon Go ne cherche pas à produire un trouble dans les niveaux de réalité. Contrairement aux vidéos promotionnelles qui font comme si le Pokemon était vraiment là, l’insertion du personnage dans le décor capturé par la caméra se fait sans mélange. Il n’y a pas d’effet d’ombrages, le style graphique de la créature n’a rien à voir avec une prise de vue réelle. L’image relève d’un collage visuel entre des éléments manifestement disparates. L’image a plus à voir avec l’usage de collages amusants qu’avec un quelconque mélange de réel et de fiction. Que dit cette expérience visuelle ludique du lien entre photographie et jeu vidéo ? Le développement technique des jeux vidéo, le passage de la 2D à la 3D, puis l’accession à une forme de “photoréalisme” dans les jeux 3D, et
L'instagrameuse @cha_postroff a découvert ce graffiti grâce à la présence d'un Pokestop. Paris, août 2016. instagram.com/p/BIApf7Zgv6X/
dans le même temps la bascule vers le numérique du côté de la photographie et du cinéma, ont multiplié les points de contacts. L'industrie du cinéma et celle des jeux vidéo travaillent parfois main dans la main en partageant des assets graphiques, des pipelines logiciels, au niveau de la chaîne de production. Traditionnellement, nous avions deux régimes d’images radicalement opposés : du côté du jeu vidéo une image qui est produite par des algorithmes, du côté de la photographie un procédé de capture du réel. On peut penser ici à la vieille théorie d’André Bazin qui défendait la photographie comme la seule forme d’art dans laquelle le réel peut se présenter à nous avec plus de force que toutes nos intentions signifiantes préalables. Il y a toujours plus dans une photographie que ce que l’on a voulu consciemment y mettre. Les deux formes d’images sont aujourd’hui totalement entremêlées. Il me semble qu’il y a plusieurs usages qui réinvestissent la photographie en jeu vidéo. Il y a d’abord un sous-genre du FMV, pour Full Motion Video, des jeux qui sont composés d’images réelles. On peut penser ici à Her Story, jeu d’enquête policière qui suppose de jouer avec des bandes vidéo. Mais il y a aussi, dans la perspective du photoréalisme et du jeu 3D, tout un ensemble de pratiques qui consistent à prendre des captures d’écran qui sont comme des instantanés de la partie. Certains jeux peuvent proposer des vues sublimes dont on a l’impression qu’elles peuvent mériter capture, à la manière de la photographie de voyage. Ces pratiques peuvent nourrir des démarches artistiques, comme celle de Robert Overweg qui s’est fait connaître en publiant des photographies de mondes virtuels (Left 4 dead, Half Life, Modern Warfaire, etc.). Mais ces pratiques sont aussi intégrées dans les jeux avec des titres qui proposent au joueur d’incarner un photographe. Par exemple Life is Strange, jeu dans lequel le joueur incarne une jeune étudiante en photographie où les clichés réalisés ont un rôle moteur dans l’histoire. Propos recueillis par Franck Jamet en octobre 2016 pour le magazine Photo.
Tous les mois, l’agence The Remix Culture Society, créatrice d’expériences visuelles sur les réseaux sociaux, révèle les tendances de la photographie mobile et les usages numériues des images. [emailprotected]
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NOUVEAUTÉS mini et rétro à la fois nintendo mini nes
lifeSTYLE La séleion de la rédaion: les dernières tendances au rayon fringues et décoration et des péptes en matière de musiue et de bande dessinée. Suivez d’un pas dégagé nos inclinaisons et vos envies.
La Nintendo Entertainment System (NES en Europe et Famicom au Japon) est la première console de jeu à avoir conquis les foyers du monde entier. Sa technologie 8 bits est toujours d’actualité via le rétrogaming et la vague du pixelart. Pour marquer ses 30 ans, Nintendo la commercialise au format mini avec 30 jeux inclus. Prix: 59 € www.nintendo.fr
Par NICOLAS HAMMER
cara delevingne rejoint la team rihanna puma "do you" Cara Delevingne représente la quintessence de la femme moderne, à la fois mannequin, artiste, très sportive, tout en restant fidèle à elle-même. Des qualités qui ont séduit Puma qui l'a invitée à devenir l’égérie de la collection sportswear Do You. L'occasion de réaliser une série de clichés mode et lifestyle captivante. Puma collection Do You www.puma.fr
le style devient productif lenovo yogabook Le YogaBook est plus qu’un ultraportable (9,6 mm d’épaisseur pour 690 g) au très bel écran IPS de 10’ et au clavier détonnant. Il se transforme en tablette et en mode PC. Il n’est pas mécanique mais sensitif ! Éteignez-le, et la surface réagit à un stylet : utile pour prendre des notes, dessiner ou réaliser des retouches photo. Un cahier spécial permet d’écrire sur du papier pour un résultat numérisé en temps réel. Prix: version Android: 499 €, versions Windows 10 : 599 €. www.lenovo.fr
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tron irl cyclotron Intégralement en fibre de carbone, le Cyclotron est au vélo ce qu’est le film Tron aux motos. Les pneus sont logés dans des tubes circulaires et recouverts d’un bandeau de diode alimenté par une dynamo. Un vélo qui donne envie de pédaler de nuit… Prix: environ 1 200 euros (sans frais de livraison). cyclotronbike.com
impression sur pain de mie TOASTEROID
Un toaster au look moderne mais sans grande originalité? Placez vos tranches de pain de mie et lancez l’appli de ce toaster connecté : vous pourrez ajouter une image qui apparaîtra toastée sur le pain. Totalement inutile et ludique, donc indispensable !
mémoire discrète sandisk ixpand
Prix : 169 €. www.toasteroid.com
coffret spirituel ballantine's 12 ans by dave ma Pour préparer les fêtes, Ballantine’s édite un nouveau coffret imaginé, dessiné et conçu par l’artiste Dave Ma. Il a intégré son univers créatif à la bouteille en habillant son écrin de bleu à l'intérieur duquel on trouve deux verres à whisky et un élégant support. Prix: 350 €.
galette prête à tout ultimate ears rool2
coussins maurice renoma
Cette galette musicale est une enceinte Bluetooth aussi artistique que baroudeuse. Elle résiste aux intempéries, s’accroche n’importe où et ne pèse pas plus lourd qu’une canette de soda. Elle est habillée d’une robe imaginée par l’artiste Jen Stark. Prix : UE Roll 2 Édition limitée 99 €. ultimateears.com
Précurseur, Maurice Renoma a initié cette tendance du design toujours d'actualité qui consiste à habiller d’imprimés des objets du quotidien. Découvrez donc la nouvelle collection de coussins qui, au final, n’ont qu’un seul défaut : les utiliser cache les clichés ! Prix: sur demande. www.renoma-paris.com
Ce qui est taquin avec l'iPhone, c’est qu’il donne tellement envie de l’utiliser qu’on sature très rapidement son espace de stockage, même en optant pour la version 256 Go de l’iPhone 7S Plus. Cette petite clé USB, également port Lightning, ajoute jusqu’à 128 Go de mémoire. De quoi prendre toujours plus de photos ou de vidéos 4K. Prix : à partir de 49 €. www.sandisk.fr
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un peu de l'âme nippone chez vous espace densan
LA PLAYLIST DE LA RÉDAC'
Jusqu’au 31 mars 2017, l’association l'espace Densan met à l’honneur la maison Wa qui présente une centaine d’objets de l’artisanat traditionnel japonais qui reste vivace au Japon dans cette société qui est pourtant hypertechnologique. Le mariage réussi de la modernité et des traditions. Prix : Boîte laquée Shiki, 145 € espacedensan.com
leonard cohen Sa sensualité continue de nous transporter avec You Want It Darker ? entre émotion et spiritualité. (Par Agnès Grégoire)
bon iver
Le groupe du Wisconsin invente le folk 2.1 à grand renfort de spasmes électro. Planant ! (Par Cyrielle Gendron)
laçage du futur nike hyperadapt 1.0 Les années ont passé et les Nike à laçage automatique de Retour vers le Futur II font toujours fantasmer. Nike en fait une réalité tangible, car il est maintenant possible de les acheter. Le style futuriste a laissé la place à un look casual-chic car elles sont rehaussées par une semelle illuminée par LED. Prix: NC. www.nike.fr
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Prix : à partir de 1 449 €. www.sony.fr
justice
jack white
Jack White est à découvrir ou redécouvrir avec Accoustic Recordings qui réunit 18 ans de carrière. (Par David Swaelens-Kane)
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Prix : 65 €. www.henrietteh.com
Sony a décidé de nous donner une claque avec sa dernière génération de téléviseurs 4K. Le ZD9 cache une dalle LCD rétroéclairée par LED et est doté de la technologie Black Master Drive. Résultat: un contraste jamais atteint. Une nouvelle perfection pour aicher ses photos en 4K.
La chanteuse revient avec AIM, véritable bombe engagée, notamment pour la cause des migrants.
(Par Sophie Bernard)
Henriette, spécialiste de la culotte brodée, s’associe à Elsa Wolinski pour une collection ornée des dessins de Georges Wolinski qui aimait dessiner les femmes effrontées. Cette image va leur coller de plus en plus à la peau !
la dalle ultime SONY BRAVIA ZD9
m.i.a
Woman sort le 18/10, ce 3e album va-t-il surprendre comme les précédents ?
culotte féministe COLLECTION HENRIETTE & WOLINSKI
seventies enflammées wikao insert bio onyx Les designers de cette cheminée à éthanol (nul besoin de système d’évacuation de fumée) s'inspirent des années 70 pour donner naissance à la Insert Bio Onyx. Ses lignes, à la fois classiques et futuristes, sont associées à un habillage blanc laqué. La danse des flammes en son sein est aussi relaxante qu’hypnotisante. Prix : 349 €. www.wikao.fr
glissade urbaine blink board by acton Ce skateboard compact est doté d’un puissant moteur électrique pour slalomer dans la jungle urbaine avec grâce et rapidité. La vitesse se contrôle via une petite télécommande. Une appli iOS ou Android est aussi disponible. À noter : un rétroéclairage sous la planche pour le style, et être mieux vu de nuit. Prix : 749 €. www.actonglobal.com
adjugée vendue ! dark knight rises
LA SÉLECTION BD
La moto de Batman Dark Knight Rises a fait fantasmer bien des fans. Elle vient d’être raflée aux enchères par un anonyme. Une démarche originale qui pourrait bien se développer dans le futur. Elle sera sans doute remise en vente dans quelques années… Mais à quel prix ? Prix: 300 000 euros propstoreauction.com
mccurry Mêlant photo et dessin sous le crayon du Coréen Jung Gi Kim, cet album revient sur la présence de Steve McCurry à New York le 11 septembre 2001. L’occasion de redécouvrir ce photographe tombé en zone de guerre par accident ce jour-là. Prix : 24 € www.dupuis.com
casual sportif freemant porter La nouvelle collection mise sur le style urbain avec une souplesse des matières indispensable aux hommes qui veulent survivre avec style dans la jungle urbaine. L’occasion de découvrir toute une série de photos mettant en scène avec brio la philosophie de cette collection. Freemantporter.com
les seigneurs de la terre Dans ce deuxième opus dessiné par Luca Malisan et écrit par Fabien Rodhain, Julien doit relever bien des défis pour mener à bien son projet de ferme bio. Préface signée Yann Arthus-Bertrand. Prix: 13,90 € www.glenatbd.com
la tocante connectée ultime ? apple watch series 2 Si le design ne change pas, tout est pourtant différent avec les nouvelles Apple Watch : écran plus lumineux, deux fois plus de puissance… En plus du capteur cardiaque, elles mesurent votre respiration et vos efforts en fonction des sports pratiqués. Etanche à 50 mètres, elles se déclinent en noir, or rose et acier. Prix : À partir de 319 €. www.apple.fr
le dernier assaut Ultime œuvre de Tardi sur la Première Guerre mondiale qui nous plonge dans l’horreur des tranchées et de ce conflit qui a semé les graines du suivant, plus horrible encore. Prix : 23 € www.casterman.com
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PA R IS P H OTO
OMAR VICTOR DIOP DOUBLE PORTRAITS POUR UNE CARTE BLANCHE PERNOD RICARD Depuis sept ans, Pernod Ricard confie l’illustration de son rapport annuel à un photographe de renom. Cette année, la firme a hoisi l’artiste sénégalais Omar Vior Diop dont la série sera présentée dans son intégralté à Paris Photo du 10 au 13 novembre 2016. Par ALICE BRULÉ-MORI
oucieux d’incarner une Afrique jeune et ambitieuse, le jeune photographe dakarois réinvente la prise de vue en studio dans le sillon des grands portraitistes maliens Seydou Keïta ou Malick Sidibé. Choisi pour la nouvelle campagne artistique de Pernod Ricard, Omar Victor Diop était présent au Centre Pompidou pour dévoiler ses premières créations : «Je suis ravi d’avoir pu m’immerger dans la culture d’entreprise Pernod Ricard. Quelle audace de la part d’un groupe du CAC40 de jouer ce parti pris 100% Afrique ! » Depuis 1975, le groupe fait chaque année appel à un plasticien pour illustrer son rapport annuel : César, Luis Da Rocha ou encore Roger Bezombes ont collaboré avec la marque. À partir de 2010, et sous l’impulsion du directeur de la communication Olivier Cavil, Pernod Ricard se tourne vers les photographes contemporains. Les années précédentes ont vu défiler des artistes des quatre coins du monde : l’Espagnol Eugenio Recuenco, le Suisse Olaf Breuning, l’Argentin Marco Lopez, le Français Denis Rouvre, l’Australienne Vee Speers ou encore le Chinois Li Wei. Seule consigne: intégrer les collaborateurs. Omar Victor Diop a choisi de faire poser dix-septd'entre eux venant de filiales implantées sur le continent africain. Drapés dans les costumes de la styliste Selly Raby Kane, les modèles honorent chacun un collègue en portant son visage en médaillon sur son vêtement, selon la coutume africaine. Dévoilé en 2011 aux Rencontres de Bamako, biennale de la photographie africaine, Omar Victor Diop s'est distingué avec sa série Le futur du beau. A la croisée des univers de la mode, du design, de la culture pop et de l’héritage traditionnel, son travail capture la diversité des sociétés modernes africaines et, d'une certaine façon, leur mode de vie. Ceux qui passent devant son objectif semblent porter haut les couleurs ardentes de leur destin !
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Sancho Zango, Jameson Brand Ambassador, Pernod Ricard Mozambique
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Celeste Carstens, Country Manager, Pernod Ricard Mamibie
Peter Njuguna, Trade Marketing Executive, Pernod Ricard Kenya
Kresan Naidu, Brand Ambassador, Pernod Ricard Afrique du Sud
Lola Ashafa, Senior Brand Manager, Pernod Ricard Nigeria
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PARIS
PHOTO VERTIGINEUX ET JOUISSIF Rendez-vous est pris au Grand Palais pour les colleionneurs et amateurs du monde entier, la grande foire revient du 10 au 13 novembre. Par CYRIELLE GENDRON
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xippas xippas.com Fondée en 1990 PARIS - Stand P13 PHILIPPE RAMETTE Sans Titre, 2015. Digital C-print. 150 x 187,5 cm. 20 000 €
'est la foire photo historique, et à l'heure actuelle la plus grande au monde. Paris Photo réussit l'exploit de réunir 153 galeries internationales et 30 éditeurs venus du monde entier. Si 2016 signe un anniversaire, celui de la 20e édition, c'est aussi la deuxième du binôme Florence Bourgeois (directrice générale) et Christoph Wiesner (directeur artistique). Après une édition 2015 écourtée pour cause d'attentats, la foire reprend ses quartiers annuels sous la verrière du Grand Palais avec un programme dense réparti sur quatre journées. Portés par les galeries, les solo shows touchent à tous les genres avec David LaChapelle (Staley Wise, New York), Dany Lyon (Etherton, Tucson), Patrick Bailly-Maître-Grand (Baudoin Lebon, Paris), Pieter Hugo (Stevenson, Cape Town), Alberto Greco (Del Ininito, Buenos Aires), Hiroshi Yamazaki (Emon, Tokyo)… et les duo shows créent les rencontres inédites de Roger Ballen et Asger Carlsen (Dittrich & Schlechtriem, Berlin) ou encore Sally Mann et Garry Fabian Miller (Karsten Greve, Paris, Cologne, Saint Moritz). Les expositions d'Omar Victor Diop invité par Pernod Ricard, d'Alinka Echeverria en résidence BMW au Musée Nicéphore Niépce et des nominés du Prix Leica Oskar Barnack sont à noter, tout comme les programmes de talks et conversations, la remise du Prix du Livre Paris Photo-Fondation Aperture et les plus de 210 signatures d'artistes. Car Paris Photo est aussi l'occasion de rencontrer les artistes, d'Elliott Erwitt à Cristina de Middel, de Joel Meyerowitz à Todd Hido, de Sabine Weiss à Antoine d'Agata, de Frank Horvat à Pierre & Gilles… Photo a rencontré sa directrice Florence Bourgeois et a évoqué avec elle l'évolution de la foire et du marché de l'art.
2016 PARIS PHOTO
ingleby gallery etherton gallery
inglebygallery.com Fondée en 1998
ethertongallery.com Fondée en 1981 TUCSON - Stand B37 DANNY LYON The Line, Ferguson Unit, Texas, from Conversations with the Dead, 1968. Gelatin silver print.
Stand D20 JONNY LYONS Oxford (détail), 2016. Giclée prints (two parts), edition of 10 100 x 100 cm (print size each part) 103,5 x 103,5 cm (framed each part).
