Hassen Chalghoumi
Naissance | |
---|---|
Nationalités |
française (depuis ) tunisienne |
Activité |
Religion |
---|
Hassen Chalghoumi (en arabe : حَسَن ٱلشَّلْغُومِي, Ḥasan al-Ššalġūmī), né à Tunis le 5 septembre 1972[1], est un responsable associatif et religieux franco-tunisien.
Il est président de l'association culturelle des musulmans de Drancy, qui gère la mosquée Al-Nour dont il est l'un des imams.
Il se présente comme partisan d'un dialogue inter-religieux, notamment entre islam et judaïsme, ce qui lui vaut d'être surnommé « l'imam juif » par ses détracteurs[2].
Après un début de notoriété en 2006, il est, dans les années suivantes, de plus en plus présent dans les médias français en tant que représentant d'un « islam modéré ». La classe politique française en fait l'un de ses interlocuteurs dans les milieux musulmans[3].
Sa représentativité, ses qualifications en tant qu'imam et sa médiatisation font cependant l'objet de controverses.
Biographie
Fils d’un vétérinaire originaire d’Algérie et d’une femme au foyer originaire de Menzel Bourguiba, Hassen Chalghoumi grandit dans la ville du Bardo en Tunisie dans une famille qu'il décrit comme « religieuse mais libérale »[1],[4]. Il est le seul des quatre enfants à choisir de fréquenter une école coranique[1]. Il aurait quitté la Tunisie en 1992, « après avoir été arrêté par la police de Ben Ali », selon son ancienne plume Farid Hannache.
Le futur « acteur remarqué du dialogue entre islam et judaïsme »[5], se rend alors brièvement en Syrie puis en Turquie avant de rejoindre Lahore au Pakistan, où il restera trois ans et demi dans une madrassa, école coranique fondamentaliste dépendant du mouvement Tabligh : « Après un an de perfectionnement en Inde, j’ai obtenu un diplôme de théologien qui me permet d’être imam », explique Chalghoumi[6].
Depuis lors, il déclare cependant : « Je n’ai jamais été fondamentaliste […] je ne porte pas la barbe, je serre les mains de femmes et mes enfants sont dans le privé catholique[7]. ». Cette période de sa vie est présentée par Hassen Chalghoumi de façon très différente : après le bac et jusqu'en 1996, il aurait été à la recherche de ce qu'il appelle un « islam magique », et visite les pays mentionnés ci-dessus : Syrie, Algérie, Turquie, Inde, et Pakistan donc. Selon ses dires, il aurait été séduit par l'esprit de Gandhi en Inde et par la Turquie, où selon lui, « les minorités sont protégées » et «l’État séparé de la religion»[1]. Toujours selon ses dires, les écoles qu'il aurait fréquentées seraient des écoles soufies[8].
Une fois formé au Pakistan, Hassen Chalghoumi rejoint la France, en 1996[8], s’installant chez son frère aîné, en Seine-Saint-Denis. L’année suivante, il commence à prêcher dans les foyers immigrés, notamment au foyer Sonacotra de la rue Hector-Berlioz à Bobigny. En parallèle, rapidement devenu l’un des chefs de la mouvance tabligh en Île-de-France, « sillonnant les banlieues pour pratiquer le prosélytisme pakistanais » (Farid Hannache), il se fait embaucher à l’Association pour une meilleure citoyenneté des jeunes (APMCJ), officiant, entre 1999 et 2003, comme « grand frère » (médiateur) à la RATP[1]. Il est également gérant d'une pizzeria qui fait faillite[9].
En 2000, il est naturalisé français[8].
Le , alors qu'il est manutentionnaire sur la plate-forme de Roissy, son badge d'accès lui est retiré pour « raisons de sûreté », dans le cadre d'une enquête portant sur l'un de ses frères[10].
