Zapping
Le zapping est, dans le langage familier, une manière de regarder la télévision consistant à changer régulièrement de chaîne, et le plus souvent à une fréquence élevée, dans le but de trouver un programme que le spectateur jugera satisfaisant à regarder. Une pratique courante est de zapper durant les coupures de publicité.
Au Québec, en raison de sa consonance trop anglaise, le terme « zapping » est délaissé au profit de zappage, qui est construit de la même manière mais en remplaçant le suffixe « –ing » par « –age ». Le terme familier « pitonnage » y est également utilisé.
Quelques autres suggestions ont par ailleurs été faites (« saut de chaîne », « saute-chaîne », « saute-bouton », « saut », « pianotage »), sans toutefois avoir été validées par l'usage.
Développement
Cette pratique s'est répandue largement grâce à l'apparition de la télécommande : c'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle se voit parfois surnommée zappette.
L'explosion du nombre de chaînes disponibles, avec la démocratisation de la télévision par câble, par satellite, par ADSL ou par réseau numérique terrestre, y a également contribué. Ces nouveaux modes de télévision proposent d'ailleurs au zappeur un outil lui facilitant la tâche : la mosaïque des programmes. Il s'agit d'une interface présentant simultanément, en écran divisé, l'ensemble des programmes actuellement diffusés ; l'utilisateur n'a plus qu'à déplacer le curseur avec les flèches afin de sélectionner la source sonore qu'il souhaite écouter, et à valider si le programme lui convient.
Connotation et analogies
Le zapping souffre d'une connotation de paresse ou encore d'inattention et d'hyperactivité. La pratique est d'ailleurs considérée par certains observateurs comme symptomatique de l'évolution des sociétés vers une tendace à la consommation jetable, y compris dans les choix intellectuels. Il est ainsi question de « zapping idéologique » ou « culturel » par exemple.
On parle aussi par analogie de zapper quelque chose (un sujet dans une conversation, une tâche à effectuer) ou quelqu'un, pour décrire le fait de l'ignorer ou de l'oublier, et de passer à autre chose.
Autres types de zapping, équivalents, procédés suivant le même principe
L'apparition des magnétoscopes puis des numériscopes a engendré le développement d'un autre type de zapping, le zipping : le fait, lors de la lecture d'un enregistrement, d'augmenter la vitesse de lecture pendant les coupures publicitaires, afin de retrouver plus rapidement la suite de son programme.
Le zapping trouve un équivalent sur le Web dans le fait de « surfer », c'est-à-dire de passer de site en site par le biais d'hyperliens, souvent sans trop s'y attarder.
Les scanneurs radio et les scanneurs de ports informatiques utilisent également le même principe, en sautant respectivement de fréquence en fréquence, et de port en port.
Conséquences
C'est cette propension qu'ont les téléspectateurs à zapper, qui a conduit plusieurs pays d'Amérique du Nord à choisir le standard ATSC au lieu du DVB pour la télévision numérique terrestre. En effet, le premier est capable de syntoniser un signal et de commencer à le décoder en environ une seconde, là où le second peut nécessiter plusieurs secondes.
Par ailleurs, le zapping peut engendrer des tensions lorsque plusieurs personnes regardent un même poste de télévision, et que l'une d'elles zappe sur une autre chaîne sans avoir obtenu le consentement des autres, ces derniers étant alors privés du programme qu'ils étaient en train de suivre.
À propos du terme
Étymologie[1]
Selon Philippe Vandel, qui emploie le terme dans le mensuel Actuel d'[2], le français « zapping » vient du verbe anglais « to zap », formé à partir d'une onomatopée. Ce verbe était employé dans les années 1980 par des publicitaires américains confrontés au changement d'habitude devant la publicité télévisée depuis l'arrivée de la télécommande dans les foyers. Ils faisaient référence à une bande dessinée qu'ils lisaient dans leur enfance, Buck Rogers, dont le héros disposait dans son astronef d'un « rayon de la mort » qui tuait ses adversaires en faisant « zap ! ». Par extension, le fait de changer de chaîne devant la publicité « tuait » celle-ci.
Apparitions
- La bande dessinée Les Zappeurs, puis Zapping génération
Le zapping comme type de programme télévisé
Par extension, un zapping est un type d'émission ou de chronique dans lequel sont montées, parfois avec les commentaires d'une voix off ou même d'un animateur en plateau, une succession de séquences ayant une caractéristique commune : l'humour (on parle alors de bêtisier), le sujet qu'elles traitent, le fait d'avoir été diffusées sur une même période ou sur une même chaîne, etc. Il s'agit en quelque sorte d'une revue de presse de la télévision, dont l'auteur zappe à la place du spectateur.
Plusieurs magazines papier, notamment spécialisés dans l'actualité télévisuelle, proposent des rubriques similaires, avec des captures d'écran accompagnées d'une transcription de l'action et des dialogues.
L'émission télévisée italienne Blob a été la pionnière, et fut un succès immédiat. Elle a été diffusée la première fois le , et rapidement adoptée par Canal+ (Le Zapping). Canal+ propagera le format dans les autres pays européens.
Le format est également très répandu sur internet ; que ce soient des extraits d'émissions télévisées, ou bien des zappings uniquement basés sur d'autres vidéos trouvées sur internet (en France ; Koreusity, Le Zap de Spi0n, ou certaines chaînes sur YouTube) . Le mélange des deux sources (internet et télévision) pour créer un zapping n'est pas répandu.
- Premiere Zapping (de 1993 à 2006)