5 500 $
2 000 £
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ÉDIMBOURG -
eric franck /augusta edwards ericfranck.com Fondée en 1982 LONDRES - Stand C34 JOSEF KOUDELKA Romania, 1968. Gelatin silver print. 30 000 € - 40 000 € (TVA 80 €)
only photography only-photography.com Fondée en 2007 BERLIN - Stand J5 ISSEI SUDA Autumn Candles, 1973. Gelatine silver print. 18,2 x 12,6 cm.
bernheimer bernheimer.ch Fondée en 2003 LUCERNE - Stand D7 MARIANO VIVANCO Karlie Kloss, New York, USA, 1975. Prix non communiqué
4 500 €
P H OTO 055
la galerie particulière lagalerieparticuliere.com Fondée en 2008 PARIS - Stand B30 STÉPHANE COUTURIER Bab-El-Oued 1, série Melting Point, 2016. C-Print. 160 x 193 cm. 26 000 €
P H OTO 056
2016 PARIS PHOTO
01.
dittrich & schlechtriem & v1 dittrich-schlechtriem. com Fondée en 2011 BERLIN - Stand C38 ROGER BALLEN & ASGER CARLSEN Scared Cat, 2016. Archival pigment prints on Hahnemühle photo rag pearl paper 60 x 40 cm. 6 000 €
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02.
andré frère éditions andrefrereditions.com Fondée en 2013
ROQUEVAIRE Stand H3 MORTEN ANDERSEN Antoine d'Agata (photographie extraite du livre d'Antoine d'Agata : A, New York, 1989-93, 48 pages + 20 pages textes, 13,5 x 18 cm, André Frère Éditions. 27 €
03.
magda danysz magdagallery.com Fondée en 1999 PARIS - Stand D39 PAOLO PELLEGRIN Congo, 2014. 100 x 250 cm. 15 000 €
magnum
gagosian
magnumphotos.com Fondée en 1947 PARIS - Stand A33 MATT BLACK Tulare, California, 2014. Pigment print.
gagosian.com Fondée en 1979 PARIS - Stand B16 PETER LINDBERGH Nadja Auermann, Mojave Desert, Californie, USA, 1996. Gelatin silver print Illford multigrade 23 5/8 x 19 11/16 inches 60 x 50 cm (unframed)
6 000 - 8 000 €
camera work
magda danysz
camerawork.de Fondée en 1997 BERLIN - Stand D45 PATRICK DEMARCHELIER Christy and Mouse, 1999. Édition de 20. 60 x 50 cm.
magdagallery.com Fondée en 1999 PARIS - Stand D39 PEIKWEN CHENG Free on the range, 2004. Inkjet print on fine art paper. 100 x 150 cm.
28 900 €
1 500 - 2 000 €
Prix non communiqué
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2016 PARIS PHOTO
01. edwynn houk houkgallery.com Fondée en 1977
NEW YORK Stand B22 ERWIN BLUMENFELD Doe Eye, Jean Patchett, Vogue, New York, 1950. Inkjet print on Hahnemühle paper. 15 3/4 x 19 5/8 inches. 12 000 $
02.
1900-2000
galerie1900-2000.com Fondée en 1981 PARIS - Stand C22 DAVID HOCKNEY My parents Bradford July 1975, 1976. Tirage chromogénique sur papier Kodak. 17,6 x 23,6 cm. 3 000 €
suzanne tarasieve 03.
suzanne-tarasieve.com Fondée en 2003 PARIS - Stand B14 JUERGEN TELLER Colby Keller and Andreas Kronthaler, Plates/Teller No 6, 2016. C-print.
05
20 000 - 30 000 £
04.
stills
stillsgallery.com.au Fondée en 1991
PADDINGTON Stand A30 PAT BRASSINGTON The Tongue, 2016. Pigment print. 80 x 70 cm. 7 750 €
05. benrubi benrubigallery.com Fondée en 1987
NEW YORK Stand C42 ROGER STEFFENS The Family Acid Joan Didion in Berkeley, August, 1972. Archival pigment print. 20 x 24 inches. 3 000 $
06. danziger danzigergallery.com Fondée en 1990
NEW YORK Stand B5 PAUL FUSCO Untitled from RFK Train, 1968. 18 x 27 inches. 12 000 €
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les douches lesdoucheslagalerie. com Fondée en 2006 PARIS - Stand A35 RAY METZKER Philadelphia, 1963. Tirage gélatinoargentique, vintage. 15,2 x 22,5 cm. 8 500 €
fifty one gallery51.com Fondée en 2000
NEW YORK Stand B34 HARRY GRUYAERT Los Angeles, California, USA, 1982. 6 000 €
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PA R IS P H OTO 2016 INTERVIEW
florence bourgeois Directrice générale de Paris Photo. Comment abordez-vous votre deuxième édition, qui est aussi la 20e de la foire ?
Comment se porte le marché de la photographie sur la scène artistique contemporaine ?
On arrive avec une très belle sélection de 153galeries, et 30 éditeurs venus de onze pays. Sur plus de 250projets reçus, le comité de sélection s'est attaché à présenter le panorama le plus complet de la photo, du XIXe à nos jours.
Ce qu'on a constaté, sur les quinze dernières années, c'est une croissance du marché de la photographie et la reconnaissance indéniable du médium. C'est intéressant de voir que, dans le rapport Artprice, l'indice moyen des prix de la photographie a augmenté de 48 % en quinze ans par rapport à + 36% en fine art. C'est un marché maintenant établi et tout ce qui se passe au moment de Paris Photo - expositions, ventes, festivals… - prouve que c'est un médium qui ne cesse de prendre de l'envergure.
Quelles sont les nouveautés cette année ?
On réalise une publication en coédition avec Xavier Barral qui retrace les moments forts de la foire, et dans laquelle 89 artistes, experts, curateurs, apportent un témoignage sur la foire par le biais d'une image, d'un texte, d'une poésie… À l'intérieur du Grand Palais, on a voulu mettre à l'honneur l'institution muséale internationale qu'est le Centre Pompidou, qui présente une sélection d'une centaine d'œuvres sur les dix années d'acquisition du département photographique. Il y a, bien sûr, les expositions phares de nos partenaires, une partie de la collection JPMorgan, celle de BMW avec la résidence du Musée Nicéphore Niépce d'Alinka Echeverria, Leica qui présente le Prix Oskar Barnack, Huawei avec huit artistes qui ont travaillé avec leur nouveau smartphone, le P9, et Pernod Ricard qui présente Omar Victor Diop. Il y a le retour de Prismes à qui on a donné davantage d'espace dans le salon d'honneur avec 14 projets. Pour fêter les 200 ans des essais de Nicéphore Niépce, Paris Photo était le lieu idéal pour présenter pour la première fois Poème, l'installation immersive et digitale du musée Nicéphore Niépce et d'On-situ. Autre création cette année, nous aurons six talks menés par The Eyes autour d'un artiste et d'un objet éditorial. En dehors du Grand Palais, on peut déjà découvrir la carte blanche à Raphaël Dallaporta Gare du Nord, et les pastilles radiophoniques sur Radio Nova. Votre première édition a été perturbée par les attentats, comment la fermeture de la foire a-t-elle été vécue ?
Évidement cet événement a été traumatisant. Nous avons accompagné les galeries pendant les 48 h qui ont suivi la décision de fermer la foire et monté avec elles un week-end des galeries quinze jours après, auquel ont participé 54 d'entre elles à Paris et à l'international. Le comité de sélection et ses critères évoluent-ils d'année en année ?
Frisch Brandt, de la galerie Fraenkel de San Francisco, nous a rejoints. On s'enferme pendant deux jours avec les sept galeristes internationaux qui composent le comité, et on regarde les projets. Personne ne passe entre les mailles du filet. Il y a beaucoup de discussion, c'est très animé, et ça se solde par un vote. On fait en sorte que les artistes ne soient pas représentés sur différents stands, qu'il y ait un éclectisme. On essaye de s'ouvrir à des territoires moins balisés. Cette année, on aura dix galeries asiatiques. C'est le travail de toute une année pendant laquelle on se rend sur les foires dans différents pays, à la découverte de nouvelles galeries. Par exemple, aujourd'hui à la Fiac j'ai découvert une galerie
Paris Photo est-elle une foire internationale rentable pour les galeries ?
Florence Bourgeois par Jérémie Bouillon, 2015.
colombienne qui pourrait porter un projet photo l'année prochaine. C'est aussi un travail de démarchage, de défrichage. Aujourd'hui on pense déjà à l'édition 2017. C'est un travail que vous faites avec Christoph Wiesner, directeur artistique…
Christoph est plus spécifiquement sur la direction artistique. Nous avons à cœur de travailler ensemble. Nous menons une réflexion sur la façon dont la foire peut évoluer. Nous, qui ne venons pas du territoire exclusif de la photographie, avons une formation à la fois d'historien de l'art et en art contemporain. Vos partenaires financiers ne sont-ils pas finalement partie prenante de la direction artistique de Paris Photo ?
Nous avons à cœur d'avoir des partenaires qui ont un lien avec la photographie, ce qui n'est pas le cas de toutes les foires. Tous les projets sont validés par nous. Leica, Pernod Ricard ou la résidence BMW… tous proposent des contenus qualitatifs. Paris Photo Los Angeles s'est arrêté l'an dernier après trois éditions, entraînant la disparition du Prix Découverte, n'auriez-vous pas souhaité poursuivre l'initiative en France ?
Ce prix a été lancé en association avec les écoles d'art et avec Lisa K. Erf, directrice de la collection JP Morgan qui nous a quittés il y a quelques semaines et dont je salue la mémoire. C'est un sujet auquel on réfléchit pour Paris, peut-être pour 2017. On aimerait travailler d'avantage avec les écoles d'art françaises et internationales. Dans une interview donnée à BFM Business, Sam Stourdzé, directeur des Rencontres d'Arles prédisait des années difficiles pour Paris Photo parce que trop spécialisée, que lui répondez-vous ?
Plus de la moitié des galeries ne sont pas des galeries photo mais des galeries d'art contemporain, et force est de constater que les artistes ne sont pas exclusifs et travaillent aujourd'hui la photographie comme un médium parmi d'autres. La photo, c'est aussi l'ADN de la foire. Il n'y a pas d'autres foires spécialisées au monde qui réunisse 60 000 visiteurs.
Bien sûr, sinon elles ne reviendraient pas. C'est un investissement important, mais les galeristes savent que les plus grandes institutions du monde entier, les marchands, les collectionneurs de photographie ou de livres calent ce rendez-vous dans leur agenda. En général, les galeries vendent bien. On a des exemples de pièces qui ont fait des records ou dont on a vu les prix grimper : Vik Muniz chez Xippas est passé en quinze ans de 3 000 à 30 000 $, des pièces se sont vendues pour plusieurs centaines de milliers de dollars. Et cela ne touche pas que les contemporains. Le constat est le même dans la photographie vintage. Sur Paris Photo, il y a un éventail extrêmement large avec des œuvres de 500 € à 500 000 €. Comment allez-vous faire évoluer Paris Photo ?
Nous allons toujours défricher de nouveaux talents grâce aux galeries, de nouveaux territoires, importer une programmation riche, et faire qu'au Grand Palais et dans la ville, Paris Photo soit un événement qui draîne des collectionneurs toujours plus nombreux. La concurrence s'installe et cela stimule tout le monde. C'est très sain finalement. Cela prouve l'intérêt pour le médium. Ce qui nous intéresse aussi, c'est l'évolution apportée par les artistes. On a des photos taguées ou cousues à la Taik Persons Gallery, scarifiées par Thomas Barrow chez Anne de Villepoix… Et à l'inverse des jeunes artistes qui travaillent sur des techniques anciennes. Thomas Mailaender chez Roman Road avec le cyanotype, Mustapha Azeroual avec le daguerreotype à la galerie Binôme… C'est important que ces évolutions soient représentées sur la foire. Quelle est l'œuvre que vous emporteriez chez vous ?
Je pourrais parler de la photographie de Denis Roche qui fait l'aiche, et que je trouve absolument magnifique. Elle traite à la fois du reflet et de l'autoportrait. Il va y avoir un très beau solo show de Patrick Bailly-Maître-Grand chez Baudoin Lebon curaté par François Cheval. J'aime beaucoup Stéphane Couturier à la Galerie Particulière, Alain Bublex à la Galerie Vallois, Ana Mendieta chez Lelong… Il y en aurait trop à citer ! Interview réalisée pour Photo en octobre 2016 par Cyrielle Gendron.
Du 10 au 13 novembre au Grand Palais, avenue Winston Churchill, Paris 8e. parisphoto.com P H OTO 063
PA R IS P H OTO
PRIX LEICA OSKAR BARNACK 2016 SCARLETT COTEN, LAURÉATE La prestigieuse récompense de photographie professionnelle met cette année la France à l'honneur en couronnant Scarlett Coten pour sa série Mectoub. Exposition à Paris Photo sur le stand Leica. Par ALICE BRULÉ-MORI
articulièrement bien doté, le Prix Leica Oskar Barnack permet à Scarlett Coten de remporter 25 000 € et un équipement Leica M. Clémentine Schneidermann, récompensée dans la catégorie Newcomer (photographe de moins de 25 ans), reçoit 10000 € et un Leica M. Les finalistes ont perçu 2500 € et leurs images seront publiées sur le site oiciel du concours et dans le magazine Leica Fotografie International. Photographe indépendante formée à l’Ecole nationale supérieure d’Arles, Scarlett Coten est régulièrement publiée dans la presse nationale et internationale. Passionnée de culture méditerranéenne et arabe, elle a parcouru le Sinaï aux côtés du peuple bédouin pour sa série StillAlive qui a été publiée en 2009 chez Actes Sud. Récompensée par Leica pour Mectoub, série amorcée en 2012 et pour laquelle elle a photographié les hommes à travers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Scarlett Coten est fascinée par cette jeune génération citadine issue des révolutions du printemps 2011. Elle a photographié cette nouvelle dynastie d’hommes qui bousculent les idées reçues sur le monde arabe. Cette série de portraits intimistes témoigne de leur émancipation. De son côté, Clémentine Schneidermann est récompensée pour sa série sur des enfants vivant en résidence sociale au Pays de Galles, pays où elle vit depuis plusieurs années. Ce travail documentaire est sensible et empreint d'humanité. Les deux lauréates rejoignent les rangs de grands photographes couronnés du Prix Leica Oskar Barnack par le passé tels que Sebastião Salgado ou encore Jane Evelyn Atwood. Elles seront exposées à Paris Photo, du 10 au 13 novembre au Grand Palais. leica-oskar-barnack-preis.de
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YAHIA Tunis, Tunisien, 2014
KHALID Amnan, Jordanien, 2016
SADEK Oran, Algérien, 2014
YASSINE Fez, Marocain, 2012
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MARC HOM PROFILER A l'occasion de la sortie de son 2e livre Profiles hez teNeues, focus sur le photographe de mode danois à ui Photo est ravi d'ouvrir ses pages. Par JOSÉPHINE FOUCHER
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hoto publie pour la première fois ce photographe de mode danois qui a travaillé pour Harper’s Bazaar et Le New York Times Magazine ou encore le ballet de Vienne. Injustement moins connu en France qu’à l’étranger, Marc Hom développe un travail pur, sensible et exigeant. La sortie de son nouveau livre ce mois-ci aux éditions teNeues, Profiles, est l'occasion de mieux le connaître. L'ouvrage, dont l'introduction est signée Anne Hathaway, regroupe des portraits de personnalités connues et d’amis proches. Rencontre avec un fanatique du regard qui déshabille ses sujets avec son objectif pour mieux saisir leur authenticité.
MICKEY ROURKE acteur, avec une amie, Festival de Cannes, France, 2011. « C’était au festival de Cannes pour Vogue Allemagne, l’année de la renaissance de Rourke après la sortie de The Wrestler. La séance avait lieu dans son hôtel. Une fille à moitié nue est apparue dans sa chambre et il me la présente comme sa copine, mais il ne connaissait pas son prénom. C’était très amusant. Les gens ont tendance à être plus ouverts pendant Cannes, c’est un moment de fête. » Photo © 2016 Marc Hom. All rights reserved
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JOSE MARI MANZANARES / Torero, Madrid, Espagne, 2012. « C'est un des meilleurs toreros du monde. Je voulais photographier sa masculinité avec la beauté de son costume en évitant le cliché de la mise en scène dans l’arène. » Photo © 2016 Marc Hom. All rights reserved
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IRINA LAZAREANU Chanteuse et mannequin, Copenhague, Danemark. « Irina est canadienne. Ses parents sont des réfugiés politiques roumains partis vivre là-bas. La prise de vue de cette série s'est déroulée dans ma maison de campagne où je passe souvent l’été. »
ALICIA VIKANDER Actrice, Copenhague, Danemark, 2014. « C’était après la sortie du film A Royal Affair. Alicia était très jeune à l’époque. Elle était complètement envoûtante, on sentait qu’elle deviendrait quelqu’un de spectaculaire. Elle a beaucoup de profondeur. » Photo © 2016 Marc Hom. All rights reserved
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JOHNNY DEPP ET TIM BURTON / Acteur et réalisateur, New York, USA, 2010. « C’était génial de les avoir tous les deux en studio en même temps parce que je pouvais enfin comprendre pourquoi ils travaillaient si bien ensemble. Les rôles étaient inversés : c'est moi qui les avais dans mon objectif et non pas Tim qui dirigeait Johnny. »
ANNA MOUGLALIS / Actrice, Paris, France, 2010. « J’étais sur le tournage du film Coco Chanel et pour la pièce Igor Stravinsky au Théâtre des Champs Elysées. Elle était habillée pour la photo mais je l’ai prise pendant une pause aux toilettes. C’est une photo personnelle. »
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DAVID BECKHAM Los Angeles, Californie, USA, 2015. « David est un homme fantastique. C’est une des personnes les plus polies que je connaisse. Quand on fait une séance ensemble, il prend le temps de saluer et de serrer la main à chaque personne sur mon équipe, même si on est 40 ! » Photo © 2016 Marc Hom. All rights reserved
QUENTIN TARANTINO ET NICHOLE GALICIA Réalisateur et actrice, Los Angeles, Californie, USA, 2012. « C’était juste après la sortie de Inglorious Basterds, pour W en 2013. Je voulais le photographier avec une femme et il m’a proposé Galicia. Elle s’est déshabillée tout de suite et on pensait presque les déranger dans leur intimité… c’était chaud. Mes assistants étaient tout rouge. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui se prêtait aussi facilement au jeu. » Photo © 2016 Marc Hom. All rights reserved
P RO F I L E R INTERVIEW
marc hom « Je dis souvent que l’appareil photo est comme un pistolet car je vise les gens. Je détiens le pouvoir de faire ce que je veux avec. Ce qui peut être effrayant. Moi-même, je n’aime pas être pris en photo ! » Votre livre Profiles regroupe des clichés venant autant de moments privés que de travaux de commandes. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce livre et sur ce qu’il représente pour vous ?
mannequin qui correspond à la mode du moment, par exemple… J’aime la simplicité et l’intemporalité plutôt que l’effet choc, marqueur de tendances.
Ce livre est une collection de souvenirs des six à huit dernières années regroupant des portraits de personnes connues et de membres de ma famille ou de mes amis. Il a été conçu par Sam Shahid qui a également créé mon premier ouvrage intitulé Portraits et qui est sorti en 2006.
Richard Avedon, incontestablement. J’ai eu la chance de le rencontrer plusieurs fois. J’éprouve un immense respect pour lui. J’admire le fait qu'il ait fait autre chose que de la mode. Je regarde encore ses livres aujourd’hui, c’est un génie à mes yeux.