Une note de la Direction générale de la Police nationale rapporte qu'en 2004, lors d'un prêche dans un foyer Sonacotra de Bobigny, il aurait été remarqué pour ses positions extrémistes, et de ses appels en faveur du Djihad[8]. Il y affirme « celui qui va mourir au Djihad ira en direction du paradis »[8]. De plus, selon plusieurs sources au ministère de l'Intérieur, Hassen Chalghoumi serait répertorié par les services de renseignement pour son appartenance au mouvement fondamentaliste du Tabligh jusqu'en 2005, dont il aurait été encore proche en 2010[11]. Selon son ex-conseiller Farid Hannache, en 2004, le ministère de l'Intérieur a lancé une procédure d'expulsion à son encontre, en raison de son intégrisme[12]. Cette procédure sera annulée à la suite de l'intervention de l'UOIF - l'Union des organisations islamiques de France[12]. Hassen Chalghoumi nie pour sa part avoir jamais été « extrémiste », tandis que Jean-Christophe Lagarde, maire centriste de Drancy et proche de l'imam, affirme que la fiche accusant ce dernier d'extrémisme vient d'une « manipulation des renseignements généraux » : selon lui, « elle a été écrite pour justifier le retrait du badge de M. Chalghoumi parce que ce dernier avait refusé de devenir un informateur de la police[10]. »
Il participe aux cérémonies de commémoration au camp de Drancy[13], durant laquelle, il reconnait la « singularité de la Shoah », nouant à cette occasion des liens avec la communauté juive. C'est également à cette époque qu'il est remarqué par Jean-Christophe Lagarde, qui en fait l'un de ses contacts privilégiés dans les milieux musulmans de sa ville[14].
Lorsque Lagarde rencontre les associations musulmanes qui souhaitent édifier un lieu de culte, Chalghoumi est l'imam pressenti[13]. Il devient président de l'Association des musulmans de Drancy[15]. La mosquée est inaugurée le [16]. Très vite, elle rassemble des milliers de personnes chaque semaine[13].
En , lors du débat sur le port de la burqa, il se déclare favorable à son interdiction. Il soutient alors la loi française sur l'interdiction de la burqa[17],[18].
Peu après, en , il affirme avoir été agressé dans la mosquée de Drancy par un « commando islamiste »[13],[19],[20]. Cependant, sa version des faits est démentie par les fidèles présents, et, par la suite, Chalghoumi reconnaît ne pas avoir été présent au moment de la prétendue agression[21].
En , il coécrit avec son ex-conseiller Farid Hannache, journaliste, Pour l'Islam de France[22]. Ce dernier, s'est depuis, totalement désolidarisé de Chalghoumi. Il le qualifie de caricature et de faux imam[12],[23]. Il dénonce notamment son passé d'extrémiste, ses dérives politiciennes, ainsi que son illégitimité à parler au nom des musulmans[12],[23].
Positionnement religieux
Sur l'islam en France
Hassen Chalghoumi se dit être un représentant d'un islam modéré et républicain[17], bien qu'en même temps, il demeure proche du mouvement fondamentaliste Tabligh[11]. En , il tente de lancer la Conférence des imams de France, avec pour objectif de créer une instance théologique capable de créer des « fatāwā ». Le président du CRIF, le grand-rabbin de Paris, des élus et des diplomates des pays arabes[Combien ?] sont présents à l’évènement. Les représentants des communautés musulmanes ainsi que ceux de l'Église catholique n'y assistent pas[24]. La Conférence reste une « coquille vide »[25].
Face à la « montée » d'un islam radical et de certaines «influences étrangères», il plaide pour la formation d'imams « républicains », qui vont « fortifier des valeurs », comme celle de la place à part entière des femmes[26].
Il dénonce l'influence de la confrérie des Frères musulmans sur l'islam, qu'il qualifie de «plaie pour l'Islam»[17].
Son livre, Pour l'Islam de France, est un plaidoyer pour « un islam animé par le mieux-vivre en France », où il regrette que l'islam en France soit « sous-traité aux gouvernements étrangers et aux sectes intégristes »[17].