Quelles sont vos influences ?
Comment votre style a-t-il évolué au fil du temps ?
Dans une interview pour CNN, vous déclarez détester le mot “célébrité“ et préférer parler de “personnalités du monde”, pourquoi ?
Mon métier m’a permis de rencontrer des personnes talentueuses et je trouve dommage de toutes les ranger dans la même catégorie de “célébrité”. C’est un mot avec une connotation trop négative pour moi car il est souvent associé à des gens qui, à mes yeux, n’ont pas de talent. Parlez-moi de vos premiers pas de photographe…
La directrice artistique du ballet de Vienne m’a invité à faire un livre sur la compagnie. Ensuite, je suis retourné à New York où j’ai eu le grand privilège de commencer à travailler régulièrement avec Liz Tilberis, rédactrice en chef, et l'extraordinaire directeur artistique Fabien Baron pour Harper’s Bazaar à la belle époque du magazine, dans les années 1990. Harper’s a-t-il eu un impact important sur votre carrière de photographe ?
C’était une période incroyable car nous étions un groupe de jeunes photographes. Il y avait David Sims, Mario Sorrenti… C’était vraiment incroyable de travailler avec toutes ces personnes, c'est comme si mon rêve devenait réalité ! Mon père était photographe et cinéaste et ma mère actrice, alors pouvoir rencontrer des gens d’un tel talent aussi tôt dans ma carrière - je n’avais que 25 ans - a été une expérience importante pour moi. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré mon agent qui le restera pendant de longues années, Giovanni Testino, ainsi que d’autres photographes comme Mario Testino. C’était en 1992, un moment très excitant. Vos origines danoises ont-elles eu des conséquences sur votre travail de photographe ?
Mon style de l’époque collait bien avec l’esprit et l’esthétique de Harper’s Bazaar. Mon écriture photographique était sobre et sans artifices. Mon éducation à la Scandinave et ma sensibilité correspondaient à la philosophie du magazine. Ce qui compte pour moi dans la photo, c’est la personne, même quand je fais de la mode. Je cherche à lui faire jouer un rôle. La mode n'est qu'un ingrédient : ce qui est important, c’est le visage de mon sujet. J’ai eu le privilège, ces dernières années, de rencontrer des fortes personnalités… J’aime les femmes de 35 ans ou plus parce qu'elles ont l'expérience de la vie. A 16ou 18 ans, la personnalité n’est pas forgée. De manière générale, je pense que les gens se donnent beaucoup plus quand ils ont plus d’ex-
Marc Hom par Thomas Loof.
périence. J’ai toujours été fasciné par les personnes âgées. J’adore écouter leurs histoires. Lauren Bacall, aujourd'hui décédée, était une de mes très grandes amies. Elle était fascinante. Quand j'ai photographié Louise Bourgeois, par exemple, j'ai d'abord discuté avec elle. Récemment, j’ai eu le plaisir de travailler avec Liam Neeson, il est super… Je garde aussi un beau souvenir de ma séance avec Viggo Mortensen. C’est fantastique de photographier les personnes qui vous touchent. Et de photographier Michelle Obama ?
Aujourd’hui, grâce au numérique, on peut faire certaines choses qu’on ne pouvait pas faire il y dix ans avec l’argentique. J’aime photographier ce que voit l’œil. L'évolution de la technologie m’a personnellement offert beaucoup de liberté. Quelle importance accordez-vous aux réseaux sociaux, à Instagram par exemple ?
J’adore surfer sur Instagram mais ça me fait aussi un peu peur, surtout au moment où il faut cliquer sur “upload” parce que photographe, c'est mon métier ! D’un côté, c’est fascinant, d’un autre je me rends compte que cela prend beaucoup de temps. C’est super de savoir où sont vos amis mais quand certains photographes mettent une photo d’une aile d’avion ou de leur repas, je me demande pourquoi… Ça n'a pas d'intérêt.
C’est un honneur de vivre dans cette époque et d'avoir témoigné de la montée des Obama. Espérons que tout se passe bien le 8 novembre, sinon ce sera le désastre complet. Voir un président noir élu était incroyable. J'ai photographié les Obama en février 2008, juste après la prise de fonction. Il y a avait une grande effervescence à la Maison blanche, avec de nombreux jeunes. C’était un moment historique. J’ai eu énormément de chance de pouvoir photographier toutes ces personnalités. Je dis souvent que l’appareil photo est comme un pistolet car je vise les gens. Je détiens le pouvoir de faire ce que je veux avec. Ce qui peut être effrayant. Moi-même, je n’aime pas être pris en photo. La photographie est une arme puissante.
Notre prochain numéro se concentre sur Paris Photo. Connaissez-vous cette foire ? Qu’en pensez-vous ?
Quand vous commencez une séance, savez-vous ce que vous allez faire ?
Mon prochain livre portera sur un seul sujet et ne fera qu'une quarantaine de pages… Il est encore trop tôt pour en parler ! Interview réalisée pour Photo en octobre2016 par Joséphine Foucher
Oui, souvent j’ai déjà une idée en tête. Quand j’étais plus jeune, je dessinais précisément ce que je voulais photographier et je m’énervais si le résultat ne correspondait pas à ce que j’avais imaginé. Maintenant, je suis beaucoup plus souple car l’inattendu est souvent plus intéressant. Si vous regardez mon premier livre, les photos sont très graphiques et sculptées, alors que dans celui-ci le travail est plus vivant. Pour moi, c’est important de saisir l’instant en toute simplicité. Par exemple, pour la photo que vous avez choisie de mettre en couverture du magazine, c'est en voyant les fils rouges de la balançoire que j'ai eu l'idée de rajouter une touche de rouge sur le téton du mannequin. J’aime aussi l’idée de pouvoir regarder mes propres photos au fil des années sans qu’elles me semblent démodées, à cause d’une pose trop expressive du
Bien sûr, mon père était photographe. C'était un peu le Henri Cartier-Bresson scandinave, donc un style très différent de ce que je fais. Il était patient, toujours dans l’attente de capturer le moment parfait. Mes années d’ado on été marquées par des visites à Paris Photo. A cette époque, la foire était un rendez-vous plus intime. Etes-vous collectionneur de photos ?
Oui, William Klein, Erwin Blumenfeld… et des photos plus anciennes, et plus récentes aussi. C’est important de voir ce qui se fait. Quels sont vos projets ?
livre Profiles préface de Anne
Hathaway (francais, allemand et anglais), éditionsteNeues.79,90€. teneues.com
dédicace Le 9 novembre de 18 h-20 h à la galerie Art Cube, 9 Rue de Furstemberg, Paris 6e. P H OTO 075
Comme un chevalier, 2011. « Mathieu fait des photos avec un ressenti profond et quelque chose de tout à fait délicat en lien avec l'Histoire et avec la mémoire collective. Des choses dont je me sens très proches».
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LES IMAGES DE MA VIE
Photo a proposé au créateur français une carte blanhe sur les photographies ui ont jalonné sa vie et son œuvre. Impressionnant ! Par AGNÈS GRÉGOIRE
C
réateur de mode, designer, auteur, collectionneur, gourmand de couleurs, de musique et d’art, humaniste et engagé, Jean-Charles de Castelbajac s’est prêté avec générosité à notre rendez-vous « Les images de ma vie ». Cette nouvelle rubrique fait parler un acteur de notre temps sur la photographie. Erudit, brillant, croqueur de vie et de talents, il nous dévoile son amour pour la photo, sa collection et ses paris sur l’avenir. L’univers de Castelbajac a aimanté les plus grands photographes et ces rencontres furent électriques. Le créateur est aussi collectionneur, notamment de tirages qu’il a commencé à acquérir à l’âge de 17 ans. Par tradition fa-
miliale – son père avait sollicité Man Ray –, il a commissionné les artistes qu’il admirait pour se faire tirer le portrait. Le propos de JeanCharles de Castelbajac aujourd’hui est de révéler de nouveaux talents à travers son travail, comme Mathieu César qui est devenu la coqueluche des plus grands magazines de mode. « Moi, je suis fan du travail des autres. S'ils arrivent à me troubler, ils rentrent dans la poche de mon cœur. » Nous sommes allés l’interviewer dans son studio de création dans le XIe arrondissement de Paris, juste avant qu’il ne pose face à Thomas Whiteside pour la couverture de Interview aux côtés d’une jeune femme nue qu’il habillera de sa peinture joyeuse et manifeste.
« Chez ma grand-mère à Nice en 1953. » P H OTO 077
« Portrait de moi en 1972. J'ai découvert les fondements et la pierre angulaire de la photographie grâce à la talentueuse Marie-Laure. Elle a été mon master »
1993. « Sur la route du retour du mariage de mon cousin Stéphane en compagnie de mon ami Malcolm McLaren. Il a été le fondateur de la mise en image de la musique, un visionnaire génial dont la dimension scandaleuse a parfois dissimulé l'ampleur de son talent et de son intelligence incisive. » Photo : Guilhem de Castelbajac.
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1989. « George Condo, Keith Haring et Grace Jones pour les 10ans de mon fils Guilhem. Keith est entré dans ma vie comme une étoile filante. Une amitié soudaine et évidente qui a duré trois ans. Il m'avait été présenté par Sydney Picasso et m'avait acheté un manteau en ours en peluche pour l'offrir à Madonna. »
« Ce matin de 1973 à l’hôtel Brighton, Dominique est entrée silencieusement dans la chambre où je m’étais endormi sous l’œuvre spectrale de Mary Shelley… Dominique a su donner à la photo la douceur et le clair obscur d’une peau de soi ».
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« J’ai vraiment commencé à collectionner à partir de 1971, lorsque j’ai acquis une photo de Lewis Carroll représentant Alice Liddell aux côtés de sa petite sœur. Il n'existe que trois tirages dans le monde, un à la Tate, un au musée de la photographie de New York et le mien. »
1979. Invitation pour la collection “Homme de l’été”. « Duane a fait une série de photos extraordinaires qui restent, pour moi, parmi les plus touchantes. On y sent timidité, réserve, et retenue. »
« Les premières photos que j'ai aimées sont celles de Gustave Le Gray quand il photographie le Camp de Châlonssur-Marne, en 1857. Comme j'aurais aimé être à la Bataille d'Austerlitz muni d’un appareil photo ! »
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d Oliviero Oli 1982. Ki Kirstii and Toscani, campagne pour Iceberg. « Avec lui, j'ai signé mon premier manifeste photographique. Oliviero Toscani est mon frère en photographie. Une amitié très forte nous lie. »
ROBE
Woman n Ray Hiver 2011-2012.
IMPERMÉABLE
Eté 1992. Imperméable épistolaire fait de photos de William Klein. Photo by Laziz Hamani.
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1981. Autoportrait de Bettina Rheims. “Les Contemporains”, série sur les acteurs de l'époque. « J'ai découvert Bettina avec ses photos d'animaux empaillés. »
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Été 1982. The Black Flag porté par Lisa Lyon. « Je venais de créer cette robe. Mon ami Bernard Lavilliers avait une femme championne de body building, Lisa Lyon. Mapplethorpe l’a shootée. Tout était facile ! »
Vogue US, Janvier 1977. « La plus extraordinaire Ghostbusteuse de la sensualité. Déborah était une amie, ses photos sont éternelles. L'image surréaliste du poncho gonflable illustre parfaitement son sens ». P H OTO 083
L E S I M AG E S D E M A V I E JCDC
« La très douée Marianne Maric nous emmène dans son univers où le classicisme et le punk s’entrelacent dans la plus douce étreinte ».
« J’ai tourné il y a dix ans dans un clip de Shoppings avec Adeline. Elle a shooté mes premières collections de JCDC avec une grande sensibilité ».
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Mente abierta, Open mind, 2014, Colombie. « Un jour chez OFR, j’ai eu un coup de foudre pour une photo, une fille nue
était posée sur l’épaule d’un homme à la mine patibulaire. Karen a un passeport colombien et un immense talent ».
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L E S I M AG E S D E M A V I E INTERVIEW
jeancharles de castelbajac Quelle place occupe la photographie dans le cœur de Castelbajac ?
« Je suis fan du travail de mon fils, notamment celui qu'il a fait sur Waterloo. »
ick'art n-Charles de Castelbajac révvolutionne le monde du fr e messaging avec LINE, l plication qui décolle. st une première, un artiste ernational imagine une llection de Stick’Art, emojis orriginaux à télécharger. Lees huit premiers sont offerts ! stelbajaccreative.com ne.me
Quatre chemins m'ont inspiré. Tout d’abord l'Histoire, puis la littérature, la photographie, et au-dessus de tout cela, la musique. L'Histoire et la photo sont liées. J'ai une fascination pour le passé, pour l'épique, pour la dimension transcendantale de l'Histoire. Les premières photos que j'ai aimées sont celles de Gustave Le Gray quand il photographie le Camp de Châlons-sur-Marne, en 1857. Comme j'aurais aimé être à la Bataille d'Austerlitz muni d’un appareil photo ! J'ai également fait l’acquisition d’une série de photographies de Grognards vieillissants qui avaient fait la Retraite de Russie. La première chose qui m'a fasciné dans la photographie, c'est cette relation avec l'impalpable, avec l'invisible, la mémoire, le temps. Pour moi, la photographie a été une forme de voyage dès le départ. J'ai eu la chance de rencontrer une grande photographe quand je suis arrivé à Paris, Marie-Laure de Decker. Elle m'a initié à la force des images, à l'au-delà des images. J’ai passé de nombreux après-midi avec elle à plonger dans le fonds de l’agence Roger-Viollet, rue de Seine, à regarder des portraits d'auteurs comme Guy de Maupassant… Dans les années 60, je considérais la photo comme un élément attractif et pop, notamment celles des couvertures de disques. Mais j'ai découvert les fondements et la pierre angulaire de la photographie grâce à Marie-Laure. Elle a été mon professeur. Ensuite, j'ai rencontré Raymond Depardon et j'ai commencé à collectionner des images. Dès l'âge de 17 ans ! Vous souvenez-vous de votre premier achat ?
Très bien ! C’était une photo de Laure de Noailles par Man Ray qui coûtait à l'époque 5 francs. Mais j’ai intentionnellement collectionné à partir de 1971, lorsque j’ai acquis une photo de Lewis Carroll représentant Alice Liddell aux côtés de sa petite sœur. Il n'en existe que trois tirages dans le monde, un à la Tate, un au musée de la photographie de New York et le mien (grand sourire) !
livre
Vous étiez déjà avant-gardiste puisque personne n’achetait de photos à cette époque-là !
Jean-Charles de Castelbajac, Fashion, Art & Rock'n'Roll Éditions teNeues, 26,5 x 37,5 cm, 352 p., 79,90 €.
Le marché était en train de naître. Rue du Marché-Saint-Honoré, il existait un petit galeriste naissant qui s'appelait Alain Paviot. Il m'a fait connaître la photographie du XIXe : Charles Nègre, Nadar, les marines de Gustave Le Gray… Un jour Paviot m'appelle pour me dire : « J'ai trouvé un daguerréotype de Delacroix ». Et je l’ai laissé filer parce qu’à l'époque je n'avais pas les moyens de l'acheter. C’est l'un des grands regrets de ma vie ! Je me suis rattrapé en achetant pour pas cher au cours
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d'un voyage à Turin un album de de 56 photographies de 1867 avec une couverture étonnante sur laquelle était écrit : « Remontée du Nil par son altesse Omar El Pacha, photographié par M. Gustave Le Gray, photographe de l'Empereur». J'ai appelé Paviot en lui racontant et il m’a répondu: «Gustave Le Gray, à cette époque, a dû fuir la France parce qu'il avait cru avoir tué l'amant de sa femme. Il est parti en Egypte incognito et a photographié ce livre qui, jusqu’à aujourd’hui, était perdu! ». Dès que j’ai été possédé par cet amour de la photo, j'ai eu une révélation, comme avec ce papier que l'on pose et qui fait ressortir les choses. Je n'ai eu de cesse de trouver des photographies. Ma collection va du XIXe à aujourd’hui. Je collectionne aussi bien les photos de fantôme que celles d'ectoplasme. Votre univers artistique engagé a également attiré les grands photographes comme Duane Michals. Comment l’avez-vous rencontré ?
La photographie a déboulé dans ma vie parce que ma vocation était de construire des images et non pas de faire des robes à volants, c'était de faire avancer les choses avec l'image. J'avais une mode extrêmement manifeste, différente, facile et intéressante à photographier. Donc, effectivement, très vite de grands photographes sont venus vers moi. Duane Michals m'a photographié pendant toute une après-midi à Paris. Il est arrivé vers 15h, a cherché la lumière qu'il a trouvée au travers de vitres ou de miroirs. Il a fait une série de photos extraordinaires qui restent, pour moi, parmi les plus touchantes. On sent une timidité, une réserve, une retenue. Parallèlement à cette passion que j'avais pour la photographie, mon univers personnel se mettait en place. Je commençais à travailler avec Oliviero Toscani. Toscani et Castelbajac, vos deux univers devaient se rencontrer, n’est-ce pas ?
Un jour, sur les Champs-Elysées, un homme m’interpelle à cause de mon look rock n'roll : « Toi, tu as vraiment la tête d'un créateur de mode ». C’était le patron de la marque italienne de vêtements Beatrix pour laquelle Oliviero travaillait. Il m'a pris un billet pour l'Italie où j'ai commencé à faire une micro-révolution. J'étais habité par le situationnisme, le pop, le romantisme… et j'ai transformé la collection Beatrix en quelque chose de très fort. J'avais deux mannequins : Pat Cleveland et Donna Jordan qui étaient les muses d'Andy Warhol. Toscani faisait des images très fortes, intenses et colorées, qui ressemblaient à mon travail. Puis, j'ai créé une marque de jean qui s'appelait Jésus. Avec Oliviero, nous avons réalisé une campagne tonitruante qui a fait scandale. Elle montrait les fesses de Dona et Pat en gros plan et avait été aichée devant le Vatican. Ça a été mon premier manifeste photographique. Et Oliviero Toscani est devenu mon frère en photographie. Une amitié très forte qui perdure. Peut-être plus étonnant encore fut le choix pour une campagne d’une jeune photographe presque inconnue alors, Bettina Rheims.
Je sortais d’une campagne avec Oliviero
Toscani intitulée Les Contemporains, campagne devenue mythique parce qu'elle mettait en scène non pas des peoples mais les grands acteurs de mon époque, Ettore Sottsass, Andy Warhol, Alessandro Mendini… J’avais alors envie d’une anti-campagne, de quelque chose de sombre. En passant rue Mazarine, je découvre une exposition qui me touche beaucoup sur les animaux empaillés. J'ai contacté son auteur, Bettina Rheims, qui m'a répondu que la mode, non, ce n'était pas sa vocation. Elle aimait les natures mortes. Je lui ai dit : « Photographiez mes amis comme s'ils étaient empaillés ». C'est comme ça que cette remarquable série de photos est née. Nous avons mis en scène d'autres acteurs de notre époque : Sheila, Lio, Thibaut d'Orléans, Andrée Putman... Très bel inventaire d'âmes. Vous avez cotoyé les grands noms de la photographie à une époque où les artistes aimaient partager leurs univers…
Oui. J’ai notamment été très marqué par la puissance des photos de Chris Von Wangenheim, mort trop tôt d'un accident de voiture à Saint-Barthélemy, par Bill King, Sarah Moon… Hans Feurer qui a signé ma première couverture de Elle. L’incroyable Deborah Turbeville ! A New York, mon amie Diane Darnson adorait ma mode. Elle a été mon ambassadeur en vendant à John Lennon la veste que j'avais réalisée dans une vieille couverture. Elle a mis ma mode en phase avec une population intellectuelle à qui mon travail ressemblait et m’a présenté des photographes comme Peter Hujar qui fascinait tant Robert Mapplethorpe. Robert venait toujours avec son compagnon, Sam Wagstaff, qui venait de vendre sa collection d'art contemporain pour acheter uniquement de la photo. On avait des discussions jusqu'à l'aube avec Andrée Putman sur la photographie, sur son histoire, son impact.
lisme mort à Auschwitz en 1944, de l’humaniste Robert Doisneau, des portraits intimes du dadaïste Picabia… J'ai même trouvé un portrait de Victor Hugo sur son lit de mort au tirage au plomb. J'avais deux passions à l'époque : les drapeaux anciens et les photos. Ce n'est pas antinomique d'ailleurs.
Agnès Grégoire et Jean-Charles de Castelbajac.
France. C'était vraiment l'époque too fast to live too young to die. Je me souviens d'une séance de photos avec William Klein où j'avais mis le feu au studio. Après, j'ai rencontré Guy Bourdin, Helmut Newton et sa femme Alice… Les choses se sont écrites naturellement. Est-ce que cette ouverture à une photographie différente a eu une influence sur vos créations ?
J'ai compris le pouvoir que pouvait avoir une photographie nouvelle dès la fin des années 70. C'est cette photographie qui a commencé à déclencher chez moi un amour du bizarre, un amour de
« LA PREMIÈRE CHOSE QUI M'A FASCINÉ DANS LA PHOTOGRAPHIE, C'EST CETTE RELATION AVEC L'IMPALPABLE, L'INVISIBLE, LA MÉMOIRE, LE TEMPS…
POUR MOI, LA PHOTOGRAPHIE A ÉTÉ UNE FORME DE VOYAGE DÈS LE DÉPART ».
Vous ne m’avez pas parlé de Cindy Sherman…
Je l’ai rencontrée à cette époque, en 1981. Je l’ai commissionnée pour interpréter mes vêtements. L'une de ces images est l'une des premières photos où elle s'est incarnée dans un personnage. Je venais d’ailleurs de créer une robe noire transparente qui ressemblait au drapeau américain. Mon ami Bernard Lavilliers avait une femme championne de body building, Lisa Lyon. Mapplethorpe l’a shootée portant TheBlack flag. Tout était facile ! Je commissionnais des artistes pour faire mes invitations. C’est comme ça que j’ai fait la connaissance de William Klein avec qui j’ai fait le film Mode in
l'anti-beau, un amour du trouble. La photographie est devenue un mode d'expression expérimental pour moi, au même titre que mes vêtements. Le territoire était tellement propice et vierge de toute transversalité depuis la mort de Elsa Schiaparelli et Sonia Delaunay. Les ponts entre la mode et l'art étaient tellement ténus ! Nous étions dans un consensuel élégant. J'ai fait peindre des photographies sur des robes-tableaux. J'ai créé un défilé fantôme où j'essayais de reconstituer le trouble des photos. Par exemple, une robe où l'on voit Gabrielle Chanel peindre d'après une photographie noir et blanc. Il y a un grand voile dessus qui installe la mort, le deuil, le mystère, le trouble du regard. En parallèle, vous continuez à enrichir votre collection…
Oui. J’ai acheté des images de l’Américain Mathew Brady sur la guerre de Sécession, de l’Allemand Erich Salomon, père du photojourna-
Aujourd’hui, vous êtes un révélateur de talents. Mathieu César, par exemple, jeune photographe de mode que les magazines de mode s’arrachent et qui vous a portraituré en chevalier.
J'ai toujours aimé saisir chez les êtres cette étincelle de talent ou cette flamme que eux-mêmes n'ont pas forcément vu et sur laquelle je soule. Mathieu César fait des photos avec un ressenti profond et quelque chose de tout à fait délicat en lien avec l'Histoire et avec la mémoire collective. Des choses dont je me sens très proche. J’ai aimé lui mettre le pied à l’étrier. Tout comme Adeline Mai qui, maintenant, fait toutes les campagnes de Chanel, ou encore Marianne Maric qui fait des photos un peu trash, dégingandées. Je collectionne son travail depuis ses débuts. Il y a aussi une photographe colombienne qui s'appelle Karen Paulina Biswell. Elle doit avoir 25 ans… elle est talentueuse. Camille Vivier, aussi, que j'adore! Et puis mon fils Guilhem dont j'aime le travail, notamment celui qu'il a fait sur Waterloo. Et vous, Jean-Charles, que photographiez-vous ?
Je suis photographe sur Instagram. Je suis très très présent sur les réseaux sociaux que j'envisage comme si j'étais à la tête d'un petit musée d'art contemporain. Sur mon Instagram, je suis curateur. On ne dit pas assez que William Klein a été visionnaire dans ce sens là. Quand il a commencé à écrire sur ses photographies, cela a été très décrié. Les gens disaient « Bill veut faire de l'art maintenant ». Moi, je n'ai jamais vu la frontière entre la photographie et autre chose. Je n'ai toujours vu la photographie que comme le spectre d'un pont gigantesque vers toutes les disciplines. Irez-vous à Paris Photo ?
Peut-être. Pour y chercher des photographes de rock et des photos de paparazzi dont je suis fan. Lady Diana sur le ponton avec le goéland à la fin de sa vie, Michael Jackson sortant avec ses deux enfants qui ont des masques de Spiderman. C'est des photos qui sont incroyablement saisissantes et fortes. Quand, par exemple, je vais dans un lieu public et que je suis photographié par des paparazzi qui saisissent mon visage comme un fragment, c'est aussi très intéressant. Cette espèce de pose fragmentaire d'un instant, c'est ça qui va représenter ce fragment de nos vies. J'ai envie de collectionner ça aussi mais je ne peux pas, je ne suis pas Albert Kahn ! En fait, moi, je suis fan du travail des autres. S'ils arrivent à me troubler, ils rentrent dans la poche de mon cœur. Interview réalisée pour Photo en octobre2016 par Agnès Grégoire P H OTO 087
RICHARD AVEDON PREND LE METRO Événement ! Star d'une grande rétropeive à la BnF, le maître américain de la photo de mode descend dans le métro pour une expostion dans onze stations et gares. Par CYRIELLE GENDRON
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mpossible de ne pas croiser Avedon cet hiver à Paris. En parallèle de la grande rétrospective que lui consacre la BnF, La France d'Avedon, Vieux monde, New Look, la RATP invite le grand photographe dans onze stations et gares de son réseau. Avedon dans le métro ? Aussi improbable que réjouissant ! Le photographe fait une entrée fracassante dans les souterrains de la capitale. Cet aristocrate de la photo qui a immortalisé les plus grandes icônes de la mode, du cinéma et de la danse était aussi un grand amoureux de Paris… et des « juxtapositions inattendues » des mots de Robert M. Rubin, commissaire de l'expositon de la BnF : « Richard Avedon aurait aimé l’idée d’une exposition parallèle dans le métro ». Loin des murs de galeries, ce paysage du quotidien s'habille de 44 images iconiques - dont 30 en exclusivité - en très grand format, qu'on découvre au il de trois parcours : Avedon à Paris, Danse et Mouvement et Portraits de cinéma. Après Sebastião Salgado, Bruce Gilden, Philippe Halsman… Avedon devient le neuvième rendez-vous de la RATP avec la photographie. Jean-Michel Leblanc, responsable du patrimoine et de l'ingénierie culturelle à la RATP, nous raconte le genèse de ce très bel événement.
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RICHARD AVEDON photographié dans son studio new-yorkais, en novembre 1966, par Jacques Henri Lartigue.
YVES MONTAND ET SIMONE SIGNORET New York, 23 octobre 1959.
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interview de jean-michel leblanc Responsable du patrimoine et de l'ingénierie culturelle à la RATP. La RATP invite Avedon dans le métro, qui a eu l'idée de cette exposition inattendue ?
Depuis 2013, la RATP s'engage dans la photographie avec trois événements annuels. Chaque fin d'année, notre équipe se met autour de la table pour regarder les grandes expositions à venir. La RATP choisit d'accompagner un événement et de démarcher elle-même son organisateur. Nous privilégions le photographe et la qualité photographique, mais nous répondons aussi à un critère spécifique à notre espace : la nécessité d'attirer un public de tout âge, de toute confession, de tout milieu social… C'est le cas de Richard Avedon ?
Avedon était une réponse évidente. Sa façon de représenter l'humain et la vie fait qu'il touche un public très varié. La sélection des 44 images a été faite par Robert M. Rubin, cocommissaire de l'exposition à la BnF. Nous avons fait le choix d'une approche thématique avec trois des grandes composantes de son œuvre : la danse, le cinéma et Paris. En quoi les expositions de la BnF et de la RATP se complètent-elles ?
AUDREY HEPBURN En 1956, l'actrice s'illustre sur le tournage de Funny Face, à Paris.
La RATP met un point d'honneur à exposer des inédits. Nous avons trente images exclusives qu'on ne verra pas à la BnF. Notre volonté n'est pas de faire descendre la rétrospective dans le métro mais d'enrichir ce travail avec nos espaces surdimentionnés qui se prêtent parfaitement aux très grands formats. Avec la récurrence de ce type d'événements, la RATP est devenue un acteur important du monde de la photographie…
Le métro est un espace d'image. Il est lui-même un sujet photographique. Beaucoup de grands noms s'en sont inspirés. Dans l'une des images d'Avedon, on voit d'ailleurs Audrey Hepburn dans un bus RATP (ci-contre). Ces événements s'inscrivent dans notre politique culturelle et permettent de mieux vivre nos espaces. On sait que le public y est sensible.
expositions • La France d’Avedon, Vieux Monde, New Look. Jusqu'au 26 février 2017 à la BnF, Quai François Mauriac, Paris 13e. bnf.fr • La RATP invite Richard Avedon dans onze stations et gares. Visite virtuelle de l'exposition sur ratp.fr/expophoto AUDREY HEPBURN, MEL FERRER ET BUSTER KEATON dans la série Paris Pursuit pour Harper’s Bazaar, Paris, 9 août 1959.
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FRANÇOIS TRUFFAUT ET JEAN-PIERRE LÉAUD Paris, 20 juin 1971.
JEANNE MOREAU Paris, 26 juillet 1962.
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CATHERINE DENEUVE Los Angeles, 22 septembre 1968.
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TERRY O’NEILL SUPER STAR CHEZ PHOTO HOUSE Les plus emblématiues tirages du photographe brtanniue ont trouvé leur hapelle en la galerie bruxelloise Photo House, du 4 novembre au 31 décembre 2016. Par BÉNÉDICTE SUPPLIS
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ionnier dans les coulisses des concerts, il a photographié les Beatles et les Rolling Stones en 1963, puis David Bowie, Elton John, The Who… Sa réputation augmentant, il s'intéresse ensuite à la famille royale britannique ainsi qu'aux politiciens, les révélant au naturel, dans un style inimitable. Marié à Faye Dunaway dans les années 1980, il fera avec elle sa série de clichés la plus célèbre : sur la terrasse du Beverly Hills Hotel à Los Angeles en 1977, avec son Oscar remporté dans la catégorie meilleure actrice pour le ilm Network de Sidney Lumet. L’une de ces épreuves est aujourd’hui conservée à la National Portrait Gallery à Londres. Aucun autre photographe vivant n’a à son actif un catalogue de célébrités aussi complet : Winston Churchill, Nelson Mandela, Frank Sinatra, Elvis, Raquel Welch, Amy Winehouse, Audrey Hepburn, Brigitte Bardot, Nicole Kidman, David Bowie ainsi que tous les James Bond de Sean Connery à Daniel Craig… Toutes les icônes de notre époque sont passées devant son objectif ! En 2011, la Royal Photographic Society lui a décerné un titre honoriique pour sa contribution à l’art de la photographie. Aujourd'hui, Terry O'Neill connaît un très grand succès auprès des collectionneurs du monde entier.
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RAQUEL WELCH ON THE CROSS 1966 Édition de 50 101,6 x 152,4 cm 16 500 € Raquel Welch lors du tournage du film Un million d'années avant Jésus-Christ. Le photographe n'a ressorti la photo que trois ans après l'avoir prise, le cliché ayant fait polémique à l'époque.
T E R RY O ' N E I L L SU P E R STA R CHEZ PHOTO HOUSE
ORSON WELLES 1967 Édition de 50 76,2 x 101,6 cm 4 500 € Terry O'Neill immortalise l'acteur-réalisateur lors du tournage du film Casino Royale de John Huston. Orson Welles y tient le rôle d'un personnage belliqueux appelé Le Chiffre.
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AMY WINEHOUSE 2008 Édition de 50 76,2 x 101,6 cm 8 000 € Le photographe capture la star juste avant qu'elle ne monte sur scène, lors d'un concert donné à Hyde Park pour les 90 ans de Nelson Mandela. Hospitalisée à ce moment-là, elle avait malgré tout tenu à venir chanter.
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BIANCA JAGGER Munich 1978 Édition de 50 101,6 x 101,6 cm 5 500 € Le mannequin Bianca Jagger pose ici dans le cadre du tournage de la bande-annonce du film American Success Company de William Richert, sorti en 1980.
KATE MOSS 1995 Édition de 50 101,6 x 101,6 cm 5 500 € Kate Moss lors d'un shooting à Londres en 1995. Terry O'Neill collaborera avec la star à de nombreuses reprises dans les années 90. FAYE DUNAWAY Beverly Hills 1977 Édition de 50 101,6 x 101,6 cm 5 500 € Le photographe immortalise l'actrice au bord de sa piscine le matin du 29 mars, au lendemain de son Oscar pour le film Network. Le photographe épousera la star six ans plus tard et divorcera quatre ans plus tard.
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CINDY CRAWFORD circa 1990 Édition de 50 101,6 x 101,6 cm 5 500 €
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Le top-model aux abords de Los Angeles. Alors âgée de 24 ans, Cindy Crawford est au sommet de sa carrière, et vient de s'installer à Hollywood.
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SU P E R STA R C H E Z P H OTO H O US E INTERVIEW
terry o'neill « La photographie est devenue le travail de toute ma vie. Je me sens incroyablement chanceux d'avoir pu prendre des photos à un moment où les stars étaient encore accessibles. » Avez-vous déjà exposé en Belgique ?
La personne que j'admirais le plus était Frank Sinatra. Son engagement et son talent étaient extraordinaires. Je l'ai photographié pendant plus de vingt ans, et il m'a toujours permis de le faire gratuitement. Il m'a appris la règle la plus importante de la photographie : apprendre à se fondre dans le décor.
Il y a dix-huit mois, j'ai collaboré avec la marque BMW pour une exposition James Bond présentée dans leurs locaux. Plusieurs grands tirages en édition limitée y étaient accrochés. L'exposition a attiré des milliers de visiteurs. Aujourd'hui, je suis ravi de cette nouvelle expérience à Bruxelles avec la galerie Photo House.
Vous sortez un nouveau livre sur vos photos, The Bowie par O'Neill. Comment définiriez-vous cet artiste ? Quelle est l'histoire de ce livre ?
Comment avez-vous commencé votre carrière de photographe ?
Mon premier amour était le jazz. Je jouais de la batterie. Quand j’ai quitté l'école, j'ai essayé d'obtenir un emploi chez British Airways (c’était BOAC à l'époque) comme agent de bord pour pouvoir passer la moitié de la semaine à New York. C'était l'endroit où il fallait être pour un grand fan de jazz comme moi. Je voulais jouer avec les plus grands ! British Airways n'a pas voulu de moi, mais m’a proposé un emploi dans son département Photographie. Je devais prendre des photos des personnes arrivant et quittant l'aéroport d'Heathrow. Une de mes images, représentant l'ancien Premier ministre Neville Chamberlain dormant la tête affalée sur une table entouré par un groupe de touristes, a été repérée. Un photographe d'un grand journal m'a approché et m'a demandé s'il pouvait avoir la photo : voilà comment j'ai été introduit dans ce monde qui était alors connu sous le nom de Fleet Street. Cela a été un formidable tremplin. Vous avez suivi les Rolling Stones en 1963, pouvez-vous nous en dire plus sur les débuts de ces icônes du rock ?
En 1963, les Stones étaient en effet un jeune groupe de rock en attente d'un contrat d’enregistrement. Leur manager, qui avait vu une de mes photos des Beatles dans un journal, m'a demandé si je voulais photographier les Stones. A ce moment-là, Brian Jones était le chef de la bande, pas Jagger. Ils avaient un look de mauvais garçon, à l’opposé des Beatles qui étaient bien coiffés, bien habillés et adorés des filles. Lorsque j'ai montré les photos au rédacteur en chef du journal, il m’a dit qu’ils étaient laids et m’a demandé de chercher un autre groupe. Quelques semaines après, j'ai photographié le Dave Clarke Five et le Daily Sketch a publié cette fameuse double page avec d'un côté les Stones et de l'autre les Dave Clark Five avec la mention : la belle et la bête. Vous connaissez le reste de l'histoire ! Plus tard, vous avez fait un portrait de la reine Elizabeth ?
J'étais nerveux pendant les semaines qui ont précédé la date fixée pour photographier sa Majesté la Reine. Mais elle a été gentille et généreuse. Je m'étais renseigné et je lui ai raconté une blague
Terry O'Neill, autoportrait, 1990.
sur les courses de chevaux qui m'a valu un sourire. Surtout, cela lui a permis de se détendre. Racontez-nous les circonstances de la réalisation de la célèbre image de Faye Dunaway avec son Oscar au bord de la piscine du Beverly Hills Hotel à Los Angeles.