Après l'assassinat de Samuel Paty, il dénonce l'islamisme à Conflans-Sainte-Honorine, en compagnie d’une dizaine d'imams : « L’islamisme est une maladie de l’islam, il faut le combattre, déclare-t-il, très ému, face aux médias. Les pays musulmans le combattent, l’islam politique est interdit dans certains pays, pourquoi chez nous on n'interdit pas l’islamisme ? Jusqu’à quand notre jeunesse va-t-elle payer ça ? [...] Il faut de vrais aumôniers dans les prisons et de vrais médiateurs dans les quartiers, poursuit-il la voix tremblante. Il faut que les musulmans parlent aux jeunes musulmans dans les quartiers, qu’ils débattent de ce que veut dire Charlie, de ce que signifie la liberté d’expression, de ce que sont l’islam et l’islamisme »[27].
Positionnement théologique
Concernant le voile intégral
Lorsqu'il était prédicateur à Bobigny, il défendait le port du voile lors de ses prêches[28][source insuffisante].
En 2010, il dit : « Je respecte leur pratique, mais je suis contre cette pratique. Ils (les extrémistes, N.D.L.R.) ont résumé l'islam, soit quinze siècles de savoir et de lumières, en un bout de tissu sur le visage, c'est indigne ! […] On a besoin de dialogue, d'aller vers l'autre[26]. »
Positionnement politique
À propos de la Shoah
Il intervient, en , lors d'une cérémonie commémorative au camp de Drancy et déclare qu'« à quelques mètres d'ici, des personnes innocentes ont souffert d'une injustice sans égale, avant d'être déportées à Auschwitz, juste car elles étaient juives » et « qu'issus de la même famille, enfants d'Israël et d'Ismaël sont des cousins, et ce encore aujourd'hui »[13]. Quelques jours après, sa maison est vandalisée[29].
En , il organise avec Marek Halter une cérémonie d'hommage aux Juifs déportés au mémorial du camp de Drancy qui rassemble 140 imams avec des rabbins, pour montrer que « l’islam n’a rien à voir avec la haine. Il faut dénoncer la violence, celle des nazis hier, celle des terroristes aujourd’hui[30]. » Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls assiste au dîner qui suit cette cérémonie[30].
Dialogue avec la communauté juive
En 2009, Chalghoumi a établi des dialogues entre les communautés juive, catholique et musulmane au sein de sa mosquée, et malgré l'antagonisme de certains de ses fidèles envers ces échanges il semblerait que son entreprise ait réussi non pas sans une certaine crispation de la part de ses opposants[31].
Il est convié au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France en 2012.
En 2013, son engagement lui vaut d'être récompensé par le prix Copernic, un prix d'un montant de 3 000 euros remis par l’Union libérale israélite de France[32].
Cet engagement est contesté par certains de ses détracteurs qui lui donnent le surnom d'« imam des Juifs »[33],[14],[34],[35],[36].
Visites en Israël
Interrogé au sujet du conflit israélo-palestinien en 2010, Hassen Chalghoumi tient à cette époque un discours aux accents antisionistes : « Évidemment que nous soutenons la cause palestinienne. Mais il y a deux choses différentes. Il y a une différence entre la religion juive ou les français juifs et Israël en tant que nation et pouvoir politique. La différence entre ces deux-là est grande. Nous dénonçons cette occupation, cette oppression, cette extorsion de leur terre et cette violation des droits de l'homme. Il va de soi que nous haïssons cela avec force. Nous supplions Allah que cela cesse et que les gens récupèrent ce qui leur appartient de droit. »[37].
Invité en Israël[38] à un colloque intitulé « religion et laïcité », il se rend à Tel Aviv le . Il est accompagné de plusieurs personnalités françaises dont le philosophe Alain Finkielkraut, l’essayiste Caroline Fourest, et la journaliste Élisabeth Lévy[39].
Le , Chalghoumi se rend en Israël accompagné d'une délégation de douze imams français. Cette démarche, à l'initiative de l'ambassade d’Israël, reçoit le soutien du ministère français des Affaires étrangères (le quai d'Orsay)[40]. Ce voyage qui est intégralement financé par l'ambassade d’Israël en France[41] permet à la délégation de se recueillir au mémorial de Yad Vashem[40] et sur les tombes des victimes de Mohamed Merah, assassinées le 19 mars à l’école juive d’Ozar Hatorah à Toulouse et enterrées en Israël. « Malheureusement, côté israélien, beaucoup pensent que les musulmans de France détestent les juifs, qu'il y a de l'antisémitisme. Notre voyage prouve que ça n'a rien à voir avec l'islam » et qu'il s'agit « d'actes isolés », a alors insisté Hassen Chalghoumi[30].
En , après une nouvelle visite en Israël, où il a dénoncé le boycott anti-Israël et une rencontre avec le président Reuven Rivlin, il est l'objet de menaces de mort à son retour en France[42].
Le , le colonel-major et ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur tunisien, Khalifa Chibani, demande que Hassen Chalghoumi soit déchu de sa nationalité tunisienne en raison de ses prises de position répétées en faveur d'Israël[43],[44].
Relations avec le gouvernement français
Entre 2010 et 2012, il assiste à plusieurs meetings de l'UMP, ce qui sera interprété par ses détracteurs comme un soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle[45].
Après le premier tour de l'élection présidentielle de 2017, il se réjouit du « résultat [...] qui a placé en tête Emmanuel Macron » et appelle à voter pour lui au second tour pour « faire barrage à l'extrême droite »[46].
Tunisie
Il a plusieurs fois défendu le régime de Ben Ali, affirmant notamment en :
« Le président actuel a sauvé la Tunisie de la guerre civile algérienne. Les mêmes intégristes tunisiens voulaient instaurer la même barbarie talibane et provoquer la même guerre civile algérienne… La Tunisie est un pays libre et moderne…[47] »
S'exprimant sur les révolutions arabes, il a critiqué le résultat des premières élections démocratiques en Tunisie qui avaient donné gagnant le parti islamiste :
« Ce qui se passe aujourd'hui dans le monde arabe est très grave. Quand le parti islamiste Ennahdha accède au pouvoir en Tunisie, quand 40 % des Tunisiens de France ont voté pour lui, je suis catastrophé. Je connais le double langage des islamistes, je suis musulman, je suis tunisien… Ces gens-là veulent instaurer la charia, et tout le monde se réjouit[48]. »
Expulsion des fichés S étrangers
Au lendemain de l'attaque au couteau du lycée Gambetta d'Arras perpétrée le par un ressortissant russe fiché S, il appelle le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à « expulser tous les fichés S qui ne sont pas Français. Tous, sans pitié. »[49].
Appel à faire barrage à LFI
Le , Hassen Chalghoumi et Chalom Lellouche, rabbin de Levallois-Perret, lancent un « appel conjoint » pour faire « barrage [...] à LFI » aux élections européennes du surlendemain[50].
Cible de menaces
Entre janvier et , la mosquée de Drancy, gérée par l'association al-Nour qu'il dirige, est le théâtre de vives tensions entre les partisans de Chalghoumi, les fidèles, et des partisans du collectif Cheikh Yacine de l'islamiste Abdelhakim Sefrioui. Les menaces dont il est l'objet lui valent alors la protection de la police[17],[51],[52].
À la suite de la décapitation de Samuel Paty, il a de nouveau fait l'objet de menaces de mort[53].
Le , Hassen Chalghoumi annonce, par le biais de son avocat Jonas Haddad (rejoint le lendemain par Henri de Beauregard), qu'il va porter plainte pour menace de mort et mise en danger de la vie d'autrui contre le collectif de rappeurs derrière le titre polémique NO PASARÁN, sorti la veille et dans lequel Alkpote dit : « « J'recharge la kalachnikov comme Ramzan Kadyrov/Nique l’imam Chalgoumi et ceux qui suivent le Sheitan à tout prix »[54],[55],[56] Rudy Reichstadt juge, lui, que « mettre une cible sur la tête de l’imam Chalghoumi, je ne suis pas sûr que ce soit une manière de s’opposer à l’extrême droite. »[57].