Aujourd'hui, réaliser un tel cliché est impossible : imaginer photographier une star qui a remporté un Oscar la veille et qui a fait la fête toute la nuit… Impensable de lui demander de se présenter à 6 h le lendemain matin près d'une piscine pour une séance de prise de vue. Non seulement Faye Dunaway est arrivée à l’heure - alors qu'elle n'avait dormi que trois heures -, mais en plus elle était sans assistant ni attaché de presse. J'étais donc libre de la photographier comme je le souhaitais ! Vous avez reçu un prix de la Royal Photographic Society à Londres en 2011 pour votre contribution à l'art de la photographie. Êtes-vous sensible à ce genre de récompense ?
Pour moi, David Bowie était un géant. C’était aussi un vrai gentleman. Je n’aimais pas particulièrement sa voix, mais j'admirais son talent. Ce nouveau livre rassemble notamment des images réimaginées et colorisées réalisées originellement lors du tournage où David Bowie a joué Ziggy Stardust pour la dernière fois au Marquee Club. Le livre montre également les nombreuses métamorphoses de Bowie tout au long de son parcours. Qu'est-ce que la photographie a apporté à votre vie et votre carrière ?
La photographie est devenue le travail de toute ma vie. Je me sens incroyablement chanceux d'avoir pu prendre des photos à un moment où on avait un accès complet aux plus grandes stars de la planète. J'ai eu la chance de pouvoir dévoiler leur véritable personnalité, et pas seulement le personnage fictif qu'ils souhaitaient montrer. Quels sont vos futurs projets ?
Le football est ma grande passion : j'aimerais photographier les grands footballeurs de notre époque, comme Zlatan Ibrahimovic ! Interview réalisée pour Photo en octobre2016 par Bénédicte Supplis.
bio en 5 dates
C’est un grand honneur d'être reconnu par la Royal Photographic Society. C’est merveilleux d'avoir votre travail respecté et reconnu par une institution aussi prestigieuse. Je viens d'un milieu ouvrier, je n'ai pas de qualification… Quand je pense à tous les gens que j'ai eu la chance de photographier, j’en suis toujours époustouflé.
1938 : Naissance à Londres. 1987 : Réalise la photographie de groupe pour les
Pensez-vous qu'il est plus difficile de photographier les stars de nos jours ? Pensez-vous qu'être photographe est aujourd'hui différent de ce que c'était à vos débuts, il y a plus de 50 ans ?
2011 : Exposition rétrospective à la Chris Beetles
Aujourd'hui, cela n'a plus rien à voir. Les stars sont beaucoup plus entourées si bien qu'il est quasiment impossible de montrer la personne telle qu’elle est réellement. Dorénavant, tout est mis en scène et il n'y a plus d'authenticité. Quelle célébrité avez-vous eu le plus de plaisir à photographier ?
75 ans de la Paramount Pictures.
2003 : Parution de Celebrity rassemblant ses plus beaux portraits de star.
2010 : Exposition Terry O'Neill Unseen à la Chris Beetles Gallery de Londres. Gallery de Londres.
exposition Exposition du 4 novembre au 31 décembre 2016 Terry O'Neill - Shooting with the Stars Photo House Brussels, 96 bis rue Blaes, 1000Bruxelles, Belgique. + 32 2 502 12 29 [emailprotected] www.photohouse.fr P H OTO 101
AC T UA L I T É S
MAKING OF DU CAL 2017 LINDBERGH, L'HOMME À FEMMES Il devient le recordman du célèbre calendrier Pirelli en signant sa 3e édition. Peter Lindbergh vient de réaliser, aux quatre coins du monde, The Cal 2017. Avant les images, Photo vous dévoile les coulisses. Par CYRIELLE GENDRON
a marque de pneumatiques au calendrier sexy a fait le choix du cœur en réinvitant Peter Lindbergh. Après 1996 et 2002, l'Allemand signe, pour la première fois dans l'histoire du Cal, une 3e édition, comme il le confiait à Photo dans le n°527 dont il a signé la couverture. Un choix qui n'a rien d'anodin si l'on se souvient du virage entamé en 2016 par Annie Leibovitz avec les modèles atypiques Yoko Ono, Serena Williams ou Amy Schumer. Et si l'on sait, surtout,
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l'engagement du photographe de mode pour libérer les femmes des diktats de la beauté. Pour l'occasion, le maître de l'élégance a réuni un casting d'exception. Quatorze famous actresses que sont Kate Winslet, Charlotte Rampling, Lupita Nyong'o, Penélope Cruz, Léa Seydoux, Zhang Ziyi, Uma Thurman, Julianne Moore, Nicole Kidman, Alicia Vikander, Robin Wright, Rooney Mara, Jessica Chastain, Helen Mirren… ainsi qu'une non-actrice, la professeur russe Anastasia Ignatova.
Des femmes qui incarnent pour le photographe l'idéal féminin. Des femmes de tous âges, sans nu, sans trop de maquillage, et surtout sans retouche. Shootées entre Berlin, Londres, Los Angeles, New York et Le Touquet, en mai et juin derniers, les images du calendrier - tiré à 30000 exemplaires - feront la joie des partenaires et clients de la marque dès le 29novembre. En attendant, Photo vous entraîne dans les coulisses du shooting avec ce making-of délectable ! pirellicalendar.pirelli.com
Ci-dessus et 01 CHARLOTTE RAMPLING Photographiée à Londres. Actrice, mannequin et chanteuse anglaise, Charlotte Rampling est une icône des années 60 connue pour son travail dans des films d’auteurs.
Mise en confiance et complicité sont les deux atouts du maître. 02 NICOLE KIDMAN
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Photographiée à Los Angeles. Aussi productrice, l'Australienne s'est fait connaître dans Calme Blanc de 1989 et la mini-série télévisée Bangkok Hilton.
03 JULIANNE MOORE Photographiée à New York. Prolifique au cinéma depuis les années 1990, l'Anglo-américaine est connue pour ses interprétations de femmes émotionnellement troublées.
04 PENÉLOPE CRUZ Photographiée à New York. L'actrice et mannequin espagnole a été repérée par un agent à 15 ans. L’année suivante, elle joue dans Jambon, Jambon.
05 UMA THURMAN Photographiée à New York. L'actrice et mannequin américaine a tenu des rôles principaux dans des comédies romantiques, des drames et dans des films de sciencefiction et d’action.
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«Les femmes sont représentées […] en tant qu'ambassadrices de perfection et de jeunesse. Il était important de rappeler l'existence d'une beauté très différente, plus réelle et authentique et non manipulée par des intérêts commerciaux. » PETER LINDBERGH Août 2016, Photo N°527.
PENÉLOPE CRUZ Photographiée à Londres. Aussi créatrice de lingerie pour Agent Provocateur, l'actrice a choisi des mannequins différents. « Il n’existe pas une beauté universelle, mais des multitudes. »
LÉA SEYDOUX Photographiée à Londres. L'actrice française a débuté sa carrière en apparaissant dans des films comme Une vieille maîtresse et De la Guerre. Depuis, elle a joué dans de grands films hollywoodiens comme Inglourious Basterds, Robin des Bois et Mission Impossible Protocole fantôme.
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LUPITA NYONG’O Photographiée à New York. La Mexicaine-Kényane Lupita Nyong’o diplômée de Yale a reçu l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 2014 pour le rôle de Patsey dans 12 Years a Slave.
CHARLOTTE RAMPLING Photographiée à Londres. Complice avec chacune des femmes qu'il a choisies, le photographe a confié être, au fond, "amoureux" de toutes : « Ce sont celles que j’aurais aimé épouser, mais je n’ai jamais eu le courage de le leur demander ! »
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AUDUN RIKARDSEN Un orque se nourrit près d’un chalutier dans les eaux arctiques de Norvège. L’animal est en voie d’extinction depuis plus de dix ans.
LE FESTIVAL DE
MONTIER-EN-DER A 20 ANS ! Ce grand rendez-vous de la photographie animalière et de nature fête ses 20 ans dans Photo. A l'honneur, le légendaire concours de la BBC Wildlife Photographer of the Year, à l'oriine du festival. Par ALICE BRULÉ-MORI
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erritoire d’échanges et de rencontres, le festival de Montier-en-Der s'apprête à ouvrir ses portes pendant quatre jours. Il devrait accueillir près de 40 000 visiteurs et présentera une centaine d'expositions, dont la plupart sont inédites. Macrophotographie, ethnonature, ethnologie, biodiversité, paysages et autres monographies sont au programme de ce rendez-vous international, créateur de dialogue autour des problématiques liées à la nature.
Wildlife Photographer of the Year, grande exposition du légendaire concours de photographie animalière et de nature réalisée en partenariat avec la BBC, sera présentée en avant-première mondiale. Salon amateur dans les premiers temps, le rendez-vous de Montier-en-Der qui présente des images en intérieur comme en extérieur offre une concentration exceptionnelle des plus grands photographes de nature : les Michaud, Brandenburg, Vincent Munier…
L E F E ST I VA L D E M O N T I E R- E N- D E R A 20 A NS ! WILDLIFE PHOTOGRAPHER OF THE YEAR
IMRE POTYÓ Des éphémères dansent au-dessus de la rivière Raba, Hongrie.
LANCE VAN DE VYVER Un lion joue avec un pangolin recroquevillé, espèce est en voie d’extinction, Afrique du Sud.
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SAM HOBSON Un jeune renard égaré dans les rues de Bristol, Royaume-Uni.
IAGO LEONARDO Banc de poissons de la famille des Carangidae au large de Cancun, Mexique.
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MARIO CEA Une pipistrelle surgit dans une maison abandonnée à Salamanca, Espagne.
AU PROGRAMME DE CETTE 20e EDITION Véritable point de ralliement pour les passionnés de nature, le festival de Montier-en-Der réunit chaque année de nombreuses personnalités issues d'horizons divers. Ethnologues, journalistes, naturalistes, professeurs et grands photographes se mêlent aux amateurs ou simples curieux venus déambuler à travers les stands. Le festival revêt également un aspect pédagogique puisqu'il propose une programmation spécialement destinée aux jeunes enfants, avec plus de 130 animations pour la jeunesse. Sont prévus en parallèle 40 h de conférence et 70mini-forums ouverts à tous les festivaliers. Mais au-delà de la dimension purement expositive, le rendez-vous prévoit également un pôle dédié au matériel, avec présentation et démonstration des dernières nouveautés en matière d’accessoires photographiques conçus pour photographier la nature. Comme chaque année, les résultats du grand concours organisé par l'Association
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pour le Festival de la photographie animalière et de nature seront annoncés au cours de la remise des prix. Pour la première fois depuis le début du festival, le concours sera composé de séquences vidéos. Concerts, animations de rues, stands d'artisans en tous genres sont aussi au rendez-vous de cette 20e édition qui célèbre la planète. Plus qu’une réunion de passionnés, Montier-en-Der est une aventure qui vise à dépasser l'aspect visuel pour aborder les grands enjeux environnementaux actuels.
le festival de la photo animaliere et de nature de montier-en-der Du 17 au 20 novembre 2016 Montier-en-Der, Haute-Marne. www.photo-montier.org
livre Parution de l’ouvrage Wildlife Photographer of the Year 2016 qui recense les cent photographies primées lors du concours de l’édition 2016. Éditions Biotope, 25 x 25 cm, 160 p. 30 €.
L E F E ST I VA L D E M O N T I E R- E N- D E R A 20 A NS ! INTERVIEW DU PRESIDENT DU FESTIVAL
régis fournel « Nous étions les premiers à organiser une manifestation autour de la photographie animalière. Nous avons donné à ses passionnés la possibilité d'avoir une vitrine et une belle visibilité » conférences, des ateliers menés par des associations engagées. Pour cette édition 2016, Greenpeace organise plusieurs ateliers. Cette dimension est d’autant plus importante cette année puisque le thème est la transmission: transmission des savoirs, des connaissances, et donc transmission intergénérationnelle.
Vous avez cofondé Montier-en-Der dans les années 90. Racontez-nous la création du festival.
C'était en 1996 ! Nous avons commencé par un salon de la photographie animalière et de nature autour du concours de la BBC avant de créer l'association du festival en 1997. Au départ, il n'y avait que 4 000 visiteurs, aujourd'hui il y en a presque 40 000. Selon vous, quelle est la clé de cette ascension ?
Nous avons eu l'opportunité d’exposer les photos du concours de la BBC, qui est le plus grand concours international de photo animalière et de nature, via le Museum d'Histoire Naturelle de Bourges avec lequel nous étions en relation. J'étais membre de l'oice du tourisme avec quelques amis, et peu à peu l’idée d’une manifestation autour de ce concours a germé. Nous sommes sur un site privilégié, le lac du Der, qui est l'un des plus grands sites ornithologiques de France. C'est un lac artificiel de 4 800 hectares où il y a autant de migrations qu'en Camargue ou en Baie de Somme. Nous en avons bénéficié puisque nous avons communiqué dans le magazine de la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) la première année pour avoir nos 4 000 visiteurs. L'autre raison du succès, selon moi, c'est que nous étions alors les premiers à organiser une manifestation autour de la photographie animalière. Nous avons donné aux photographes l’occasion d'avoir une vitrine et une belle visibilité. Cette édition anniversaire proposera-t-elle des thématiques particulières par rapport aux autres éditions ?
Les photographes sont regroupés par thèmes sur une quinzaine de sites. Certains exposent jusqu’à cinq ou six photographes qui sont choisis au mois de janvier. Nous recevons à peu près 300 dossiers pour une sélection d'environ 80. Cette année, nous présentons un sujet ethnologique nouveau, à savoir l’homme pleinement intégré à la nature et les problématiques que cela peut engendrer. Le festival est extrêmement pluriel. De façon plus précise, qu’est-ce que présente ou représente Montier-en-Der ?
Depuis quelques années nous sommes beaucoup copiés : il y a maintenant des manifestations et des salons autour de la photographie animalière chaque week-ends. Cependant, nous possédons toute la filière concernant la photographie nature, ce qui fait notre force et notre différence. Nous avons un important pôle matériel où sont exposées toutes les grandes marques : Canon, Nikon, Fujifilm, Olympus, Sony… Mais nous avons aussi toutes les marques de petit matériel et accessoires spécifiques à la photographie d'observation. Des visiteurs viennent de loin pour découvrir ce matériel-là qui se trouve diicilement ailleurs.
Des amateurs, vous êtes passés à un public de professionnels. Avez-vous perçu une évolution notoire dans la manière dont les photographes représentent la nature ? Régis Fournel par Sylvain Jolibois.
Des grands noms de la photographie animalière vous rejoignent chaque année : James Balog, qui a parrainé le festival l’an dernier, Jim Brandenburg, Michel et Christine Denis-Huot... Ont-ils contribué à la renommée de Montier-en-Der ?
Le passage de l'argentique au numérique a changé beaucoup de choses techniquement, mais ce qui a beaucoup évolué, c'est le regard des photographes. Au début, une photo réussie c'était le portrait d'un lion ou d'un tigre avec un cadrage le plus serré possible. Aujourd’hui, c'est représenter l'animal dans son environnement. Le milieu est presque plus important que l'espèce.
C'est indéniable. Dès la première année, nous avons reçu Michel Denis-Huot, qui n'est pas connu du grand public mais qui est une référence dans la photographie animalière. Il nous a mis le pied à l'étrier. Cette année-là, nous avons exposé des photographies impressionnantes de lui puisqu’elles étaient tirées grandeur nature. Les laboratoires n'avaient jamais vu ça, c’était un défi technique pour eux. Cette exposition a été un déclic important dans l’histoire du festival.
L'édition 2015 a été compliquée au niveau financier. Qu'en est-il cette année ?
Diriez-vous que Montier-en-Der est une manifestation engagée ?
Quels sont les principaux moyens de financement du festival ?
Nous ne sommes ni sectaires ni militants mais engagés, oui, puisque Montier est un lieu d'expression. Un exemple : le stand de la Fédération de la Chasse côtoie celui du RAC (Rassemblement Anti-Chasse)… Cela génère évidemment des débats ! Mais puisque les photographes sont engagés, nous le sommes aussi. Nous les accompagnons. Aller depuis vingt ans dans les mêmes endroits, constater la dégradation de la nature, la disparition de certaines espèces, tout cela relève de l’engagement.
Nous avons un tiers de financements publics, à savoir les collectivités territoriales : la région qui est notre premier financeur, le département, la communauté de communes de Montier-en-Der. L’Etat ne nous subventionne quasiment pas. Nous avons un tiers de financements privés : Canon, Nikon, Chasseur d'Images qui produit les catalogues et les programmes à prix très intéressants. Nos recettes propres représentent le troisième tiers, avec les entrées. Nous arrivons en tout à un budget de 700 000 €, avec quatre salariés. Heureusement, 400 bénévoles sont présents sur le festival, dont une centaine qui travaille en amont et une vingtaine à l’année. Une petite exposition leur est consacrée cette année car certains d'entre eux se sont mis à la photographie, et des festivaliers photographes sont devenus bénévoles ! Nous avons des partenariats avec d'autres festivals, celui de Namur en Belgique, par exemple, ou celui de la Baie de Somme. Nous échangeons également beaucoup avec Argelès qui produit des expositions en bord de mer dont nous sommes cofinanceurs. Montier-en-Der, c'est 20 ans de bonheur et 20 ans de belles promesses à venir ! Interview réalisée pour Photo en octobre2016 par Alice Brulé-Mori.
La photographie est-elle un bon moyen pour sensibiliser la population ?
La simple beauté de la nature comme outil de sensibilisation ne suit plus ! Il faut que cette beauté s’oriente vers un engagement, et la photographie en est un. Par exemple, l'an dernier les images de James Balog sur la fonte des glaciers à travers vingt ans de photographie ont beaucoup impressionné les visiteurs. Le festival agit aussi sur la sensibilisation des jeunes, car nous avons un public scolaire très important. En fait, il y a véritablement deux festivals en un seul : un festival grand public et un festival pour les enfants. Nous en recevons entre 4 000 et 5 000 chaque année. Un programme spécifique leur est consacré, avec des sorties, des
L'an dernier, les attentats du Bataclan nous ont causé 30 000 € de dépenses non-budgétisées car nous avons dû renforcer la sécurité sur les quinze sites. De plus, nous avons perdu une fréquentation de 4 500 enfants, car c'est la seule semaine où les scolaires n'ont pas eu le droit de sortir des écoles. Et, comble de malchance, il a fait un temps exécrable pendant la durée du festival !