Actualités et faits divers
À propos de Charlie Hebdo
Le , après un incendie volontaire du siège de Charlie Hebdo, il déclare :
« Je le condamne (l'incendie), je ne trouve aucun justificatif à un acte criminel qui est contre les principes de la République et tous les principes de l'islam[58]. »
En , à la suite de la sortie sur internet de la vidéo « L'Innocence des musulmans », Charlie Hebdo publie des caricatures sur Mahomet. Hassen Chalgoumi dénonce ces caricatures et qualifie l'attitude du journal d'« irresponsable »[31].
À la suite des attentats de janvier 2015 en France, il en qualifie les auteurs de « barbares » et de « criminels »[59].
Controverses
Représentativité et légitimité
Selon Pascal Boniface, directeur de l'IRIS, la communauté musulmane se verrait désigner, en la personne de Chalghoumi, un responsable qu'elle n'aurait pas choisi, et qui ne la représenterait pas[60]. Toujours selon Boniface, Chalghoumi occupe la parole d’une communauté dont il n’a pas le soutien, mais il tire sa légitimité des médias et des milieux politiques dominants[60]. Parmi les musulmans, il serait largement ignoré, voire violemment rejeté[60]. Ce rejet proviendrait d'après Boniface non pas de ses positions, mais de son illégitimité[60] :
« si Chalghoumi est rejeté, ce n’est pas parce qu’il est modéré, comme certains veulent le faire croire, mais parce qu’il est illégitime. »[61].
Pascal Boniface juge l'action de Chalghoumi contre-productive, et que, loin de combattre le préjugé d’un islam radical et intolérant, il le conforterait puissamment[60].
Pour de nombreux musulmans, Hassen Chalghoumi est « un pur produit des politiques et des médias ». Il divise[62]. Il est peu apprécié dans les milieux musulmans de France[63] et la disproportion entre sa représentativité et son exposition dans les médias critiquée[64].
Cependant, Libération remarque que Hassen Chalghoumi est lui-même un « représentant de la communauté musulmane » très souvent dénoncé, notamment par des musulmans, comme un imposteur[65].
Critiques au sein de la communauté musulmane et appels à la démission
En 2010, l'islamiste Abdelhakim Sefrioui s'oppose violemment à Hassen Chalghoumi, tentant de le faire destituer de son poste à la mosquée de Drancy[51]. En , des membres du collectif pro-palestinien Cheik Yassine, voyant une caméra dans la salle des ablutions de la mosquée de Drancy, prétendent qu'il pourrait y en avoir d'autres dissimulées dans l'espace réservé aux femmes. Le conseiller de l'imam Farid Hannache explique qu'il n'y a qu'une seule caméra « posée à la demande des fidèles qui constataient une recrudescence des vols à cet endroit »[66].
L'année suivante, Chalghoumi est placé sous protection policière après des menaces proférées par Sefrioui et ses soutiens[52].
Le , le Collectif pour la dignité des musulmans rédige une lettre ouverte et appelle Chalghoumi à la démission. Quelques intellectuels musulmans se joignent à cet appel et signent une pétition[67]. Ce collectif entend dénoncer ce qu'il appelle son instrumentalisation par le pouvoir politique et sa collaboration avec le CRIF aux dépens de la communauté musulmane.
En , Farid Hannache, coauteur du livre Pour l’islam de France, voit en Chalghoumi « ce qu'il y a de pire dans l'islam : la manipulation politique »[68]. Il lui reproche notamment d'avoir milité pour Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2012[68].
En novembre 2020, une pétition circule « Pour que Hassen Chalghoumi ne soit plus le porte-parole des musulmans de France »[69]. Après des propos de Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation de l’islam de France, dans le site TSA-Algérie, que Chalghoumi estime insultant à son égard, ce dernier porte plainte contre l’islamologue[70].
Page Wikipédia
Lors d'une interview pour le Jerusalem Post, Chalghoumi déclare avoir payé une société pour faire « remettre à jour régulièrement » sa page Wikipédia. Selon lui, elle serait « hackée par les Frères musulmans »[71].
Rachid Birbach
Le dimanche 27 décembre 2015, la chaîne publique France 3 invite dans son journal télévisé un prétendu imam nommé Rachid Birbach, dont le parcours est jalonné de mensonges en tout genre, ce qui provoque une polémique[pas clair]. La chaîne de télévision s'est expliquée auprès d'Arrêt sur images sur le choix de son invité, déclarant qu'« il nous a été recommandé par M. Chalghoumi, l'imam de Drancy ». Hassen Chalghoumi a ensuite affirmé au journal Libération n'avoir « jamais recommandé Rachid Birbach aux journalistes de France 3 »[72],[73],[65],[74].
Vie privée
Il est marié et a cinq enfants[1], tous scolarisés dans une école catholique, car, dit-il, « quand on a vu, sur sa première photo de classe, que ma fille n'était entourée que de blacks et de beurs, on s'est dit avec ma femme qu'elle ne devait pas rester dans cette école[75],[76]. »
Publications
- Hassen Chalghoumi et Farid Hannache (collab.), Pour l'Islam de France, Paris, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 423 p. (ISBN 978-2-7491-1600-6, BNF 42314887).
- Hassen Chalghoumi et David Pujadas, Agissons avant qu'il ne soit trop tard : Islam et République, Paris, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 118 p. (ISBN 978-2-7491-3055-2, BNF 43557533).La couverture porte en surimpression la mention « Le défi d'un imam ».
- Hassen Chalghoumi, 100 idées reçues sur l'Islam, Le Cherche Midi, , 158 p. (ISBN 978-2-7491-4825-0, lire en ligne), aperçu.
- Hassen Chalghoumi, Libérons l'islam de l'islamisme, Hugo Doc, , 195 p. (ISBN 2755695005).
Documentaire
Hassen Chalghoumi a fait l'objet d'un film documentaire, diffusé le à 20 h 40 sur La Chaîne parlementaire.
Notes et références
- Annette Lévy-Willard, « Hassen Chalghoumi. L’imam des lumières », Libération, (consulté le ).
- Assiya Hamza, « Des dizaines d'imams au Mémorial de la Shoah à Drancy pour "dénoncer la violence" », sur France 24, (consulté le ).
- Stéphanie Le Bars, « Manuel Valls en quête de l'islam modéré auprès de l'imam de Drancy », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Le Monde ajoute que ses parents seraient algériens (voir « Agression de l'imam de Drancy en Tunisie : sa version contestée », Le Monde, 2 septembre 2013) alors que France 24 affirme que son père est algérien et sa mère tunisienne (voir Hassen Chalghoumi, imam audacieux sous protection sur France 24, 14 février 2013)
- L’Express, 18 mars 2010.
- H. Chalghoumi, Pour l’Islam de France.
- Le Figaro, 27 mars 2009.
- « L'imam Chalghoumi de Drancy connu de la police pour avoir été extrémiste »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Ouest-France, (consulté le ).
- Nathalie Revenu, « Menaces de mort, exil et protection policière : pourquoi l’imam de Drancy dérange », Le Parisien, (consulté le ).
- « L'imam de Drancy, vedette du Crif », Le Parisien, (consulté le )
- « L'imam de Drancy suspecté de liens avec des fondamentalistes »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Le Point, (consulté le ).
- « Beur FM : Farid Hannache, ex-conseiller de Hassen Chalghoumi, dévoile la vérité sur l'Imam de Drancy », sur beurfm.net, BEUR FM, (consulté le ).
- Cécile Gabizon, « L'imam de Drancy prône l'ouverture », Le Figaro, (consulté le ).
- Jamila Aridj, « Hassen Chalghoumi, un paria parmi les siens », Le Point, (consulté le )
- Thierry Dupont, « Le Rastignac du "9-3" » , L'Express, (consulté le ).
- « SAINT-DENIS : GROUPE INTERRELIGIEUX POUR LA PAIX – 93 » (consulté le ).
- Samuel Potier, « La burqa, un bout de tissu indigne de l'islam », Le Figaro, (consulté le ).
- « Hassen Chalghoumi, un imam pas comme les autres », Le Point, (consulté le ).
- « Hassen Chalghoumi, imam de la mosquée de Drancy », sur France 24, (consulté le ).