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MARCHÉ DE L’ART VENTES À VENIR
PARIS PHOTO FAIT MONTER LES ENCHERES Paris Photo s’installe au Grand Palais, les ventes aux enhères battent leur plein, Paris est comme haue année en cette saison le centre de l’attention des colleionneurs de photographies du monde entier. Par BÉNÉDICTE SUPPLIS
arallèlement à Paris Photo, les ventes aux enchères de photographies proposées en novembre sont de plus en plus nombreuses à Paris et constituent un des temps forts de l’année pour les collectionneurs. Si auparavant ces ventes se déroulaient traditionnellement à Londres, depuis quelques années, les grandes maisons comme Sotheby’s et Christie’s profitent de l'effervescence de l'actualité photographique parisienne pour proposer leurs plus beaux lots. Tour d'horizon des temps forts des ventes parisiennes de novembre et entretien avec Elodie Morel, directrice du département Photographie chez Christie's Paris. Faites-vous plaisir, enchérissez !
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HELMUT NEWTON (1920-2004) CHEZ CHRISTIE'S (Voir page 118) Raquel Welch in her backyard, de la série Private Property, Suite III, Beverly Hills, 1980. Tirage argentique, tiré en 1984, signé au
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crayon et cachet de copyright du portfolio Helmut Newton Private Property numéroté print 2, suite III, édition n° 20 au crayon (verso). 27 x 27 cm Estimation : 6 000-8 000 €
yann le mouël PHOTOGRAPHIES MODERNES ET CONTEMPORAINES La maison de vente Yann Le Mouël et l’experte Viviane Esders présentent une vente consacrée aux plus grands noms de la photographie : HerbRitts, Elliott Erwitt, ThomasRuff, Helmut Newton, Edouard Boubat, Robert Doisneau… Un lot, consacré à Louis Stettner, mettra en avant les images emblématiques de ce photographe américain qui a su capter l’atmosphère des villes, de Paris à New York. Un tirage de Promenade, Brooklyn, 1954, est estimé 1 000-1 500 €.
piasa
DATE DE LA VENTE : le 7 novembre 2016 à 14 h. LIEU DE LA VENTE : Salle IV, Hôtel Drouot, Paris. EXPOSITION PUBLIQUE : samedi 5 et dimanche 6 novembre de 11 h à 18 h, lundi 7 novembre de 11 h à 12 h www.viviane-esders.com
GYULA HALÁSZ DIT BRASSAÏ (1899-1984) Série Magie, 1932-1940. Epreuve aux sels d’argent, tirage de l’artiste avec cachet Brassaï et inscription manuscrite au verso. Cette œuvre a été présentée au MoMA en 1956 et à l'ICA de Londres en 1958. Bibliographie : Brassaï Graffiti, éditions du Temps, 1960. 22,8 x 15,6 cm Estimation : 10 000-15 000 €.
HORST P. HORST (1906-1999) Portrait de la princesse Natalie Paley, ca 1930. Tirage argentique signé, daté et titré au dos, tampon de l’artiste. 30,3 x 22,4 cm Estimation : 4 000-5 000 €.
DATE DE LA VENTE : le 15 décembre 2016 à 17 h. LIEU DE LA VENTE : 118 rue du faubourg St Honoré, 75008 Paris. EXPOSITION PUBLIQUE : les 12, 13 et 14 décembre de 10 h à 19 h, le 15 décembre de 10 h à 12 h. www.piasa.fr
millon & associés COLLECTIONS & PROPOSITIONS, PHOTOGRAPHIES XIXE ET XXE SIÈCLE Sous l’expertise de Christophe Goeury, Collections et Propositions se compose d’un ensemble de 86calotypes de François Joseph Edouard De Campigneulles (18261879) mis en vente pour la première fois. Au total 115lots dont les estimations commencent à 1500€. Avec 3 000 épreuves estimées entre 200 et 10 000 €, la vente du fonds des frères Séeberger est à suivre de près, ainsi que celle de la maquette originale du livre Ballade pour violoncelle et chambre noire, par Robert Doisneau (1912-1994) et Maurice Bacquet (1911-2005). Enfin, la collection de Mr. J.F.M, composée de 40 lots estimés entre 1 000-1 500€, propose les plus grands noms du XXesiècle : Brassaï, Alfred Stieglitz, Willy Ronis, Irina Ionesco… DATE DE LA VENTE : le 8 novembre 2016 à 13 h 30. LIEU DE LA VENTE : Salle VV, quartier Drouot, 3 rue Rossini, 75009 Paris. EXPOSITION PUBLIQUE : samedi 5 novembre et lundi 7 novembre de 11 h à 19 h, mardi 8 novembre de 10 h à 11 h. www.millon.com
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SÉEBERGER FRÈRES (2E GÉNÉRATION) Mode Utilisation du procédé Transflex, ca 1965. Tirage argentique d'époque, cachet “Succession Albert Séeberger/Fonds Séeberger” au dos. 39,4 x 29,5 cm Estimation : 800-1 000 €.
phillips PHOTOGRAPHS Phillips présente des photographes du XXe et du XXIe siècle ainsi que la collection du célèbre producteur Georges Bermann. Réunie au cours de ces vingt dernières années, celle-ci reflète l'œil cinématographique de celui qui s'est rendu célèbre pour ses clips musicaux, ses publicités et ses longs métrages. 18lots seront présentés, dont des Richard Avedon, William Eggleston, Nick Knight, Annie Leibovitz, Dennis Hopper, Seydou Keïta et Guido Mocafico. Nous retiendrons la photographie de Thomas Struth, Art Institute of Chicago II, 1990, estimée 100,000-150,000 £ (115 000170 000 €). A noter un émouvant tirage de Seydou Keïta, Untitled, 1956-1957, représentant un couple enlacé, estimé 20 000-30 000 £ (23 000-35 000 €). Pour terminer, coup de cœur pour Taryn Simon, Research Marijuana Crop Grow Room, 2005-2007, cliché estimé 10 000-15 000 £ (11 000-17 000 €). DATE DE LA VENTE : le 3 novembre 2016 à 14 h. LIEU DE LA VENTE : 30 Berkeley Square, Mayfair, London W1J, UK. EXPOSITION PUBLIQUE : du 28 au 3 novembre, du lundi au samedi de 10 h à 18 h, le dimanche de 12 h à 18 h. www.phillips.com
ANNIE LEIBOVITZ (1949) R2-D2 on the set of Star Wars : Episode II, Attack of the Clones, Pinewood Studios, London, 2002. Tirage d’archive pigmenté. 94,2 x 116 cm Estimation : 8 000-12,000 £ (9 000-14 000 €).
cornette de saint cyr GRANDEUR NATURE Le 14 novembre prochain, Cornette de Saint Cyr consacrera le travail des photographes sublimant la nature. Pour la première fois, une vente sera intégralement dédiée à ce sujet, avec plus de 150 clichés. Paysages, animaux pris sur le vif, la nature est dévoilée sous toutes ses formes, à l’heure où l’écologie est une préoccupation incontournable. Cette sélection est volontairement présentée sous un jour positif et plein d’espoir, où la beauté de notre environnement naturel nous paraît indispensable à protéger. Les plus grands font partie de cet ensemble : Peter Beard, Yann Arthus-Bertrand, Ansel Adams,
Sebastião Salgado, Vincent Munier ou encore Nick Brandt. A noter, un magnifique portrait de loup par Vincent Munier, estimé 4 000-5 000 €, ou encore une sublime parade des grues, également signée Vincent Munier, estimée 6 000-7000 €. Nous retiendrons l’ours polaire de Joe Bunni, estimé 4 500-5 000€, ainsi que le sublime tirage de Nicolas Henry, Boudhakumari Dhakal, dans l'arbre sacré de Durai, 2011, estimé 2 500-3 500 €. DATE DE LA VENTE : le 14 novembre 2016 à 19 h. LIEU DE LA VENTE : 6, avenue Hoche, 75008 Paris. EXPOSITION PUBLIQUE : vendredi 11, samedi 12 novembre, dimanche 13 et lundi 14 novembre de 11 h à 18 h. www.cornetteddesaintcyr.fr
NICK BRANDT (1966) Lioness on the Mound, 2012. Tirage d’archive pigmenté, numéroté 9/15 et signé. 122 x 106 cm. Estimation : 15 000-25 000 €.
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artcurial « DE LA SUCCESSION WILLY RONIS : COLLECTION STÉPHANE KOVALSKY » Cette année, Artcurial propose un événement rare: la vente de la collection de Stéphane Kovalsky rassemblant des Willy Ronis : 160 lots pour une estimation globale de 300 000 €. Les œuvres mises en vente sont toutes marquées par un cachet indiquant la provenance, Atelier de Willy Ronis et collection Stéphane Kovalsky. Chroniqueur du XXesiècle, Willy Ronis fut un formidable témoin montrant Paris (Belleville et Ménilmontant notament), la Provence, le monde ouvrier, les congés payés, les loisirs comme le ski, etc. Il documenta également la mutation des sociétés des pays de l’Europe de l’Est après-guerre, dont l’Allemagne. La vente offre un panorama complet de son travail et rassemble nombre de clichés iconiques. DATE DE LA VENTE : le 13 décembre 2016 à 20 h. LIEU DE LA VENTE : 7 Rond-Point des Champs-Elysées, 75008 Paris. EXPOSITION PUBLIQUE : le 9 décembre et le 12 décembre de 10 h à 18 h. www.artcurial.com
WILLY RONIS (1910-2009) Nu provençal Tirage argentique Estimation : 2 000-5 000 €
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sotheby's PHOTOGRAPHIE De nombreux grands maîtres de la photographie du XXe siècle seront présents dans les ventes de Sotheby's cette année à Paris. William Eggleston, avec Untitled (Memphis), 1972, est l’une des photos phares de la session avec une estimation comprise entre 150 000 et 200 000 €. De belles estimations pour la photographie de début de siècle avec André Kertész et sa série des Distorsions, 1933, évaluées chacune 20 000-30 000 € et pour Henri Cartier-Bresson avec son célèbre tirage Un Dimanche sur les bords de Seine, 1938, estimé 12 000-18 000 €. A noter également un magnifique tirage d’Arthur Elgort, Kate Moss, Brasserie Lipp, 1993, réalisé pour Vogue Italie, estimé 6 0008000 €. Pour finir, la photographie émouvante de Marc Riboud, Washington, 1967, est estimée 4 000-6 000 €. DATE DE LA VENTE : le 11 novembre 2016 à 15 h. LIEU DE LA VENTE : 76 rue du faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris. EXPOSITION PUBLIQUE : du 7 au 10 novembre de 10 h à 18 h, le 11 novembre de 10 h à 12 h. www.sothebys.com
WILLIAM EGGLESTON (1939) Untitled, (Memphis), 1972. Tirage dye-transfer de 1986, édition 8/9 53,4 x 34,6 cm. Estimation : 150 000-200 000 €
MARC RIBOUD (1923-2016) Washington, 1967. Tirage argentique postérieur, signé et tamponné au verso 25,4 x 38,1 cm. Estimation : 4 000-6 000 €.
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christie's PHOTOGRAPHS Deux ventes seront proposées chez Christie's Paris cette saison. La première se déroulera le 10novembre et présentera la collection particulière de photographies du XIXesiècle du peintre André Derain, ainsi que les plus grands noms de la photographie du XXe siècle. Voici une liste non exhaustive des lots à retenir : un exceptionnel album d’Amélie Guillot-Saguez datant de 1847 et comprenant 37 épreuves est estimé 200 000-300 000 € ; un tirage albuminé d’Eugène Atget, Le joueur de guitare, estimé30000-50 000 €. Dans un registre plus contemporain, un cliché de l’Opera Garnier par Candida Höfer est estimé 40 00060 000 €. A noter également Akron Civic Theatre, Ohio, 1980, d’Hiroshi Sugimoto (estimation 15 00020 000 €) ainsi que Forte da Casa, 2000, de Rineke Dijkstra (estimation 12 000-18000€). Mention spéciale pour les deux magnifiques tirages abstraits de Nobuyoshi Araki, estimés chacun 2 000-4 000 €. La deuxième vente se déroulera le 12 novembre et présentera les collections particulières de Claude Berri. Nous retiendrons le tirage de Thomas Ruff, jpeg co01, 2005, estimé 60 00080 000 €, le cliché de Luc Delahaye, George Bush at Concert Noble, 2005 (estimation 20 000-30 000 €) ainsi que Arranged by Tracey Atkinson, Director, and Gregory Hedberg, Chief Curator, at the Wadsworth Atheneum, Hartford CT, 1984, par Louise Lawler, estimé 30 000-50 000 €.
AMÉLIE GUILLOTSAGUEZ (1810-1864) Rome, 1847. Album comprenant 37 épreuves sur papier salé dont cinq signées à l’encre sur l’image et sept signées et datées dans l’image. Chaque image est légendée au crayon sur la feuille. In-8 oblong, reliure d'époque, marocain aubergine à long grain. Album : 22,2 x 30 x 1 cm. Chaque image env. 12,5 x 17 cm. Estimation : 200 000-300 000 €.
DATE DE LA VENTE : les 10 et 12 novembre à 15 h. LIEU DE LA VENTE : 9, avenue Matignon, 75008 Paris EXPOSITION PUBLIQUE : du samedi 5 novembre au jeudi 12 novembre jusqu’à 12 h. www.christies.com
(CI-DESSUS) PHILIP LORCA DI CORCIA (1951) Ralph Smith, Hollywood, 1990-1992. Tirage Ektacolor sur papier Kodak signé à l’encre (verso), édition de 20 exemplaires. 38,8 x 58,5 cm. Estimation : 8 000-12 000 €.
ADJUGÉ - VENDU !
viviane esders CINÉMA - PHOTOGRAPHIES Sous la direction de Yann le Mouël, une belle réussite pour les ventes cinéma de Viviane Esders. Meilleure vente pour Bert Stern, avec Marylin Monroe The Last Sitting, adjugé 7 750 € pour une estimation à 5 500-6 500 €. Toujours Bert Stern, avec Elisabeth Taylor en Cléopâtre, 1962, qui double l’estimation haute avec une adjudication à 2 125 €. Shahrokh Tatami, avec Steve Mc Queen, 1968, double l’estimation 118 PH OTO
basse avec une photo adjugée 1 250€. La plus belle envolée est pour un anonyme qui shoota Audrey Hepburn dans le film de Blake Edwards, Diamants sur canapé, en 1961. Estimée 200-300 €, le tirage a été adjugé 813 € ! Pour terminer, Patrick Morin et son tirage de Brigitte Bardot sur le tournage du film Le Mépris, en 1963, a été adjugé 938 €, contre une estimation à 300-500 €. DATE DE LA VENTE : le 20 septembre 2016 à 14 h. LIEU DE LA VENTE : Salle II, Hôtel Drouot, Paris. www.viviane-esders.com
Adjugé :
7 750€ BERT STERN (1929-2013) Marylin Monroe, The Last Sitting, 1962 Tirage argentique signé au crayon doré sous l’image, tampon au dos, 73 x 73 cm. Estimation: 5 500-6 500 €.
M A RC H É D E L ' A RT INTERVIEW
elodie morel Directrice du département Photographie chez Christie's Paris. capital d’envisager une problématique plus large pour éduquer le public afin qu'il considère la photographie comme un objet de collection et non pas seulement d’un point de vue documentaire.
Quel est votre rôle au sein de Christie's ?
Je suis spécialiste en photographie et je dirige le département à Paris et à Londres. C’est un rôle de conseil pour orienter au mieux nos clients qui souhaitent vendre ou acheter des œuvres, tout en étant à l’écoute et au courant de l’actualité de ce marché. Mon rôle consiste aussi à établir les stratégies du département Photographie en Europe, c’est-à-dire à envisager ce à quoi ressembleront nos ventes à venir à Londres et à Paris.
Cette année attendez-vous des acheteurs encore plus nombreux que les années précédentes ou craignez-vous une baisse comme les indicateurs l’annoncent ?
Quelle sélection propose Christie’s pour novembre?
Cette année, nous présenterons deux ventes, dont la première est notre vente générale dans laquelle une grande partie est consacrée au XIXe siècle : de rares daguerréotypes, comme celui du Baron Gros représentant l’Acropole d’Athènes en 1850, mais aussi des images d’auteurs non identifiés, dont le portrait d’un trappeur américain réalisé vers 1850. Un autre ensemble est consacré à des épreuves retrouvées dans les archives de la famille d’André Derain. Il s’agit de 47tirages d’Eugène Atget représentant les sujets les plus convoités de l’artiste, ainsi que deux portraits de Julia Jackson par Julia Margaret Cameron. André Derain fut un collectionneur éclairé de photographie. Il fit probablement la connaissance d’Eugène Atget par l’intermédiaire de Man Ray. La seconde vente sera consacrée à une partie de la collection de Claude Berri. Il fut non seulement un grand collectionneur d’art contemporain, mais il voua aussi une véritable passion pour la photographie: Brassaï, Paul Strand, Rodchenko, Sugimoto, Nan Goldin, Louise Lawler ou encore Jeff Wall. Constatez-vous actuellement un engouement pour la photographie du XIXe siècle ?
Je suis particulièrement heureuse de nos propositions cette saison. L’album d’Amélie Guillot-Saguez découvert en Allemagne est une œuvre vraiment importante de l’histoire de la photographie. Il s’agit du seul album connu à ce jour rassemblant autant d’épreuves d’Amélie Guillot-Saguez (1810-1864). Elle est considérée comme la première femme photographe. Avec son mari, le docteur Guillot, ils sont à l’origine de l’amélioration du procédé photographique du calotype. En 1847, ils ont publié un ouvrage consacré à leur méthode qui est reconnue pour avoir simplifié le procédé développé par Blanquart et Talbot. La photographe réalisa ses premiers calotypes à Rome en 1847 en parcourant l’Italie. Son travail fut récemment mis à l’honneur lors de l’exposition Qui a peur des femmes photographes ? au musée d’Orsay. Le choix des œuvres contemporaines pour les ventes de novembre est-il influencé par ce qui sera présenté à Paris Photo?
Ce n’est pas Paris-Photo qui influence notre sélection ni le contenu de nos ventes. Celles-ci sont préparées des mois en avance en tenant compte des tendances et des événements marquants de l’année passée ou à venir. Parfois, une première œuvre confirmée pour la vente nous incite à envisager une section
Elodie Morel
sur tel ou tel artiste. Les œuvres contemporaines que nous présentons sont celles d’artistes présents sur un second marché, c’est-à-dire des artistes ayant déjà une cote et une notoriété à un niveau international. Nous ne présentons pas de nouveaux artistes contemporains puisque notre rôle n’est pas de révéler des talents mais plutôt de répondre à une demande d’acheteurs internationaux pour des artistes déjà bien établis. C’est aussi la force de Christie’s que de pouvoir bénéficier d’un rayonnement international. Cela permet d’être sélectif sur le choix de ce que nous présentons en vente Pourquoi les ventes de novembre de Christie’s se passent-elles à Paris ?