- « L'imamde drancy s'explique », 20 Minutes, (consulté le ).
- « Drancy : l'imam anti-burqa s'est-il vraiment fait agresser ? »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur lci.tf1.fr, TF1, (consulté le ).
- Martine Ghozlan, « Islam de France: Ces voix modérées qu’on veut étouffer »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Marianne 2, .
- « Hassen Chalghoumi, « le faux imam de Drancy » », sur Afrik.com, (consulté le ).
- Stéphanie le Bars, « Des associations musulmanes laïques et religieuses émergent face au CFCM », Le Monde, (consulté le ).
- « Un imam peu orthodoxe », Le Monde, (consulté le ).
- Émission « Parlons Net » sur France Info, 8 octobre 2010.
- « L'imam et président de la Conférence des imams de France Hassen Chalghoumi est apparu extrêmement ému et en colère lundi 19 octobre pour condamner l'assassinat de Samuel Paty », sur LCI, .
- http://www.islametinfo.fr/2013/02/20/video-quand-hassen-chalghoumi-defendait-le-niqab-dans-ses-preches
- Claire Chartier, Tony Fonteneau et Boris Thiolay, « L'imam de Drancy est-il trop républicain? » , L'Express, (consulté le ).
- Assiya Hamza, « Des dizaines d'imams au Mémorial de la Shoah à Drancy pour "dénoncer la violence" », sur France 24, .
- Delphine de Mallevoüe, « "Nous faisons tout pour appeler au calme" », Le Figaro, (consulté le ).
- « Prix Copernic 2013 pour le dialogue, la paix et la fraternité », sur Crif - Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, (consulté le )
- « Hassen Chalghoumi, imam audacieux sous protection », sur France 24, (consulté le ).
- « L'imam de Drancy porte plainte après des intimidations dans sa mosquée », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « L'« imam des juifs » divise les musulmans de Drancy », sur L'Obs (consulté le ).
- « Reportage : “l’imam des juifs” en visite en Israël », sur France 24, (consulté le ).
- (ar) Hussein Fayad Kneiber, « حسن شلغومي.. إمام يسعى للتوفيق بين مسلمي فرنسا وقيم الجمهورية » [« Hassen Chalghoumi... un imam qui cherche à réconcilier les musulmans français avec les valeurs de la république »], Al-Arabiya, (consulté le ).
- « Chalghoumi, l'imam qui prône le rapprochement entre juifs et musulmans », sur L'Orient-Le Jour, .
- « Hassen Chalghoumi, imam tunisien en Israël », sur mag14.com, Mag14, (consulté le ).
- « Une délégation d’imams dirigée par Hassan Chalghoumi en visite en Israël », sur ajib.fr, ajib, (consulté le ).
- « Visite d’une délégation musulmane en Israël », .
- « L’imam français Hassen Chalghoumi menacé de mort après sa visite en Israël », sur The Times of Israel, .
- (ar) « خليفة الشيباني : أطلب سحب الجنسية التونسية من حسن الشلغومي » [« Khalifa Chibani : Je demande le retrait de la nationalité tunisienne de Hassen Chalghoumi »], sur YouTube, (consulté le )
- « L'imam Chalghoumi a-t-il été déchu de sa nationalité tunisienne ? », sur Business News,
- Des musulmans appellent à la démission de Hassen Chalghoumi, Le Monde des Religions, 20 juin 2012.
- « Hassen Chalghoumi appelle à voter Emmanuel Macron », sur cinquiemecolonne.canalblog.com, (consulté le ).
- « L'imam de Drancy: La burqa est un phénomène étranger à l'islam des Lumières », Metro, 15 septembre 2010.
- Patrick Meney, « "Arrêtez de soutenir les islamistes!" scande l'Imam de Drancy », sur Archives de France-Soir, (consulté le ).
- Victor Mérat, « Attaque à Arras : l’imam de Drancy appelle Gérald Darmanin à «expulser tous les fichés S qui ne sont pas Français» », Le Figaro, (consulté le ).
- « Élections européennes : Le Consistoire appelle à faire barrage aux extrêmes », sur The Times of Israël Français, (consulté le )
- Aziz Zemouri, « Conflans : le rôle d'un agitateur radicalisé pointé du doigt », sur Le Point, (consulté le ).
- Étienne Girard et Paul Conge, « Frère musulman, pro-Hamas : Sefrioui, le prédicateur à l'origine de la fronde contre l'enseignant décapité », sur marianne.net (consulté le ).
- Le Point, « Menaces contre l'imam Chalghoumi : un courrier à Macron et trois enquêtes ouvertes », sur lepoint.fr, .
- Olivia Dufour, « Le clip anti-RN « No Pasaran » dans le collimateur de la justice », sur Actu-Juridique, (consulté le )
- Edouard Lavollé, « Ce clip est une fatwa ! » : pris pour cible, Hassen Chalghoumi réagit au clip anti-RN « No Pasarán », Valeurs actuelles, (consulté le )
- Mayeul Aldebert, « L’appel à la haine de rappeurs contre le RN : «Jordan t'es mort», «tous des francs-maçons», «Palestine de la Seine au Jourdain» », Le Figaro, (consulté le )
- "No pasaran": Illuminati, francs-maçons, vaccins... Polémique et complotisme dans le rap anti-RN, rmc.bfmtv.com, 3 juillet 2024
- « «Charlie Hebdo»: L'imam Chalghoumi «condamne» l'incendie criminel », sur 20minutes.fr, .
- Gaëlle Legenne, « Hassen Chalghoumi, Imam de Drancy "Ces barbares veulent nous diviser ? Ils ne réussiront pas" », sur Paris Match, .
- « Comment l'imam Chalghoumi renforce malgré lui les préjugés sur les musulmans », sur tempsreel.nouvelobs.com, le Nouvel Observateur, 14 février 2013" (consulté le ).
- http://www.iris-france.org/informez-vous/blog_pascal_boniface_article.php?numero=208
- Elodie Blogie, 10 juillet 2017, « L'imam Chalghoumi ce « Tartuffe » qui agace les musulmans », sur Le Soir (consulté le ).
- L.V. , 11 juillet 2017, « Pourquoi n'y avait-il 'que' 40 imams à la marche de Bruxelles ? », sur La Libre Belgique (consulté le ).
- Candice Vanhecke , 9 novembre 2020, « Musulmans médiatiques : les chouchous et les bannis », sur Revue politique ; revue belge d'analyse et de débat (consulté le ).
- Simon Henry, « France 3 piégée par un mystérieux imam », sur Le Figaro, (consulté le ).
- L'imam de Drancy attaqué sur une histoire de caméra cachée, 20 Minutes.fr, 9 mars 2010
- « Chalghoumi, ça suffit ! Appel à sa démission ! », sur saphirnews.com, saphirnews, (consulté le ).
- Farid Hannache balance sur l’imam Chalghoumi, un pro-Sarkozy qui Valls, Saphirnews, 27 février 2013.
- Marianne, « Bariza Khiari, l'ex madame islam de Macron, cible l’imam Chalghoumi », sur marianne.net, .
- Yabiladi, « Islam de France : L’imam Chalghoumi porte plainte contre Ghaleb Bencheikh », sur yabiladi.com, .
- « Prêcher l’exemple », sur Jerusalem Post, édition française, .
- Sébastien Rochat, « Incidents d'Ajaccio : Mais qui est Rachid Birbach, l'étrange invité de France 3 ? », sur Arrêt sur images, (consulté le ).
- Geoffrey Bonnefoy, « Rachid Birbach, l'imam gênant invité par France 3 », sur L'Express, (consulté le ).
- Frantz Durupt, « Incidents en Corse : France 3 et l'étrange imam », sur Libération, (consulté le ).
- « Hassen Chalghoumi, un imam si parfait », Le Figaro, 3 mars 2013.
- « Hassen Chalghoumi, l’imam franco-tunisien qui ne sait pas parler aux Musulmans », Jeune Afrique, 14 décembre 2020.
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Association culturelle des musulmans de Drancy