Chaque année depuis 2010, Christie’s organise des ventes de photographies à Paris au mois de novembre. Paris Photo est la foire la plus importante au monde dans ce domaine. Les ventes aux enchères et les différents événements organisés en marge du salon font de Paris la capitale de la photographie au mois de novembre. En 2010, nous avons lancé nos premières ventes parisiennes avec la dispersion d’un ensemble de tirages de Richard Avedon provenant de la Fondation et, l’année suivante, il s’agissait de tirages confiés par la Fondation Henri Cartier-Bresson. Depuis, nous organisons chaque année deux ventes : l’une générale, constituée d’œuvres de diverses provenances, l’autre étant à chaque fois une collection ou un ensemble provenant d’un même propriétaire. En Europe, nous proposons deux temps forts pour la photographie. Nos ventes parisiennes à l’automne pendant Paris Photo et une vente à Londres au printemps qui coïncide avec le salon Photo London. En mai 2017, nous organiserons une vente londonienne pour la troisième année consécutive. Elle sera essentiellement tournée vers une photographie plus contemporaine, comprenant également des images autour de la mode. Les maisons de ventes et les exposants de Paris Photo sont-ils en concurrence pendant cette période très chargée en événements?
Certes, les galeries et les maisons de ventes proposent en quelques jours une offre très importante, mais je crois que cette concentration favorise l’intérêt que le public porte à la photographie. Il est
Nous n’attendons pas plus d’acheteurs mais nous souhaitons maintenir notre présence et nos ventes comme l’un des moments incontournables pour les amateurs et collectionneurs de photographies. Paris a été endeuillée l’année dernière au moment de Paris Photo par les attentats du 13 novembre, j’espère que cela n’a pas découragé les clients étrangers et qu’ils répondront présents cette année. Comment s'est porté le marché de la photographie en 2016 ?
Le marché, ou plutôt les marchés, de la photographie sont stables. Il n’y a pas eu de variations très fortes mais plutôt une régularité des prix. Les photographes d’autrefois sont devenus des artistes contemporains qui utilisent la photographie comme médium. Leurs œuvres sont présentes dans des galeries qui défendent aussi bien la peinture que la sculpture. Nous observons cependant des évolutions et des changements dans les comportements des acquéreurs. Le collectionneur n’est plus exclusivement intéressé par la photographie mais il aime aussi l’art contemporain, le design, l’art d’après-guerre, etc. Il est au courant de la cote des artistes ou du prix des œuvres. L’information disponible sur Internet lui permet d’être plus sélectif ou plus prudent. Il y a les œuvres qui se vendent très bien car elles correspondent à une tendance et une actualité. Et, de manière plus générale, la qualité, la rareté et la provenance restent des critères décisifs qui permettent d’atteindre un prix élevé. Imaginez que vos catalogues de ventes de novembre deviennent, le temps de cette interview, des catalogues de Noël. Quel est l’œuvre-cadeau que vous choisiriez ?
Sans hésiter l’album d’Amélie Guillot-Saguez car sa découverte fut déjà comme un cadeau. C’est un des aspects assez extraordinaires de notre métier : participer et contribuer à révéler une œuvre inconnue ou une œuvre dont l’histoire est fascinante. Ces moments sont rares mais d’une grande intensité. J’ai eu cette chance à plusieurs reprises avec les rayographies inconnues de Man Ray découvertes dans un grenier en 2008, les André Kertész précieusement cachés pendant la guerre et offerts par l’artiste à son “héroïne”, ou encore les Brancusi amoureusement conservés par sa maîtresse, Marthe, qui furent miraculeusement sauvés de la décharge. La photographie permet encore ces découvertes ! Interview réalisée pour Photo en octobre2016 par Bénédicte Supplis P H OTO 119
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ça vient Il n’y a aucune raison de ne pas emporter son appareil photo partout avec soi : On devrat les porter en permanence
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champion en vitesse
déclenchez et profitez
au doigt et à la voix
01 – COMPACT SONY RX100 MARK V
03 – APPAREIL INSTANTANÉ LEICA SOFORT
05 – CAMÉRA GOPRO HERO5 BLACK
Compact bien qu’équipé d’un grand capteur de 1", le cinquième représentant de la gamme Sony RX100 impressionne par sa vitesse d'exécution : 24 im/s à pleine définition de 20 Mpxl sur 150 vues consécutives ! Il possède aussi un écran orientable à 180° et un viseur électronique. Prix : 1 200 €. www.sony.fr
Orange, menthe ou blanc nacré, il existe un Sofort pour toutes les occasions. Le nouvel appareil instantané de Leica accepte le film Instax mini, mais devrait aussi très rapidement avoir ses propres films signés de la pastille rouge dont une émulsion noir et blanc !
Imaginez une caméra 4K qui vous suit partout, peut nager sans caisson additionnel et vous obéit en toutes circonstances. C’est ce que propose GoPro avec la Hero5 black qui possède un écran tactile mais surtout la reconnaissance vocale. Plus besoin des mains pour la commander !
Prix : 279 €. fr.leica-camera.com/
Prix : 430 €. www.gopro.com
roi du selfie
belle bête
faites-lui tourner la tête
02 – HYBRIDE FUJIFILM X-A3
04 – OBJECTIF TAMRON SP 150-600 MM F/56,3 DIVC USD G2
06 – TRÉPIED MANFROTTO BEFREE LIVE
Avec son écran LCD coulissant et inclinable, le X-A3 est le compagnon idéal des amateurs de selfies qui apprécieront son autofocus à détection des yeux et son mode d’optimisation des portraits. Son design rétro ajoute au charme de cet appareil compact qui se glisse dans tous les sacs. Prix : 650 € avec le XC 16-50 mm.
Autofocus plus rapide, résolution plus élevée et stabilisation plus eicace : la deuxième version du 150-600 mm fait tout mieux, y compris offrir une meilleure protection et une ergonomie plus adaptée. Mais ne rêvez pas, il ne fait pas encore le cadrage à votre place !
Il est léger mais surtout très compact grâce à son système de rangement avec les jambes autour de la tête. Désormais disponible avec une rotule vidéo, le kit Befree Live permet de réaliser des panoramiques et des bascules fluides. Ce trépied accepte une charge maximale de 4 kg.
www.fujifilm.eu/fr
Prix : 1 600 €. www.tamron.eu/fr/
Prix : 240 €. www.manfrotto.fr
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LES NOUVEAUTÉS
de sortir ! ils sont désormais compas, légers et résistent aux agressions extérieures. comme n'importe uel accessoire de mode ! Par PASCALE BRITES
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petite à l'extérieur et grande à l'intérieur
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plus rapide que l'éclair
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mobile avec style
09 – FLASH PROFOTO D2
11 – SMARTPHONE HUAWEI P9
En plus d’être équipé d’une double optique Leica et d’offrir des résultats en photo dignes des appareils dédiés, le Huawei P9 se décline en Rouge Profond et Bleu Pastel, des couleurs tendance et glamour. La technique peut enfin s’aicher avec style !
Prix : 200 €. www.epson.fr
1/63 000 s, c’est la vitesse incroyable à laquelle peut monter ce flash de studio monobloc. Il peut en outre déclencher en rafale à 20 im/s et se synchroniser avec n’importe quel appareil jusqu’à une vitesse de 1/8000 s grâce à sa fonction HSS. Il est compatible avec la mesure TTL et disponible en deux puissances de 500 et 1 000 Ws.
pour les experts et plus si affinité
accessoire de mode
la famille s'agrandit !
10 – HYBRIDE OLYMPUS PEN E-PL8
12 – CAMÉRA NIKON KEYMISSION 360, 170, 80
Ses lignes douces, sa poignée confortable et son écran tactile et orientable vous donneront assurément envie de poser les mains sur ce PEN E-PL8 pour jouer avec ses filtres artistiques avant de partager vos images en Wi-Fi. Il est disponible en finition cuir marron, noir ou blanc, et possède une gamme d’étuis assortis.
D’un premier modèle long à faire son apparition, Nikon a finalement présenté trois caméras d’action étanches toutes équipées d’une connexion sans fil SnapBridge qui charge automatiquement les photos sur un smartphone. La KeyMission 360 est la plus originale avec sa paire de capteurs qui filment en UHD.
07 – IMPRIMANTE EPSON EXPRESSION XP-900
Ne vous fiez pas à ses petites dimensions car l’Epson XP-900 est bien une imprime A3 qui peut, en plus, numériser des documents A4. Wi-Fi, recto-verso et charriot pour CD/DVD font également partis de ses attributs.
08 – HYBRIDE CANON EOS M5
Avec l’EOS M5, Canon propose enfin un hybride performant doté d’un capteur APS-C de 24 Mpxl avec la technologie Dual Pixel où l’autofocus s’effectue sur le capteur. Viseur électronique 2,36Mpts, rafale à 7 im/s et écran orientable et tactile sont ses autres atouts. Prix : 1 140 €. www.canon.fr
Prix : 550€. www.huawei.com/fr/
Prix : 2 595 € et 3 395 €. profoto.com/fr/home
Prix : 450 €. www.olympus.fr
Prix : 300 € et 400 €. www.nikon.fr
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C A H I E R T EC H N I Q U E UN APPAREIL DANS LE VISEUR
apple flashe sur la photo
iphone 7 et 7 plus Avec les iPhone 7 et 7 Plus, Apple reste dans la course. Alors ue le smartphone a remplacé l’appareil photo compa d’hier, la firme de Cupertino a soigné le module de prise de vue de ses appareils, intégrant notamment un astucieux système d’optiues pour simuler un zoom. Par PASCALE BRITES
sous le capot Capteur : 12 Mpxl (7 Mpxl en façade) Stabilisation : optique Objectif : 28 mm f/1,8 (iPhone 7), 28 mm f/1,8 et 56 mm f/2,8 (iPhone 7 Plus) Video : 4K Flash : éclairage à quatre Leds avec compensation du scintillement de l’éclairage environnant Processeur : puce A10 Fusion quatre cœurs Ecran : 4,7" (iPhone7)/5,5" (iPhone 7 Plus) Autonomie : 14 heures (iPhone 7)/15 heures (iPhone 7 Plus)
les plus - design - très grand choix d’applications - stabilisation optique - double module photo
les moins - prix - format lightning propriétaire - absence de HDR avec le double module photo
système bi-objectifs
conversations facetime et selfies améliorés
En intégrant deux objectifs, l’un grand-angle de focale 28 mm et l’autre avec une focale de 56 mm, l’iPhone 7 Plus permet de simuler l’effet d’un zoom optique tout en conservant une excellente qualité d’image. Les deux optiques sont stabilisées pour garantir la netteté des images. Un zoom numérique permet de cadrer plus serré que le 56 mm en taillant dans les 12 Mpxl du capteur. Les deux smartphones s’alignent enfin sur la concurrence en proposant un enregistrement des images au format Raw.
Avec la caméra en façade, les conversations FaceTime deviennent claires et fluides. Équipée d’un capteur de 7 Mpxl avec la “capture de couleurs élargie” et de la stabilisation automatique de l’image, elle sublime les selfies qui n'ont pas besoin de correction.
faux jumeaux Les 7 et 7 Plus se distinguent par la taille de leurs écrans, respectivement 4,7 pouces et 1 334 x 750 pxl et 5,5 pouces et 1 920 x 1 080 pxl. Qualifiée de Retina HD, cette dalle possède un gamut élargi et une luminosité 25 % supérieure. Le bouton Home devient virtuel avec la possibilité de lui attribuer des raccourcis personnalisés.
finition laquée En plus des habituels argent, or et or rose, les iPhone 7 et 7 Plus inaugurent les finitions noir mat à l’aspect anodisé et noir de jais aux reflets et à l’aspect laqué très luxueux. Mais les deux smartphones ne se contentent pas d’être design, ils sont aussi résistants puisqu’en supprimant la prise jack Apple les rend plus étanches aux poussières et aux projections d’eau. Ils répondent tous deux à la norme IP67.
enregistre tous les détails
lightning multi-fonction
l'avis de photo Avec les iPhone 7 et 7 Plus, Apple a soigné les qualités photo pour notre plus grand plaisir. La puce A10 permet un traitement rapide des informations et rend ces deux modèles très attirants. Mais dans un même temps, la concurrence progresse et les tarifs annoncés par Apple restent de loin les plus élevés. www.apple.com
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airpods Pour tous ceux qui en ont assez de déméler les fils de leurs écouteurs, voici les Airpods sans fil avec micro intégré et offrant jusqu'à 5h d'autonomie. 179 euros, c'est le prix à payer pour la liberté de mouvement.
Apple a déplacé les fonctions audio vers la connexion lightning et ajouté deux hautparleurs pour un son stéréo. Les deux iPhone 7 sont livrés avec des écouteurs EarPods Lightning et un adaptateur lightning vers Jack. Que tous les utilisateurs se rassurent, ils pourront toujours utiliser leurs écouteurs personnels !
Si Apple a mis l’accent sur la photo, il n’a pas pour autant délaissé la vidéo qui peut s’effectuer en définition 4K. Des modes supplémentaires en 1 080 p jusqu’à 120 im/s ou encore en 720 p à 240 im/s ont également été ajoutés pour réaliser des ralentis spectaculaires sur des sujets en mouvement.
Prix de vente : 769 € en 32 Go, 879 €, en 128 Go et 989 € en 256 Go. IPhone 7 Plus : 909 € en 32 Go, 1 019 € en 128 Go et 1 129 € en 256 Go.
C A H I E R T EC H N I Q U E UN APPAREIL DANS LE VISEUR
un hybride moyen-format
fujifilm gfx Certains attendaient un hybride 24 x 36, mais c’est finalement un format de capteur encore supérieur ui éuipe le Fujifilm GFX. Il devient le deuxième modèle hybride sans miroir moyen-format du marhé, après l’Hasselblad X1D. Par PASCALE BRITES
Fujifilm GFX : Prix non communiqué. Sortie prévue pour le début de l’année 2017. sous le capot Capteur : Cmos 43,8 x 32,9 mm Définition : 51,4 Mpxl Processeur : X-Processor Pro Monture d’objectif : Fujifilm G-Mount Autofocus : détection de contraste sur le capteur Viseur : électronique amovible Vidéo : HDTV 1080 Enregistrement : deux logements pour cartes SD Connexion : Wi-Fi, USB 3.0, HDMI, micro stéréo, sortie casque, alimentation secteur
les plus - capteur de grande taille - haute définition - gamme optique complète - écran orientable
les moins - autofocus par détection de contraste - nouvelle gamme optique - peu de détails techniques encore
l'avis de photo Difficile de se prononcer sur la qualité de l’appareil en raison du peu d’informations disponibles mais imaginer profiter de la qualité d’un moyen-format sans avoir besoin d’une encombrante valise est enthousiasmant. Encore un peu de patience, le GFX et ses objectifs sont prévus pour début 2017. www.fujifilm.eu
VRAIMENT COMPACT ? Profiter de la qualité d’image offerte par un grand capteur de 43,8 x 32,9 mm dans un appareil suisamment transportable pour sortir des studios photo, voici le défi que s’est fixé Fujifilm en développant son nouveau boîtier GFX. Il faut dire que depuis que les viseurs électroniques ont progressé au point d’offrir une image détaillée quasi instantanée et que les autofocus se sont eux aussi perfectionnés, il devient possible de s’affranchir du miroir pour réduire le tirage optique et fabriquer des appareils de plus petites dimensions. C’est le concept utilisé dans tous les appareils hybrides micro 4/3, APS-C ou 24 x 36 et qu’Hasselblad vient également de décliner sur son X1D. Comme ce dernier, le Fujifilm GFX intègre un capteur 43,8 x 32,9 mm, près de 1,7x la surface d’un 24 x 36, à la très haute définition 51,4 Mpxl. Il est cependant un peu moins compact que son aîné en raison notamment de l’excroissance au niveau de son écran arrière : c’est le sacrifice à faire pour profiter d’une double charnière autorisant de l’orienter horizontalement et verticalement pour varier facilement de point de vue.
BEAUCOUP DE CHOSES À VENIR Peu de détails ont été dévoilés sur le produit au moment de sa présentation. Il ne sera disponible qu’au début de l’année 2017. Fujifilm se réserve encore le droit d’opérer quelques ajustement. On sait cependant qu’il
va accueillir un viseur électronique amovible fixé sur la griffe porte-flash de l’appareil. Celui-ci pourra donc être ôté pour gagner en compacité. D’après les premières informations divulguées par Fujifilm, l’appareil devrait réaliser la mise au point par détection de contraste directement sur le capteur. C’est moins rapide que les systèmes hybrides avec corrélation de phase, mais l’appareil n’étant pas destiné à la photographie d’action, il faudra voir sur le terrain si cette technologie présente ou non un handicap. Côté vidéo, le GFX devrait enregistrer en Full HD 1080 p et sa sortie HDMI offrir un flux non compressé. Il possède une prise casque et une entrée micro stéréo. Sans doute l’appareil intéressera-t-il donc aussi les vidéastes qui pourront profiter d’une très faible profondeur de champ et du modelé des systèmes moyen-format. Qui dit nouvelle conception et nouveau format de capteur dit également nouvelle monture d’objectif. Pour accompagner le GFX, Fujifilm a présenté six exemplaires qui composeront la gamme GF : cinq focales fixes allant de 18 mm à 95mm en équivalent 24 x 36 et un zoom correspondant à un 25-51 mm f/4. Tous ces objectifs possèdent une bague d’ouverture R et un commutateur C pour tout de même régler l’ouverture de diaphragme depuis le boîtier. Ils profitent également d’une conception “tout-temps” qui les protège des insertions de poussière et des ruissellements. Du très haut de gamme prometteur. 123 PH OTO
C A H I E R T EC H N I Q U E UN APPAREIL DANS LE VISEUR
paré pour l'aventure
panasonic lumix dmc-g80 Coup de jeune pour la plus ancienne des gammes hybrides : le Lumix G80 intègre les dernières tehnoloies de Panasonic et s’enriht de joints d’étanhété le protégeant des poussières et des ruissellements. Par PASCALE BRITES
Prix de vente : 900 € boîtier nu, 1 000 € en kit avec le 12-60 mm f/3,5-5,6 Asph Power OIS et 1 300 € avec le 14-140 mm f/3,5-5,6 Asph Power OIS. sous le capot Capteur : Cmos 4/3 (17,3 x 13 mm) Définition : 16 Mpxl Vidéo : 4K 3840 x 2160 30 p 100 Mbit/s Stabilisation : par déplacement du capteur sur 5 axes, compatible Dual IS
taillé pour les sorties au grand air Sa conception tropicalisée permet au G80 de supporter les conditions les plus extrêmes de prise de vue. Il résiste à l’insertion de poussières et aux éclaboussures, donc aux averses de pluie. Il faut cependant penser à l’associer à un des objectifs tropicalisés de la gamme micro 4/3 pour vraiment en tirer les bénéfices. Les sorties en extérieur ne seront plus un souci en raison également d’une autonomie accrue de la batterie qui est annoncée pour 900 vues !
visée électronique Le viseur intégré est composé d’une dalle Oled haute définition de 2,36 Mpts. Il offre une visée à 100% du champ photographié avec un taux d’agrandissement confortable de 0,74x. Il seconde l’écran arrière orientable dans des conditions de forte lumière. Au même niveau, se trouve le flash intégré de nombre guide 9 à 200 Iso qui peut être utilisé de manière automatique ou selon les modes synchronisation lente ou atténuation des yeux rouges toujours avec une exposition en TTL.
Viseur : Oled 2,36 Mpts, 100 %, 1,48x (0,74x en éq. 24x36) Écran : TFT tactile et orientable 3" et 1,040 Mpts
post-traitement à l'écran Situé à l’arrière de l’appareil, l’écran 3" est une dalle TFT de 1,040 Mpts orientable librement en position verticale ou horizontale avec un fonctionnement tactile. On peut donc choisir de déclencher directement depuis l’écran ou d’accéder à l’ensemble des menus du bout du doigt. C’est sur cet écran qu’on profite des options exploitant sa rapidité en mode 4K. La fonction Post Focus permet de sélectionner la zone qu’on aurait aimée nette après la prise de vue pour décaler la mise au point tandis que le Focus Stacking accroît la profondeur de champ en empilant des images à différentes distances de mise au point.
Autofocus : détection de contraste Rafale : 40 im/s (obturateur électronique), 9 im/s (obturateur mécanique sans AF), 6 im/s avec AF Flash : NG9 à 200 Iso Connexions : Wi-Fi, USB 2.0, HDMI, micro stéréo Dimensions : 128 x 89 x 74 mm Poids : 453 g nu
les plus - tropicalisation - double stabilisation - modes Photo 4K et Post Focus - viseur électronique
les moins - taille de capteur - prix
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du débutant aux plus exigeants Que l’on souhaite l'utiliser en mode tout automatique ou peaufiner ses réglages, le G80 est un modèle évolutif qui possède aussi bien des fonctions iAuto ou Scènes qu’une multitude de fonctionnalités avancées : enregistrement en panoramique, intervallomètre, animation stop motion, filtres créatifs photo et vidéo, contrôle manuel des paramètres de prise de vue…
exit le filtre passe-bas Au cœur du G80, le capteur Cmos de 16 Mpxl est dénué de filtre passe-bas pour un rendu des détails optimal. Sa définition permet d’offrir une bonne qualité d’image et limite la montée du bruit dans les hautes sensibilités. Ce capteur est stabilisé sur cinq axes pour garantir une bonne netteté avec la gamme des objectifs micro 4/3 en photo et en vidéo. La correction des vibrations est meilleure avec des objectifs stabilisés grâce à la double stabilisation Dual I.S. L’autofocus est effectué directement sur le capteur.
l'avis de photo En ajoutant des joints d’étanchéité, Panasonic fait de cet appareil un modèle sérieux. On adore les modes Photo 4K et Post Focus qui exploitent sa rapidité d’action et qui montrent qu’un usage intelligent des performances intrinsèques peut faire la différence. La définition est un peu limitée mais on s’adaptera en soignant ses cadrages ! www.panasonic.com
C A H I E R T EC H N I Q U E UN APPAREIL DANS LE VISEUR
recordman de vitesse
olympus om-d e-m1 mark ii Avec cette deuxième version de son hybride haut de gamme, Olympus place la barre encore un peu plus haut en proposant un appareil dont la vtesse en rafale peut atteindre 18 im/s avec le suivi autofocus et même 60 im/s sans AF, le tout en pleine défintion de 20 Mpxl. Par PASCALE BRITES
sous le capot capteur : Cmos micro 4/3 définition : 20,4 Mpxl vidéo : 4K 4096 x 2160 px à 24 p et 3840 x 2160 px à 30p stabilisation : sur le capteur, 5 axes viseur : evf à 2,36 Mpts 1,48x écran : LCD orientable et tactile de 3" autofocus : TTL 121 points rafale : 18 im/s avec AF et 60 im/s sans flash : NG 12,9 à 200 Iso synchro flash : 1/250s, 1/8 000 s en mode super FP connexion : USB 3.0, Wi-Fi
Olympus OM-D E-M1 Mark II : Prix non communiqué encore. Sortie prévue en fin d'année. TAILLÉ POUR L’ACTION
l'avis de photo
Olympus a sorti le grand jeu pour faire de son OM-D E-M1 un appareil à même de séduire les professionnels en quête de compacité. À première vue, c’est sa cadence en rafale qui impressionne le plus puisqu’elle s’élève à 18 im/s avec l’autofocus actif et l’obturateur électronique, et peut monter à 60 im/s avec une distance de mise au point fixe. Mais ces performances ne seraient rien sans un système puissant pour traiter l’information. Au cœur de l’appareil, le capteur micro 4/3 de 20 Mpxl est donc associé à un nouveau processeur TruePic VIII. La qualité d’image est également assurée par le système de stabilisation sur cinq axes intégré au capteur et donc compatible avec toutes les optiques de la marque. Très utile lors de l’utilisation de longues focales, il se montre également présent pour l’enregistrement de vidéo qui pourra être réalisé en 4K UHD à 30 im/s ou en Full HD à 60 im/s.
Comme l'appareil ne sera commercialisé qu’en fin d’année, il est pour l’instant difficile de lui trouver des défauts tant il affiche des spécifications haut de gamme. Notre réticence est liée à la taille de son capteur qui engendre un bruit un peu plus prononcé en haute sensibilité.
La vitesse ne lui serait d’aucune utilité sans précision de mise au point. Et pour cela, l’OM-D E-M1 possède un autofocus par corrélation de phase intégré au capteur qui s’appuie sur la présence de 121 collimateurs croisés. Afin de suivre son sujet sans décalage ni perte d’aichage au moment du déclenchement, le viseur électronique a été revu. Il aiche un temps de réaction de 6 ms avec
dimensions : 134,1 x 90,9 x 68,9 mm poids : 498 g nu
les plus - autofocus et rafale rapide - boîtier et objectifs compacts - joints d’étanchéité - écran orientable - viseur haute définition
les moins - qualité en haute sensibilité du capteur 4/3
AGIT AVEC PRÉCISION
une cadence de 120 im/s. À l’arrière, on retrouve l’écran orientable et tactile du précédent modèle qui facilite la réalisation de photographies en plongée ou en contre plongée et offre une navigation rapide dans les menus.
COMPAGNON DE TERRAIN Bien que ses dimensions lui permettent de se glisser dans une besace photo avec une collection d’objectifs, l’appareil aiche des spécifications très haut de gamme comme la protection contre les ruissellements et les poussières grâce à des joints d’étanchéité sur le boîtier mais également sur une sélection d’objectifs et de flashs. Depuis la première version, Olympus a légèrement revu la poignée qui est un peu plus proéminente et offre une meilleure prise en main. La batterie a également été modifiée pour atteindre une autonomie 40 % plus importante et permettre un chargement court qui s’effectue en seulement deux heures. Enfin, Olympus a placé un double logement pour cartes mémoires au format SD. Des signes qui ne trompent pas sur l’orientation professionnelle de l’appareil qui est confirmée par la mise en place par Olympus de différents niveaux de services clients avec une prestation Elite prenant en charge les frais d’envoi et le prêt d’un appareil en cas de réparation ainsi qu’un programme d’entretien et d’assistance. www.olympus.fr
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C A H I E R T EC H N I Q U E
LE CANON EOS 5D MARK IV pierre-olivier deschamps fait C’est à l’occasion d’une séance en studio sur le stand Canon au festival Visa pour l’Image À peine dix minutes par portrait et des conditions de forts contrastes
Pierre-Olivier Deschamps par Jacques Graf /Divergence
Pourquoi avoir testé l’appareil en situation de studio ?
C’était initialement une demande de Canon pour le projet VU' vous habille de lumière. J’ai ensuite réalisé que seul un appareil comme celui-ci allait me permettre de travailler dans de telles conditions. Comme les modèles sont éclairés uniquement par la guirlande de Led, il me fallait un appareil avec un autofocus rapide et extrêmement précis, domaine dans lequel le 5D Mark IV n’a pas démérité. J’utilise souvent du matériel moyen-format en studio mais, avec le Canon, j’ai gagné beaucoup de temps à utiliser un collimateur décentré et j'ai pu profiter d’un autofocus rapide. Qu’avez-vous pensé du nouveau capteur Cmos et de la nouvelle mesure de lumière ?
Mes photographies ont été réalisées à 800 Iso et j’ai fait la mesure de lumière en spot sur les visages. Mon souhait était de ne surtout pas brûler les hautes lumières pour conserver du détail sur la peau. Et je dois dire que j’ai été surpris par la qualité des images, notamment en observant les grands tirages offerts aux modèles. Je n’ai pas vu de montée de bruit dans les ombres et j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de douceur dans la surexposition. Auparavant, j’aurais hésité à monter à 800 Iso
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LE CANON EOS 5D MARK IV : 4 100 € sous le capot Capteur : Cmos 24 x 36 Ratio de l'image et définition du capteur : 30,4 Mpxl Monture : Canon EF Viseur : Optique 100 % Autofocus : module à 61 collimateurs et corrélation de phase sur le capteur Connexion : Wi-Fi, GPS Mémoire : 2 emplacements CF et SD Dimensions : 151 x 116 x 76 mm Poids : 890 g
à cause de la dynamique réduite en haute sensibilité, mais sur les images, j’ai constaté un vrai respect des contrastes de la scène avec des dégradés progressifs. Quelle est selon vous la nouveauté la plus attirante de l’appareil?
L’écran tactile ! Il m’a fait gagner un temps précieux pendant les dix minutes que durait chaque séance de portrait et m’a permis de garder le rythme. Je n’ai même pas eu à regarder le mode d’emploi pour comprendre le fonctionnement de l’appareil ni à passer par les boutons pour entrer dans les menus. Il offre une bonne qualité d’aichage et s’est montré fiable pour vérifier les contrastes et la dynamique ainsi que la zone de mise au point. J’ai aussi apprécié la position de balance des blancs automatique
avec respect de l’ambiance. Elle complète la version neutre d’un réglage qui sied bien aux conditions en intérieur. Même si je travaille en Raw pour ainer après coup la tonalité, ce mode s’est montré assez juste et a demandé peu de corrections sur l’ordinateur. Parlez-nous des autres nouveautés, du Wi-Fi, du GPS, du Dual Pixel Raw. Les avez-vous essayées ?
Je n’ai pas utilisé la connexion Wi-Fi. Travaillant seul, je n’avais pas d'intérêt à transmettre mes images sans fil, cela aurait épuisé la batterie dont l’autonomie ne m’a cependant pas fait défaut. Je pense que cette fonction est très utile quand on travaille avec une équipe pour qu’un assistant ou un directeur artistique puisse contrôler au
fur et à mesure sur l’ordinateur. Toutes les photos ont été réalisées en studio, la géolocalisation ne s’imposait donc pas. Mais lorsque j’ai réalisé les 4 000 photos de la région parisienne pour la Société du Grand Paris, j’aurais apprécié le GPS qui m’aurait évité des heures de post-production ! Quant au Dual Pixel Raw, il permet de faire une accentuation de manière localisée avec une meilleure qualité que dans un logiciel. À Visa, je n’avais pas le temps de faire de corrections sur les images, mais cette fonction aurait pu permettre d’ajuster la mise au point sur les photos de couple, quand les deux personnes ne se trouvent pas au même niveau. Les fonctions vidéos vous intéressent-elles ?
Oui, la vidéo m’intéresse et le 5D Mark IV présente toutes les spécifications nécessaires avec sa définition 4K et l’enregistrement externe du son. Les demandes que je reçois en vidéo sont toujours couplées avec de la prise de vue de photos. Avec ce type d’appareil, je peux conserver les mêmes optiques et les même lumières, c'est important. L’autofocus sur le capteur permet une acquisition de la mise au point plus souple. C’est un vrai gain de temps quand on ne dispose pas d’une équipe d’assistants pour réaliser l'ensemble des réglages.
LE TEST DU GRAND PHOTOGRAPHE
DANS LES MAINS D'UN PRO toute la lumière sur le portrait que le photographe de l’agence VU’ a pu tester le dernier-né de la mythique série 5D de Canon. et de faibles lumières ont été les contraintes de cette séance de prises de vues. Par PASCALE BRITES
VU’ vous habille de Lumière était le concept du studio photo installé sur le stand Canon pendant toute la durée du festival Visa pour l’Image 2016 à Perpignan. Pierre-Olivier Deschamps a choisi d’habiller les participants d’une guirlande lumineuse. Photos : Pierre-Olivier Deschamps /VU’
Pour conclure, diriez-vous que le Canon EOS 5D Mark IV possède tous les attributs d’un appareil professionnel ?
pierre-olivier deschamps en 5 dates 1981: Commence la photographie en
Assurément. C’est un appareil fiable et rapide qui a répondu à mes attentes. Je l’ai utilisé avec sa poignée qui me semble indispensable d’un point de vue ergonomique pour des prises de vue en vertical. J’ai trouvé que l’écran tactile m’avait permis de tenir le rythme sans interrompre la séance de prise de vues pour faire des réglages. C’est un point très important en portrait pour tenir le flux et garder l’attention des modèles.
publiant des photos de théâtre dans Libération. 1986 : Participe à la création de l’agence VU’. 2007 : Publie le livre Architectures, aux Éditions du Chêne. 2010 : Obtient le World Press dans la catégorie Contemporary Issues pour sa série Résidences. 2011 à 2013 : Réalise un état des lieux de 4 000 images pour la Société du Grand Paris.
www.canon.fr
www.pierreolivierdeschamps.com
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ACTUS
PHOTO DE NUIT Berlin-Bruxelles-Perpignan ! Pour ce numéro, Photo est sorti de Paris pour se rendre sur les événements incontournables de la rentrée photo. On vous raconte !
à berlin Le 28 septembre, lors de la cérémonie de remise du Prix LeicaOskar Barnack, Agnès Grégoire (à gauche) et Jérôme Auzanneau, directeur Leica France (à droite) ont félicité Scarlett Coten, lauréate du Prix 2016 (voir p. 64).
à photo house
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Le 8 septembre dernier, l'Américain Robert Landau inaugurait son exposition Rock’n’Roll Billboards à Bruxelles, entouré de Séverine Yrieix et Bénédicte Supplis (1), Lady Monika Bacardi (2) et David Swaelens-Kane (3).
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à visa pour l'image Photo, partenaire fondateur du festival de photojournalisme Visa pour l'Image à Perpignan, présentait en exclusivité son numéro spécial. Du 27août au 11 septembre, Cyrielle Gendron et Louise Rebeyrolle ont rencontré les visiteurs et les photographes exposés, parmi lesquels le SudAfricain Brent Stirton, en pleine visite guidée avec son Photo en main (à droite) !
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ACTUALITÉS
ADIEU LES AMIS gérard rondeau —————— Voyageur invétéré, autodidacte de grand talent, Gérard Rondeau était venu à la photographie par une illumination, en découvrant un livre d'Henri Cartier-Bresson au début des années 1970. Il se lance alors, documente les Gitans, immortalise les paysages de sa Champagne natale, suit le Tour de France, puis part en reportage à New York, au Mali, au Japon, à Sarajevo… Pendant 20 ans, pour le journal Le Monde, il dresse le portrait de nombreux artistes : Louise Bourgeois, Jean-Paul Gaultier, Keith Haring, Paul Virilio, Alain Bashung… Avec son fidèle Hasselblad, il met un point d'honneur à travailler son noir et blanc en lumière naturelle. Membre de l'agence VU', le photographe a exposé à Jakarta, Buenos Aires, Lausanne, Berlin, Istanbul, New York, Rome… et a signé près d'une quinzaine de livres. Consacré Meilleur artiste plasticien aux Globes de Cristal 2007, Gérard Rondeau est mort d'un cancer foudroyant le 13 septembre à 63 ans.
george barris —————— Barris restera celui qui a réalisé la dernière photo de Marilyn le 13 juillet 1962. D'abord photographe de l'armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Américain s'est ensuite illustré à Hollywood où les stars ont défilé devant son objectif. Elizabeth Taylor, Marlon Brando, Charlie Chaplin, Clark Gable, Steve McQueen… et Marilyn Monroe qui deviendra son amie. George Barris est décédé le 30 septembre, il avait 94 ans.
nathan lyons —————— Plus qu'un photographe, c'est une figure de la photographie qui disparaît avec Nathan Lyons. Décédé le 31 août à 86 ans, l'Américain aura été curateur, auteur, enseignant… Après des débuts dans l'Armée de l'air en 1950, il a été directeur de la George Eastman House, fondateur de Visual Studies Workshop, rédacteur en chef de Photographes sur la photographie: A Critical Anthology et un photographe documentaire au style reconnaissable par ses diptyques, toujours en noir et blanc. 130 P H OTO
louis stettner —————— Il était à l'honneur tout l'été au Centre Pompidou à Paris. Louis Stettner, photographe américain, est mort ce 13 octobre à 93 ans. Sculpteur, peintre mais aussi poète, il débute la photographie dans l'armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, puis s'installe à Paris où il embrasse le courant humaniste. Un pied en France, un pied aux États-Unis, il y capte des scènes de vie tendres et poétiques. Louis Stettner laisse derrière lui plus de 70 ans d'images iconiques.
jeroen oerlemans —————— Le photojournaliste néerlandais de 46 ans a été tué à Syrte, en Libye le 2 octobre dernier. Il y couvrait l'offensive du gouvernement contre Daech. Enlevé et blessé en 2012 par des djihadistes en Syrie, il était l'un des rares journalistes à couvrir la région. Représenté par Panos Pictures et Hollandse Hoogte, il a notamment publié ses images dans The Guardian, Newsweek, The Sunday Times ou Courrier International. Après Abdelkader Fassouk en juillet, il est le deuxième journaliste mort lors de ces combats.
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PHOTO N°529, JANVIER-FEVRIER 2017
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